Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-U


septembre 3, 2010 avec la gracieuse permission du site GoDieu



U


UCAL,


Voir: Ithiel.


ULAI,


fleuve près duquel était située la ville de Suse, en Babylonie. Daniel 8:2. C'est l'Eulæus, qui se jette dans le golfe Persique: il est appelé Choaspes, Hérodote 5, 49, et aujourd'hui Kérah.


ULCÈRES,


Voir: Maladies.


UPHAZ,


contrée nommée Jérémie 10:9. Daniel 10:5, comme fournissant du fin or, mais sans autre indication sur sa situation. On pense que c'est le même endroit qu'Ophir, ou une place dans le pays d'Ophir, ou l'île de Taprobane (Ceylan), qui, d'après Ptolémée, renfermait un fleuve et un port du nom de Phasis.


UR


des Caldéens, patrie et première demeure de Taré et d'Abraham, Genèse 11:28,31; 15:7; cf. Néhémie 9:7. Bochart et Michaélis pensent en retrouver le souvenir dans le château d'Ur de la Mésopotamie septentrionale, à deux journées de Nisibis, au pied des monts Gordiens, contrée propice aux nomades, mais qui ne pouvait pas tarder à devenir insuffisante pour une riche et nombreuse famille, ce qui contribua sans doute à faciliter l'émigration de Taré.


URBAIN,


Romains 16:9, disciple et compagnon de Paul, probablement un Romain; du reste, inconnu. L'un des soixante-dix disciples, selon les Grecs, il serait devenu évêque de Macédoine selon les Latins.


URIE.

  1. Guerrier de David, le dernier nommé dans la première liste, le malheureux époux de Bathsébah, était Héthien d'origine, 2 Samuel 11:3; 12:9; 23:39; 1 Chroniques 11:41; 1 Rois 15:5; Matthieu 1:6. Il est aussi connu par sa fidélité militaire que par son malheur; la première fut récompensée, le second fut effacé par sa mort. Il porta lui-même à Joab son arrêt dans une lettre, la première dont l'histoire fasse mention.
     

  2. Souverain sacrificateur sous Achaz, 2 Rois 16:10, reçut de ce jeune prince, alors à Damas, le modèle d'un autel idolâtre, et poussa jusqu'à l'empressement la lâcheté d'obéir, en faisant élever un semblable dans le temple de l'Éternel; il offrit même sur cet autel nouveau les sacrifices mosaïques, mais sa mémoire fut flétrie pour cet acte coupable, et son nom n'est pas rappelé 1 Chroniques 6:12. Ésaïe, qui le choisit comme témoin de ses oracles, avant ou après cette chute (Ésaïe 8:2), ne le choisit pas comme un prêtre fidèle, mais comme un homme agréable au roi, et dont le témoignage ne pouvait manquer d'être reçu avec confiance. Urie, c'est le prêtre du gouvernement; ce n'est pas un impie, c'est un serviteur.
     

  3. Urie, fils de Sémahia, de Kiriath-Jéharim, prononça contre Jérusalem et contre Juda des oracles semblables à ceux de Jérémie. Poursuivi pour ce fait, il s'enfuit en Égypte, mais sa retraite fut découverte, son extradition fut demandée, et Néco l'abandonna entre les mains de ses ennemis, qui le firent périr par l'épée, Jérémie 26:20; 2 Rois 24:4. Cet exemple, et celui de Michée, sont invoqués par les anciens du pays qui demandaient la mort de Jérémie, contrairement aux principaux et au peuple, qui, croyant que Jérémie avait parlé au nom de Dieu, ne voulaient pas qu'il fût mis à mort. L'exemple, heureusement, ne servit de rien.


URIM et Thummim,


proprement, lumière et intégrité (Vulg. doctrina et Veritas); une fois on trouve Thummim et Urim, Deutéronome 33:8, ou par abréviation seulement Urim, Nombres 27:21; 1 Samuel 28:6. C'était, pour les Juifs, le saint oracle qui, placé sur la poitrine du souverain sacrificateur, Exode 28:30; Lévitique 8:8; cf. 1 Samuel 23:9, révélait à celui qui l'interrogeait la volonté du Dieu fort, Nombres 27:21; 1 Samuel 28:6, cf. Esdras 2:63; Néhémie 7:65. C'est à l'Urim qu'on avait recours toutes les fois qu'il est parlé de consulter l'Éternel, 1 Samuel 22:10; 2 Samuel 2:1. Voilà tout ce que l'on connaît de précis relativement à cette pièce importante du pectoral, et ce que l'on peut ajouter ne repose que sur des traditions contraires, et sur des hypothèses. Deux écrivains juifs de la race sacerdotale, mais qui paraissent n'avoir pas vu ce dont ils parlent, diffèrent beaucoup dans les détails de leur exposition. D'après Flavius Josèphe, l'Urim et le Thummim n'était autre chose que les douze pierres précieuses du pectoral, qui, par leur éclat extraordinaire, rendaient une réponse affirmative. D'autres pensent que l'Urim et le Thummim était quelque chose d'ajouté au pectoral, soit dessus, soit à côté, dans une bourse très riche, soit dedans; Philon croit que c'étaient deux figures brodées sur le pectoral, représentant l'une la vérité, l'autre l'intégrité; Cyrille pense que ces deux mots étaient simplement gravés sur deux pierres précieuses, ou sur une lame d'or, ou brodés sur le pectoral entre les rangs des pierres précieuses: quelques rabbins pensent que c'était le vrai, mais indéchiffrable nom de Jéhovah, le saint tétragrammaton, qui était écrit sur une lame d'or, ou un collier de pierreries descendant sur la poitrine du grand prêtre, ou trois pierres précieuses, l'une portant le mot oui, l'autre non, et la troisième s;ms inscription (Michaélis). Il y a plus de divergence encore sur la manière d'interroger cet oracle, et sur les circonstances dans lesquelles il était permis de le consulter. Quelques rabbins enfin, suivis par Spencer, mais contredits par Flavius Josèphe et Philon, pensent que l'usage de consulter l'Urim, en Israël, ne subsista que sous le tabernacle, et qu'il cessa avec la construction du temple et l'avènement de la royauté, l'Urim appartenant à la théocratie, ou gouvernement direct de Dieu, qui prit fin lorsque la royauté héréditaire eut été établie en Israël: ce qui confirmerait ce sentiment, c'est que l'on ne trouve dans l'histoire sainte aucune trace de l'Urim depuis Salomon jusqu'à la destruction du temple.

Au milieu de toutes ces incertitudes, voici ce que l'on peut reconnaître comme prouvé, ou comme probable:

  1. L'Urim était différent du pectoral, mais intimement lié avec lui, Exode 28:30; cf. Lévitique 8:8. Le texte ne décide pas s'il était dessus ou dedans.
     

  2. Il était différent des pierres précieuses elles-mêmes, puisque dans ce même chapitre, Exode 28:17, Moïse a déjà ordonné qu'elles fussent placées sur le pectoral. On peut supposer aussi qu'il était caché dans la doublure du pectoral, car on ne comprendrait pas qu'un saint mystère eût été exposé à la vue de tous, et que dans ce cas on n'eût pas des renseignements plus clairs et plus précis sur sa nature.
     

  3. Le sort était quelquefois employé en même temps que l'Urim était consulté, 1 Samuel 10:20; 14:36,42, ce qui n'implique point, comme le croit M. Coquerel (Biogr. sacr. 176), que l'Urim lui-même fût employé pour le tirage au sort.
     

  4. Ce serait conclure sans prémisses suffisantes que de conclure de 1 Samuel 28:6, que l'Urim était une espèce de voix intérieure, comparable aux songes ou à l'inspiration des prophètes. La même observation s'applique à la conclusion qu'on a voulu tirer du silence de l'oracle, 1 Samuel 14:37; 28:6; car il y a bien d'autres oracles, témoin la baguette divinatoire, qui ne répondent pas toujours quand on les interroge. Il faudrait savoir au juste ce que c'était que l'Urim, avant de pouvoir se prononcer sur le sens réel de ces passages.


USURE,


Voir: Prêt.


UZAL,


fils de Joktan, et souche d'une peuplade arabe, Genèse 10:27. Depuis Bochart, et sur le témoignage d'un astronome juif portugais du dix-septième siècle, nommé Abraham Zachuth, on croit que c'est l'ancien nom de la capitale actuelle de l'Arabie Heureuse, Sanaa, autrefois résidence des rois de l'Yémen, et qui a maintenant pour gouverneur des imans, dont l'un fit, en 1807, et par cupidité, empoisonner le célèbre Seetzen. Le village d'Oezar, près de Sanaa, conserverait peut-être la racine de l'ancien nom.

— Le Mosel de Ézéchiel 27:19, ou plutôt Méouzal (d'Uzal), signifierait, avec une meilleure traduction, que d'Uzal on faisait le commerce avec Tyr par des Javaniens. (— Voir: Javan.)