Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-H


septembre 3, 2010 avec la gracieuse permission du site GoDieu


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H


HABACUC


(lutteur). On ne sait rien de particulier sur la personne de ce prophète; il paraît seulement, par le contenu de son livre, qu'il vécut avant la ruine du royaume de Juda, et l'on peut, avec assez de probabilité, le placer dans les derniers temps de la vie d'Ézéchias; d'autres le mettent sous Manassé, Jéhojakim ou Sédécias.

Les quatre premiers versets du 1er chapitre de ses prophéties renferment des plaintes sur la corruption du peuple; le prophète annonce que ces péchés seront châtiés par l'invasion des Caldéens, 5-11; puis, à la fin du chapitre, il demande à Dieu d'adoucir la rigueur de ses châtiments. Le chapitre 2 contient la réponse de l'Éternel, et l'assurance que les Caldéens seront à leur tour l'objet des jugements célestes. Le livre se termine par un sublime cantique d'actions de grâces au sujet de la révélation consolante que le prophète vient de recevoir. On remarque les parallèles suivants:

— 1:5; Actes 13:40,44.;

— 2:3-4; Romains 1:17;

— 2:12; Michée 3:10;

— 2:14; Ésaïe 11:9;

— 3:19; Psaumes 18:34.


HABDON


(serviteur de jugement).

  1. Éphraïmite, fils de Hillel, successeur d'Élon dans la judicature d'Israël, jugea les Israélites pendant huit ans, et fut enseveli à Pirhathon, dans le pays d'Éphraïm, où il avait demeuré. Il laissa quarante fils et trente petits-fils, qui montaient sur des ânes, à la manière des hommes illustres de ce temps, Juges 12:13.
     

  2. Fils de Mica, l'un des messagers que Josias envoya consulter Hulda la prophétesse, 2 Chroniques 34:20.
     

  3. Ville de la tribu d'Aser, qui fut donnée en partage aux lévites de la famille de Guerson, Josué 21:30; 1 Chroniques 6:74.


HABED-NÉGO,


Voir: Abed-Négo.


HABRONA,


campement des Israélites dans le désert, sur les bords de la mer Rouge, et non loin de Hetsjon-Guéber, Nombres 33:34. Inconnu.


HACAN, ou Hacar,


(perturbateur) ou Hacar, 1 Chroniques 2:7, fils de Carmi de la tribu de Juda, tristement célèbre pour avoir, par son avide transgression, attiré la colère de Dieu sur Israël, et compromis les conquêtes de ce peuple, qui devait être victorieux aussi longtemps qu'il serait saint et sans interdit, Josué 7. Il mit la main sur des dépouilles qui devaient être entièrement détruites; il prit un riche manteau, 200 sicles d'argent, un lingot d'or du poids de 50 livres, et cacha le tout dans sa tente. Le crime ne fut pas découvert par lui-même, ou par quelque inhabileté dans l'exécution: il fut trahi par ses conséquences. Peu de jours après, 3,000 hommes d'Israël furent battus devant Haï, et l'on comprit que Dieu n'était plus avec l'armée. «Hélas! s'écria Josué, que dirai-je, puisqu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis!» Dieu ordonna qu'on tirât au sort par tribus, par familles, par individus,

Voir: Sort, et Urim.

Hacan, désigné, n'hésita plus à confesser son larcin. «Pourquoi nous as-tu troublés, lui dit Josué? L'Éternel te troublera aujourd'hui.» Puis le peuple entraîna le coupable dans la vallée de Hacor, le lapida, et le brûla au feu, selon l'oracle 7:15, avec tout ce qui lui appartenait. On se demande si sa famille périt avec lui, comme paraît l'indiquer le verset 24; on peut croire qu'elle avait eu connaissance du délit, et qu'elle en était en quelque sorte responsable en ne le dévoilant pas: d'un autre côté, la loi était expresse en défendant de punir les enfants avec leurs pères, Deutéronome 24:16; et Dieu ne parait pas avoir fait d'exception dans ce cas particulier; le verset 15 ne condamne à la mort que le coupable. Il vaut mieux peut-être croire que la famille ne fut conduite avec son chef, dans la vallée de Hacor, que pour être témoin de son supplice, comme elle avait été témoin de son crime.

La peine de Hacan peut paraître grande et peu proportionnée à sa faute; mais il faut se rappeler que son crime n'était pas une simple indiscipline de soldat, c'était le sacrilège d'un membre du peuple théocratique: il n'a pas désobéi au capitaine Josué, c'est au roi souverain d'Israël qu'il a manqué en portant la main sur ce qui était déclaré interdit.


HACCO,


Juges 1:31, ville de la tribu d'Aser, que les Israélites ne paraissent pas cependant avoir jamais possédée, et qui fut toujours habitée par des païens grecs ou phéniciens, 1 Maccabées 5:15. Elle portait, chez les Grecs et les Latins, le nom de Aké, plus ordinairement encore celui de Ptolémaïs, Actes 21:7. C'était aux jours de Strabon une grande ville avec un bon port sur la Méditerranée, entourée de trois côtés par un demi-cercle de montagnes, dont l'une était le Carmel vers le sud, non loin de l'embouchure du Bélus. Après l'exil on y trouvait une colonie juive, Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, 2, 18, 5. L'empereur Claude lui accorda les droits de bourgeoisie romaine, et elle prit le nom de colonie de Claude César, Pline 5, 17; 36, 65. Elle s'appelle maintenant Saint-Jean-d'Acre, mais les Arabes lui ont conservé son ancien nom de Hacco: c'est le meilleur port de la côte syrienne, la clef de la Galilée, le débouché de la route de Damas à la mer; elle est dans une plaine fertile où prospèrent les grains, la soie et le coton, dont on fait des exportations considérables.


HACELDAMA.


Dans la vallée de Gui-hou, sur les flancs de la montagne méridionale, au sud de Sihon, se trouvaient la plupart des grottes funéraires de l'ancienne Jérusalem, et entre autres, le cimetière des étrangers et des pèlerins, qui reçut le nom de Haceldama, ou champ du sang, Matthieu 27:7-8; Actes 1:19, parce qu'il avait été acheté avec l'argent qui avait payé le sang de Jésus. C'était auparavant le champ d'un potier, qui s'en défit sans doute parce qu'il en avait épuisé, ou à peu près, la partie argileuse. On voit maintenant encore une place de 30 mètres de long sur 15 de large, comprise entre les rochers et une muraille; la moitié en est occupée par un ossuaire voûté, de 10 mètres de haut, dans lequel on introduit les cadavres par cinq ouvertures.


HACOR,


profonde vallée de la Palestine, au nord de Jéricho, Josué 7:26; 15:7; Osée 2:15; Ésaïe 65:10. Ce nom était encore en usage au temps d'Eusèbe et de saint Jérôme.


HACSA.


Josué 15:16; Juges 1:12; 1 Chroniques 2:49, fille de Caleb, l'ami de Josué, et femme de Hothniel, son cousin, le premier des juges. Sa main fut le prix de la valeur; peu contente de sa dot, elle ne se gêna pas de prier son père d'ajouter quelques sources aux terres qu'il lui avait données; il paraît même qu'elle mit quelque vivacité dans sa demande, sans que cependant il y ait rien qui soit de nature à flétrir son caractère, ou à la faire passer pour particulièrement avide.


HADAD,


  1. fils de Bédad, fut chef ou roi d'Idumée, et succéda à Husam, 1 Chroniques 1:46; Genèse 36:35. De tous les rois d'Idumée nommés par Moïse, il est le seul dont on connaisse un exploit; il défit les Madianites sur le territoire de Moab.
     

  2. Édomite de race royale, qui, lors de l'invasion d'Israël en Idumée, sous David, 2 Samuel 8:14, fort jeune encore, s'enfuit d'abord en Madian, puis en Égypte, avec quelques serviteurs; il y trouva une princesse à épouser, la sœur de Tachpénès, femme du roi régnant, 1 Rois 11:14, et vécut en prince, préparé de Dieu à devenir l'ennemi de Salomon. Après la mort de David, il essaya de reconquérir en effet le territoire que son père avait perdu, mais l'Écriture, dans son rapide récit, ne nous apprend pas quelle fut la fin de cette tentative, 1 Rois 11:22; il paraît cependant qu'elle échoua, puisque Salomon continua de rester possesseur des ports de l'Idumée. D'après Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 8, 7; 6, Hadad aurait fait alliance avec Rézon, roi de Syrie, se serait joint à lui pour inquiéter Israël, et lui aurait finalement succédé sur le trône de Syrie.


HADADHÉSER ou Hadarhéser,


fils de Réhob, roi de Syrie, demeurant à Tsobah, q.v. Sa domination s'étendait de la Syrie de Damas à l'Euphrate; plusieurs petites provinces marchaient sous ses ordres; seul entre tous les rois voisins de Canaan, il pouvait espérer de lutter contre David avec quelque chance de succès; trois fois il s'éleva contre le royaume d'Israël, mais les trois fois il fut vaincu et repoussé avec perte. La première fois, 2 Samuel 8:3-4, il laissa à l'ennemi 1,700 cavaliers, 20,000 hommes et 100 chariots. La seconde fois, dans l'alliance de Hanun, deux villes de Syrie, Tsobah et Beth-Réhob envoyèrent de rechef 20,000 hommes qui furent encore battus, 10:6-14. La troisième fois, les Syriens de tout le pays, espérant de relever l'honneur de leurs armes en s'unissant les uns aux autres, se rassemblèrent sous les ordres d'Hadarhéser, 10:16-19, et de Sobac, son général en chef, niais David lui-même sortit contre cet intrépide et redoutable adversaire, l'attaqua à Hélam en bataille rangée, lui prit ou tua 40,000 cavaliers et 700 chariots, et mit à mort son général Sobac lui-même.

Voir: 1 Chroniques 18:3; 19:6.


HADAD-RIMMON,


Zacharie 12:11, ville de la vallée de Jizréhel, non loin de Méguiddo. C'est lu que le roi Josias perdit la vie dans un combat, 2 Rois 23:29; 2 Chroniques 35:20; le deuil dont il est parlé dans le passage de Zacharie est une allusion à cette circonstance.

— Saint Jérôme appelle encore cette ville Adadremmon, mais il y joint le nom de Maximianopolis, qu'elle reçut plus tard en l'honneur de l'empereur Maximien: elle était à 17 milles de Césarée de Palestine.


HADARHÉSER,


Voir: Hadadhéser.


HADASSA


(myrte), un des noms d'Ester, q.v. Esther 2:7.


HADATTA,


Josué 15:25, ville située au midi de la tribu de Juda, non loin des frontières iduméennes.


HADID,


Néhémie 11:34, ville habitée par des Benjamites et située dans le voisinage de Lod et d'Ono, Esdras 2:33; Néhémie 7:37. II ne paraît pas qu'elle ait appartenu primitivement a Benjamin, et l'on peut croire qu'elle ne lui fut cédée qu'après la captivité,

Voir: Hadithajim.


HADINO,


Voir: Jasobham.


HADITHAJIM,


Josué 15:36, et Hédasa, 15:37, villes inconnues. Eusèbe connaît deux villes de ce nom, l'une vers Gaza, l'autre vers Lydde. Il est encore parlé d'une Adida, 1 Maccabées 12:38. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 13, 15, 2. II est possible que ce soit l'une de ces deux, peut-être aussi Hadid.


HADORAM


(leur beauté),

  1. Genèse 10:27; 1 Chroniques 1:21, descendant de Héber par Joktan, père d'une peuplade dont nous ne savons absolument rien. Bochart pense aux Dirmates ou Drimates, sur le golfe Persique; Schulthess aux Adramites.
     

  2. Voir: Joram.


HADRAC,


Zacharie 9:1, district, probablement voisin de la Palestine, contre lequel Zacharie a prononcé tout un de ses oracles. Le rabbin Jose de Damas connaissait cette ville; il la place à l'est de Damas, et dit qu'elle était assez considérable. On peut voir aussi dans Ugolini l'opinion d'un certain Alphen, qui trouve dans Hadrac le nom de la divinité Atergatis ou Derceto.


HADULLAM


(leur témoignage), ville fort ancienne, Genèse 38:1,12,20, dans la plaine basse de la tribu de Juda, Josué 15:35. Elle avait été d'abord la résidence royale d'un des petits rois de Canaan, 12:15. Elle était probablement sur la lisière des montagnes et du bas pays, dans la contrée que traverse la route de Jaffa à Jérusalem. Roboam la fit fortifier, 2 Chroniques 11:7; cf. Michée 1:15, et elle subsistait encore après l'exil de Babylone, Néhémie 11:30. En entrant dans les montagnes on trouve une contrée rocailleuse et une multitude de grandes cavernes qui servent aujourd'hui de repaires aux brigands arabes. Une de ces cavernes est mentionnée dans l'histoire de David, 1 Samuel 22:1; 2 Samuel 23:13; 1 Chroniques 11:15. Ce monarque s'y était réfugié pendant que l'armée des Philistins occupait la vallée des Réphaïms.


HAGARÉNIENS,


descendants d'Agar et d'Ismaël, par conséquent membres de la grande famille des Ismaélites, auxquels on donne aussi le nom d'Arabes, et surtout de Sarrasins (de sarak, voler?). Ils étaient fixés au-delà du Jourdain, 1 Chroniques 5:10,19,20; Psaumes 83:7. Le livre des Psaumes compte les Hagaréniens au nombre des nations voisines et ennemies d'Israël; il les joint aux Moabites; et l'on voit dans les Chroniques que la tribu de Ruben, au temps de Saül, fit la guerre à cette peuplade, se rendit maîtresse du pays et la chassa devant elle, ce qui indique la direction vers le sud ou sud-est. On pense que c'est la même tribu que celle des Agréens, qui sont rangés dans Strabon, 16, 767, avec les Nabathéens et les Chaulotes parmi les habitants de l'Arabie septentrionale: ce nom se retrouve encore (Hachar, Hagar) sur le golfe Persique; et les habitants de cette peuplade, grands bédouins, conduisent chaque année en Syrie des milliers de chameaux pour les vendre. Il est possible que ce soit la même tribu; elle aurait émigré vers le sud, comme émigrent toutes les tribus nomades.

— D'autres pensent à une ville de ce nom dans l'Arabie Pétrée.


HAÏ, ou Haïa, ou Haïath,


Josué 7:2, ou Haïa, Néhémie 11:31, ou Haïath, Ésaïe 10:28, ville fort ancienne, déjà nommée Genèse 12:8; 13:3, et appartenant aux Cananéens, était située sur une montagne près de Bethaven, à l'est de Béthel, et au sud d'une vallée qui descend du côté du Jourdain. Après une première défaite que les Israélites essuyèrent dans son voisinage, par suite du péché de Hacan, ils s'emparèrent de cette ville sous Josué et la détruisirent, Josué 7:2; 8:1; mais ils la rebâtirent plus tard, comme il ressort de Ésaïe 10:28, et les Benjamites l'habitèrent après l'exil, Esdras 2:28; Néhémie 7:32. Il n'en restait plus que des ruines insignifiantes au temps d'Eusèbe et de Jérôme; une vallée du même nom était au nord de la ville, Josué 8:14.

Le passage Jérémie 49:3, dans nos versions, parle d'une ville de Haï, mais elle ne peut être confondue avec la précédente; il faudrait plutôt admettre qu'il y a eu dans le pays de Hammon une ville de ce nom, dont rien ailleurs ne prouve l'existence. Peut-être, cependant, vaut-il mieux traduire avec Dahler le mot hébreu Haï, ou plutôt Hi, qui signifie monceau de ruines: le sens du passage serait alors «Hurle, ô Hesbon, car elle est dévastée, un monceau de ruines», en le rapportant à la ville de Rabba, mentionnée au verset précédent.


HAJIN,


  1. ville de la Palestine, qui appartint d'abord à la tribu de Juda, Josué 15:32, puis à celle de Siméon, 19:7; 1 Chroniques 4:32, et fut enfin donnée aux Lévites, Josué 21:16. Peut-être est-ce la même que Hen-Rimmon de la tribu de Juda, Néhémie 11:29. D'après Eusèbe, ce serait Béthanie (Beth Henajin), à 4 milles de Hébron.
     

  2. Une autre Hajin est indiquée Nombres 34:11, comme située à la frontière nord-est de la Palestine. Ce nom signifiant source, plusieurs interprètes, au lieu d'une ville, y ont vu la source même du Jourdain, mais c'est peu probable.


HAKRABBIM


(les scorpions). C'était le nom d'une hauteur faisant partie de la chaîne de montagnes qui forme la frontière sud de la Palestine, Nombres 34:4; Josué 15:3; Juges 1:36. Elle était ainsi nommée à cause des nombreux scorpions qui s'y trouvaient, et qui s'y trouvent encore,

Voir: Volney.

Un district de l'Idumée est appelé Acrabattine, 1 Maccabées 5:3, et devait se trouver dans le voisinage de la montée des scorpions. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 12, 8; 1.


HALAMOTH,


Psaumes 46:1; 1 Chroniques 15:20, probablement indication d'une mesure, ou d'un ton musical,

Voir: Psaumes.


HALMON,


ville lévitique de la tribu de Benjamin, Josué 21:18. Dans le passage parallèle, 1 Chroniques 6:60, il y a Halemeth. Un autre Halmon est indiqué Nombres 33:46, parmi les stations d'Israël.


HAMALEC.


Il est nommé pour la première fois Genèse 36:12 (1 Chroniques 1:36); on ne sait rien de lui, sinon qu'il était petit-fils d'Ésaü par Éliphaz et Timnath. Mais les Hamalécites eux-mêmes sont nommés déjà à l'époque d'Abraham, à côté des Amorrhéens, Genèse 14:7, d'où l'on voit clairement qu'ils ne descendaient point de l'arrière-petit-fils d'Abraham, comme le disent quelques auteurs. Balaam aussi les appelle le commencement des nations, c'est-à-dire une nation fort ancienne, Nombres 24:20. Leur vie nomade ne permet pas qu'on assigne des limites bien déterminées au pays qu'ils habitèrent; nous les trouvons occupant d'une manière générale les contrées au sud de la Palestine, Nombres 13:30; c'est dans les déserts de l'Arabie Pétrée qu'ils viennent fondre sur le camp voyageur d'Israël, Exode 17:8. Ils sont alliés avec les Hammonites, Juges 3:13, avec les Madianites, 6:3; 7:12, avec les Kéniens, 1 Samuel 15:6; on les trouve dans le voisinage des Philistins, 27:8, et des monts de Séhir, 1 Chroniques 4:43, comme près de la ville de Sur en Égypte (Pelusium), 1 Samuel 45:7. C'est donc entre l'Égypte, le désert de Sinaï, Édom, et les possessions des Philistins, qu'il faut les placer. Cependant on les trouve aussi établis au milieu de la Palestine avec quelques familles cananéennes, et ils paraissent s'y être longtemps maintenus, Juges 12:15; 5:14; du moins on ne sait guère comment expliquer autrement le nom de Hamalécite donné à une partie de la montagne d'Éphraïm.

Les Hamalécites en vinrent fréquemment aux mains avec les Israélites; d'abord dans le désert, où ils attaquèrent le peuple fugitif et pauvre, sans qu'on en sache le motif ou l'occasion, Exode 17:8; ils furent défaits parce que, pendant que Josué combattait dans la plaine, Moïse priait sur la montagne (cf. Deutéronome 25:17; 1 Samuel 15:2). Les Hamalécites remportèrent une légère victoire, Nombres 14:40, sur quelques chefs israélites qui voulurent se mettre en campagne malgré les ordres de Moïse; ce fut une leçon pour Israël sans être un triomphe pour Hamalec. Puis ce peuple ennemi fut de nouveau battu, longtemps après, par Saül, 1 Samuel 14, et 15, par David, 1 Samuel 27:8; 30:1; 2 Samuel 8:12, et enfin, sous Ézéchias, par les hommes de la tribu de Siméon, qui paraissent en avoir presque exterminé les derniers restes, 1 Chroniques 4:43, accomplissant la prophétie de Balaam, Nombres 24:20.

— Les rois Hamalécites portaient, à ce qu'on croit, le nom général de Hagag, Nombres 24:7; 1 Samuel 15:8; 20:32.

Il est parlé, 1 Samuel 15:5, de la ville principale d'Hamalec, mais le nom n'en est pas indiqué.

D'après des traditions arabes, les Hamalécites auraient été de race camite, de vrais Arabes, et se seraient établis dans les lieux qu'habitèrent plus tard les Ismaélites et les Joktanides; ils auraient été parents d'Ismaël, par conséquent aussi d'Ésaü et d'Hamalec son petit-fils, et les descendants de celui-ci se seraient mélangés et confondus avec les anciens Hamalécites.


HAMAN,


Esther 3:1; etc. On pourrait donner pour épigraphe à l'histoire de cet homme, ces paroles du sage: «L'orgueil marche devant l'écrasement.» Proverbes 16:18. Il était fils d'Hammédatha, et surnommé Agagien, ce qui a fait croire à quelques-uns qu'il était Hamalécite, descendant des rois Agag; cette épithète n'a cependant pas une signification aussi absolue, et pourrait n'indiquer qu'un lieu de naissance, une simple parenté ou même une fonction. La tradition qui fait Haman macédonien ne peut être ni prouvée ni démentie. Ce favori parvenu, qui ne devait peut-être son élévation qu'à un caprice de son maître, occupait le premier rang à la cour de Perse; il était le premier de tous les seigneurs, et n'avait au-dessus de lui que le roi. La foule se prosternait devant lui, les seigneurs lui vendaient hommage, son amour-propre était satisfait; mais un homme, un seul, refusait de lui accorder les marques d'honneur auxquelles il avait droit de par le roi, et cet homme c'était un étranger, un Hébreu, Mardochée. On ne pouvait répandre trop de sang pour venger une pareille injure; sacrifier Mardochée n'eût pas valu la peine, il fallait la ruine de la nation tout entière à laquelle appartenait le coupable; Haman jeta les sorts et trouva que le douzième mois était celui auquel il conviendrait de faire le carnage. Il parla de la chose au roi, qui n'y entendait rien; il lui représenta que ce peuple d'esclaves dispersés dans ses états était un peuple de rebelles, vivant sous des lois particulières, et soumis de cœur à un autre roi: il fit surtout résonner à ses oreilles dix mille talents d'argent qu'il remettrait dans les caisses du royaume s'il était autorisé à publier le décret d'extermination. Dix mille talents! le roi se hâta de les gagner, il n'eut pour cela qu'à ôter sa bague et la remettre au bourreau. Mais le Juif avait eu connaissance de cette Saint-Barthélemy que les païens voulaient donner à son peuple; il en avertit la reine sa parente, et celle-ci résolut, avec l'aide de Dieu, d'anéantir ce projet en anéantissant celui qui l'avait formé. Haman fut invité à un festin par Ester, et cette invitation fut suivie d'une seconde pour le jour suivant. Son cœur bondissait d'orgueil au sortir du palais, quand la vue de Mardochée vint lui rappeler que, seul dans tout le royaume, ce malheureux refusait de faire son bonheur, en lui refusant ses hommages: il se fit violence pour cacher son humeur, et s'en fut raconter à sa femme et à ses amis les joies et les honneurs de sa journée. Tout cela, disait-il, ne me sert de rien pendant que je vois Mardochée, ce Juif, assis à la porte du roi. La femme et les amis du favori pensèrent qu'un gibet de 50 coudées (25 mètres) satisferait à ce qu'Haman pouvait regretter, et l'on décida que la mort de Mardochée préluderait à la destruction de sa race. Le lendemain Haman devança l'heure du festin pour aller au palais demander la permission de faire pendre son superbe ennemi, mais le roi le prévint: «Que faudrait-il faire à un homme, dit-il, que le roi prend plaisir d'honorer?» Haman, ne doutant pas que ce ne fût une nouvelle galanterie que le roi lui préparait, et sur laquelle il le consultait d'une manière indirecte et délicate, ne se contraignit point dans l'expression de ses désirs; il imagina pompe sur pompe; cheval royal, vêtements royaux, couronne du roi, rien ne pouvait être trop beau, et le plus grand des seigneurs de la cour devait accompagner dans les rues de la ville la marche triomphale de ce sujet bienheureux. «Eh bien! lui dit le roi, hâte-toi, et fais ainsi à Mardochée, le Juif.» Quelle que fût la fortune et la grandeur d'Haman, il n'était qu'un esclave auprès du roi et ne put qu'obéir: il dut lui-même honorer celui dont il venait quelques minutes auparavant demander la mort, il dut crier devant lui dans les rues: «C'est ainsi qu'on doit faire à l'homme que le roi prend plaisir d'honorer.» Une nuit d'insomnie avait tout fait; le roi avait pris connaissance d'une conjuration qui avait été découverte sous son règne par Mardochée, et, s'étonnant que Mardochée n'eût pas reçu de récompense pour un si grand service, il avait résolu de réparer cette ancienne faute, et de la réparer d'une manière éclatante. Après sa fatale promenade, Haman rentra chez lui tout affligé, et ayant la tête couverte; il se hâta de donner à sa femme et à ses amis la clef de cette énigme inconcevable, et de leur expliquer comment, allant demander la mort de Mardochée, il avait dû servir lui-même à son élévation: alors ces sages comprirent que ce ne serait pas un fait isolé, et que l'ancien favori tomberait devant le nouveau, Haman devant le Juif. En même temps les officiers du roi vinrent chercher Haman pour le conduire au festin de la reine: on peut se représenter qu'il y triompha moins que la veille. Sur la fin du repas, Ester ayant été invitée par le roi à lui demander tout ce qu'elle voudrait, jusqu'à la moitié de son royaume, demanda la vie pour elle et pour son peuple, découvrit qu'elle était Juive elle-même, et par là enveloppée dans le décret de proscription, représenta au roi combien cette mesure était contraire à ses intérêts, et lui fit voir que les dix mille talents offerts par l'oppresseur ne compenseraient pas le dommage que le roi en recevrait. Il paraît que le roi n'avait plus présente à l'esprit la permission qu'il avait accordée à son favori, soit qu'il l'eût donnée dans un moment de distraction, soit qu'au milieu de tous ses autres intérêts la chose lui parût peu importante, puisqu'il ne s'agissait que de quelques esclaves étrangers et rebelles. Ester dut nommer le coupable, et Haman voyant bien à l'expression du roi qu'il était perdu, profita d'une absence de celui-ci pour se jeter aux pieds de la reine et lui demander la vie. Mais le roi qui rentrait, ayant vu ce mouvement, l'interpréta mal comme on fait toujours dans la colère, et n'en fut que plus irrité, la sentence fut prononcée, et, sur l'observation qu'un gibet dressé par Haman pour Mardochée s'élevait près de là, le favori disgracié y fut conduit et pendu.

Il n'y a rien dans cette prompte chute, et dans ce passage subit des plus hautes distinctions au supplice le plus infâme, qui puisse étonner quand on connaît la justice expéditive et sommaire de l'Asie. Rien ne peut étonner non plus dans la permission donnée par le roi à un de ses serviteurs d'exterminer une partie des hommes qui habitent son territoire, hommes qui n'ont point d'histoire pour lui, et qu'il ne connaît que par les renseignements incomplets et tronqués que lui donne un homme puissant, qui veut s'en défaire, parce qu'un d'entre eux l'offusque. Ce que les voyageurs modernes nous disent de l'Asie, depuis Constantinople ou Alexandrie jusqu'à Pékin, n'est que trop d'accord avec cette brutalité de l'autocrate et bouillant Xercès; ces monarques n'ordonnent que par caprice, et peuvent envoyer à la mort des populations entières, aussi bien que leurs femmes ou leurs favoris; il suffit que celui qui veut obtenir le décret sache bien choisir son moment. Dans la lutte entre Ester et Haman, la victoire ne fut à la reine que parce que le roi se trouvait bien disposé, Est, 4:11; 5:2, et Dieu travailla avec la pieuse Juive parce que celle-ci, de son côté, exposait sa vie pour sauver son peuple.


HAMASA.


  1. 1 Chroniques 2:17; 2 Samuel 17:25, fils de Jéther ou Jithra, et d'Abigal, fut nommé par Absalon chef d'armée, en remplacement de Joab son cousin qui préféra le service du roi. Hamasa survécut à la bataille dans laquelle Absalon fut vaincu et tué; et David, soit par politique et pour se l'attacher, soit par répugnance pour Joab le meurtrier de son fils, le maintint à la tête des troupes, 2 Samuel 19:13. Joab irrité et jaloux, voyant d'ailleurs le peu de zèle que Hamasa témoignait pour le service du roi contre les rebelles, 20:5-7, et impatient de se venger, surprit son rival près de Gabaon, et le frappa en feignant de l'embrasser; après cette lâche action, Joab marcha sur l'ennemi, et défit Sébah contre qui Hamasa avait été envoyé. Le corps de Hamasa resta quelque temps au milieu de la route, et un serviteur de Joab se tenait là pour engager ceux qui passaient à se joindre à Joab et à le reconnaître comme général de l'armée de David; mais comme on s'arrêtait à ce triste spectacle, l'officier poussa le cadavre hors du chemin dans un champ, et jeta un vêtement sur lui pour le cacher.

    — Hamasa paraît avoir été ambitieux et politique; il sert le rebelle contre son père, puis après que le royaume est pacifié, il se met au service du père, mais craint de se compromettre en marchant contre ceux dont il fut autrefois le chef, et qui résistent encore à son nouveau maître.
     

  2. Voir: Hazaria #4.


HAMASAÏ,


un des hommes de Juda et Benjamin, qui vinrent à David avec beaucoup d'autres, lorsqu'il était enfermé dans la forteresse de Tsiklag à cause de Saül. David n'accueillit qu'avec défiance des libérateurs qui lui venaient de la tribu de Saül, et craignit une trahison, mais Hamasaï, revêtu de l'esprit, lui dit: «Que la paix soit avec toi, ô David, fils d'Isaï! paix soit à ceux qui t'aident, puisque ton Dieu t'aide!» David, dont ces paroles israélitiques vainquirent la défiance, les reçut au nombre de ses capitaines.


HAMASIA,


2 Chroniques 17:16, fils de Zicri. «Il s'était volontairement offert à l'Éternel», et servait sous Josaphat: ces paroles indiquent-elles un vœu particulier, ou bien un service volontaire, ou enfin que ce chef aurait abandonné l'armée des dix tribus, pour se ranger dans celle de Juda? c'est ce que l'on ne saurait déterminer.


HAMATH, Hamathiens.


C'était la principale ville d'Aram Tsoba q.v., 2 Chroniques 8:3; 1 Chroniques 18:3. Elle fut fondée par des Cananéens, Genèse 10:18, et remonte ainsi à la plus haute antiquité, de même que Damas et Sidon. Elle faisait partie de la terre promise, dont elle formait la limite septentrionale, Nombres 13:22; 34:8; Ézéchiel 47:16; Josué 13:5; 1 Rois 8:65; 2 Rois 14:25, du côté de Damas, Zacharie 9:2; Jérémie 49:23. L'entrée de Hamath dont il est parlé plusieurs fois, Josué 13:5; Juges 3:3, était le défilé qui conduisait de Canaan en Syrie par la vallée qui est entre le Liban et l'Anti-Liban. Josué assigna cette ville à la tribu de Nephlhali, 19:35. Elle eut cependant toujours sa banlieue ou son territoire particulier, 2 Rois 23:33; 25:21, et se gouverna par ses propres rois, l'un desquels vécut avec David en bonne harmonie et en respectant sa supériorité, 2 Samuel 8:9; 1 Chroniques 18:9. La ville resta ainsi indépendante, sauf une courte interruption, 2 Rois 14:28, jusqu'au moment où les Assyriens s'en emparèrent sous Ézéchias, Ésaïe 10:9; 36:19. Amos lui donne le nom de grande, 6:2, et aujourd'hui encore, sous le même nom de Hama, elle compte 100,000 habitants; elle doit son importance à sa position sur une grande route de commerce. Elle est située sur les deux rives de l'Oronte, dans une vallée étroite dont les flancs sont des parois de rochers au milieu de jardins et de vergers. Sous la domination macédonienne en Syrie, elle porta le nom d'Épiphanie; Théodoret, Jérôme et Cyrille comptent deux Hamath, mais ne s'entendent guère sur la position de ces villes; il est bien possible cependant que la ville de Hammath nommée Josué 19:35, soit différente de Hamath la grande, Amos 6:2, celle dont il a été question ici.


HAMINADAB, ou Aminadab,


(mon noble peuple)

  1. Aminadab;
     

  2. Cantique 6:12. Si ce verset était bien rendu dans nos versions, Haminadab aurait été un cocher ou un écuyer célèbre par la vitesse de ses chevaux. Mais il y a hami-nadib, qui signifie princesse de mon peuple, et qui paraît devoir être traduit, au lieu d'être pris comme nom propre. Le verset aurait alors ce sens dans la bouche de l'épouse: «Je suis descendue au verger des noyers, etc., pourvoir la nature et la végétation, et je ne pensais pas, mon âme (ou en moi-même), être mise sur le char de triomphe comme princesse de mon peuple»,
     

  3. 1 Chroniques 6:22, fils de Kéhath, frère de Coré.


HAMMIEL,


Voir: Éliham.


HAMMON, ou Ben-Hammi,


père des Hammonites, Genèse 19:38, fils de Lot par la plus jeune de ses filles. C'était une population sœur des Moabites, et apparentée avec les Israélites, puisque Lot était fils d'un frère d'Abraham; aussi Dieu défendit à Moïse et à son peuple de les traiter en ennemis, Deutéronome 2:9; 19. Nombres 31, cf. chapitre 22-25. Vainqueurs des Zamzummims, les Hammonites demeurèrent primitivement entre l'Arnon, le Jourdain et le Jabbok; les Amorrhéens leur enlevèrent une partie de leur territoire; puis, quand les Israélites ayant vaincu Sihon, roi des Amorrhéens, vinrent s'établir en Galaad, Nombres 21:21, les Hammonites voulurent faire valoir de nouveau leurs prétentions sur ce pays qu'ils avaient anciennement possédé; mais ils furent repoussés par les Israélites, sous la conduite de Jephthé, Juges 11. De temps à autre, la guerre éclatait entre ces deux peuples, qui auraient dû vivre en paix. Saül remporta une victoire sur eux, 1 Samuel 11:47, David assiégea et prit leur capitale Rabbath-Hammon, 2 Samuel 10:1-14, 11:1; sq. Plus tard, s'étant unis aux Moabites et aux Iduméens, ils vinrent attaquer Josaphat; mais la discorde se mit dans leurs rangs, et les alliés se détruisirent les uns les autres, 2 Chroniques 20. Ils furent encore vaincus par Jotham, 2 Chroniques 27:5. Après que les tribus transjourdaines eurent été les premières emmenées en captivité par les Assyriens, les Hammonites s'emparèrent de leur pays, ce qui leur est reproché, Jérémie 49:1-6. Après la bataille de Carkémis, où Nébucadnetsar défit les Égyptiens, il paraît qu'ils devinrent tributaires de ce prince, et ils joignirent leurs troupes à celles des Caldéens, qui firent la guerre au roi Jéhojakim, 2 Rois 24:2; mais dans la suite leurs ambassadeurs se réunirent à Jérusalem, avec ceux des autres peuples qui voulaient secouer le joug de Babylone.

Les prophètes leur reprochent leur haine invétérée et leurs constantes hostilités contre Israël, Amos 1:13; Sophonie 2:8; Ézéchiel 25:3, et ils leur annoncent la dévastation de leur pays, Jérémie 49:1; sq., prophétie dont les voyageurs modernes ont démontré le parfait accomplissement (Seetzen, Buckingham, Burkhardt), bien qu'ils aient été momentanément rétablis, selon l'oracle de Jérémie, et qu'on les retrouve opposant à Israël des troupes nombreuses, 1 Maccabées 5:6. Justin martyr dit aussi que de son temps encore ils formaient une peuplade considérable. Mais dès lors ils ont été confondus sous le nom d'Arabes, et la prophétie a été accomplie qui dit: «On ne se souviendra plus des enfants d'Hammon parmi les nations», Ézéchiel 25:10. Il n'en reste plus maintenant aucune trace: le sol qu'ils occupèrent est foulé par d'autres peuplades, qui viennent tour à tour passer quelques saisons sur les nombreuses ruines de cette contrée, qui est un monceau de désolation. Jérémie 49:2-3.

C'est chez les Hammonites qu'on trouvait l'affreuse idole de Moloch.


HAMRAM,


fils de Kéhath et petit-fils de Lévi. Il épousa Jokébed, sa tante, dont il eut Aaron, Moïse et Marie. II mourut en Égypte, à l'âge de cent trente-sept ans, Exode 6:20; Nombres 3:19; 26:58; 1 Chroniques 6:2; 23:12. Des raisons chronologiques portent quelques auteurs à croire qu'il ne fut pas le père de Moïse, mais un de ses ancêtres: c'est lorsqu'on admet un séjour d'environ quatre siècles en Égypte, Genèse 15:13,16; Exode 12:40. Si, au contraire, on ne donne à ce séjour que deux cent quinze ans, comme on peut le conclure de Galates 3:17, il faut admettre que Hamram fut réellement le père de Moïse.


HANA,


l'un des chefs de l'Idumée, avant que les descendants d'Ésaü s'y fussent établis, Genèse 36:24; 1 Chroniques 1:40. La mention qui en est faite est accompagnée des mots: Cet Hana est celui qui trouva les mulets au désert quand il paissait les ânes de Tsibha son père. Le mot jemim, qui est traduit par mulets dans l'arabe, ne se trouve que dans ce seul passage: le texte samaritain l'entend de la race géante des Émims, q.v.; mais la plupart des interprètes sont maintenant d'accord à penser qu'il faut lire «des sources thermales»; on en trouve encore plusieurs dans la contrée.


HANAB,


Josué 11:21; 15:50, ville des montagnes de Juda, à 4 milles est de Diospolis (Lydde), selon d'autres à 8 milles, mais c'est moins probable.


HANAK, Hanakins.


On ne sait à quelle époque ranger Hanak, fils d'Arbah. Il fut le père d'une race de géants que les espions israélites découvrirent dans leur voyage d'exploration en Canaan, Nombres 13:23,29,34. Les Hanakins se divisaient en trois branches ou tribus, celles de Sésaï, de Ahiman et de Talmaï; ils demeuraient au midi du pays, dans les montagnes de Juda, et principalement dans les villes philistines de Gaza, Gath et Asdod; mais Josué, Caleb, et les tribus d'Israël, les dépossédèrent entièrement, et en firent presque disparaître la race tout entière, Deutéronome 9:2; Josué 11:21-22; 14:15; Juges 1:20;

Voir: Géants.

L'opinion de Michaélis, que les Hanakins étaient une race de Troglodytes, n'est pas dépourvue de raison,

Voir: Josué 11:21;

d'autres comparent aussi le nom d'Inachus, un des hommes de l'âge héroïque de la Grèce.


HANAMÉEL


(la miséricorde de Dieu), fils de Sallum et parent de Jérémie, vendit au prophète, peu avant la prise de Jérusalem, un champ qu'il possédait près de Hanathoth, Jérémie 32:7. On ignore si c'était une propriété lévitique ou un domaine héréditaire qu'il pouvait avoir reçu d'une aïeule: à cet égard la loi de Moïse est explicite en ôtant aux lévites le droit de posséder, Nombres 18:20; Deutéronome 10:9, sauf dans les villes et banlieues consacrées Nombres 35. Mais la coutume peut avoir introduit d'autres droits que ceux qui étaient établis par la loi de Moïse, et l'on ne peut que difficilement décider sur des questions pareilles. Cette vente, qui ne fut qu'une vente pour Hanaméel, fut pour Jérémie un symbole, et un signe donné au peuple que lorsque les menacés proférées par le prophète auraient été accomplies, la paix renaîtrait au pays, et que l'on continuerait d'acheter et de vendre.


HANAMMÉLEC,


Voir: Adrammélec.


HANAN,


père de Jigdalia, q.v.


HANANI,


  1. père du prophète Jéhu, et prophète lui-même, vécut sous le règne d'Asa, et reprocha à ce prince son alliance avec Benhadad, et son manque de foi envers l'Éternel, «dont les yeux regardent çà et là par toute la terre, afin qu'il se montre puissant en faveur de ceux qui sont d'un cœur intègre envers lui.» Il lui dit que certainement il aurait été délivré des Syriens comme il l'avait été déjà des Éthiopiens et des Lybiens, mais que son manque de foi serait puni. Le voyant fut mis en prison à cause de ces paroles, et persécuté de même que plusieurs autres hommes du peuple, 2 Chroniques 16:7; 19:2; 20:34; 1 Rois 16:1-2.
     

  2. Hanani, un des frères de Néhémie, Néhémie 1:2, vint le rejoindre de Jérusalem à Susan, peut-être envoyé par Esdras, et l'informa du sort des Juifs restés en Palestine, ou revenus de la captivité. Il accompagna sans doute Néhémie (chapitre 2) à son retour en Judée, et fut chargé par lui de veiller à l'exacte ouverture et fermeture des portes, conjointement avec le fidèle et pieux Hanania, capitaine de la forteresse, 7:2-3; c'était un poste de confiance, important et difficile, dans les circonstances où se trouvait alors Jérusalem.


HANANIA.


  1. Cet officier de Néhémie dont on vient de parler,

    Voir: Hanani #2;

    on ne sait rien de plus sur sa personne.
     

  2. Gabaonite, fils de Hazur, et faux prophète qui vivait à la cour de Sédécias au commencement de son règne. On voit par Jérémie 28, qu'il se distinguait des autres faux prophètes par l'assurance et la hardiesse avec laquelle il débitait ses oracles, ce qui prouve en même temps qu'il appartenait au parti alors dominant: il exprime les plus folles espérances et les vues de la faction, qui étaient plus faites pour plaire au peuple et aux sacrificateurs, que les menaces de Jérémie; et comme l'envoyé de l'Éternel lui donne un démenti clair, positif et public, au milieu du temple où tout le peuple est réuni, Hanania prend de dessus le cou du prophète le joug de bois que celui-ci porte comme symbole de l'asservissement du peuple, et le brise, répondant à un emblème par un autre; mais Jérémie lui répond de la part de Dieu: Tu as rompu les jougs qui étaient de bois, mais au lieu de ceux-là, a dit l'Éternel, fais-en qui soient en fer. En même temps il lui annonce qu'il mourra dans l'année en punition de sa révolte et de ses mensonges, et deux mois après la prophétie s'accomplit. Aucun des faux prophètes, pas même Tsidkija, ne peut être comparé à Hanania pour la hardiesse de l'imposture et la persistance dans le mal: son endurcissement n'a pu être vaincu que par la mort.
     

  3. Nom hébreu de Sadrac, q.v.
     

  4. II y avait dans la tribu de Benjamin une ville de ce nom, Néhémie 11:32.


HANATHOTH,


ville lévitique de la tribu de Benjamin, sur la grande route qui mène du nord à Jérusalem, 1 Rois 2:26; Josué 21:18; 1 Chroniques 6:60; Néhémie 11:32; Ésaïe 10:30. Elle donna le jour au prophète Jérémie 1:1; 29:27; cf. 32:7, mais eut le malheur de repousser son ministère et alla jusqu'à vouloir le faire mourir, 11:21. D'après Eusèbe et Jérôme elle était située à 3 mille romains au nord de Jérusalem, d'après Flavius Josèphe elle en était un peu moins loin, à 20 stades. Elle est maintenant entièrement ruinée, et ne doit pas être confondue, comme quelques-uns le font, avec Saint-Jérémie, qui est trop éloigné de Jérusalem.


HANER.


  1. Un des alliés d'Abraham contre Kédor-Lahomer, Genèse 14:13.

    Voir: Mamré.
     

  2. Ville lévitique de la tribu de Manassé, 1 Chroniques 6:70.


HANÈS,


ville d'Égypte nommée Ésaïe 30:4, peut-être l'Ehnès actuelle dans l'Égypte moyenne, et l'Anusis d'Hérodote 2, 137, cf. l'Égypte de Champollion, 1, 309. C'est déjà l'opinion de Vitringa, adoptée par Michaélis, Rosenmuller, Gesenius et Winer. Saint Jérôme ne connaissait pas cet endroit, et le caldéen le rend par Daphné, près de Pélusium.


HANIM,


ville des montagnes de Juda, Josué 15:50. Eusèbe la nomme Anaïa, et la met à 9 milles environ au sud de Hébron; elle est du reste inconnue.


HANNETONS,


Joël 1:4; etc.

Voir: Sauterelles; Deutéronome 28:42,

Voir: Mouches.


HANUN,


2 Samuel 10:1; 1 Chroniques 19:2; sq., fils et successeur de Nahas, roi de Hammon. David ayant envoyé des ambassadeurs pour lui exprimer sa sympathie au sujet de la mort de son père, et le féliciter de son avènement au trône, Hanun, jeune et sans expérience, plus enclin à croire le mal que le bien, à ce qu'il paraît, accueillit trop avidement les soupçons de ses courtisans, traita les envoyés du roi d'Israël comme des espions, leur fit raser la moitié de la barbe, couper les vêtements jusqu'aux hanches, et les renvoya ainsi déshonorés et comme des esclaves. Les sentiments bienveillants de David se changèrent en une irritation violente; ce fut une déclaration de guerre, et Hanun, malgré le secours que lui porta Hadadhéser, roi de Syrie, vit d'abord son armée en déroute, puis sa capitale assiégée tomber entre les mains de l'ennemi; les habitants de Rab-bath furent massacrés, et Hanun lui-même périt, à ce que l'on croit, dans cette guerre où l'avait jeté une fougue imprudente et mal conseillée.

— Sermon de Gaussen.


HAPHARAJIM,


dans la tribu d'Issacar, Josué 19:19. C'était encore un bourg au temps d'Eusèbe.


HAPHRA,


ou plutôt en hébreu, Beth-le-Haphra, Michée 1:10, ville inconnue du royaume de Juda.


HAR,


Nombres 21:15; Deutéronome 2:9, appelée encore Har-Moab, Nombres 21:28; Ésaïe 15:1; Josué 13:25, ou Rabba, était la capitale des Moabites, située au sud de l'Arnon. Les Grecs l'appelaient Aréopolis; elle fut détruite au temps de saint Jérôme par un tremblement de terre. Quelques voyageurs modernes, Burkhardt, Seetzen, en ont retrouvé les ruines, encore assez considérables, d'une demi-lieue de circonférence, sur une colline qui domine toute la plaine, à l'extrémité méridionale d'un ancien chemin pavé.


HARA,


district de l'Assyrie dans lequel furent transportés quelques colons israélites, 1 Chroniques 5:26. D'après Bochart, ce serait l'Aria de Ptolémée et de Strabon, entre les Parthes et l'Indus. Rosenmuller y voit la grande Médie ou l'Irak de nos jours, contrée montagneuse comme l'indiquerait déjà son nom (har, montagne); et cette opinion se recommande par le fait que les noms de Chalach et de Gozan, qui sont joints à celui de Hara, désignent des districts en effet plus occidentaux que l'Aria de Bochart.


HARABA,


Josué 18:22, dans la tribu de Benjamin,

Voir: Bethabara.


HARAD,


ville cananéenne du midi de la Palestine, et résidence d'un petit roi, Nombres 21:1; 33:40. Elle était au nord-ouest du désert de Juda, et fut donnée à cette tribu, Juges 1:16; Josué 12:14. Eusèbe la met à 20 milles de Hébron, et à 4 de Malatha dans le voisinage du désert de Kadès, ce qui concorderait assez bien avec la donnée de Nombres 21:1.


HARAN,


père de Lot, frère, peut-être cadet, d'Abraham, et fils de Taré. L'historien sacré ajoute qu'il mourut sous les yeux de son père, détail qui méritait bien d'être noté à une époque où la vie était longue, calme et sans grands accidents; il laissa Lot orphelin de bonne heure, et mourut ayant probablement moins de soixante-dix ans; car, 12:4, Abraham part âgé de soixante-quinze ans, et Lot avait sans doute déjà perdu son père à cette époque, puisqu'il accompagna l'aîné de ses oncles, comme son tuteur naturel.


HARBONA,


le troisième des sept eunuques qui se tenaient devant Assuérus, et qui reçurent l'ordre d'amener la reine Vasti devant les seigneurs attablés, Esther 1:10. Il assista plus tard à la disgrâce d'Haman, et c'est lui qui fit remarquer au roi et à la reine que le gibet qu'Haman avait fait dresser pour le fidèle Mardochée était tout prêt, 7:10. Il hâta ainsi peut-être la mort du favori dont on peut croire qu'il était l'ennemi personnel, et sut se mettre dans les bonnes grâces d'Ester, en rappelant habilement devant elle le service important que son parent avait rendu au roi.


HAREPH,


père, ou chef de Bethgader, ville inconnue de la tribu de Juda, 1 Chroniques 2:51.


HARGOL,


Lévitique 11:22.

Voir: Sauterelles.


HARIEL,


Ézéchiel 43:15-16, est mal écrit avec une h.;

Voir: Ariel.


HARKIENS,


Genèse 10:17; 1 Chroniques 1:15, peuplade cananéenne. On retrouve ce nom dans la ville d'Arka dont parlent Pline et Ptolémée, au pied nord-ouest du Liban; sous les empereurs romains elle portait le nom de Cæsarea Libani, mais chez les auteurs arabes du moyen âge elle a conservé son ancien nom. Elle fut prise par les croisés, et l'on en voit encore les ruines; une colline sur laquelle se trouvait, ou la citadelle de la ville, ou un temple, s'appelle Tel-Arka.


HAROD,


source, et peut-être aussi ville non loin de la montagne de Guilboah et près de Jizréhel; Gédéon y campa avec ses 32,000 hommes la première nuit de son expédition contre Madian, Juges 7:1; cf. 2 Samuel 23:25.


HAROHER.


Trois villes de ce nom:

  1. dans la tribu de Juda, 1 Samuel 30:28;
     

  2. ville aux bords de l'Arnon sur les frontières de Moab, Deutéronome 2:36; 3:12; Josué 12:2; Jérémie 48:19. Elle fut donnée à la tribu de Ruben, Josué 13:16. Burkhardt a retrouvé sur la rive septentrionale de l'Arnon des ruines qui portent encore le nom de d'Araayr près d'une paroi de rochers.
     

  3. Une troisième dans la tribu de Gad, voisine du Jabbok et de Rabbath-Ammon, Josué 13:25; Juges 11:33. Le torrent qui partage la ville en deux parties, 2 Samuel 24:5, était peut-être un des bras, ou un affluent du Jabbok. Quelques auteurs confondent ces deux dernières villes en une seule, mais cf. Josué 13:16 et 25.

    Quant au passage Ésaïe 17:2, les villes de Haroher signifient sans doute les villes voisines de Haroher, et l'on peut, comme le font quelques auteurs, penser à la ville de ce nom dans la tribu de Gad (Gesenius, Hitzig), mais c'est forcé, puisqu'il s'agit d'une prophétie contre Damas. Une seconde explication part de la signification même du mot Haroher, genévrier (tamarisc ou bruyère), Jérémie 48:6; comme ces arbustes étaient très communs, on peut croire que le nom l'était aussi, et qu'il aura pu se trouver plusieurs villes de ce nom (comme Genève); on admettrait donc une ville d'Haroher dans les environs de Damas; Ptolémée nomme en effet une ville de Syrie Auéïra. Une troisième explication indiquée par Calvin est peut-être plus sûre et plus simple; il considère Haroher comme un nom purement appellatif, dérivé du verbe harar, être nu, dépouillé, isolé, de sorte que le sens serait: «Les villes mises à nu seront abandonnées», quoique pour la forme Haroher doive rester nom propre, la personnification d'un état de choses.


HAROSETH des Gentils,


ville du nord de la Palestine, située dans le district de la Galilée, q.v. C'était la résidence du général Siséra, Juges 4:2; 13:16;

Voir: Chorazin.


HARPE.


Instrument que l'on a lieu de croire désigné par l'hébreu nébel; les langues occidentales ont emprunté le même mot pour désigner la même chose, nabla chez Athénée, nablium chez Ovide; d'après Flavius Josèphe elle avait douze cordes et se jouait avec la main; saint Jérôme avec plusieurs autres auteurs lui donnent la forme d'un delta renversé v, ce qui s'accorde encore passablement, si l'on veut, avec la signification appellative du mot (nebel, outre, cruche). Le nombre des cordes a du reste varié, et chez les Hébreux, il y avait des harpes à dix cordes seulement. Psaumes 33:2; 144:9.

— L'Écriture Sainte parle encore de la harpe, Psaumes 57:9; 81:3; 92:4; 108:3; Ésaïe 5:12; Amos 5:23; 6:5; cf. aussi Psaumes 71:22; 1 Chroniques 16:5; où nebel est traduit par musette, de même que 1 Rois 10:12; 2 Samuel 6:5.

Une autre opinion voit dans le nebel la lyre, et la harpe à dix cordes dans kinnor, que nos versions ont malheureusement traduit par violon, Genèse 4:21; 2 Samuel 6:5; 1 Rois 10:12, et ailleurs. Le kinnor était l'instrument dont jouait le roi David, et on se le représente plus volontiers avec une harpe qu'avec un violon à quatre cordes et un archet, d'autant plus qu'il jouait avec la main sans autre secours pour faire résonner les cordes de son instrument, 1 Samuel 16:16,23; 18:10; 19:9. Le nom de kinnor vient du verbe canar qui indique le bruissement de l'air frôlé par les cordes ou par toute autre résistance à la fois dure et élastique; on pourrait lui donner comme proches parents bien des mots en différentes langues, en grec κινύρα, en latin canere, et gingritus qui se dit du cri ou du sifflement de l'oie. Les mots français canard et canari rappellent accidentellement par leur assonance une étymologie avec laquelle ils n'ont aucun rapport. Quoi qu'il en soit, le kinnor désigne comme le nebel un instrument à cordes qui est mentionné encore Psaumes 33:2; 43:4; 49:5; 71:22; Job 30:31; Ésaïe 5:12, et qui est peu facile à déterminer. Le kithros de Daniel 3:5, est probablement l'un ou l'autre des instruments; nos versions l'ont traduit par harpe.

Voir: Musique.


HASABIA,


Voir: Sérébia.


HASAËL,


Voir: Hazaël.


HASAN ou Gor Hasan,


1 Samuel 30:30, ville lévitique de la tribu de Siméon, 1 Chroniques 5:32; 6:59; Josué 19:7, à 15 ou 16 milles à l'ouest de Jérusalem.


HASMAL,


Voir: Airain.


HASTAROTH ou Hastoreth,


  1. (ou Hastoreth).

    Voir: Caldéens et Bahal.
     

  2. Ville du royaume de Basan, Deutéronome 1:4, qui fut donnée à la demi tribu de Manassé, Josué 13:31, puis aux lévites de la famille de Guersom, 1 Chroniques 6:71. Elle était primitivement la capitale d'un des deux royaumes fondés par les Amorrhéens dans le haut pays oriental; elle était située au nord du Jabbok, et portait aussi le nom de Hasteroth de Carnaïm, Genèse 14:5; il s'y trouvait une race de géants qui fut battue par Kédor-Lahomer et ses alliés. D'après Eusèbe, elle était à 6 milles d'Édréhi et à 25 de Bostra.

    — L'addition de Carnaïm (cornes) n'indique pas qu'elle fût située entre deux pics ou dents de montagnes, mais elle se rapporte plutôt au culte d'Astarté qui était, au dire de Sanchoniathon, représentée sous l'image d'un taureau à longues cornes. Le Carnaïm dont il est question, 1 Maccabées 5:43, est le même lieu incontestablement. Un village nommé Mézaraïb occupe aujourd'hui la place de Hastaroth.


HATALIE,


Voir: Athalie.


HATAROTH,


  1. ville de Gad, Nombres 32:3,34, propre à tenir du bétail, ce qui fut cause de la demande que firent les Gadites de pouvoir s'établir dans la partie transjourdaine du pays.
     

  2. Ville frontière de la tribu de Benjamin, Josué 16:7; c'est la même que Hatroth-Addar, Josué 16:5; 18:13.


HATHAC,


  1. Esther 4:4-10, un des eunuques d'Assuérus, qui servit d'intermédiaire entre Ester et Mardochée, et dut être, par conséquent, dans la confidence de cette reine juive, épouse d'un païen; il se montra serviteur fidèle et dévoué.
     

  2. Ville de Juda, 1 Samuel 30:30.


HATROTH,


  1. ville de Gad, Nombres 32:35.;
     

  2. de Juda, 1 Chroniques 2:54.


HATSATSON-THAMAR


(multitude des palmiers), nom primitif de Henguédi, q.v. cf. 2 Chroniques 20:2, et Genèse 14:7.


HATSOR,


  1. ville de la tribu de Juda, Josué 15:23; au verset 25 se trouve encore Hatsor surnommée Haditha, c'est-à-dire, la nouvelle (Hadatta n'est pas le nom d'une ville à part, comme l'indiquent nos versions). Eusèbe mentionne l'une et l'autre.
     

  2. Dans la tribu de Nephthali, Josué 19:36. Elle fut d'abord la résidence d'un roi cananéen, et le resta jusqu'aux jours de Débora, Josué 11:10; Juges 4:2. Salomon la fit plus tard fortifier, 1 Rois 9:15, ce qui n'empêcha pas le roi d'Assyrie Tiglath-Piléser de s'en emparer, 2 Rois 15:29. D'après Flavius Josèphe, elle était située au-dessus du lac Mérom.
     

  3. Dans Benjamin, Néhémie 11:33.
     

  4. Petit royaume dont il est parlé, Jérémie 49:28, probablement un district de l'Arabie, voisin de celui de Kédar. Le nom hébreu hatsor pris appellativement, signifie une maison rustique, ou, collectivement, un assemblage de maisons rustiques, un village dont les habitants pourraient être en conséquence opposés à ceux qui vivent nomades sous des tentes, c'est-à-dire, aux habitants de Kédar. Les deux pays seraient ainsi désignés par le caractère de leur genre de vie.


HAUVIENS,


peuplade cananéenne qui avait dressé ses tentes sur les rivages de la Méditerranée dans la partie méridionale de la Palestine, vers la contrée de Gaza, mais que déjà, avant l'entrée des Israélites en Canaan, les Caphtorim (Philistins) avaient dépossédée, repoussée et presque entièrement détruite, Deutéronome 2:23. La contrée qu'elle occupait primitivement, ou peut-être celle où s'étaient réfugiés les derniers débris de cette petite nation, est rappelée parmi celles dont Josué devait encore faire la conquête, Josué 13:3.


HAVA, ou Hiwa,


2 Rois 17:24, ou Hiwa, 2 Rois 18:34; 19:13; Ésaïe 37:13, capitale d'un petit état monarchique dont les Assyriens s'emparèrent, et dont Salmanasar envoya des habitants comme colons en Samarie. Il n'en reste aucune trace ni dans les anciens auteurs ni dans les ouvrages modernes de topographie orientale. Quelques-uns ont pensé au fleuve Ahava, Esdras 8:21, d'autres à la ville phénicienne d'Avatha, ou à celle d'Abeje entre Béryte et Sidon, qui était la résidence d'un chef des Druses; mais tout cela est plus qu'incertain.


HAVILA.


  1. Contrée mentionnée Genèse 2:11. Elle est traversée par le Pison et il s'y trouve de l'or. Bohlen voit dans ce pays l'Arabie méridionale, Gesenius l'Inde, Bochart la Nubie; chacun s'est fait son système, mais on n'a pas assez considéré le contexte, et remarqué que le pays de Havila doit être traversé par un des quatre fleuves qui sortent du Paradis. Si l'on s'écarte du système que nous avons développé à l'article Déluge, le Havila ne peut guère être autre chose que la Colchide des anciens. Voici les observations par lesquelles on justifie ordinairement cette manière de voir (Reland, Winer).
     

    1. L'affinité étymologique entre ces deux mots. Havila s'écrit en hébreu Chavilah, et sans les voyelles, Chvlh ou Cholh, c'est-à-dire Colchide moins la terminaison,
       

    2. Les anciens, et notamment Strabon, 15, racontent que l'on trouvait beaucoup d'or dans cette contrée; le Phasis qui la traverse en charriait passablement, et les habitants du pays, pour s'en procurer, faisaient passer les eaux du fleuve sur des peaux de mouton: de là la fameuse fable de la toison d'or dont s'emparèrent les Argonautes,
       

    3. La mer Caspienne, qui baigne l'ancienne Colchide, s'appelle encore actuellement chez les Russes Chwalinskoje More, nom qui dérive d'un ancien peuple sur lequel Müller, dans le Magasin géographique de Büsching dit: «Il n'y a que les auteurs russes qui nous parlent du peuple des Chwalissi, lequel a la même origine que les Slaves, et encore n'en disent-ils pas grand'chose; ils racontent que ce peuple a habité sur les bords du Volga près de la mer Caspienne. Ce nom dérive de Chwala qui a la même origine que Slawa.
       

  2. Petit-fils de Cam par Cus. Genèse 10:7.
     

  3. Descendant de Sem par Héber et Joktan, Genèse 10:29. Ce sont deux peuplades inconnues; le nom de Havila se retrouve en plusieurs endroits de l'Asie antérieure et du nord-est de l'Afrique. Strabon, 16:4, parle d'une peuplade arabe nommée Chaulotiens, ou Chaulotes; et Ptolémée, 4:7, mentionne une ville de commerce, Avalite, et un golfe du même nom sur la côte d'Afrique, 12e lat, nord. On trouve aujourd'hui encore, en Arabie, une ville de ce nom (— Voir: Niebuhr), et deux peuplades appelées Chaoulan, dans la contrée d'Iémen.


HAVITH,


ville iduméenne, Genèse 36:33; 1 Chroniques 1:46.


HAVRAN,


Ézéchiel 47:16,18, district au nord-ouest de la Palestine, l'un des trois grands bassins du haut pays oriental, celui qui primitivement portait le nom de Basan. On s'élève par des pentes peu sensibles vers la grande plaine (ou plateau) basaltique de l'Hauran; le sol en est fertile, les terres sont noires, légères et sans pierres; il y croît le meilleur blé de Syrie: dans les pâturages, les herbes sont si abondantes et si hautes que les chevaux s'y frayent avec peine un chemin, mais l'on ne rencontre nulle part ni arbres ni buissons; l'Hauran est le séjour des Arabes bédouins. À l'est s'élèvent les montagnes du même nom qui forment la barrière entre le désert et les pays cultivés; cette chaîne a dix lieues de longueur, et l'on trouve encore à son extrémité méridionale les vastes ruines grecques et romaines de Bostra; Édréhi était également située sur son territoire. L'Hauran était divisé en cinq provinces, la Gaulanite ou le Golan, l'Iturée ou Gessur (Luc 3:1), l'Auranite ou la plaine du centre, la Batanée ou les montagnes, et la Trachonite au nord de la précédente. De nos jours encore les géographes arabes appellent Hauran un grand district au sud de Damas (Bræm).


HAZAËL.


  1. Fils de Tséruïa, la sœur de David, et par conséquent neveu de ce monarque et frère de Joab, 1 Chroniques 2:16; 2 Samuel 2:18. Il était «léger du pied comme un chevreuil qui est par les champs;» l'Écriture relève cette circonstance, comme font tous les poètes et même les historiens de l'antiquité, parce que dans ces combats à l'arme blanche la légèreté à la course était un grand avantage, soit pour la fuite, soit pour la facilité des mouvements (Achille aux pieds légers, Diomède, Ajax, Dolon). Hazaël prit le parti de son roi contre Abner qui voulait appeler au trône le fils de Saül; Abner ayant été défait, Hazaël le poursuivit, et l'atteignit; Abner reconnaissant en lui le neveu de David, soit mépris, soit ménagement, soit pitié, refusa de se battre avec lui, et l'engagea à s'adresser à quelque autre ennemi moins habile et moins redoutable; mais Hazaël refusa de se détourner à droite ou à gauche, et Abner finit par le frapper de sa hallebarde, presqu'à regret, semble-t-il, et retendit raide mort à ses pieds non loin de Gabaon. La mort de ce jeune et présomptueux héros fut vengée par son frère le général, qui frappa le meurtrier à la cinquième côte, comme celui-ci avait frappé sa victime, 2 Samuel 3:27.

    — Hazaël se trouve dans les deux listes qui nous sont conservées des héros de l'armée de David, 2 Samuel 23:24; 1 Chroniques 11:26; il y est nommé comme le chef des 30 guerriers qui formaient le troisième ordre.
     

  2. Officier de Ben-Hadad roi de Syrie. Il fut désigné de Dieu pour succéder à son maître, en même temps que Jéhu pour régner sur Israël, et Élisée pour remplacer Élie, 1 Rois 19:15; mais le prophète Élie à qui fut d'abord révélée l'usurpation d'Hazaël, et qui fut même chargé de l'oindre pour roi, ne paraît pas avoir pu exécuter cet ordre. Plus tard Élisée étant à Damas reçut la visite d'Hazaël, qui vint accompagné de quarante chameaux chargés du tout ce qu'il y avait de plus précieux, le consulter de la part du roi qui était malade. Élisée lui annonça la mort de son maître, puis il fondit en larmes en voyant dans l'avenir d'Hazaël tous les maux qu'il ferait souffrir au peuple de Dieu, et lui déclara en pleurant qu'il serait un jour roi de Syrie; Hazaël, effrayé de la peinture hideuse que le prophète lui faisait de sa future domination, s'écria: «Qui est ton serviteur, qui n'est qu'un chien, pour faire de si grandes choses?» Mais au lieu de rentrer en lui-même, il vit dans les paroles du prophète une consécration de son crime, comme si l'annonce d'un fait en était la justification, et le lendemain il étouffa son maître sous le poids d'une épaisse couverture trempée d'eau, 2 Rois 8. À peine fut-il monté sur le trône qu'il déclara la guerre à Joram roi d'Israël, à cause de la ville de Ramoth de Galaad qui était toujours dans la possession des Syriens, mais sur laquelle les rois d'Israël ne cessaient d'élever des prétentions: Joram, quoique secondé par Achazia roi de Juda, fut vaincu et lui-même grièvement blessé, 2 Rois 8:28; 9:15 (883 ou 884 avant J.-C.). Hazaël se tourna ensuite sous Joas contre Juda, menaça Jérusalem, et lui imposa un fort tribut, 12:17. Il fut plus heureux encore dans ses entreprises contre le gouvernement de l'usurpateur Jéhu; il inonda de ses troupes les contrées transjourdaines, et se distingua par ses cruautés comme par ses victoires, 2 Rois 10:32; 13:7; cf. Amos 1:3-4, accomplissant ainsi les prophéties d'Élisée, et faisant des choses dont il ne se serait pas cru capable avant son premier crime. Il asservit également Israël sous Joachaz, successeur de Jéhu, 2 Rois 13:3. Sa mort seule mit un terme à ses succès et à ses barbaries, 13:25.


HAZAR ou Hatsar.


Ce mot signifiant en hébreu cour, parvis, localité, village, et pouvant même s'appliquer aux campements nomades, il se trouve en tête d'un grand nombre de noms propres; ainsi:

Hazar-Addar, à la frontière sud de la Palestine, dans la tribu de Juda, Nombres 34:4, aussi nommé Addar, Josué 15:3.

Hazar-Gadda, Josué 15:27, dans la tribu de Juda.

Hazar-Hénan, Nombres 34:10. Ézéchiel 48:1, ou Hazar-Hénon, Ézéchiel 47:17, à la frontière septentrionale de la Palestine (cour de la source).

Hazar-Sual, au midi de la tribu de Juda, Josué 15:28; Néhémie 11:27; 1 Chroniques 4:28 (cour du renard).

Hazar-Susa ou Susim, dans la tribu de Siméon, Josué 19:5; 1 Chroniques 4:31 (cour des chevaux).

Hazar-Hatticon (bourgs d'entre-deux), Ézéchiel 47:16, ville sur les frontières de l'Hauran.

Hazar-Maveth (parvis de la mort), peuplade arabe, descendant des Joktanides, Genèse 10:26. Elle porte maintenant encore cet ancien nom peu modifié, celui d'Hadramaut, et Niebuhr en fait une description magnifique: l'encens et la myrrhe s'y trouvent en abondance. C'est l'Adramite des Grecs et des Romains,

Voir: Hadoram.


HAZARIA.


Il y a eu sous ce nom un prophète, deux rois de Juda, quatre grands prêtres, deux chefs de tribu, un officier de Nébucadnetsar, et plusieurs autres personnages.

  1. Prophète, fils de Hoded, et portant peut-être aussi lui-même le nom de Hoded, 2 Chroniques 15:1; cf. 8. Il se rendit à la rencontre d'Asa qui revenait après une victoire signalée sur les Éthiopiens, et, s'adressant à lui et à ses troupes, il leur parla des bénédictions qui accompagnent ceux qui marchent avec l'Éternel. «Si vous le cherchez, dit-il, vous le trouverez; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera.» Il leur rappela les malheurs du pays lorsque le culte du vrai Dieu était négligé, sa prospérité croissante avec le retour de la piété, et finit par cette parole si remarquable: «Il y a une récompense pour vos œuvres.» cf. Galates 6:7. Asa reprit en effet un nouveau courage, et extermina tous les restes d'idolâtrie qui se trouvaient encore dans ses états.
     

  2. Dixième roi de Juda, 2 Rois 14:21.

    Voir: Hosias.
     

  3. 2 Chroniques 22:6.

    Voir: Achazia.
     

  4. Successeur d'Ahimahats.

    Voir: Prêtres.
     

  5. Fils de Johannan, grand prêtre sous le règne d'Hosias. Il résista courageusement à ce monarque qui, enorgueilli de ses succès comme roi, voulait empiéter sur les droits des prêtres et mettre la main aux choses saintes. Il pouvait payer de sa tête sa résistance, mais Dieu récompensa sa fidélité en frappant de lèpre le coupable, 2 Chroniques 26:17. Sa sacrificature semble relevée avec honneur 1 Chroniques 6:10, et le seul fait que nous connaissions suffit en effet à la distinguer. Hazaria n'a fait que ce qu'il devait, mais il l'a fait.
     

  6. Hazaria, Bérécia, Ézéchias et Hamasa, Éphraïmites, remplissaient dans le royaume des dix tribus des fonctions qui ne sont pas très clairement déterminées par le nom de chefs qui leur est donné; elles étaient importantes comme ce nom l'indique, et leur conduite prouve également qu'ils jouissaient d'un grand crédit. Ayant entendu les paroles du prophète Hoded, ils se rendirent au devant de leur roi Pékach qui revenait avec son armée, amenant captive une grande multitude d'hommes et de femmes du royaume de Juda (sous le règne d'Achaz), et s'adressant à l'armée, ils demandèrent qu'on rendît immédiatement la liberté aux prisonniers, sans aucune distinction, et qu'Israël n'ajoutât pas à tous ses autres crimes celui de réduire à l'esclavage ses frères de Juda. L'armée entière répondit à ces paroles généreuses; on se hâta de délivrer les prisonniers, on leur rendit le butin qu'on avait fait sur eux. Et pour ne pas laisser incomplète leur œuvre d'excellente charité, Hazaria et ses trois amis pourvurent à ce que rien ne manquât à ceux qu'ils venaient de délivrer; ils leur fournirent des vêtements et de la nourriture, et les accompagnèrent eux-mêmes avec des ânes jusqu'à Jéricho, chez leurs frères, 2 Chroniques 28:12.

    — Ce trait, peut-être unique dans l'histoire ancienne, montre combien les inspirations du Dieu d'Israël étaient plus nobles, plus humaines, que celles des religions ou de la politique de l'antiquité.
     

  7. Hazaria, principal sacrificateur, de la famille de Tsadoc, aida Ézéchias dans les travaux qu'il fit pour rétablir extérieurement et spirituellement le culte du vrai Dieu. Les dîmes entre autres ayant été rétablies, le peuple montra tant d'empressement à apporter ses offrandes, qu'il y en eut abondamment de reste, même après que les prêtres eurent prélevé la portion ordinaire de leur entretien; on mit ces dîmes par monceaux, et le roi s'étant informé de ce que c'était et ayant appris par Hazaria que c'étaient les dîmes consacrées qui n'avaient pu trouver place dans la maison de l'Éternel, il y lit préparer de nouvelles chambres, et même de nouveaux intendants pour en prendre soin.

    — Hazaria est appelé gouverneur et conducteur de la maison de Dieu, 1 Chroniques 9:11; 2 Chroniques 31:13.
     

  8. Hazaria, fils de Hosahja, Jérémie 43:2, appelé aussi Jézania, 42:1; 40:8, de Mahaca. Il fut un de ceux qui restèrent en Palestine pendant l'exil du peuple: soumis à Guédalia, il se montra prêt avec Johanan a frapper Ismaël l'ennemi de leur chef; mais ce zèle pour un homme qu'il aimait n'était pas le zèle de la vérité, et Hazaria fut un de ceux qui appuyèrent le plus violemment la proposition de Johanan et de ses amis de quitter la Judée pour l'Égypte. Il accusa Jérémie de s'être laissé gagner par les ennemis du peuple pour proférer des mensonges, et finit par exécuter ce plan d'émigration.
     

  9. Daniel 1:6,

    Voir: Abed-Négo.
     

  10. et #11...
     

  11. Deux officiers de ce nom sont indiqués 2 Chroniques 23:1, comme ayant secondé le souverain sacrificateur Jéhojadah pour assurer la vie et la royauté de Joas fils d'Achazia contre les cruautés d'Athalie.
     

  12. et #13...
     

  13. Deux fils de Josaphat roi de Juda, 2 Chroniques 21:2.
     

  14. Voir: Prêtres.

    Ce nom se retrouve encore plusieurs fois, mais sans que nous sachions rien sur ceux qui le portaient; d'après Tobie 5:15, l'ange Raphaël prit ce nom, qui signifie secours de Dieu, lorsqu'il s'offrit pour conduire le jeune Tobie dans son voyage.


HAZAZEL,


Voir: Expiations.


HAZÉKA,


Josué 15:35, ville de la tribu de Juda, située au pied du plateau, dans la plaine de Séphélah, 1 Samuel 17:1; Josué 10:10; Jérémie 34:7; Néhémie 11:30. C'est près de là, du côté de Soco, qu'étaient campés les Philistins dans l'armée desquels se trouvait Goliath. Nébucadnetsar l'assiégea et la prit, mais après le retour de la captivité les Juifs s'y établirent de nouveau.


HÉBAL,


Voir: Guérizim.


HÉBED-MÉLEC


(serviteur du roi), Jérémie 38:7, eunuque éthiopien, sans doute prosélyte, et officier à la cour de Sédécias.

Ayant appris les mauvais traitements dont Jérémie était la victime, il se rendit auprès du roi, intercéda pour le prophète, et reçut l'ordre de le délivrer; aussitôt il court à la fosse au fond de laquelle Jérémie est comme enseveli dans la boue, lui jette des cordes et des haillons qu'il passe sous ses bras, et le rend à la liberté et à la vie. Cet étranger, en luttant contre le parti si puissant de Guédalia, avait exposé ses jours; son courage et sa générosité furent récompensés; Jérémie annonça à Hébed-Mélec, 39, 17, qu'il serait le tranquille témoin de la prise et de la destruction de Jérusalem, et qu'il ne lui arriverait aucun mal.


HÉBER,


  1. Genèse 10:24; 11:14 (1 Chroniques 1:25; Luc 3:35), arrière-petit-fils de Sem, fils de Sélah et ancêtre d'Abraham par six générations. Il devint père de Péleg, à l'âge de cent trente-quatre ans, et mourut âgé de quatre cent soixante-quatre ans (1817 ans avant J.-C.), vingt-neuf ans après Sem, quatre ans après Abraham, ayant ainsi enseveli six générations, et voyant Jacob qui formait la huitième, âgé de dix-neuf ans. Il avait vécu deux cent quatre-vingt-trois ans avec Noé. Héber est le dernier des patriarches à longue vie, et, comme on vient de le dire, il survit à ses fils, petits-fils et arrière-petits-fils, jusqu'à la sixième génération; la vie du plus âgé d'entre eux va jusqu'à deux cent trente ans, et Nacor meurt à cent quarante-huit.

    C'est de ce patriarche que les Hébreux ont pris leur nom, et l'on ne sera pas étonné que parmi tous ses ancêtres Abraham ait choisi celui-ci pour en faire plus spécialement le chef de sa postérité, si l'on réfléchit à ce qui a été dit sur la longévité proportionnellement si grande de Héber, si on se le représente à travers les siècles présidant toujours à de nouvelles naissances et à de nouvelles morts; si l'on se rappelle que jusqu'à Héber aucun des ancêtres d'Abraham n'a été proprement un chef de famille, puisqu'Héher était toujours au-dessus d'eux; si l'on se rappelle enfin que c'est au temps d'Héber qu'eut lieu la dispersion des peuples révoltés, et que la famille hébérienne ayant soigneusement conservé le bon dépôt de la vérité, il importait à Abraham de se rattacher à elle par un même nom, comme il lui était uni déjà par une même foi.

    — Peut-être aussi la signification du nom d'Héber (de l'autre côté, au-delà), est-elle entrée pour beaucoup dans le choix qu'Abraham a fait de ce nom. «C'est en Abraham que le nom d'Héber trouve son accomplissement littéral; car les descendants d'Héber par Péleg s'établirent au-delà de l'Euphrate, tandis que les autres ne franchirent pas ce fleuve.» Schrœder. C'est aussi l'explication de Jarchi et de Maïmonides. Nombres 24:24, Héber est mis pour les Hébreux, comme ailleurs Israël pour les Israélites.
     

  2. Héber, descendant de Hobab le beau-frère de Moïse. Sa famille, sans doute prosélyte, s'attacha d'abord à la tribu de Juda, et s'établit à Jérico; puis elle descendit vers le sud, et dressa ses tentes dans les déserts de Juda, près de Harad, ou même plus au sud encore, sur le territoire d'Hamalec, 1 Samuel 15:6. Il paraît que Héber se sépara de sa famille lors de la guerre de Jabin, car on le trouve à cette époque établi avec Jahel, sa femme, auprès d'une forêt de chênes vers Kédès, où ses tentes sont dressées, Juges 1:16. 4:11; 5:24. Il était Kénien d'origine, et compta dans sa postérité Réchab et Jonadab, 2 Rois 10:15.
     

  3. Héber, 1 Chroniques 4:18; Josué 15:35, père de Soco, ville de Juda.


HÉBREUX


Pour éviter des répétitions inutiles, et pour ne pas renfermer sous ce titre tous les articles du Dictionnaire, car il serait facile de grouper en un seul article tout ce qui concerne la vie nationale des Hébreux, leur législation, leurs coutumes, leur religion, leur histoire, la géographie de leur pays, etc., nous devons renvoyer aux articles spéciaux, et nous borner ici à quelques considérations générales sur leur langue et sur leur histoire.

La langue hébraïque est appelée, dans l'Ancien Testament, langue de Canaan, Ésaïe 19:18, et langue judaïque, 2 Rois 18:26; Néhémie 13:24. Les Juifs, dans leurs Targums, l'appellent volontiers langue sainte, et le Nouveau Testament l'appelle langue ou dialecte hébraïque. L'hébreu appartient à la catégorie de langues qu'on a longtemps appelées orientales d'après saint Jérôme, et que l'on a commencé depuis quelques années à appeler sémitiques, dénomination plus précise, quoiqu'elle laisse encore quelque chose à désirer. L'hébreu est une langue pauvre en mots; il n'en possède que 5,642, d'après le savant Leusden, et à peine 500 racines; mais il est riche par l'ingénieux développement de son organisme grammatical, la flexibilité de ses verbes, et le grand nombre de nuances synonymiques qu'il possède, principalement pour exprimer des idées abstraites: ainsi l'on a compté 18 mots pour l'idée de briser, broyer; 14 pour la confiance en Dieu; 25 pour l'observation de la loi, etc.

Voir: sur ce sujet, qui n'intéresse directement qu'un petit nombre de personnes, l'excellente grammaire de M. le professeur Preiswerk (Genève 1838), et, en allemand, celles de Gesenius, de Freytag, d'Ewald et de Stier (1re partie).

Nous n'indiquons que celles-là, quoiqu'il y en ait d'autres en latin, en allemand, en anglais, et même en français (Cellérier); mais elles sont, les unes abandonnées, les autres discréditées, faibles ou mauvaises, et les cinq ci-dessus nommées, surtout le Lehrgebaüde de Gesenius, et celui de Stier, suffisent amplement pour une étude approfondie du texte sacré, comme la grammaire française de Preiswerk suffit à celui qui veut seulement se mettre à même d'étudier dans l'original le sens de la parole divine: l'introduction à ce dernier ouvrage renferme l'histoire de la langue hébraïque, et des considérations générales sur la structure de l'hébreu, qui ne seront pas sans intérêt même pour des lecteurs étrangers à cette étude.

L'histoire des Hébreux appartient à la partie la plus admirable et la plus sûre de l'histoire ancienne, et quoiqu'elle se présente rarement unie à celle des autres nations, quoiqu'elle ne soit guère entrée dans le concert politique de ces temps reculés, elle n'en mérite pas moins, comme elle l'a toujours obtenue, l'attention des sages, des savants et des historiens. L'Écriture sainte est la seule source authentique qui nous ait transmis les faits et gestes des Hébreux; es qu'en racontent les auteurs profanes est empreint de l'ignorance dans laquelle ils étaient sur une nation qui leur fermait en quelque sorte ses portes par son isolement, et l'on trouve chez eux les fables les plus ridicules et les accusations les plus étranges; Flavius Josèphe qui a puisé aux sources inspirées, peut être accusé d'avoir quelquefois embelli par patriotisme, et aux dépens de l'exacte vérité, les faits dont il avait connaissance; mais son histoire n'en est pas moins utile à consulter,

Voir: encore en français Prideaux et G. Monod (Essai, etc.).

On divise ordinairement en quatre, périodes l'histoire des Hébreux jusqu'à l'exil:

  1. D'Abraham à Moïse, environ 600 ans;
     

  2. de Moïse à l'établissement de la royauté, 500 ans;
     

  3. de Saül à Salomon, 120 ans;
     

  4. depuis le schisme des deux royaumes jusqu'à l'exil, 387 ans (de 975 à 588 avant J.-C.).

Dans la première période, la postérité d'Abraham se multiplie et devient peuple; dans la seconde, elle reçoit et accepte une constitution théocratique dont Dieu est le roi: c'est une époque de miracles, l'intervention divine dans le gouvernement direct; dans la troisième, changement de constitution: le roi est faillible, et le sort du peuple dépend de la fidélité de son roi; dans la quatrième, rivalités, schismes, usurpations, guerres civiles, meurtres, idolâtrie et châtiments. Avec Juda, Jérusalem tombe en ruines, 587 avant J.-C. Le chef-lieu politique et le sanctuaire religieux sont renversés; le peuple est emmené captif, il n'y a plus de Juifs, mais seulement des colons, et les Hébreux eussent perdu à tout jamais leur nationalité, s'ils eussent pu la perdre.

Épître aux Hébreux. Elle a été écrite pour des Juifs, comme son titre l'indique, ou pour des chrétiens convertis du judaïsme; il paraît en outre, par divers détails, qu'elle était adressée à une congrégation particulière; cela se voit par la salutation que l'auteur adresse à ses lecteurs de la part des fidèles d'Italie, et par la promesse qu'il leur fait de se rendre bientôt auprès d'eux avec Timothée. Storr a pensé aux Juifs de la Galatie, Bengel à ceux de l'Asie Mineure (Pont, Cappadoce, Galatie et Bithynie); Semler à ceux de la Macédoine, d'autres à ceux de Home, d'autres à ceux d'Espagne, Ziegler et Bœhme à ceux d'Antioche, Hase à ceux d'une portion peu visitée de la Palestine, que notre Sauveur n'avait pas évangélisée, et qui était livrée aux influences des Nazaréens et des Ébionites. On voit que les hypothèses ont fait le tour de l'empire romain; on a cherché les Hébreux partout ailleurs que dans leur siège naturel, la Palestine, et Jérusalem en particulier; c'est là cependant qu'il faut, selon toute apparence, les chercher; les lecteurs de cette épître se présentent en effet d'une manière bien différente des Juifs ou des judaïsants, ordinairement combattus par saint Paul; on voit en eux des hommes qui ont conservé un grand attachement pour le régime lévitique du temple, ainsi que pour la hiérarchie sacerdotale, dispositions qui se comprennent mieux chez des habitants du centre théocratique que chez des exilés. L'épître, d'ailleurs, ne trahit aucun indice de la présence ou du voisinage de chrétiens d'origine païenne, ou de démêlés entre les uns et les autres, et des allusions à ce fait n'eussent pas manqué, si les Juifs s'étaient trouvés hors de leur patrie religieuse. Nous n'hésitons pas à nous ranger sur ce point à l'opinion des Pères, Clément d'Alexandrie, Eusèbe, Chrysostôme (?), Jérôme et Théodoret.

Le but de l'auteur est de détacher les chrétiens judaïsants des formes extérieures auxquelles ils continuent d'accorder encore trop d'importance. Quoique les Juifs convertis crussent bien à la doctrine fondamentale, du christianisme, savoir que Jésus de .Nazareth était le Messie promis, cependant plusieurs d'entre eux ne comprenaient pas bien que son règne différât en plusieurs points de l'économie de Moïse, et surtout ils ne pouvaient pas se faire à l'idée que, pour accomplir cette loi en esprit, le Messie l'abolirait dans ses formes. La loi de Moïse avait été virtuellement abolie par la mort de la grande victime expiatoire, mais par tolérance, par égard pour la faiblesse de conscience de quelques Juifs convertis, on leur avait accordé encore la permission d'observer les cérémonies particulières de cette loi, pourvu qu'ils ne les imposassent pas comme un joug aux gentils, et qu'ils n'y cherchassent pas pour eux-mêmes leur justification, ou un degré plus élevé de sanctification. Mais, malgré ces réserves, l'expérience montra que cette indulgence temporaire n'avait pas été heureuse, car au lieu de croître clans la connaissance de Christ comme fin de la loi et source de la justice, ils continuaient à être zélés pour la loi cérémonielle, Actes 15, et 21, et à se confier plus ou moins en leurs oeuvres comme moyen de salut, ce qui les retardait dans la connaissance de l'Évangile, Hébreux 5:12-14. C'est à ce sujet que l'apôtre crut devoir leur écrire pour les détourner de ce dangereux formalisme; il s'applique essentiellement à établir cette grande vérité générale, que l'économie mosaïque n'était qu'une économie inférieure, d'attente et de figures, qui devait être et qui est remplacée par l'économie supérieure des réalités, les prêtres et la loi ancienne étant infiniment inférieurs au Grand Prêtre et à la loi de la nouvelle alliance, et ne leur ayant servi que de types, comme cette loi elle-même en rendait témoignage. L'Épître aux Hébreux est une lettre, et non point un traité, comme pourraient le faire croire ce plan méthodique et régulier que l'on y trouve, ce style calme et travaillé, cette marche soutenue et cette pensée logique qui en font aimer la lecture à chacun. Les allusions à des faits de détail, et les salutations prouvent que c'était une lettre. On peut cependant la considérer aussi comme un traité sur les rapports de l'ancienne et de la nouvelle alliance, et cette question n'importe pas. Une question plus grave a été soulevée, déjà fort anciennement, sur l'auteur de cette épître: mais disons-le de suite, ce n'est pas une question d'authenticité ou d'inspiration, c'est simplement une question d'auteur. Des théologiens pieux peuvent admettre, et il y en a qui le font, notamment Luther et Calvin, que l'épître aux Hébreux n'a pas été écrite par Paul comme on le croit généralement, et il faut avouer qu'aucun témoignage inspiré n'appuie la paulinité de cette épître, et qu'elle-même ne porte aucun nom d'auteur (le nom de Paul n'a été ajouté au titre que beaucoup plus tard). Ces théologiens acceptent comme inspirés tous les livres du Canon, et c'est pour eux quelque chose de peu essentiel que tel ou tel livre ait été écrit par tel ou tel disciple, apôtre ou prophète. C'est le seul point de vue à la fois raisonnable et conforme au respect que l'on doit à la parole de Dieu: quelques orthodoxes à vues étroites, ont oublié quelquefois que ce n'est pas la paulinité qui importe, mais la divinité, et ils ont appelé rationalisme l'opinion qui attribue cette épître à Apollos, Barnabas, Clément Romain, ou Luc: c'est compromettre en pure perte et par une mesquine obstination, l'inspiration même des saints écrits.

Mais cela étant dit, si nous en venons à la question de fait, il nous paraît que la paulinité doit être maintenue. Les arguments historiques sont faibles de part et d'autre, mais faibles surtout chez ceux qui nient la paulinité, ce que plusieurs font par des raisons essentiellement intérieures et dogmatiques. Saint Paul n'ayant pas mis son nom en tête de sa lettre, sans doute pour ne pas effaroucher des lecteurs très prévenus contre lui à cause de son radicalisme en religion, il n'est pas étonnant que les auteurs nombreux qui ont cité cette épître, aient eux-mêmes négligé d'en nommer l'auteur, et l'on ne peut rien inférer de ce silence. La recherche et l'examen des témoignages historiques n'appartient pas au travail actuel, et cette question si compliquée ne saurait être résolue que dans une dissertation spéciale. Ajoutons seulement que si l'on n'adopte pas l'opinion de Bèze sur la paulinité, l'opinion la plus raisonnable serait celle de Hug, qui veut que Luc ait été le secrétaire de Paul en cette occasion; peut-être aussi celle d'Olshausen qui pense que l'épître n'a pas été écrite au nom d'un individu, mais au nom d'une Église où Paul se trouvait présent; l'apôtre l'aurait lue et approuvée et y aurait ajouté une apostille de sa main.

Il est clair que la personne de l'auteur n'étant pas connue d'une manière sûre, on a moins de données encore sur le lieu d'où l'épître fut écrite, et sur sa date. On la fait ordinairement partir de Rome, et en 63; A. Bost, Makenzie, etc. Parmi les nombreux ouvrages, dissertations, et commentaires qui ont paru sur cette épître depuis quelques années, nous ne citerons que les suivants: en allemand, Bleek et Tholuck; en anglais, Mac Knight, Mac Lean, Mac Neil, Mandeville, et Moses Stewart; en français, une excellente thèse du professeur Henri Laharpe, et l'Épître aux Hébreux (brochure), avec notes et marginales, publiée à Genève.


HÉBRON,


ville de la tribu de Juda, et plus tard ville des Lévites et ville de refuge, Josué 21:11,13; elle portait aussi le nom de Kiriath-Arbah, ville d'Arbah, du nom de son fondateur, le père de Hanak, Josué 14:15; 15:13. C'est une des plus anciennes villes du monde; elle fut bâtie sept ans avant Tsohan d'Égypte, Nombres 13:23, et on la trouve déjà dans l'histoire des patriarches: Abraham y dressa ses tentes, et plus tard il en fit son sépulcre, celui de Sara et celui d'Isaac, Genèse 13:18; 14:13; 23:2; 37:14. L'Éternel l'avait promise à son serviteur Caleb, et après que Josué en eut fait la conquête et en eut tué le roi Horam, Josué 10:3; 23:39. Caleb, avec ses frères de Juda, vint la réclamer, 14:6-13; 15:13. Josué lui accorda le droit de s'en emparer et d'en chasser les Hanakins, ce qu'il fit avec le concours du vaillant Hothniel, Juges 1:12-13, son neveu et gendre. Après la mort de Saül, David en fit sa résidence, comme roi de Juda, pendant sept ans et demi, 2 Samuel 2:1; 5:3. Absalon y commença sa révolte, 2 Samuel 15:7, et Roboam la fit fortifier en l'entourant de murailles, 2 Chroniques 11:10. Pendant la captivité de Babylone, les Édomites s'étant jetés dans la partie méridionale de Juda, s'emparèrent d'Hébron, mais après le retour de l'exil, nous la retrouvons dans la possession de la tribu de Juda, Néhémie 11:25. Plus lard, pendant l'époque des Maccabées, il paraît qu'elle retomba au pouvoir de l'Idumée, 1 Maccabées 5:65. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 12, 8; 6. Enfin, dans la dernière guerre des Juifs, elle fut prise parles Romains et brûlée, Flavius Josèphe, Guerre des Juifs 4, 9; 9.

Hébron était située dans une contrée montagneuse, fertile en gras pâturages, à 20 milles romains de Jérusalem, à l'ouest de la belle vallée de Sittim, qui devint plus tard la mer Morte. On peut consulter, pour la géographie comme pour l'histoire de cette ville, les voyages de Schubert et de Robinson, et le Voyage au Levant, t. III. Elle est encore aujourd'hui, sous le nom d'El Khalil, l'endroit le plus considérable de toute la contrée sud; une verrerie et le commerce des raisins secs lui donnent une certaine importance, et les Arabes des contrées environnantes y viennent échanger leurs produits contre les objets qui leur manquent. On y compte 5 à 600 Juifs.


HED


(témoin), Josué 22:34. C'est le nom que les tribus transjourdaines donnèrent à l'autel, ou monceau de pierres, qu'elles élevèrent sur les bords du Jourdain pour rappeler leur parenté avec les dix autres tribus, et s'assurer ainsi à elles et à leurs descendants une part aux bénédictions de l'Éternel. Les dix tribus ayant cru y voir un commencement d'idolâtrie et la formation d'un cuite à part, montèrent pour s'en expliquer avec leurs frères, mais ayant entendu les explications qu'elles désiraient, elles se réjouirent fort; l'autel fut maintenu, et on lui donna le nom de Hed, «car, dirent les deux tribus, il est témoin entre nous que l'Éternel est Dieu.»


HÉDEN,


Voir: Éden.


HÉGAÏ,


un des eunuques d'Assuérus, celui qui avait la charge du sérail. Ester lui ayant été présentée, elle lui plut entre toutes les autres; il crut pressentir le choix de son maître et eut pour sa future reine des attentions qui devaient d'avance lui concilier sa faveur, Esther 2:3,8-9,15. Son nom a été conservé par un des historiens grecs du règne de Xercès. Il s'écrit plutôt Régné.


HÉGLON,


  1. ville de la tribu de Juda, non loin d'Hadullam, Josué 15:39, et précédemment résidence d'un roi cananéen, Josué 10:3.
     

  2. Roi de Moab qui, s'étant allié avec les Hammonites et les Hamalécites, frappa Israël et l'asservit pendant dix-huit ans. Il fut mis à mort par Ehud, Juges 3:12-26.


HÉKRON,


la plus septentrionale des cinq grandes villes des Philistins, Josué 13:3. Elle fut d'abord donnée en partage à la tribu de Juda, puis à celle de Dan, 15:45; 19:43, mais elle continua de rester de fait entre les mains des Philistins, 13:3; 15:11; 19:43. Ceux-ci y transportèrent l'arche de l'Éternel, qu'ils avaient fait prisonnière, et dont la présence à Asdod avait été si fatale aux Asdodiens, 1 Samuel 5 et 6. Le dieu d'Hékron était Bahal-Zébub, nom qui fut donné au prince des mauvais anges lorsque cette ville eut été habitée par un grand nombre de Juifs, 2 Rois 1:2; sq. cf. Matthieu 12:24.

— Au temps d'Eusèbe cette ville, sous le nom d'Accaron, était encore un gros bourg assez peuplé, entre Asdod et Jamnia.


HEL et Lahda,


petits-fils de Juda par Séla; ils se distinguèrent par leurs fabriques de toilerie et de fin lin, établies à Asbéath en Égypte, à une époque où les Hébreux étaient encore estimés en Égypte, et par conséquent dans les premiers temps de leur séjour, 1 Chroniques 4:21.


HÉLAM,


peuplade asiatique, déjà nommée Genèse 10:22, et qui se trouve liée tantôt avec la Babylonie, Genèse 14:1, tantôt avec la Médie, Ésaïe 21:2; Jérémie 25:25, tantôt encore avec l'Assyrie, Ésaïe 22:6, et qui est comptée, Esdras 4:9, comme une province de la Perse. Le même mot désigne tantôt le peuple et tantôt le pays; c'est la province d'Élymaïs, au sud de la Médie, à l'orient de la Babylonie, à l'occident de la Perse et au nord du golfe Persique. Depuis Cyrus, Hélam fut le centre de la monarchie des Perses; delà vient que dans les livres postérieurs on trouve Hélam pour la Perse. Il y a, du reste, toujours quelque chose d'un peu vague dans l'emploi qui est fait de ce nom, car les Hélamites primitifs s'étaient insensiblement répandus jusque sur les bords mêmes de l'Oronte et dans les environs de la mer Caspienne. D'après Daniel 8:2, Suse était la capitale d'Hélam, et c'est de la Susiane que venaient, à ce qu'on pense, les Hélamites mentionnés Actes 2:9.


HELBA,


ville de la tribu d'Aser, Juges 1:31. Calmet pense que c'est la même que Helbon.


HELBON.


Le vin de Helbon est indiqué Ézéchiel 27:18; parmi les objets principaux du commerce de Tyr. (La Vulgate et le caldéen s'appuyant sur la signification de Heleb, ont traduit par méprise, vin gras, ou vinum dulce coctum.) On est en général d'accord à penser que ce Helbon est l'ancienne Chalybon de Syrie, ville principale de la province que Ptolémée appelle Chalybonite, sur le terroir de laquelle croissait un vin fort estimé des rois de Perse: on croit aussi que c'est la même que notre Alep actuelle (Haleb), peuplée encore de 80 à 90,000 habitants, et dont les vins sont très renommés. Michaélis veut au contraire voir Chalybon dans le bourg de Kennesrin, et les écrivains bysantins cherchent Alep dans l'ancienne Bérée, Questions peu sûres, mais heureusement aussi, peu importantes.


HELDAÏ ou Hélem,


Zacharie 6:10,14, Tobija, Jédahia, et Josias ou Hen, quatre Juifs auprès desquels, à leur retour de la captivité, Zacharie se rendit de la part de Dieu pour prendre de leur or et de leur argent et en faire des couronnes destinées à Jéhosuah, le souverain sacrificateur. Cet emblème devait signifier l'union de la sacrificature et de la royauté sous les Asmonéens, mais surtout l'union de ces deux honorables fonctions dans la personne de Jésus-Christ, qui devait revêtir l'un et l'autre office pour le salut de l'humanité et pour la gloire de son Père. Les couronnes furent ensuite déposées dans le temple, en souvenir des donateurs, comme pour les récompenser de leur offrande, ou pour inviter les Juifs absents à les imiter, soit dans leur générosité, soit dans leur retour.

— Heldaï et Josias portent deux noms; Tobija et Jédahiah sont peut-être les mêmes que Esdras 2:60; Néhémie 7:39.


HÉLEM,


Voir: Heldaï.


HÉLI.


  1. le quatorzième des juges, successeur immédiat de Samson, et souverain pontife; il descendait d'Ithamar, second fils d'Aaron, qui était entré en possession du sacerdoce au détriment de la branche aînée d'Éléazar. 1 Samuel 1:3 (1137 avant J.-C.). Il était âgé de cinquante-huit ans lorsqu'il devint juge du pays, et mourut âgé de quatre-vingt-dix-huit ans, 4:15,18, à Silo, où le tabernacle était dressé depuis les jours de Josué, Josué 18:1. On sait la dure apostrophe qu'il adressa à la pieuse Anne, et comment il répara son tort en lui promettant un fils: on se rappelle comment ce vieux pontife, trop lâche dans le saint exercice de ses devoirs de père, de pontife et déjuge, fut averti d'abord par un homme de Dieu, 1 Samuel 2:27, puis par les révélations arrivées au jeune Samuel, des malheurs qui allaient fondre sur lui. On sait enfin comment tous ces tristes événements se réalisèrent, lorsque l'arche ayant été emmenée du tabernacle, les Israélites eurent été défaits, 30,000 d'entre eux misa mort, les fils d'Héli tués, et l'arche même faite prisonnière. Le vieux pontife ayant appris ce dernier malheur, tomba à la renverse, et se rompit la nuque.

    Héli, trop faible pour être admiré, n'en doit pas moins être regardé comme un homme de Dieu, humble et résigné sous la main de l'Éternel, et jaloux de la gloire et des intérêts de son maître, quoique peu propre à les servir; il s'honora en se montrant plus sensible à la perte de l'arche qu'à la mort de ses fils. C'est à tort qu'on verrait une expression de stérile faiblesse dans cette belle réponse à la nouvelle des châtiments qui allaient frapper sa maison: C'est l'Éternel, qu'il fasse ce qui lui semblera bon!
     

  2. Luc 3:25; inconnu.
     

  3. Luc 3:23, fils de Matthat et père de Joseph, ou plutôt père de Marie et beau-père de Joseph, car les anciennes généalogies, surtout celles des Juifs, substituaient souvent le nom des hommes à celui de leurs femmes; d'anciens documents portent, d'ailleurs, que le père de Marie s'appelait en effet Héli.


HELKATH,


  1. ville d'Aser, Josué 21:31.
     

  2. Helkath-Hatsurim, lieu près de Gabaon, dans lequel une escarmouche se livra entre douze hommes du parti de David et douze du parti d'Is-Boseth, fils de Saül, 2 Samuel 2:16.


HELLADE,


Voir: Grèce.


HELLÉNISTES.


Ce nom fut de bonne heure employé dans l'Église par opposition à celui de judéo-chrétiens: on voit déjà, Actes 6:1, une dissension entre les chrétiens des deux partis. Dans ce passage il faut entendre par Hébreux les anciens habitants de la Palestine, convertis au christianisme, tandis que les Hellénistes seraient, ou bien des chrétiens convertis d'entre les Juifs établis à l'étranger, lesquels parlaient grec pour la plupart, ou bien des convertis d'entre les Grecs proprement dits. Parmi les sept diacres qui furent élus à cette occasion, un seul, Nicolas, est nommé positivement comme prosélyte converti du paganisme, et les six autres, quoique portant des noms grecs, étaient peut-être des Juifs, mais de ceux qui avaient eu longtemps leur résidence en dehors de la Judée. Le nom d'Hellénistes servait donc à distinguer les Juifs parlant grec des Juifs palestiniens parlant syro-caldéen, indépendamment de leurs rapports avec le christianisme; c'est ainsi que les Grecs de Actes 9:29. étaient, à ce que l'on croit, des Juifs étrangers. Mais au chapitre 11:20, il s'agit de Grecs proprement dits, c'est-à-dire de païens, comme l'indiquent à la fois le parallélisme et quelques manuscrits.


HÉMAN.


  1. Voir: Éthan.
     

  2. L'auteur du Psaumes 88; il est nommé Ezrahite, ou fils de Sara, 1 Chroniques 2:6, du reste entièrement inconnu. Quelques-uns le confondent avec le précédent, mais à tort.
     

  3. Héman le chantre, lévite de la famille des Kéhathites, 1 Chroniques 6:33, et fils de Joël, 15:17. Il était avec Asaph et Jéduthun à la tête des chantres, q.v., établis par David, 25:1. Héman est appelé le voyant du roi (ou le prophète), 1 Chroniques 25:5.


HÉMOR,


père de Sichem le ravisseur de la fille de Jacob, était roi des Héviens, Josué 24:32. Désireux d'expier le crime de son fils, il demanda à Jacob de donner Dina pour femme à Sichem. Jacob n'y put consentir qu'à la condition que les Héviens se feraient circoncire; et comme l'alliance du patriarche promettait d'être pour la peuplade cananéenne une source de bénédictions temporelles, les Héviens se soumirent à cette formalité. Mais au troisième jour, lorsque la douleur était le plus forte, Lévi et Siméon, par un acte de lâche et maudite perfidie, se jetèrent avec leurs hommes sur la ville incapable de se défendre, et en passèrent au fil de l'épée tous les habitants, y compris Hémor, et son fils l'époux de leur sœur.

Jacob avait déjà eu quelques relations avec Hémor, et il en avait acheté un champ pour la valeur de cent pièces d'argent, Genèse 33:19. C'est à ce fait probablement que nous trouvons une allusion dans le discours d'Étienne, Actes 7:16, quoique le nom d'Abraham soit mis au lieu de celui de Jacob. Pour faire disparaître cette contradiction de nom, les uns lisent Jacob, les autres notre père, au lieu d'Abraham; d'autres enfin supposent qu'il s'agit d'un fait qui ne nous est pas rapporté dans l'Ancien Testament; mais ce sont des suppositions et des conjectures forcées: il vaut mieux dire, comme Calvin et Olshausen, qu'Étienne s'est trompé de nom, ce qui ne tire pas à conséquence, le nom n'important pas dans cette affaire, ou qu'il a confondu ce fait avec celui qui est rapporté Genèse 23:16; Gerlach (Bonnet et Baup) met la faute sur le compte d'un copiste ignorant.

Voir: encore Juges 9:28.


HÉMORRHOÏDES,


Voir: Maladies et Philistins.


HÉMORRHOÏSSE.


La femme dont il est parlé dans l'Évangile, Matthieu 9:20; Marc 5:25, souffrait d'une perte de sang qui, en se prolongeant, pouvait devenir mortelle. Son histoire est connue, sa guérison est inexplicable: quelques-uns ont pensé que l'effroi dont elle fut frappée lorsque Jésus se retourna vers elle, la saisit tellement que son sang cessa de couler (on reconnaît l'école); d'autres pensent à une espèce de magnétisme animal, et s'appuient sur ce que dit Jésus: «Une vertu est sortie de moi.» Sans insister sur l'idée de magnétisme plus qu'il n'est juste, c'est cependant bien dans cet ordre d'idées qu'il vaut le mieux chercher la solution, en se rappelant que celui qui guérit l'hémorrhoïsse est en même temps le maître de toutes les forces de la nature.


HEN,


Voir: Heldaï.


HÉNAH,


2 Rois 18:34; 19:13; Ésaïe 37:13. On pense que c'est la même ville que celle dont parlent Abulféda et les géographes arabes; elle était située en Mésopotamie, sur une des îles de l'Euphrate, et s'étend maintenant sur les deux rives de ce fleuve. Aujourd'hui Anah?


HENDOR,


petite ville de la tribu de Manassé, dans la plaine de Jizréhel, et dans le voisinage de Scythopolis, Josué 17:11. Elle était le séjour de la pythonisse que Saül alla consulter peu de jours avant la bataille de Guilboah, 1 Samuel 28:7. Eusèbe la place à 4 milles au sud du mont Thabor. On montre encore, au pied du petit Hermon, un chétif village nommé Endur; mais les ruines de l'ancien Hendor sont plus loin, dans le voisinage de Denuni, à 2 1/2 stades sud-ouest de Nazareth.


HEN-GANNIM.


  1. Ville des plaines de Juda, non loin de Béthel, Josué 15:34.
     

  2. Ville lévitique, située dans la tribu d'Issacar, Josué, 19:21; 21:29.

    — Eusèbe cite encore un troisième endroit du même nom, qu'il place au-delà du Jourdain, près de Gérasa.


HEN-GUÉDI


(source des chamois), ville du sud de la Palestine, de la tribu de Juda, située près des bords de la mer Morte, dans une contrée semée de cavernes et de rochers, Josué 15:62; Ézéchiel 47:10; 1 Samuel 24:1-2. Son nom primitif était Hatsatson-Thamar (multitude des palmiers) 2 Chroniques 20:2; Genèse 14:7, et elle le devait à la richesse et à la fécondité de sa végétation, à ses dattiers, ses palmiers, ses bananiers. Hen-Guédi formait une petite oasis au milieu des déserts; la délicieuse vallée qui l'entourait était traversée par un ruisseau qui descendait de la contrée d'Hébron pour se jeter dans la mer Morte. Salomon célébra sa beauté et ses riches vignobles, Cantique 1:14, et Chateaubriand, dans son voyage en Palestine, a rendu le même témoignage. Flavius Josèphe dit que Hen-Guédi est éloigné de Jérusalem de 300 stades (64 kilomètres). D'après cette donnée, Reland et d'autres auteurs le placent au nord de la mer Morte, près de l'embouchure du Jourdain; saint Jérôme au contraire le place à l'extrémité méridionale de cette mer; enfin Seetzen, et Grimm d'après lui, le mettent entre les deux extrémités, là où se trouve maintenant Ayn-Djiddi. Dans cette incertitude, l'opinion de saint Jérôme, qui est très précise, nous paraît devoir être préférée, d'autant plus que Hen-Guédi, d'après Ézéchiel 47:10, doit faire l'une des extrémités de la mer Morte, dont Henhéglajim serait l'autre; or ce dernier endroit était au nord.

Les montagnes voisines forment le désert d'Hen-Guédi, appelé aussi les rochers de Guédi ou des chamois, 1 Samuel 24:1,3. L'eau qui tombe du ciel y disparaît immédiatement dans un sol calcaire et crevassé; il n'y croît quelques plantes que dans la saison des pluies. Parmi les nombreuses cavernes de ces montagnes qui sont aujourd'hui les uniques habitations des bergers de la contrée, on en distingue une dit Bræm, dans une vallée, au sud-est de Tékoah, dans laquelle 30,000 hommes doivent avoir trouvé un asile, et qui est peut-être celle où David a épargné son persécuteur Saül, l'oint du Seigneur. Deux ouvertures dans des rochers perpendiculaires conduisent par d'étroits passages dans une première salle spacieuse dont le toit, en forme de voûte, est soutenu par des piliers: et, de là, de longues et étroites allées mènent plus avant dans le sein de la montagne, où l'on trouve plusieurs autres salles.


HEN-HAKKOREH,


Voir: Léhi.


HENHÉGLAJIM,


Ézéchiel 47:10;

Voir: Églagim.


HÉNOC,


Voir: Énoch.


HENSÉMÈS,


Josué 15:7 (fontaine du soleil). Elle était située sur les frontières de Juda et de Benjamin, mais on ignore si c'était une ville ou seulement une fontaine, On prétend montrer encore la fontaine, au-delà de Béthanie du côté du Jourdain, mais l'identité n'est pas prouvée.


HÉPHA,


Ésaïe 60:6, tribu inconnue. Hépha était fils de Madian, Genèse 25:4.


HÉPHER,


  1. 1 Rois 4:10, contrée inconnue, peuplée sans doute par les descendants de Hépher fils de Madian, Genèse 25:4.
     

  2. Descendant de Manassé par Galaad, Nombres 26:32-33; 27:1; il était père de Tsélophcad.


HÉPHRON,


Genèse 23:8, fils de Tsohar, chef héthien. C'est de lui qu'Abraham acheta le champ où se trouvait la caverne de Macpélah dont il voulait faire un sépulcre pour sa femme et toute sa famille. Héphron, après lui en avoir fait connaître la valeur qu'il évaluait à 400 sicles d'argent, pria Abraham de l'accepter en présent d'amitié et de bon voisinage, montrant à la fois la générosité de son cœur et l'estime qu'il faisait du patriarche; Abraham lui paya son bien selon le prix qu'il avait indiqué, 25:9; 49:29; 50:13.


HER,


Genèse 38:3,7; 1 Chroniques 2:3, fils de Juda et de Suah. Il était méchant, dit l'auteur sacré, et l'Éternel le lit mourir. Sa veuve Tamar fut donnée à Onan son frère, et finit par se livrer elle-même à Juda. On voit par les paroles de l'Écriture que Her mourut d'une mort extraordinaire, mais on ne sait pas comment, ni quel fut son crime; quelques-uns pensent qu'il refusait de vivre avec sa femme.


HÉRETS,


1 Samuel 22:5,

Voir: Forêts.


HÉRISSON.


C'est ainsi qu'on doit probablement traduire l'hébreu kippod, Ésaïe 14:23; 34:11; Sophonie 2:14;

Voir: Butor, et Lézard.


HÉRITAGES.


Les fils, q.v., héritaient à l'exclusion des filles, et les enfants légitimes, à l'exclusion de ceux qui étaient nés de concubines, Genèse 21:10; 24:36; 25:5; 31:14. Par suite des dispositions de la loi sur les propriétés, les testaments étaient inconnus, les Juifs mouraient intestat. Il paraît cependant que plus tard l'usage des testaments s'introduisit par l'exemple des Grecs et des Romains, et cet usage est supposé Galates 3:15; Hébreux 9:17. Quelquefois les parents donnaient de leur vivant encore une légitime à leurs enfants, Luc 15:12. L'expression disposer sa maison, 2 Samuel 17:23; 2 Rois 20:1; Ésaïe 38:1, qui semble emporter l'idée de disposition testamentaire, signifie seulement donner ses derniers ordres, arranger ses affaires.


HERMAS,


Romains 16:14; inconnu. Selon plusieurs Pères et interprètes, ce serait le même que l'auteur du fameux Pastor Hermœ, un des apocryphes du Nouveau Testament, mais c'est douteux. Cet ouvrage est aussi attribué à un autre Hermas frère de Pie I, pasteur de Rome vers l'an 156, mais le Pastor jouissait déjà d'une trop grande considération à l'époque d'Irénée et de Clément d'Alexandrie pour qu'on puisse lui donner une date aussi récente. Le Pastor est divisé en trois parties, les visions, les préceptes, et les comparaisons ou paraboles. Il prend son titre d'un ange qui paraît dans le second livre sous l'image d'un berger. L'ouvrage est faible et contient même des doctrines fausses (par exemple que chaque homme a un bon et un mauvais sentiment); il s'y trouve cependant aussi de bonnes choses.


HERMÈS,


Romains 16:14, disciple de Rome, également inconnu.


HERMOGÈNE et Phygelle,


2 Timothée 1:15, deux disciples de Paul, qui, après l'avoir accompagné à Rome, l'abandonnèrent, ne voulant pas courir avec lui les dangers de la captivité et peut-être de la mort, et retournèrent en Asie Mineure. Leur défection devait être déjà connue de Timothée qui se trouvait en Asie, soit par le retour même de ces personnes, soit par le blâme public; mais Paul le lui fait savoir formellement, afin qu'il ne soit plus obligé de s'en rapporter à des bruits vagues, et qu'il sache positivement à quoi s'en tenir.


HERMON.


Cette montagne appartient à la chaîne du Liban, au nord-est de la Palestine, et forme la frontière extérieure du haut pays occidental, Deutéronome 3:8; 4:48; Josué 11:17; 12:1; 13:5; 1 Chroniques 5:23. À son pied septentrional, était Bahal-Gad. L'Hermon s'appelait encore Sion, Deutéronome 4:48, Sirjon chez les Sidoniens, Sénir chez les Amorrhéens, 3:9, quoique Sénir soit ailleurs distingué d'Hermon, 1 Chroniques 5:23; Cantique 4:8. D'après d'anciens géographes l'Hermon, comme une partie de l'Anti-Liban, était couvert de neiges éternelles; les versions caldéenne et samaritaine favorisent cette opinion. On a voulu conclure de Psaumes 89:12; 42:6. (les Hermons), qu'à côté de la montagne principale, il s'en trouvait d'autres plus petites qui portaient le même nom, et qu'il y en avait jusque dans le voisinage du Tabor; mais dans le premier de ces passages, l'Hermon n'est pas plus voisin du Tabor, que l'aquilon du midi, et dans le second il est parlé du petit Hermon, qui était situé au midi du Tabor dans la tribu d'Issacar, isolé, plus basque le Tabor, et s'étendant de l'est à l'ouest sur un espace de 2 lieues. Le nom d'Hermon, du reste, s'applique aussi d'une manière générale à toute la partie méridionale de la chaîne de l'Anti-Liban, et les auteurs ne sont pas même d'accord sur la sommité qui portait plus spécialement ce nom; on pense que c'était la montagne qui s'appelle aujourd'hui Djebl Heish (Seetzen, Burkhardt). Ces différentes cimes dominaient de loin le lac de Génésareth, et en formaient une des principales beautés, en imprimant à toute la contrée un cachet de grandeur et de majesté.

Voir: encore Psaumes 133:3.

La rosée de l'Hermon (supérieur) descend vers les montagnes plus basses (le mont de Sion), et les fertilise.


HÉRODE.


  1. Hérode dit le Grand, Luc 1:5; Matthieu 2:1; Actes 23:35. Ce roi des Juifs était Iduméen de naissance, et fils d'Antipater; il reçut sa royauté des mains de Marc Antoine et du sénat de Rome; elle lui fut de nouveau confirmée par Auguste, et il exerça son cruel pouvoir l'espace de trente-trois ans, depuis l'an 37 jusqu'à l'an 4 avant J.-C. (environ 750 de Rome), c'est-à-dire jusqu'en l'année de la naissance du Sauveur. II épousa plus de huit femmes les unes après les autres. Outre Pallas, Phèdre et Elpide, qui ne laissèrent qu'une postérité insignifiante, il faut nommer:
     

    1. Doris, dont il eut Antipater.
       

    2. Mariamne I, dernier rejeton de la famille des Maccabées par Jean Hyrcan; elle lui donna Aristobule et Alexandre; Aristobule fut le père d'Hérode l'époux de Bérénice, d'Hérode Agrippa I, et d'Hérodias.
       

    3. Mariamne II, fille d'un prêtre Simon; elle lui donna Hérode-Philippe, premier époux de sa nièce Hérodias.
       

    4. Malthace, Samaritaine, mère d'Archélaüs, et d'Hérode Antipas le second époux d'Hérodias.
       

    5. Cléopâtre, dont il eut Philippe, époux de Salomé fille d'Hérodias.
       

    Ce roi barbare n'a été grand que par ses cruautés dénaturées; il fut le bourreau de sa famille et de son peuple: après avoir fait massacrer presque toute la famille de sa seconde femme, Hyrcan son grand-père, Alexandre son père, Antigone son oncle, Aristobule son frère, Alexandra sa mère, il finit par la faire assassiner elle-même après deux tentatives manquées, 29 avant J.-C. Les remords les plus terribles l'assaillirent, il tomba malade. Il se trouvait à la fois au comble du bonheur matériel et du malheur moral; pour se distraire et pour donner le change aux Juifs alarmés, il fit construire de superbes édifices, des bains, des théâtres, des gymnases; un château magnifique s'éleva sur le mont de Sion; Samarie, dévastée par Jean Hyrcan, fut rétablie et reçut le nom de Sébaste. Il bâtit Césarée au sud du mont Carmel, et an temple en l'honneur d'Auguste près des sources du Jourdain. Voyant le peuple et les pharisiens inquiets au sujet des mœurs étrangères et païennes dont il favorisait l'introduction, il entreprit, en 17, la réparation du temple, et avec tant de luxe, que ce fut plutôt un temple nouveau qu'il fit construire. On y travaillait depuis quarante-six ans lorsque notre Sauveur prononça les paroles Jean 2:19.

    — Enfin, Jésus naquit, et la seule part que prit Hérode à cet événement fut le massacre des enfants de Bethléhem, massacre d'une douzaine d'enfants peut-être, qui ne valut pas la peine d'être relevé au milieu des autres crimes de ce féroce Iduméen. Peu de temps après, malade comme Antiochus Épiphanes, Hérode alla chercher du soulagement aux thermes de Callirhoé sur les bords orientaux de la mer Morte, au pied des anciennes montagnes de Moab, mais ce fut en vain; il se retira à Jérico, sans espérance et découragé; et prévoyant les événements qui auraient lieu après sa mort, il essaya, mais inutilement, de se percer de son glaive. Cependant la maladie faisant des progrès, Hérode fit encore exécuter son fils Antipater avant de mourir: ce fut le dernier acte de sa vie. Cinq jours après il expirait âgé de soixante-dix ans, ayant donné l'ordre à sa sœur Salomé de faire massacrer immédiatement après sa mort tous les notables des Juifs qui se trouvaient alors assemblés à Jérico; car, dit-il, les Juifs se réjouiraient de ma mort, et je veux les forcer à mener deuil: mais cet ordre ne fut pas exécuté. Il partageait le royaume par son testament entre ses trois fils Archélaüs, Antipas et Philippe; l'empereur Auguste confirma cette disposition.
     

  2. Hérode Antipas, Luc 3:1; 8:3; Actes 13:1, fils du précédent par Malthace. Il succéda à son père l'an 1 du Christ, et partageant la Palestine avec ses deux frères, il reçut la Galilée et la Pérée avec le titre de tétrarque et 200 talents par année. Jésus de Nazareth ressortissait ainsi à sa juridiction, Luc 23:7. Hérode résidait à Séphoris non loin du mont Thabor; il agrandit beaucoup cette ville et l'appela Dio-Cæsarea (elle n'est pas mentionnée dans la Bible); il bâtit aussi Tibériade, qui a donné son nom au lac de Génésareth. Après avoir épousé en premières noces la fille du roi arabe Arétas, il épousa sa nièce et belle-sœur Hérodias, la tille d'Aristobule, fils de Mariamne I, première épouse de son frère Philippe encore vivant. Ce crime en amena un plus grand encore, l'adultère appela le meurtre, et Jean-Baptiste fut mis à mort sur la demande d'Hérodias, Luc 3:19; Matthieu 14:1. La répudiation, l'inceste et le meurtre furent punis par le roi d'Arabie, qui, brûlant de venger sa fille déshonorée, déclara la guerre à Hérode et le battit. Le peuple y vit le juste châtiment des crimes de son maître. Hérode Agrippa, frère d'Hérodias et neveu en même temps que beau-frère d'Hérode Antipas, ayant obtenu le titre de roi, Hérodias, jalouse, poussa son mari à faire des démarches auprès de Caligula pour obtenir la même dignité. Ils se rendirent à Rome (an 39), quoique Antipas fit les choses malgré lui, aimant mieux le repos que l'honneur; mais là, sur les plaintes du peuple, jointes à celles d'Agrippa, son beau-frère, Antipas fut déclaré déchu de tous ses droits en Palestine: Caligula l'exila, d'abord à Lyon dans les Gaules où Hérodias le suivit, puis en Espagne où il mourut.

    C'est cet Hérode que nous voyons dans l'Évangile pendant toute la vie de notre Sauveur. Flavius Josèphe ne le traite pas d'une manière très défavorable et ne raconte pas de lui ces innombrables iniquités qu'il reproche au grand Hérode; mais au fond le fils ne valait pas mieux que le père. Luc 3:19, parle de tous les maux, ou plutôt de toutes les méchancetés qu'il a faites; on le voit d'ailleurs adonné à toutes les passions de la chair, Matthieu 14, Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 18, 4; 5; curieux et frivole dans son impiété lorsqu'il désire de voir Jésus, Marc 6:14; sadducéen de croyance et n'ayant pas même foi dans son incrédulité, puisqu'il penche à admettre la résurrection de Jean-Baptiste, Luc 9:7; lâche dans ses craintes lorsqu'il fait donner à Jésus le conseil de s'enfuir; il redoute son voisinage et n'ose pas s'en défaire à cause du peuple, Luc 13:31; lâche encore dans ses serments de débauche, lorsqu'une femme l'oblige à tenir une promesse de meurtre contre un homme qu'il respectait malgré lui-même et dont il recherchait les pieux conseils, Matthieu 14:1; lâche dans le procès de Jésus, puisqu'il ne prolonge l'interrogatoire que pour entendre cet homme dont il était si curieux, et puisque le reconnaissant innocent, Luc 23:11,15, il consent à sa mort et trouve dans cette ignominieuse condescendance le moyen de se réconcilier avec Pilate dont un abus de pouvoir l'avait éloigné, Luc 23:7; Actes 4,27. Dans cette entrevue depuis si longtemps désirée et qui n'a lieu qu'au dernier jour du Sauveur, Hérode, voyant une figure qui n'est pas celle de Jean-Baptiste, renaît à la confiance; il ne craint plus qu'un revenant lui reproche sa lâcheté, et se livrant sans réserve à sa curiosité, il interroge à son aise le prisonnier et se flatte de lui voir faire un miracle, mais il n'en reçoit pas de réponse: Hérode se venge du mépris du Saint par le mépris de cour, se moque de Jésus, le déguise en roi terrestre et le renvoie à Pilate.

    — C'est ce même Hérode que Jésus appelle un renard, Luc 13:32; c'est de lui qu'il s'agit encore lorsque Jésus recommande à ses disciples de se garder du levain d'Hérode, Marc 8:15, c'est-à-dire, des fâcheux exemples de ce prince édomite et des doctrines sadducéennes qu'il avait embrassées, Matthieu 16:6,12.
     

  3. Hérode Philippe,

    Voir: Philippe #2.
     

  4. Hérode Agrippa I, petit-fils d'Hérode le Grand par Mariamne, et fils d'Aristobule par une Bérénice fille de Salomé; il n'apparaît dans l'histoire sainte que Actes 12. Après la mort de Tibère (37), il reçut en 38 la tétrarchie de Philippe son oncle, qui était mort en 35 et dont la province avait été jointe à la Syrie. Frère d'Hérodias et beau-frère d'Hérode Antipas, il avait dissipé tous ses biens et ne devait son avènement au trône (car le titre de roi lui fut donné) qu'à la manière insinuante avec laquelle il sut se glisser dans la faveur de Caïus Caligula. Son caractère n'était pas précisément méchant, il avait de la bonhomie et plus de respect pour la religion que les autres princes de la maison d'Hérode; mais ce même respect qu'il professait pour le judaïsme le porta à faire périr Jacques, frère de Jean, et à comploter la même chose contre l'apôtre Pierre. Sa tentative ayant échoué, il s'en dédommagea en envoyant au supplice les soldats auxquels avait été confiée la garde de l'apôtre. Après ces exécutions qui accompagnèrent pour lui la célébration de la Pâque, il se rendit à Césarée, où il séjourna. Cette ville, bâtie par son grand-père, souffrait dans ses intérêts commerciaux du voisinage de Tyr et de Sidon; une rivalité existait entre ces villes, et Hérode en était irrité sans qu'il fût cependant en son pouvoir de déclarer la guerre aux Tyriens et aux Sidoniens, alliés de Rome. Tyr et Sidon d'ailleurs, souffrant également de cette concurrence, et ne voulant pas se fermer le territoire de la Judée qui leur était un utile et important débouché, envoyèrent des ambassadeurs auprès d'Hérode pour prendre des arrangements amiables qui fissent cesser l'aigreur réciproque des habitants des deux États; la paix fut conclue. Mais Dieu n'oubliait pas la mort de ses serviteurs, et la même année encore (44) Hérode fut frappé de mort. Comme il était à Césarée et qu'il assistait à des jeux en l'honneur de Claude, il voulut haranguer le peuple et s'assit sur le trône; mais à peine eut-il commencé à parler que le peuple s'écria: Voix d'un Dieu et non pas d'un homme! Ce furent sans doute les païens qui poussèrent ce cri; les Juifs ne l'auraient osé faire. Hérode, sans doute, prit plaisir à cette apothéose, au lieu de la repousser; mais dans le même moment un ange du ciel le frappa, et il mourut rongé par les vers, à l'âge de cinquante-quatre ans. Flavius Josèphe parle d'un hibou qui, pendant le discours d'Hérode, se posa sur une corde au-dessus du théâtre, et dont la présence effraya singulièrement l'orgueilleux orateur. La maladie qui l'emporta, peut être la même que celle dont avait été frappé Antiochus le persécuteur des Maccabées, est à la fois naturelle en ce que les médecins ont vu quelques cas analogues, et surnaturelle en ce qu'on n'en connaît pas la cause et qu'elle frappe d'une manière inattendue ceux qu'elle atteint,

    Voir: Ver.
     

  5. Hérode Agrippa II, fils du précédent, Actes 25 et 26. Le Nouveau Testament ne lui donne que le nom d'Agrippa, q.v.

    — Il y a eu beaucoup d'autres Hérodes, mais ils n'appartiennent pas à l'histoire biblique, et nous n'avons pas à nous en occuper.


HÉRODIAS,


petite-fille d'Hérode le Grand, fille d'Aristobule et de Bérénice; elle épousa d'abord son oncle Philippe, tétrarque de la Batanée, dont elle eut Salomé la danseuse; puis elle le quitta pour épouser un autre oncle, Hérode Antipas frère du premier, tétrarque de la Galilée. Jean-Baptiste s'étant opposé à cette union adultère et incestueuse, elle le poursuivit jusque dans la prison où son mari l'avait fait reléguer, et profita d'un serment imprudent que celui-ci fit à sa fille, pour demander dans un plat la tête de l'homme de Dieu, Matthieu 14:3; Marc; 6:17; Luc 3:19 (Deux sermons d'Ad. Monod.) Le meurtre consommé, elle joua avec la tête de Jean, et s'amusa, si l'on en croit saint Jérôme et Nicéphore, à lui percer la langue d'une aiguille, comme la femme d'Antoine la tête de Cicéron. Elle accompagna dans les Gaules son second mari: l'empereur, ayant su qu'elle était sœur d'Hérode Agrippa, voulait lui faire grâce, mais elle ne voulut rien devoir à l'influence de son frère dont elle était jalouse, et préféra l'exil.

Quant à sa fille, Nicéphore et Métaphraste rapportent qu'elle accompagna sa mère dans les Gaules, et qu'elle voulut même la suivre en Espagne, mais que, traversant une rivière qui était gelée, elle en rompit la glace et tomba dans l'eau jusqu'au cou, que la glace se resserra sur elle, et qu'elle subit ainsi le supplice qu'elle avait demandé contre Jean-Baptiste. C'est la légende. Quant à l'histoire, Flavius Josèphe dit qu'elle épousa d'abord Philippe le tétrarque, fils d'Hérode le Grand par Cléopâtre, à la fois son oncle et son grand-oncle, et en secondes noces son cousin Aristobule, fils d'Hérode, roi de Chalcide, dont elle eut plusieurs enfants. Elle vécut ainsi plus de trente ans après l'exil de ses parents.


HÉRODIENS.


Cette secte est seulement nommée dans l'Évangile sans que rien la définisse, Matthieu 22:16; Marc 3:6; 12:13. Flavius Josèphe même et Philon n'en parlent pas. Calmet les confond avec les Zélotes, disciples de Judas gaulonite, qui auraient reçu, dit-il, le nom d'hérodiens parce que Gaulon appartenait au territoire d'Hérode Antipas; mais c'est forcé. Le plus probable c'est que c'étaient des Juifs qui, pour une raison ou pour une autre, tenaient le parti d'Hérode, et par conséquent des Romains dont il était le vassal, contre le reste du peuple juif qui supportait impatiemment le joug de l'étranger, et n'aspirait qu'à le secouer. Les hérodiens formaient donc un parti politique, peut-être sans organisation extérieure, mais réel, et puissant par l'appui du gouvernement. Ils s'unirent aux pharisiens pour tendre un piège à Jésus, et lui demandèrent s'il fallait payer le tribut à César ou non: s'il répondait non, les hérodiens l'auraient appelé un séditieux; s'il répondait affirmativement, les pharisiens triomphaient, ils en appelaient au peuple, et lui représentaient Jésus comme un ennemi de la nationalité juive. Notre Sauveur les rendit confus par sa divine sagesse, et leur montra que, aussi longtemps qu'ils acceptaient les avantages de la domination romaine, ils devaient en supporter les charges, qu'ils ne pouvaient pas refuser l'impôt s'ils acceptaient l'argent.

On compte huit ou neuf opinions particulières sur l'origine des hérodiens; outre l'opinion de Calmet, il faut noter encore celle qui veut que les hérodiens aient tenu Hérode pour leur messie (mais quel Hérode?), celle du père Hardouin, que c'étaient des platoniciens qu'Hérode avait essayé de mettre en vogue; selon d'autres, c'étaient les sujets païens du territoire d'Antipas, ou bien simplement des gens de la maison d'Hérode qui voulurent sonder Jésus par curiosité, etc.


HÉRODION,


Romains 16:11, disciple de Rome, parent de saint Paul; du reste, inconnu.


HÉRON,


Lévitique 11:19; Deutéronome 14:18. C'est le mot par lequel nos versions ont traduit l'hébreu anaphah. Il y a de l'incertitude sur le sens de ce mot: les uns l'ont traduit par cigogne, q.v., les autres par poule sauvage, d'autres par perroquet, Bochart par faucon des montagnes; il compare le grec d'Homère, Odyss. 1, 320, qui rappelle en effet l'hébreu anaphah. La racine anaph signifie aspirer fortement par les naseaux, comme cela se fait dans la colère; il signifie de là se mettre en colère, comme Psaumes 2:12, et d'après Harris cette étymologie convient parfaitement au héron qui est d'un naturel très irritable. On ne peut rien décider, mais la traduction de nos Bibles a au moins autant de chances que les autres, et même un peu plus.

— Le héron est, comme on sait, un animal aquatique et sauvage, distingué par ses longues jambes, et son long bec emmanché d'un long cou; il vole très haut et s'abat le long des marais, des rivières et des lacs pour y pêcher le poisson dont il fait sa principale nourriture. Il y a plusieurs espèces de hérons, le blanc, le gris-cendré (petit et grand), le châtain, le crête, l'étoile, le noir, qui tous diffèrent par quelques points de grosseur ou de couleur, mais se ressemblent par les caractères généraux; ils nichent dans les bois de haute futaie.


HERSE,


Voir: Chars.


HESBON,


ville du pays oriental, située au-delà du Jourdain, au nord de l'Arnon, presque vis-à-vis de Jérico. D'abord résidence d'un roi moabite, elle passa ensuite à Sihon roi des Amorrhéens, Nombres 21:26; cf. Deutéronome 2:9. Plus tard elle fut donnée à la tribu de Ruben, Josué 13:17. Nombres 32:37, puis à celle de Gad, Josué 13:26; 1 Chroniques 6:81, et devint ville lévitique, Josué 21:39; 1 Chroniques 6:81. On la retrouve moabite, Jérémie 48:2; Ésaïe 15:4, mais elle redevint juive sous Alexandre, Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 13, 15; 4. Eusèbe et Jérôme l'appellent Esbous, et la mettent à 20 milles du Jourdain: un évêque y résida dans les premiers siècles du christianisme. Il en reste encore des ruines assez considérables, qui portent le même nom d'Hesbon. «Cette ville, dit Burkhardt, est située sur une colline, au sud d'El Haal; on y voit encore un grand nombre de puits taillés dans le roc et un grand bassin d'eau;» sans doute les viviers de Cantique 7:4.


HÉSEK,


Genèse 26:20. Une des fontaines que les bergers de Guérar disputèrent à ceux d'Isaac qui l'avaient creusée: ce nom signifie querelle, violence.


HESMON,


ville située dans la partie méridionale de la tribu de Juda, Josué 15:27.


HÉTHER,


d'abord dans la tribu de Juda, puis dans celle de Siméon, Josué 15:42; 19:7. Saint Jérôme l'a retrouvée près de Malatha, dans le district de Daromas, mais Eusèbe croit que ce n'est pas le même endroit.


HÉTHIENS,


peuplade cananéenne que les Israélites trouvèrent en Palestine et qu'ils dépossédèrent, Genèse 15:20; Exode 3:8; 23:23. Ils descendaient de Canaan par Heth, son second fils, et habitèrent d'abord la contrée de Hébron, avec et parmi les Amorrhéens, Genèse 23:7,3; Nombres 13:30. Plus tard on les retrouve au nord de Béthel, Juges 1:24, et même ils paraissent s'être maintenus dans certains districts du pays sous quelques-uns des rois israélites, 2 Samuel 11:3,6; 23:39. Salomon asservit et rendit tributaires les restes des Héthiens, 1 Rois 9:20; ce pendant une partie d'entre eux apparaissent encore indépendants et régis par leurs propres rois sous Joram, roi d'Israël, 2 Rois 7:6; 1 Rois 10:29. Cette peuplade est encore mentionnée après l'exil, Esdras 9:1.


HETHLON,


ville de la Syrie occidentale, nommée Ézéchiel 47:15; 48:1, comme formant la limite septentrionale de la terre promise. Elle était sur la Méditerranée, entre Posidium et Laodicée.


HETSJON-GUÉBER,


près d'Élath (il ne faut pas confondre ces deux villes comme le fait Brœm), ville iduméenne, sur le bras élanitique du golfe d'Arabie, Nombres 33:35; Deutéronome 2:8. Elle avait un port célèbre, duquel Salomon faisait partir ses vaisseaux pour Ophir, 1 Rois 9:26; 22:49; 2 Chroniques 8:17. Son nom peut signifier grottes des rochers (des récifs), et d'après Büsching, le port de cette ville aurait été en effet dominé par une quantité de rochers très élevés et remplis de cavernes; mais Büsching parle du port de Scherm, qui est trop éloigné de l'endroit où devait être celui d'Hetsjon-Guéber, et il vaut mieux chercher le port de Salomon dans la populeuse ville d'Assyun, près d'Aïla, dont parle Burkhardt. La flotte de Josaphat y périt, 2 Chroniques 20:37, ce qui semblerait confirmer la signification du nom de ce port.


HETZRON,


1 Chroniques 2:5,

Voir: Esrom.


HEURES,


Voir: Jours, et Montres.


HÉVIENS,


peuplade cananéenne, établie en Palestine avant l'arrivée des Hébreux, Genèse 10:17; Exode 3:8,17; 23:23; Josué 3:10. Une partie d'entre eux habitaient le sud du pays dont ils furent expulsés parles Philistins, Deutéronome 2:23. Josué 12:8; d'autres étaient fixés au centre, à Sichem et à Gabaon, Josué 14:19; Genèse 34:2; la plus grande partie cependant demeuraient au pied de l'Hermon et dans les environs de l'Anti-Liban, Josué 11:3, et même il paraît par Juges 3:3, qu'ils furent repoussés encore plus au nord-ouest. Au temps de David, on les voit établis dans la contrée du Liban, 2 Samuel 24:7; cf. 1 Rois 9:20. Après Salomon ils disparaissent et leur nom ne se retrouve plus.


HÉZER,


  1. 1 Chroniques 4:4, père de Husa, fonda peut-être une ville de ce nom, cf. 2 Samuel 21:18.
     

  2. Le plus vaillant des guerriers de David, Gadite de naissance, vint au secours de son roi, lorsqu'il était enfermé à Tsiklag à cause de Saül; il passa le Jourdain avec ses compagnons, au premier mois, lorsque les eaux de ce fleuve, grossies par la fonte des neiges, débordent de toutes parts, et ils réussirent à chasser des vallées environnantes tous les ennemis de David. C'étaient, dit l'auteur sacré, des hommes forts et vaillants, experts à la guerre, maniant le bouclier et la lance; leurs visages étaient comme des faces de lion, et ils semblaient des daims sur les montagnes, tant ils couraient légèrement. On ne trouve de tels hommes que dans des pays de montagnes, et ils étaient d'autant plus précieux au pays de Gad, que les tribus transjourdaines étaient, par leur position, plus exposées aux attaques des ennemis, et moins protégées par leurs alliées, 1 Chroniques 12:8.


HEZJON,


1 Rois 15:18, roi de Syrie, inconnu du reste, que l'on a confondu, peut-être à tort, avec Rézon, dont il aurait été le successeur. Après lui vint Tabrimon, son fils, puis Ben-Hadad 1er.


HIBOU,


Voir: Chat-huant.


HIDDÉKEL,


Daniel 10:4. C'est le Tigre, de l'aveu de tous les interprètes; il s'appelle en caldéen Diglath, en syriaque Deklath, en arabe Diglah. Ce nom s'explique par les langues asiatiques (indo-germaniques): dans la langue zend le mot Tagur, et en sanscrit le mot Tigra signifient vite, prompt, rapide; chez les anciens Perses et Mèdes le mot Tigris signifiait flèche; tedjerem dans la langue zend, et tedjera dans la langue pehlvi, signifient fleuve. Ces différentes étymologies ou explications conviennent toutes au Tigre, qui est fort rapide. C'est aussi le nom que Moïse donne à l'un des quatre fleuves du paradis, Genèse 2:14. Le texte porte qu'il coule à l'orient de (non pas vers) l'Assyrie, et cette observation cadre avec ce que nous avons dit à l'article Déluge, q.v. Ceux qui pensent au contraire qu'il s'agit réellement du Tigre dans le récit de Moïse, expliquent ce verset en disant que, quoiqu'une partie du territoire de l'ancienne Assyrie se soit trouvée sur les bords orientaux du Tigre, la plus grande partie de ce royaume dans le temps de sa prospérité, sous Salmanasar et Sanchérib, s'étendait vers l'occident.

Le Tigre jaillit de plusieurs sources différentes qui ne se réunissent qu'à Hasn Keifa, au sud de Diarbek; il devient navigable à Mossoul, tombe à 12 kilomètres de cette ville en une cataracte de 40 mètres de haut, puis se dirige vers le sud jusqu'à Bagdad où il commence à porter de grands navires et des bateaux à vapeur. Il reçoit plusieurs affluents, se rapproche lentement de l'Euphrate, et le reçoit enfin dans ses eaux près de Korné, où il prend le nom de Schat-el-Arab. Son cours total est de 1240 kilomètres Les anciens le regardaient déjà comme un des plus beaux fleuves de l'Asie, en même temps que comme un des plus rapides; il n'est pas rare, surtout à l'époque de la fonte des neiges, de le voir déborder. Sa largeur à Mossoul est de 100 mètres, à Bagdad de plus de 200; à Bassora sa profondeur est telle qu'il peut porter des vaisseaux de 40 canons et de 500 tonneaux. Ses eaux sont blanches et peu estimées; elles purgent légèrement ceux qui n'en ont pas l'habitude.


HIDDO,


  1. 2 Chroniques 12:15; 13:22, prophète; il a écrit, avec Sémahia, des mémoires sur les guerres de Roboam et de Jéroboam et sur le règne d'Abija. Si c'est le même que Jeddo (9:29), comme le pensent quelques auteurs, il aurait encore écrit quelque chose sur le règne de Salomon.
     

  2. Père de Barachie, et grand-père du prophète Zacharie, Zacharie 1:1. Il est noté, Esdras 5:1; 6:14, comme père de Zacharie, par l'habitude des généalogistes de ne compter que les personnes les plus connues de chaque famille, en omettant les chaînons intermédiaires moins importants: on peut conclure de là que Hiddo était plus connu que son fils, et le passage d'Esdras 5:1; laisse incertain s'il n'a pas été prophète lui-même.


HIEL.


Un verset raconte toute son histoire. «En son temps (sous Achab), Hiel de Béthel bâtit Jérico, laquelle il fonda sur Abiram son premier-né, et posa ses portes sur Ségub son puîné, selon la parole que l'Éternel avait proférée par le moyen de Josué, fils de Nun.» 1 Rois 16:34; cf. Josué 6:26.

— C'est court et solennel. Un impie hébreu qui ne pouvait pas ignorer la prophétie de Josué, veut, en dépit des menaces de l'Éternel, essayer de reconstruire une ville maudite; il réussit, mais la prophétie cinq fois séculaire le frappe, son fils aîné meurt pendant qu'on jette les fondements, le second meurt quand les travaux sont à peu près achevés, et qu'on pose les portes de la ville rétablie. Peu importe le genre de maux dont ils furent frappés, une maladie ou un accident; nous ne le savons pas: on peut croire qu'ils périrent de mort violente, en suite même des travaux qui se faisaient, que le gage du péché fut la mort, et qu'ils trouvèrent leurs tombeaux sous des décombres et des éboulements.

Voir: Jérico.


HIÉRAPOLIS,


Colossiens 4:13, ville de la grande Phrygie, à l'est de Colosses, et à 6 milles nord de Laodicée; elle était célèbre par ses nombreuses sources minérales et par une grotte d'où s'exhalaient des vapeurs fétides, dans laquelle, dit-on, les prêtres seuls de la magna mater pouvaient entrer sans danger, Pline 2, 95. Épaphras, de Colosses, a porté l'Évangile jusque dans cette ville, et Paul lui rend un beau témoignage à cet égard. Hiérapolis s'appelle maintenant Pampuk Kulasi (château de coton); elle est bâtie sur un sol blanc et rocailleux.


HIJON,


ville forte de Nephthali, 1 Rois 15:20; 2 Chroniques 16:4. Elle fut prise par Ben-Hadad sur Bahasa, roi d'Israël.


HILEN,


ville lévitique de la tribu de Juda, 1 Chroniques 6:58.


HILKIJA,


  1. père d'Éliakim, Ésaïe 36:3.
     

  2. Hilkija, souverain sacrificateur sous Josias, 1 Chroniques 6:13; 2 Rois 22:4; 2 Chroniques 34:9, fut chargé, par ce pieux monarque, de veiller au recouvrement des impôts du culte et des offrandes du peuple, et d'administrer la somme recueillie, en la distribuant à ceux qui travaillaient aux réparations du temple. Cette réformation, à laquelle travaillaient de concert le chef politique de la nation et le chef du culte, fut bénie d'en haut, et l'Éternel fit trouver à Hilkija, au milieu des objets sacrés que l'on sortait d'une longue poussière, le saint livre de la loi (623 avant J.-C.). C'était, sans aucun doute, le Pentateuque tout entier (cf. Deutéronome 17:18; 31:9,26) que Moïse avait fait placer à côté de l'arche de l'alliance pour y être conservé, et qu'un prêtre fidèle aura enlevé dans des temps de persécution, sous Athalie, Achaz ou Manassé, pour le préserver d'une destruction sacrilège; on peut croire même que c'était l'autographe de Moïse, car il sérail étonnant qu'il n'y eût eu à la connaissance de Josias aucun exemplaire du saint livre dans tous ses États, et que la simple découverte d'une copie eût produit sur lui une telle impression qu'il déchirât ses vêtements dans sa douleur: il connaissait la loi de Dieu, mais la vue de l'exemplaire primitif auquel se rattachaient tant de souvenirs, lui rappela sans doute, avec une nouvelle force, les égarements d'Israël et les outrages faits à la sainteté divine. Josias envoya aussitôt Hilkija avec quelques autres consulter Hulda la prophétesse, qui répondit en annonçant un règne prospère au pieux Josias, mais des calamités prochaines à ses successeurs. Hilkija, soutenu par la parole de Dieu, continua son œuvre réformatrice et acheva de purifier le temple, et de détruire les hauts lieux. Bientôt la Pâque fut célébrée, «et certainement jamais Pâque ne fut célébrée ni dans le temps des juges, qui avaient jugé en Israël, ni dans tout le temps des rois d'Israël et des rois de Juda, comme cette Pâque qui fut célébrée en l'honneur de l'Éternel dans Jérusalem, la dix-huitième année du roi de Josias», 2 Rois 23:22; 2 Chroniques 35:8. Hilkija, qui y présida, se distingua par une riche offrande; il donna, avec Zacharie et Jéhiel, 300 bœufs et 2,600 agneaux ou chevreaux. Quelques années plus tard, l'impiété releva la tête, et ne la baissa plus qu'en traversant le Jourdain pour se rendre dans l'exil, où elle s'éteignit.

    — Fils de Sallum, ou peut-être son petit-fils, et fils d'Hazaria, Hilkija devait être fort âgé, puisque son père avait servi sous Ézéchias, et qu'il avait dû traverser dès lors les cinquante-cinq années de Manassé, les deux d'Amon, et les douze premières de Josias.


HIN,


mesure creuse des Hébreux pour les liquides, la sixième partie du bath, un peu plus de quatre pintes d'après Calmet (litres, 5, 83).


HINNOM, ou Gué-Hinnom,


  1. inconnu, peut-être propriétaire d'une possession dans la vallée à laquelle il a donné son nom.
     

  2. Vallée de Hinnom, ou Gué-Hinnom, Josué 15:8, Gué-Ben-Hinnom, 2 Rois 23:10, vallée délicieuse au sud-sud-est de Jérusalem, servant de limite entre les tribus de Juda et de Benjamin, Josué 18:16. Elle touchait à l'occident à la vallée de Guihon, et à l'orient à celle de Josaphat. Agréable et fertile, elle était couverte d'arbres verdoyants, et l'on y trouvait les jardins des rois. Plus tard, Jérusalem idolâtre et parjure y sacrifia sous ses ombrages, et entendit les cris des enfants brûlés dans les bras de Moloc, 2 Rois 23:10; Ésaïe 30:33. Josias le réformateur mit fin aux abominations qui s'y commettaient: il profana cette vallée, dit l'auteur sacré, et on ne la nomma plus qu'avec horreur (Topheth), cf. Jérémie 19:13. Elle devint une place maudite, un lieu d'exécution pour les criminels, et la grande voirie de Jérusalem. Son nom de Gué-Hinnom, ou en grec géhenne, servit à désigner les malheurs temporels et éternels les plus grands, Matthieu 5:22; Marc 9:43; Luc 12:5; Jacques 3:6.

    Voir: encore Néhémie 11:30; Jérémie 7:31; 19:2; 32:35.

    On peut lire sur ce sujet (Topheth), une courte mais intéressante note de M. Stapfer, dans l'Histoire de la Révolution d'Angleterre de M. Guizot.


HIR


(ville),

  1. Hir-Hammélach, ville du désert de Juda, Josué 15:62. Nos versions l'ont traduit d'après sa signification littérale, la ville du sel.
     

  2. Hir-Nahas, ville de Juda, fondée par Téhinna, 1 Chroniques 4:12.
     

  3. Hir-Sémès (ville du soleil), Josué 19:41, ville de la tribu de Dan, peut-être la même que Beth-Sémès.


HIRA


de Hadullam, intime ami de Juda, fut l'entremetteur de son mariage d'abord, puis de ses débauches, Genèse 38:1,12,20. Triste amitié!


HIRAM, ou Hirom ou Huram,


  1. roi de Tyr, contemporain de David, fit féliciter ce monarque lors de son avènement au trône, et lui fournit, en ouvriers et en bois de cèdre, tout ce qui lui était nécessaire pour la construction de son magnifique palais; on ne sait s'il était allié ou tributaire de David. Quelques-uns (Calmet, Winer) l'ont confondu avec le suivant, et le font ainsi vivre pendant les quarante années du règne de David, et pendant une grande partie de celui de Salomon, ce qui ne concorde guère avec les autres données que nous possédons.
     

  2. Hiram, Hirom, ou Huram, petit-fils du précédent et fils d'Abibal, 1 Rois 5:1; 9:11,27; 10:11; 2 Chroniques 2:3; 8:2,18; 9:10, fut contemporain de David et se trouvait sur le trône de Tyr lorsque Salomon monta sur celui d'Israël. Il le lit féliciter lors de son avènement, et vécut avec lui dans la plus étroite amitié, sans qu'on sache s'il a été son vassal ou son allié. Lorsque Salomon entreprit de construire le temple, Hiram lui fournit du bois de cèdre et du sapin en abondance, et reçut en échange du vin, du froment et de l'huile; il lui fournit encore 120 talents d'or, en payement desquels Salomon lui donna vingt villes ou villages de la Galilée, situées probablement en dehors des limites du pays, et que Hiram refusa; car, après les avoir visitées, il trouva que c'était un don peu généreux, et les appela, par dérision, Cabul (q.v.). C'étaient des villes à moitié désertes et des terres difficiles à cultiver; il les rendit à Salomon. Mais il ne paraît pas que leur amitié ait souffert de cet épisode: car, au dire de Flavius Josèphe, ils continuèrent une correspondance d'énigmes à résoudre, se payant des amendes l'un à l'autre lorsqu'ils ne pouvaient en deviner le mot. Ces deux princes firent encore ensemble le commerce du pays d'Ophir, les Hébreux plus riches, les Tyriens plus habiles dans le maniement des vaisseaux: ils s'aidèrent mutuellement dans ces lointaines entreprises, et mirent en commun leurs différents avantages. Hiram mourut après trente-trois années d'un règne heureux et paisible, ayant embelli sa capitale et fait prospérer son royaume; il avait cinquante-trois ans. Son nom se retrouve dans les auteurs profanes qui ont écrit l'histoire des rois de Tyr avant Flavius Josèphe.
     

  3. Hiram ou Huram, fils d'une veuve de la tribu de Nephthali ou de Dan, 2 Chroniques 2:14, et d'un père tyrien; il était fort expert en toutes sortes de travaux d'airain, et Hiram, roi de Tyr, l'envoya à Salomon pour l'aider dans les principaux et les plus délicats ouvrages de l'intérieur du temple, les colonnes, les pommes de grenade, la grande mer portée par douze bœufs, etc., 2 Chroniques 4:11; 1 Rois 7:13. Il est surnommé Abi (mon père), soit que ce fût un nom propre, soit que le roi de Tyr lui eût donné ce titre d'honneur pour le recommander d'autant plus à Salomon.


HIRONDELLES.


Ce nom a servi chez différents interprètes pour la traduction de quatre mots hébreux:

  1. Hatalleph (Luther), qu'il faut rendre par chauve-souris, q.v.
     

  2. Deror. Psaumes 84:3; Proverbes 26:2 (les rabbins, nos versions, Gesenius, De Wette, Umbreit). D'autres le traduisent par colombe; d'autres par tourterelle sauvage; d'autres enfin (Forskal, Harris, etc.) entendent par là un oiseau de passage connu en Égypte sous le nom de dururi, qui quitte la Haute Égypte vers la fin d'octobre, pour se rendre à Alexandrie, où il passe l'hiver.
     

  3. Hagour, Ésaïe 38:14; Jérémie 8:7 (nos versions, Gesenius). La comparaison des deux passages montre qu'il s'agit non seulement d'un oiseau de passage, mais encore d'un oiseau au cri lugubre et triste, caractère que ne présente pas l'hirondelle: il vaut donc mieux peut-être suivre l'opinion de Bochart (Harris, Winer) qui entend par hagour la grue, de même que le targum caldéen et la version arabe. Bochart allègue plusieurs passages des anciens qui prouvent que dans l'antiquité on attribuait à cet oiseau un cri lugubre.
     

  4. Sous ou sis, Ésaïe 38:14; Jérémie 8:7. Calvin, Luther, nos versions, et l'anglais, le rendent par grue; mais il est préférable de le traduire par hirondelle avec les Septante, la Vulgate, Jérôme, Théodotion, Bochart, Lowth, Gesenius et Harris. Ce dernier auteur rappelle que les Italiens des environs de Venise nomment l'hirondelle zizalla, et son cri zizallare, et il cite ces deux vers latins:
     

    Regulus, atque Merops, et rubro pectore Progne Coutimili modulo ziuzulare sciuat.
     

D'après ces observations on pourrait, dans nos traductions, laisser subsister le nom d'hirondelle, Psaumes 84:3; Proverbes 26:2, et il faudrait intervertir l'ordre des mots, c'est-à-dire mettre «comme l'hirondelle et comme la grue.» Ésaïe 38:14; Jérémie 8:7, en réservant toutefois l'incertitude ordinaire sur ces noms d'histoire naturelle.

Ajoutons que le nom de sous sert aussi à désigner le cheval; la racine (inusitée) de ce mot signifie se réjouir, s'ébattre, s'élancer, et peut s'appliquer au galop joyeux et libre du coursier, comme au vol rapide et gai de l'agile hirondelle. Hagour, de hagar, tourner, aller et venir, se rapporte soit aux migrations régulières des oiseaux de passage, soit au vol de la grue qui s'élève et s'abaisse tournant toujours en spirale. Deror, de darar, tourner rapidement, voler en décrivant un cercle, peut s'appliquer, de même que hagour, au vol de l'hirondelle et d'autres oiseaux rapides et gracieux.

Moïse n'a rien dit sur la pureté légale de la chair de l'hirondelle, d'où l'on conclut qu'elle n'était pas interdite.

— Jérémie, l, c., se sert de l'instinct bien connu des oiseaux émigrants pour humilier le peuple qui se dit sage, en lui montrant qu'il ne reconnaît pas le droit de l'Éternel, qu'à cet égard il est sans intelligence et par conséquent au-dessous des animaux qui, dans leur petite sphère, savent cependant s'orienter et se diriger, choisir le bien et prévenir le mal; cf. Ésaïe 1:3.


HISTOIRE.


Outre les traditions de famille, qui étaient pour les Hébreux la principale source de leur histoire, ils avaient des monuments qui étaient contemporains d'âges antérieurs, auxquels certains souvenirs avaient été plus particulièrement rattachés; quelquefois c'étaient des pierres brutes, qu'un homme dressait en mémoire d'un fait remarquable dont il avait été le témoin, Genèse 28:18; 31:45; Josué 4:9; 1 Samuel 7:12 (comme, de nos jours encore, les intrépides voyageurs qui réussissent pour la première fois à atteindre le sommet de montagnes encore vierges, l'Ararat, la Jungfrau, etc., y plantent une croix ou telle autre signe de prise de possession); d'autres fois c'étaient des arbres qui, par leur force de vie, promettaient d'occuper longtemps la place, des chênes ou des térébinthes (les Suisses avaient leur tilleul d'Altorf, et chaque nation compte quelques mémoriaux de cette espèce). Quelquefois encore les Hébreux avaient leurs chants historiques, Exode 15; Nombres 21:14; Juges 5, cf. Josué 10:13; 2 Samuel 1:18, ou bien des sentences proverbiales, 1 Samuel 10:12; 19:24; 2 Samuel 5:8, des noms significatifs, des fêtes solennelles, Exode 12:25; Juges 11:40, etc.

On ne peut préciser comment, ni à quelle époque, ils commencèrent à écrire l'histoire; peut-être débutèrent-ils par des chants historiques, peut-être même par les généalogies, qui étaient en quelque sorte le fond, le cadre de leur histoire, et que les Orientaux de nos jours estiment encore à une si grande valeur, Genèse 5:10:25, etc.

— Sous les successeurs de David, on voit déjà quelques annalistes; ils appartiennent pour la plupart soit aux officiers de la cour, soit surtout à l'école des prophètes, 1 Rois 4:3; 2 Rois 18:18,37; 2 Chroniques 34:8; Ésaïe 36:3,22. Les cours orientales avaient également leurs historiographes, cf. Esther 10:2; Esdras 4:15; 6:2.

— C'est par des prophètes qu'ont été écrits les livres historiques de l'Ancien Testament; ils citent eux-mêmes les biographies dont ils se sont servis, et qu'ils se sont parfois bornés à extraire.

On peut remarquer, pour l'ensemble des ouvrages historiques de l'Ancien Testament, qu'il s'y trouve une complète absence de préoccupation chronologique: comparés les uns avec les autres, ils présentent des contradictions inconciliables, dont on peut mettre les unes sur le compte des copistes, les autres sur ce que, peu sou cieux de la chronologie, un historien comptait à double certaines années, celles, par exemple, pendant lesquelles un fils avait été associé à son père sur le trône; compte exact aussi longtemps peut-être qu'il ne s'agit que de la vie d'un seul homme, mais inexact lorsqu'on résume l'histoire de la nation par celle de ses rois. On trouvera dans des considérations de ce genre la clef de presque toutes ces inexactitudes dont on a tant parlé: un mot répond à tant d'attaques, c'est que le but de l'historien sacré n'était pas de fournir aux chronologistes modernes des dates et des jalons pour leurs époques, mais de donner aux enfants de Dieu la nourriture dont ils avaient besoin, les leçons d'un peuple riche en expériences de tous genres. Il est remarquable de voir aussi la manière dont l'histoire est racontée dans ces livres de Dieu; ce ne sont pas les rois qui gagnent les batailles, ni les peuples qui se délivrent à main forte et à bras étendu, ni les conseils qui délibèrent, mais partout intervient l'action providentielle, la main suprême, le conseil de Dieu. Si l'histoire des autres peuples et des autres temps avait été écrite par le même Esprit, combien elle ressemblerait peut-être à celle des Juifs, combien d'instructions on y trouverait encore! Qu'on se représente l'histoire de France, les croisades, la réformation, les guerres de la ligue, les massacres des protestants, écrits comme les livres de Samuel ou des Rois!


HIWAH,


Voir: Hava.


HOBAB,


Nombres 10:29. Quelques auteurs confondent Hobab avec Jéthro son père, le beau-père de Moïse, appliquant le nom de beau-père, dans le passage indiqué, à Hobab et non à Réhuel comme il faut le faire; Réhuel n'est qu'un surnom de Jéthro, et Hobab est ainsi le beau-frère de Moïse. On pense que, lorsque Jéthro retourna dans son pays, il laissa auprès de Moïse Hobab son fils qui, après avoir d'abord refusé, finit, sur les instances et les promesses de Moïse, par consentir à servir de guide aux Israélites. Il paraît que dès lors il resta avec le peuple dont son parent était le chef, et on voit ses enfants sous les juges, à l'époque de Débora, habitant quelques déserts d'Israël, près de Kédès, Juges 4:11.


HOBAH,


Genèse 14:15 (Beaucoup d'éditions, et même la Concordance de Mackenzie, portent Hobar; c'est une faute d'impression.) C'était une ville, ou un bourg, dans la plaine fertile de Damas, à gauche, par conséquent au nord de cette ville. Abraham, à la tête de ses serviteurs, poursuivit jusque-là les rois qui avaient dépouillé Lot son neveu, Genèse 14:14-16. Calmet pense que c'est Abila, dans la vallée entre le Liban et l'Anti-Liban; Schrœder mentionne un village de ce nom qui subsisterait encore dans cette contrée.


HOBAL, ou Hébal,


Genèse 10:28, ou Hébal, 1 Chroniques 1:22, peuplade arabe de la race des Joktanides. Bochart pense aux Avalites, petite tribu troglodyte qui habitait les côtes orientales de l'Afrique près du détroit de Babel-Mandeb; d'autres ont comparé la peuplade iduméenne des Gobolites, mais c'est déjà moins probable: on ne peut rien affirmer.


HOBED-ÉDOM,


Lévite de Gath-Rimmon dans la tribu de Dan, 2 Samuel 6:10; 1 Chroniques 13:13. L'arche était depuis soixante-dix ans dans la maison d'Aminadab, lorsque David, peu après son avènement au trône, résolut de la transporter à Jérusalem. Effrayé peut-être par la mort de Huza, il n'osa pas accomplir son dessein et se borna à la déposer dans la maison d'Hobed-Édom, qui se trouvait près delà et, à ce que l'on peut croire, sur le bord du chemin. Hobed-Édom ne craignit pas de recevoir chez lui ce dépôt sacré, et la présence de l'Éternel fut en bénédiction à sa famille tout entière. Hobed-Édom eut huit fils et soixante-deux petits-fils, «car Dieu l'avait béni», et sa postérité fut attachée au service du temple, les uns comme portiers à la porte du midi, les autres comme trésoriers, 1 Chroniques 26:4,8,15; 2 Chroniques 25:24.


HODED.


  1. Père du prophète Hazaria, q.v.
     

  2. Hazaria lui-même, 2 Chroniques 15:8.
     

  3. Autre prophète, qui provoqua la démarche généreuse de Hazaria (#5.) et de ses amis auprès de l'armée triomphante de Pékach, roi d'Israël, et qui fit mettre en liberté les prisonniers de Juda. 2 Chroniques 28:9.


HOG,


roi de Basan, guerrier fort et vaillant, le dernier descendant des Réphaïms, Deutéronome 3:11; Nombres 21:33; 32:33; Deutéronome 1:4; 3:1; 29:7; 31:4. Il possédait soixante forteresses ou villes fortifiées, non compris les villes et les villages. Après que Sinon eut été défait par Moïse, Hog, craignant les progrès d'un pareil adversaire, résolut de le prévenir; il rassembla son peuple et s'avança jusqu'à Édréhi contre l'armée des Hébreux, mais il fut taillé en pièces et perdit la vie avec la bataille.

— Pour nous donner une idée de sa taille gigantesque, Moïse dit que son lit avait neuf coudées de longueur, et quatre de largeur, ce qui suppose toujours une taille extraordinaire en admettant même un peu de luxe dans les dimensions. On retrouva plus tard, à Rabbath-Hammon, un lit de fer de la grandeur indiquée, que la tradition disait être le même que celui de Hog, mais ce n'est pas prouvé.

— Le nom de Hog est plusieurs fois rappelé dans l'Écriture, Josué 2:10; 9:10; 12:4; 13:12; Psaumes 135:11; 136:20; Néhémie 9:22, etc., comme une preuve de la miséricorde et de la fidélité divines.


HOLOCAUSTE,


sacrifice qui se distinguait de tous les autres en ce que la victime était entièrement consumée, sauf la peau, qui devenait la propriété du sacrificateur, Lévitique 1:6; 7:8, C'était donc dans l'holocauste que l'idée fondamentale du sacrifice se trouvait le plus complètement réalisée; aussi voyons-nous que ces sacrifices ont commencé les premiers; ils datent du déluge, peut-être de la création, Genèse 8:20; 4:4; ce sont aussi les holocaustes qu'on offrait le plus fréquemment, tous les jours pour le peuple, Nombres 28:3; Exode 29:18, dans les grandes fêtes solennelles, Lévitique 23:37, pour les différentes purifications, Lévitique 12:6; 14:19; 15:15, et en général avec presque tous les autres sacrifices, q.v., Nombres 15:8; 2 Rois 16:13,15.


HOLON,


  1. ville lévitique des montagnes de Juda, et ville de refuge pour les meurtriers involontaires, Josué 15:51; 21:15.
     

  2. Ville moabite, située probablement dans la partie de Moab appelée la plaine, Jérémie 48:21, mais du reste inconnue. Winer pense à Horonajim.


HOMER, ou Chomer, ou ghomer,


  1. ou Chomer, mesure creuse des Hébreux pour les choses sèches: elle contenait 10 baths (350 litres), Ézéchiel 45:11,14. C'est la même mesure que le core, Ézéchiel 45:14. Nombres 11:32.
     

  2. Le homer ou ghomer, Exode 16:16,36; Osée 3:2, était la dixième partie de l'épha, et contenait ainsi cent fois moins que le précédent (3 litres,50): c'est de cette mesure que se servaient les Israélites pour recueillir la manne du désert.


HOMRI,


sixième roi d'Israël, 1 Rois 16:16. Général en chef des armées d'Éla, il assiégeait pour son maître la ville de Guibbethon, lorsqu'il apprit qu'Éla avait été assassiné par Zimri, et qu'à son cri me le meurtrier avait ajouté celui de l'usurpation. Zimri n'avait pas pour lui la sanction populaire; l'armée se pressa au tour d'Homri, le nomma roi et partit avec lui pour aller assiéger dans Tirtsa, la capitale d'Israël, celui qui lui disputait la couronne. Au bout de huit jours la ville fut prise; Zimri, plutôt que de se rendre, mit le feu au palais, et périt dans les flammes, 929 avant J.-C. Cependant un parti de mécontents suscita au nouveau roi un second rival dans la personne de Tibni; les armées étaient à peu près égales, la guerre civile recommença, on se battit pendant quatre ans. Homri unit par triompher, et dès lors il régna en paix sur les dix tribus réunies. Après être demeuré deux ans à Tirtsa, dont le palais royal était détruit, il acheta pour deux talents d'argent la montagne de Samarie, où il bâtit la ville de ce nom, et y transporta le siège de son royaume, l'an 924. Il mourut en 918, après un règne de onze ou douze ans, ayant surpassé en iniquités tous ses prédécesseurs. Il fut le chef de la dynastie qui donna à Israël Achab et Hatalie; il paraît n'avoir pas été dépourvu de talents administratifs et politiques, et travailla, par le mariage de son fils Achab avec une princesse phénicienne, à consolider sa ramille sur le trône,

Voir: 2 Rois 8:26; 2 Chroniques 22:2; Michée 6:16.

Les versets 15, 23 et 29; de 1 Rois 16, offrent quelques difficultés chronologiques: d'après le verset 15, Zimri, et par conséquent Homri, commence à régner la vingt-septième année d'Asa. Dans la trente et unième année d'Asa, verset 23, Homri a déjà régné six ans, et doit en régner encore six; enfin, verset 29, Homri meurt et Achab lui succède dans la trente-huitième année du même roi de Juda. Les douze années d'Homri sont donc comprises entre la vingt-septième et la trente-huitième d'Asa; elles doivent ainsi se réduire à onze années et une fraction; de plus, les deux moitiés du règne d'Homri sont marquées par la trente et unième d'Asa, ce qui ferait exactement quatre ans pour la première moitié et sept pour la seconde. Partant delà vingt-septième année d'Asa, et admettant qu'Homri n'a pas régné douze années pleines, on arrive bien à placer sa mort dans la trente-huitième d'Asa, entre 918 et 919. Quant au détail du verset 23, il marque le commencement de la partie paisible du règne d'Homri, sans appuyer sur la parfaite égalité des deux moitiés, la première, comprenant cinq années (27-31), la seconde, six et une fraction (31 ou 32-38).


HOPHEL,


  1. 2 Chroniques 27:3; 33:14, un des quartiers de Jérusalem, situé à l'orient, sur une éminence voisine du temple et du torrent de Cédron, et occupée depuis le retour de l'exil par les Néthiniens attachés au service du temple rebâti, Néhémie 3:26; 11:21 .

    — Michée 4:8, le mot Hophel désigne appellativement le temple et la ville de Jérusalem tout entière; c'est une prophétie que Michée rapporte lui-même, verset 10, au retour de la captivité, et dont Néhémie 3:26-27, est le littéral accomplissement.
     

  2. 2 Rois 5:24, au lieu de lieu secret, il faut lire Hophel, endroit inconnu du centre de la Palestine.


HOPHNI, et Phinées,


  1. ville de Benjamin, Josué 18:24.
     

  2. Hophni et Phinées, fils d'Héli, 1 Samuel 1:3; 4:4,11,17. Ces deux malheureux jeunes prêtres furent pendant plusieurs années le scandale du peuple juif; abusant de leur position pour s'enrichir, ils extorquaient à force de menaces et de violences une part des offrandes consacrées, et, joignant la débauche à la cupidité, s'abandonnaient ouvertement à la corruption la plus grossière, jusqu'à séduire les femmes qui se rassemblaient par troupes à la porte du tabernacle d'assignation. Ils ne se laissèrent pas arrêter dans leurs débordements par les sages, mais trop faibles conseils de leur père, et achevèrent de déshonorer leur charge en méprisant les avis du souverain sacrificateur. Des hostilités ayant éclaté entre les Israélites et les Philistins, Hophni et Phinées touchèrent à l'arche sainte pour se donner la victoire, et l'emmenèrent de Silo dans le camp, malgré l'expresse défense de l'Éternel. Au lieu de la résidence du Dieu fort, cette arche ne fut pour eux qu'un talisman humain, et après l'avoir vu tomber entre les mains de l'ennemi, ils succombèrent eux-mêmes dans la bataille, 1117 avant J.-C., 1 Samuel 4.


HOPHRA,


  1. un des Pharaons, roi d'Égypte, et selon toute probabilité le même qui est connu dans l'histoire profane sous le nom d'Apriès ou Vaphrès, fils et successeur de Psammuthis, et huitième roi de la vingt-sixième dynastie. Après une heureuse guerre contre les Cypriens et les Phéniciens, il fit contre les Cyrénéens une campagne dans laquelle il fut défait; en même temps son peuple se révoltait contre lui, sous la conduite d'Amasis, et Nébucadnetsar attaquait son royaume. Pressé par ces deux ennemis, et n'ayant plus autour de lui qu'une faible armée, il tomba entre les mains d'Amasis, qui le fit périr et lui succéda.

    — Sédécias avait recherché l'alliance d'Hophra contre Nébucadnetsar, Ézéchiel 17:15, et cette alliance lui avait été de quelque secours lors du dernier siège de Jérusalem, Jérémie 37:5,7 (586 avant J.-C.), mais elle devait présider à la perte de l'un et de l'autre royaume. Lorsque plus tard quelques Juifs menés par Hazaria et Johannan voulurent profiter, malgré les menaces de Jérémie, de la liberté d'établissement que Hophra leur accordait en Égypte, Jérémie leur annonça la triste fin de ce royaume d'Égypte et son renversement, Jérémie 43:9; 44:30; 46:25.

    Les prophéties d'Ézéchiel, chapitre 29 et suivant, contre Pharaon, devaient s'accomplir sous Hophra, le dernier roi de sa dynastie, mais elles ne se rapportaient à ce roi que comme roi et non comme individu.
     

  2. Hophra, ville de la tribu de Benjamin dans la partie nord-est, située d'après Eusèbe, à cinq milles est de Béthel, 1 Samuel 13:17. Quelques-uns pensent que c'est la même que Haphra, Michée 1:10.
     

  3. Patrie et demeure de Gédéon dans la tribu de Manassé, Juges 6:11,24; 8:27. Le récit n'indique pas clairement si elle était au-delà ou en deçà du Jourdain; il me paraît cependant probable, contre l'opinion la plus répandue, qu'elle était en deçà, du même côté que fut livrée la bataille entre Gédéon et les Madianites.


HOR,


  1. nom d'une montagne au sud-est de la Palestine, aux confins de l'Idumée, à l'est d'El-Araba, qui fait partie du désert de Tsin: c'est là que mourut Aaron, Nombres 33:38; cf. 20:22; l'on y montre encore son tombeau. Elle porte le nom de Dshebel-Nabi-Harun (montagne du prophète Aaron), ou de Sidna-Harun.
     

  2. Il y avait encore une autre montagne du même nom au nord de la Palestine, dont elle formait la frontière septentrionale. Nombres 34:7-8.


HOREB et Zéeb.


  1. Horeb et Zéeb, deux chefs madianites que les Éphraïmites firent prisonniers au passage du Jourdain, lorsqu'ils fuyaient devant Gédéon; le premier fut mis à mort auprès d'un rocher auquel il donna son nom; l'autre dans un pressoir qu'il s'était choisi pour refuge, ou dont on lui avait fait une prison.

    Voir: encore Psaumes 83:12; Ésaïe 10:26.
     

  2. Horeb est le nom que l'on trouve Deutéronome 1:6; 4:10; etc., pour désigner la montagne sur laquelle fut donnée la loi, et qui est appelée Sinaï dans les autres livres du Pentateuque;

    Voir: aussi Malachie 4:4.

    C'était le nom particulier d'une des sommités du Sinaï, probablement de la pointe inférieure, de celle par laquelle on passe pour arriver au Sinaï proprement dit, q.v.


HORIENS,


peuplade des frontières méridionales de la Palestine, habitant les montagnes de Séhir, dont elle fut plus tard repoussée par les Édomites, Genèse 14:6; Deutéronome 2:12,22. Elle était divisée en plusieurs tribus, Genèse 36:20, et vivait, ainsi que son nom l'indique (hor, trou) dans ces cavernes et ces fentes de rochers si abondantes dans les montagnes de l'Idumée. D'après Michaélis, ils auraient été d'origine cananéenne. Calmet suppose que les Grecs auront emprunté leur mot héros, ήρως, à l'hébreu horim, qui est pris quelquefois dans le sens appellatif de grands, puissants, comme ils ont pris leur mot άναξ à l'hébreu Hanak, le père des Hanakins.


HORMA


(interdit), d'abord appelée Tsephath, ville cananéenne, et résidence royale, Josué 12:14; Nombres 14:45; 21:3. Elle fut détruite par les tribus de Juda et de Siméon, et successivement donnée en partage à la première, puis à la seconde des tribus, Josué 15:30; 19:4; 1 Chroniques 4:30;

Voir: encore 1 Samuel 30:30.


HORONAJIM,


ville moabite, Ésaïe 15:5; Jérémie 48:3,5,34, probablement située sur une colline. Elle a donné naissance à Samballat gouverneur perse en Palestine, Néhémie 2:10,19. Plus tard elle fut jointe au territoire de la Judée, Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 14, 15; 4.


HORPA,


Moabite, belle-fille de Nahomi, épouse de Mahlon (?), et belle-sœur de Ruth. Elle essaya de suivre sa belle-mère lorsque celle-ci, pressée par la famine, quitta Moab pour Israël; mais Nahomi lui ayant représenté le peu de chances de bonheur qu'il y avait pour elle, et l'ayant engagée dans son intérêt à ne pas l'accompagner jusqu'au terme de son voyage, Horpa, moins forte et moins dévouée que Ruth, se laissa ébranler, pleura et repartit.


HOSA,


ville sur les frontières de la tribu d'Aser, Josué 19:29.


HOSÉE.


  1. Dix-neuvième et dernier roi d'Israël, fils d'Éla, 2 Rois 15:30; 17:1. Il succéda à Pékach contre qui il avait conspiré, et qu'il fit mettre à mort, mais il ne put monter sur le trône qu'après neuf ou dix ans d'une affreuse anarchie. Moins coupable que ses prédécesseurs, il ne suivit cependant pas la bonne voie; éminemment faible, il laissa subsister l'idolâtrie dans ses états, mais sans s'opposer aux prophètes et aux saints messagers de la repentance et de la loi. Salmanéser roi d'Assyrie, fils de Tiglath-Piléser, marcha contre lui, l'asservit et lui imposa un tribut; mais quelque temps après, ayant fait alliance avec le roi d'Égypte, Hosée crut pouvoir secouer le joug, et refusa de payer le tribut: ce fut le dernier acte de la politique .d'Israël. Salmanéser revint, assiégea Samarie, la prit, égorgea une partie de ses habitants, et emmena en exil le roi et l'élite de la nation. Ainsi furent accomplies les prophéties d'Ésaïe, 5:7,13-19,22-30, et d'Osée 8:5,7; 9:7, etc.

    D'après 2 Rois 15:30, Hosée commença à régner la vingtième année de Jotham (739 avant J.-C.), et d'après 2 Rois 17:1, ce ne fut que la douzième année d'Achaz (729); le même historien aurait donc, dans le même livre et dans deux passages presque successifs, établi une différence de dix ans entre deux données sur le commencement d'un règne qui a dû être célèbre; il est évident qu'il ne saurait y avoir là de contradiction; l'inspiration même n'est pas en cause, mais le simple tact, le bon sens, la réflexion de l'historien. Le premier passage fixe l'année de la mort du précédent roi, celle où Hosée commence à se mettre à la tête des affaires, et à lutter pour se faire reconnaître; le second passage indique le moment où, après de longs combats, il commence à régner sans conteste (Desvignoles, Bengel, Winer, etc.).

    C'est dans la troisième année du règne d'Hosée que le pieux Ézéchias étant monté sur le trône de Juda, fit convoquer à Jérusalem les fidèles des dix tribus pour une pâque solennelle qu'il se proposait de célébrer; mais les peuples s'en moquèrent: quelques hommes seulement d'Aser, de Manassé, et de Zabulon se rendirent à cet appel. Ce royaume était vermoulu et mûr pour sa ruine.

    Avec Hosée tomba le royaume d'Israël, près d'un siècle et demi avant celui de Juda, laissant à celui-ci un avertissement solennel des conséquences de l'idolâtrie; on peut remarquer qu'aussitôt après avoir raconté la chute d'Israël, l'historien sacré ajoute la liste des péchés dont cette chute était le châtiment.
     

  2. Prophète,

    Voir: Osée.


HOSPITALITÉ.


Cette touchante et noble vertu qui ramène les hommes à la fraternité primitive, en établissant pour quelques jours la communauté des biens, a toujours été répandue en Orient; elle est encore aujourd'hui dans les mœurs de ces populations. Elle est recommandée aux chrétiens, Romains 12:13; Hébreux 13:2; 1 Timothée 5:10, comme elle l'était aux Hébreux, qui, du reste, la pratiquaient presque d'eux-mêmes comme les autres peuples orientaux. L'étranger, quel qu'il fût, était invité à entrer dans la maison, Genèse 19:2; Exode 2:20. Juges 13:15; 19:21, on lui lavait les pieds suivant l'usage du pays, Genèse 18:4; 19:2; cf. 1 Timothée 5:10, et on lui fournissait pour lui et pour ceux qui étaient avec lui, hommes, chevaux, chameaux, tout ce dont ils pouvaient avoir besoin, nourriture et logement, Genèse 18:5; 19:3; 24:25,32; Exode 2:20; Juges 19:20, soins de toute espèce et protection, Josué 2:1; etc. À son départ il était accompagné honorablement par son hôte et par sa famille; chez les Arabes encore il se borne pour tout remerciement à dire à ceux qui l'ont hébergé: «Que Dieu vous garde!»

— Refuser l'hospitalité à un voyageur était l'indice de la plus sordide et de la plus dure avarice; l'insulter ou troubler son repos était une grossièreté sans nom, Genèse 19:4. Après l'exil, l'hospitalité entre Juifs et Samaritains ne fut plus qu'une vertu nominale: castes distinctes, ces deux peuples se haïssaient avec la fureur ordinaire des castes; les Juifs aimaient mieux faire un détour que de s'exposer à demander l'hospitalité à des Samaritains, et ces derniers, peut-être moins obstinés dans leur haine, Luc 10:33, repoussaient cependant de leurs maisons les Juifs qui se rendaient à Jérusalem, surtout lorsqu'ils paraissaient s'y rendre pour les fêtes religieuses, Luc 9:53. Notre Sauveur, dans la parabole du bon Samaritain, montre combien l'idée de prochain doit rester indépendante de toutes considérations personnelles ou religieuses, lorsqu'il s'agit de la charité dont l'essence est d'être universelle.

D'après Homère, l'hospitalité des païens aurait été fondée sur la croyance que les dieux, déguisés en simples mortels, se promènent quelquefois sur la terre pour éprouver les hommes, les récompenser de leur hospitalité, ou les punir de leur dureté: cette idée sublime a été rappelée par notre Sauveur, et bien peu modifiée, lorsqu'il dit à ses disciples: «Celui qui vous reçoit me reçoit, «Matthieu 10:40-41; cf. 25:34-43. «Par elle, dit encore un apôtre, quelques-uns ont logé des anges, n'en sachant rien», Hébreux 13:2.


HÔTELLERIE.


À la place de nos auberges et de nos hôtels, on trouve en Orient des caravansérails, appelés aussi khans, ou mensils, espèces de grands bâtiments ou hangars, propres à offrir au voyageur et à ses bêtes un abri gratuit pour la nuit, et quelquefois aussi, mais rarement, des vivres et du fourrage à un prix modéré. Il y en a dans les villes, dans les villages, parfois même au bord des grandes routes; et c'est probablement de pareilles hôtelleries qu'il est parlé Luc 10:34; Jérémie 41:17, peut-être aussi Luc 2:7, quoiqu'on pense généralement que la maison dans laquelle est né notre Sauveur fût une maison particulière, mise au service de quelques voyageurs à cause des circonstances dans lesquelles le pays se trouvait par suite de ledit d'enregistrement. Les anciens Hébreux ne connaissaient pas les caravansérails, cf. 2 Rois 4:8; Genèse 28:11. Dans les passages Genèse 42:27; Exode 4:24; 2 Rois 10:12; Jérémie 9:2, il s'agit probablement d'une espèce de bivouac où l'on passait la nuit, dans des tentes ou dans des cavernes, comme les Orientaux de nos jours savent encore s'abriter partout où ils se trouvent lorsqu'ils n'ont pas de caravansérail à leur disposition. Quelques versions voient aussi une hôtellerie Josué 2:1, mais la traduction de nos Bibles doit être maintenue. L'habitude de l'hospitalité rendait presque inutile l'établissement d'hôtelleries; à l'époque même de notre Sauveur, l'hospitalité était plus généralement en vogue que l'usage des hôtelleries, qui, d'ailleurs, ne se trouvaient guère que dans les contrées désertes, comme celle de Jérico, et sur le bord des grands chemins.


HOTHNIEL


(1405 avant J.-C.), Juges 3, fils de Kénas et neveu de Caleb, obtint en mariage Hacsa, la fille de ce dernier, laquelle avait été promise en récompense à celui qui ferait la conquête de Kiriath-Sépher, Juges 1:13. Il fut le premier des juges d'Israël, et délivra son peuple du joug de Cusan-Rischatajim, roi de Mésopotamie, qui l'opprimait depuis huit ans. Il se mit à la tête des Hébreux, les rangea en bataille, et vainquit: une paix de quarante ans fut le fruit de sa victoire, et il exerça pendant tout ce temps les fonctions de juge.

— On l'a confondu, mais sans raison, avec le pieux Jahbets, 1 Chroniques 4:9-10.

— Hothniel est, depuis la mort de Josué, le premier chef du peuple qui soit mentionné dans l'Écriture; on ne sait pas quelle espèce de gouvernement remplit l'intervalle de vingt ans qui sépare le grand capitaine du premier juge; il est probable même qu'il n'y eut pas de gouvernement régulier, et que chacun fit ce qui lui plut, chaque tribu, chaque famille, chaque individu. C'est dans cette période que se place la petite guerre contre Adoni-Bézec.


HOZIAS,


dixième roi de Juda, nommé Hazaria dans le second livre des Rois (sauf 15, 30; 32), fils d'Amatsia et de Jecolia. Après le meurtre de son père, le peuple l'appela au trône de Juda; il était à peine âgé de seize ans, 2 Rois 14:21. Il régna cinquante-deux ans dans l'esprit du Dieu de Moïse (809-758); il s'opposa aux progrès de l'idolâtrie sans cependant réussir en tous lieux, 2 Rois 15:3, écouta les avis du pieux pontife Zacharie, et fit fleurir son royaume au dehors. Il reconquit Élath, que les Iduméens avaient prise sous Joram; il mit sur pied 300,000 hommes avec lesquels il abattit les Philistins, dont il rasa les forteresses; il repoussa les tribus arabes et rendit les Hammonites tributaires, 2 Rois 14:22; sq. 15:1; 2 Chroniques 26:1. Il construisit des arsenaux. Les laboureurs et les bergers vécurent en paix sous sa protection; il leur éleva des forteresses au désert, et les montagnes de Juda regorgèrent des biens de la terre. Heureux comme administrateur et comme capitaine, ce grand roi voulut être aussi sacrificateur. Ébloui par tant de succès, son coeur se gonfla, et il dut apprendre que l'orgueil marche devant l'écrasement. Il oublia ou méprisa les lois du Seigneur sur le culte; il oublia que les fonctions sacerdotales avaient été confiées à la famille d'Aaron seule, Nombres 3:10, et que la malédiction frapperait les rois qui empiéteraient sur les prérogatives des pontifes. Un jour il entre dans le temple et se saisit de l'encensoir pour offrir le parfum sur l'autel; mais le pontife Hazaria est là avec quatre-vingt prêtres du Seigneur; ils s'opposent au sacrilège et Hazaria, le roi du culte, dit à Hazaria, le roi du pays: «Il ne t'est pas permis d'offrir de l'encens devant le Seigneur, sors du sanctuaire». Hozias, irrité de cette courageuse résistance, croit vaincre les prêtres de Dieu comme il a vaincu les Philistins; l'encensoir à la main, il les menace; mais au même instant la lèpre paraît sur son front, il est impur et les prêtres le chassent parce que sa présence souille le temple: lui-même ne résiste plus; il est épouvanté, car il sent que la main de l'Éternel a vengé l'outrage fait au lieu saint. Le vieux roi s'était perdu par son obstination. Hosias demeura ainsi lépreux jusqu'à sa mort; il fut retranché du peuple et confiné dans une maison écartée, tant était grande l'horreur des Juifs pour la plaie impure qui le rongeait. Jotham, son fils, gouverna en son nom quelques années, et à sa mort, Hozias ne fut pas même enseveli dans les sépulcres des rois ses pères; on le relégua dans un champ qui les entourait.

Il fut contemporain des rois d'Israël Jéroboam II, Zacharie, Sallum, Ménahem, Pékachia et Pékach, et des prophètes Amos, Osée et Ésaïe, peut-être encore de Joël. On voit par Amos 1:1; cf. Zacharie 14:5, qu'un tremblement de terre marqua le règne de ce monarque, mais on ne sait à quelle époque il faut le placer. Il est marqué, Matthieu 1:8, comme fils de Joram, mais trois générations sont omises,

Voir: Jésus.


HUILE.


L'Orient ancien, comme l'Orient moderne, faisait un très grand usage de l'huile et de toutes les graisses végétales, soit parce qu'étant fraîches, elles sont plus fines que la graisse animale, soit aussi parce qu'elles se conservent mieux et plus longtemps. Les Hébreux ne faisaient pas exception à cette règle; la loi même leur prescrivait en plusieurs circonstances l'emploi de l'huile au lieu de graisse: le législateur voulait peut-être, pour attacher les Hébreux à leur sol, favoriser ainsi les travaux de l'agriculture et les obliger d'une manière indirecte à multiplier leurs plantations. Ils se servaient d'huile:

  1. pour leurs repas et pour l'assaisonnement des viandes, de la farine, des légumes et de presque tous les mets pour lesquels on emploie le beurre dans nos cuisines, Ézéchiel 16:13. C'est une graisse plus pure que les substances animales et qui paraît devoir donner un goût plus délicat aux aliments ainsi préparés.
     

  2. Les gâteaux de sacrifices, et toutes les offrandes, étaient oints ou accompagnés d'huile fine, Lévitique 2:1,15; 5:11; 14:10; Nombres 5:15; 8:8, etc. Il y avait même des aspersions d'huile sur les sacrifices, Lévitique 14:12, et ailleurs: cf. Michée 6:7.
     

  3. On s'en servait: pour oindre le corps, les cheveux, la barbe, les pieds, etc., surtout lorsqu'on donnait un festin ou lorsqu'on recevait des hôtes qu'on voulait honorer, Deutéronome 28:40; 2 Samuel 14:2; Psaumes 23:5; 92:11; 104:15; 133:2; Michée 6:15; Luc 7:46; sous ce rapport, l'huile était devenue un objet de luxe, Proverbes 24:17,

    Voir: Onction;
     

  4. comme combustible pour l'alimentation des lampes dans le temple, Exode 25:6; 27:20; 35:8; cf. Esdras 6:9, et chez les particuliers, Matthieu 25:3.;
     

  5. enfin, comme remède: les Juifs oignaient la tête d'huile pour chasser un mal de tête, et appliquaient cette même substance presque dans tous les cas de maladie, soit qu'il y eût souffrance intérieure, soit qu'il y eût lésion extérieure, Ésaïe 1:6; Luc 10:34. Il y avait aussi des bains à l'huile, Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 17, 6; 5. Deux passages se rapportent à l'emploi de l'huile comme remède, Marc 6:13. Jacques 5:14. Les disciples oignaient d'huile les malades. Il faut se rappeler que les disciples n'étaient pas médecins, et que ce n'est pas comme tels que Jésus les avait envoyés; le premier des deux passages a son commentaire dans ces paroles du second: «Et la prière faite avec foi sauvera le malade.»

On voit par ce qui précède que l'abondance d'huile était un sûr indice de prospérité; elle appartenait en quelque sorte aux objets de première nécessité, cf. Jérémie 31:12; un présent d'huile était toujours bien venu, Osée 2:5; 1 Chroniques 12:40, et dans les promesses de bonheur et d'abondance qui sont faites au peuple, l'huile n'est jamais oubliée, non plus que la vigne et le figuier, Joël 2:19; cf. Deutéronome 28:40. Sur les prémices et les dîmes de l'huile,

Voir: Deutéronome 12:17; 18:4; 2 Chroniques 31:5; Néhémie 10:37,39; 13:12.


HUL,


le second des fils d'Aram, Genèse 10:23. Ce nom est peu connu. Flavius Josèphe et saint Jérôme ont cherché sa postérité dans l'Arménie, mais sans fondement ni vraisemblance. Rosenmuller et Gesenius comparent le nom arabe d'une vallée ou d'un bassin situé au pied du mont Hermon, entre le Dshebel-Safat et le Dshebel-Heisch, qui porte maintenant le nom de Érets Alhullah (— Voir: Seetzen et Burkhardt): c'est le bassin dans lequel le Jourdain prend sa source: au midi se trouve le lac Mérom, qui s'appelle aujourd'hui El Houleh. Cette opinion, qui est la plus probable, se rapproche de celle de Michaélis, qui cherche Hul dans la Cœlésyrie, entre le Liban et l'Anti-Liban jusqu'à Alep.


HULDA


(623 avant J.-C.), prophétesse, épouse ou veuve de Sallum, l'intendant de la garde-robe royale, 2 Rois 22:14-15; 2 Chroniques 34:22. Elle demeurait à Jérusalem, «au collège;» l'hébreu porte bamishneh, que l'on trouve aussi Sophonie 1:10, et qui signifie littéralement dans la seconde partie de la ville, cf. Néhémie 11:9. Quelques-uns l'entendent d'un séminaire ou d'une école de prophètes. Hulda n'est connue que par un seul oracle. Hilkija venait de retrouver dans le temple la loi de l'Éternel, avec ses menaces contre l'idolâtrie. Ému à la vue du livre sacré, le roi Josias comprit qu'il fallait rentrer en plein dans la voie de la sainteté et de la fidélité, et il députa quelques hommes auprès de la prophétesse (Jérémie vivait déjà, mais on peut supposer qu'il était absent, puisque le roi s'adresse à une femme). Hulda déclara aux envoyés du roi que lui, Josias, vivrait et mourrait en paix, parce que son cœur s'était amolli et qu'il s'était humilié devant Dieu, mais que toutes les menaces de la loi divine s'accompliraient à la rigueur contre ce peuple qui avait aimé de faux dieux et leur avait offert des encensements. «Ma colère, dit Jéhovah par la bouche de sa servante, a fondu sur ce lieu-ci, et elle ne sera pas éteinte.»

— L'exil fut le sceau de cette prophétie.


HULOTTE,


hébreu thachmass, Lévitique 41:16; Deutéronome 14:15, est rendu dans nos versions par hulotte;

Voir: Chat-huant.


HUPPE,


Lévitique 14:19. Deutéronome 14:18, hébreu doukiphat. La traduction de nos Bibles est appuyée par l'arabe, les Septante, saint Jérôme et Luther, et il n'y a rien qui soit de nature à l'invalider. La huppe (upupa epops L.) est un oiseau bien connu en Orient; il est de la grosseur d'une grive, assez beau, mais sans voix; les ailes et la queue sont noires avec des raies blanches, le cou et la poitrine tirent sur le roux; sur la tête une petite aigrette de plusieurs couleurs s'élève et s'abaisse à volonté: il est très peu délicat sur le choix de sa nourriture, mange de tout ce qu'il rencontre, et méritait bien d'être rangé par Moïse au nombre des animaux impurs. Les huppes de l'Égypte sont extrêmement recherchées pour leur excellente graisse et leur chair succulente,

Voir: Sonnini, Russel, et Bochart, Hieroz. III, 107.


HUR.


  1. Fils de Caleb et d'Éphrata, né pendant le séjour en Égypte, 1 Chroniques 2:19.
     

  2. Ami de Moïse, et, d'après Flavius Josèphe, époux de Marie, là sœur de Moïse; selon d'autres, fils de Marie. On ne sait que peu de choses sur son compte, mais on voit qu'il était fort considéré du législateur. Lorsque Josué marcha au-devant d'Hamalec dans le désert, Moïse monta sur la montagne avec Hur et Aaron, qui soutinrent ses bras fatigués, Exode 17:10. Hur fut encore, dans une autre circonstance, associé à Aaron pour exercer, en l'absence du législateur, la vigilance et l'autorité souveraine. Il mourut dans le désert.
     

  3. Roi de Madian, tué dans un combat que lui livra Phinées, Nombres 31:8.
     

  4. Genèse 11:31, ville des Caldéens.

    Voir: Ur.


HURAÏ,


natif des vallées de Gahas, l'un des braves de David, 1 Chroniques 11:32, nommé Hiddaï 2 Samuel 23:30.


HURAM.


  1. Voir: Hiram.
     

  2. Benjamite, 1 Chroniques 8:5.


HURBEC,


Voir: Sauterelles.


HUS ou Buts,


Genèse 10:23; 36:28; Job 1:1. Ce nom désigne en arabe un pays doux et fertile; il a donné lieu à des hypothèses bien différentes. Quelques-uns l'ont pris pour Édom, mais le nom déjà rend la chose peu vraisemblable, car l'Idumée est plus ou moins aride et stérile. On se fonde pour appuyer cette idée sur ce qui est dit Lamentations 4:21: «Réjouis-toi, fille d'Édom, qui demeure au pays de Huts;» mais ce passage prouve seulement que les Édomites avaient pu faire quelques conquêtes dans ce pays, et d'ailleurs Jérémie, 25:20-21, distingue Huts et Édom. Les anciennes généalogies fournissent, l'une un Huts fils aîné d'Aram, l'autre un Huts descendant d'Édom. Les fils d'Aram sembleraient devoir diriger les recherches vers le nord (— Voir: Hul), si l'on était obligé de croire que les quatre ont suivi la même direction; la postérité d'Ésaü a son territoire assez connu, et quant à ces deux Huts d'origine différente ils ont pu, ou bien se confondre par des alliances, ou bien s'établir à part, et le fils d'Aram aurait été le plus connu comme chef d'une plus grande et plus ancienne famille. La comparaison des passages de Job et de Jérémie peut nous mettre sur la voie: c'est au nord de l'Arabie qu'il faut chercher Huts, car Job appartient aux fils de l'Orient (1:3), nom qui est ordinairement donné aux Arabes; il devait être de plus dans le voisinage des Caldéens et des Sabéens, puisque ces peuples font de chez eux des invasions sur la terre de Huts (1:15,17); il ne devait pas être éloigné de l'Idumée d'après le passage des Lamentations, et Jérémie nomme les rois de ce pays entre ceux de l'Égypte et des Philistins. On peut donc placer Buts dans la partie septentrionale de l'Arabie Pétrée, vers l'Euphrate et la Mésopotamie; son nom même concorde avec cette opinion. C'est là que se passèrent les scènes du livre de Job.


HUZA,


2 Samuel 6:3; 1 Chroniques 13:7 (1045 avant J.-C.), lévite, fils d'Abinadab et frère d'Ahjo. L'arche, rendue par les Philistins, était restée Oubliée dans la maison d'Abinadab jusqu'à la fin de la guerre que David avait entreprise contre les ennemis de son peuple; mais une fois victorieux, David put réaliser le dessein qu'il avait de transporter à Jérusalem le gage sacré de la présence de l'Éternel: tout le peuple accompagnait le saint convoi; 30,000 hommes d'élite, choisis dans l'armée, le suivaient. Arrivés près de l'aire de Nacon, sur un terrain foulé, sec et glissant, les bœufs bronchèrent, l'arche fut ébranlée, et Huza qui se tenait auprès, la voyant chanceler, porta sa main pour la retenir, et fut frappé de mort. «La colère de l'Éternel s'enflamma contre lui, et Dieu le frappa de mort à cause de son indiscrétion.» cf. Exode 33:20; Nombres 4:15; 18:3.

— Il n'est pas nécessaire d'exagérer le crime de Huza pour en comprendre le châtiment: c'est une faute que tout autre Israélite eût probablement commise comme lui, une faute presque involontaire et machinale, en même temps une faute à intention respectable. Mais c'était une transgression de la loi, et la loi des Juifs ne souffrait ni interprétations, ni exceptions. Huza avait manqué au sanctuaire, à l'arche sacrée; ses mains d'homme s'étaient approchées du saint vase que l'Éternel avait choisi pour en faire au milieu de son peuple le domicile arrêté de sa demeure, et si Huza avait pu le toucher impunément, l'arche sainte était déconsidérée, et n'était plus qu'une arche sans prestige, sans rayons et sans gloire. Qu'on se rappelle, d'ailleurs, que dans l'économie théocratique le gage du péché c'est la mort, et que les fruits de la transgression suivent la transgression comme une conséquence naturelle; Dieu n'a pas puni Huza, mais Huza a été puni par où il avait péché, l'arche meurtrière l'a tué, parce qu'on ne pouvait pas la toucher sans périr, comme un poison empoisonnera toujours ceux qui le prendront, qu'ils le fassent machinalement, involontairement, à bonne intention, ou de toute autre manière.


HYACINTHE,


le onzième fondement de la céleste Jérusalem, Apocalypse 21:20. On connaît sous ce nom une pierre précieuse, une couleur et une fleur; cette dernière n'est jamais mentionnée dans l'Écriture; la couleur, quelques-uns la trouvent dans l'hébreu thekéleth, Exode 25:4, mais sans raisons suffisantes,

Voir: Cramoisi.

La pierre de ce nom, hébreu leshem, n'est rappelée que deux fois dans l'Ancien Testament, Exode 28:19; 39:12, où nos versions l'ont traduite ligure, en lui conservant son nom grec; l'autorité des Septante, de Flavius Josèphe et de Jérôme appuie suffisamment cette traduction. L'hyacinthe est une pierre dont on trouve différentes espèces: les anciens en comptaient quatre, celle qui tire sur la couleur du rubis, l'hyacinthe jaune doré, l'hyacinthe citron, et une quatrième de la couleur du grenat. Elle est dure et transparente, et perd sa couleur au feu.


HYÈNE,


Jérémie 12:9. Les Septante ont rendu le commencement de ce verset par «mon héritage est-il une tanière de hyène?» traduction qui vaut mieux sans doute que l'oiseau peint de nos versions. Dahler traduit, «Oiseaux de proie, inondez de sang mon héritage!» mais il n'est arrivé là que par un léger changement de texte, et l'adjonction du mot sang. On a essayé encore de plusieurs autres versions, mais sans succès. Je ne comprends pas pourquoi plusieurs auteurs ont tenu à repousser la traduction des Septante; elle est parfaitement justifiée par le parallélisme, cf. — Voir: 8 et 11;

on peut supposer que les Septante étaient assez bien placés pour connaître et le sens de l'hébreu, et l'histoire naturelle de la Palestine; enfin l'hébreu tsabouah, par son étymologie, confirme encore cette traduction. (Tsabah signifie plonger, rayer, bigarrer; il signifie aussi piller, butiner; deux sens qui conviennent très bien à la hyène, soit qu'on regarde à sa voracité, ou à son poil rayé de diverses couleurs.) Cet animal, d'ailleurs, était connu en Palestine comme en Égypte, et il porte encore un nom semblable dans plusieurs contrées voisines, sur les bords du Tigre zibee, en Arabie tsabehon ou dsuba, en syriaque tsabu, de même encore en divers dialectes dubba, dsabuon, sheeb, etc. Cette traduction est appuyée, outre les Septante, par Aquila, Symmachus, Théodotion, Bochart, Ludolf, Gesenius, Winer, Harris, et la plupart des voyageurs en Orient.

— Théodotion a en outre traduit, 1 Samuel 13:18, la vallée de Tséboïm par vallée des hyènes (cf. aussi Néhémie 11:34); le Targum caldéen, lisant Tséphoïm, l'a rendu par vallée des vipères.

Calmet et quelques autres voient la hyène dans l'hébreu bath-yaaneh, Lévitique 11:19, mais,

Voir: Autruche.


HYMÉNÉE et Philète,


1 Timothée 1:20; 2 Timothée 2:17, chrétiens apostats de l'Église d'Éphèse, qui voulurent faire du rationalisme, et s'y prirent un peu tôt pour prêcher les vérités modernes; ils annonçaient que la résurrection était déjà arrivée symboliquement, et par conséquent la niaient en la confondant avec la régénération; leur parole rongea comme une gangrène, ils séduisirent la foi de plusieurs, et Paul livra Hyménée à Satan.

— Mosheim voulait entendre deux Hyménée différents dans ces deux passages, mais il ne l'a pas prouvé.


HYSOPE,


plante de la famille des gymnospermes, de la classe des didynamia. Son calice à cinq feuilles est cylindrique, et soudé par le bas; les pétales sont séparés, les étamines droites et distinctes; la fleur, d'un bleu céleste, sort de la tige comme un épi; les feuilles un peu allongées en forme de lance sont dures, odorantes et un peu amères; la tige a 0m,50 de haut dans nos climats; une racine unique, dure comme du bois, pousse force surgeons. On trouve l'hysope en Suisse, en Allemagne et en France, sur les ruines et sur les vieux murs; elle fleurit entre les mois de juin et d'août, et donne beaucoup de miel aux abeilles. En Palestine elle acquiert une hauteur plus considérable que chez nous, et les soldats qui assistèrent à la mort de Jésus, ayant pris une éponge, la mirent au bout d'un bâton d'hysope, Jean 19:29. L'ésob de l'Ancien Testament est sans contestation l'hysope; la ressemblance du nom l'indique, et rien ne contredit cette identité, cf. surtout Hébreux 9:19. On se servait ordinairement d'hysope comme d'aspersoir dans les purifications; quand les Israélites sortirent d'Égypte, Dieu leur ordonna de tremper dans le sang de l'agneau pascal un bouquet d'hysope, et d'en arroser le linteau et les deux poteaux des portes, Exode 12:22. Dans la purification des lépreux, on y joignait quelques branches de cèdre et un peu de laine écarlate, Lévitique 14:4,6; en général cette plante paraissait avoir une réputation de sainteté et de pureté lustrale qui la rendait l'emblème de la purification intérieure, Psaumes 51:9.

— Il est dit, 1 Rois 4:33, que Salomon avait composé un traité de botanique qui renfermait les plantes depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille, et plusieurs auteurs (Mishna Pésachim, Fabricius, Morhoff, etc.) parlent de cet ouvrage comme s'ils l'avaient vu. Scheuchzer dit: «Ce qui me paraît très sur, c'est que ce livre existe; il doit contenir un ample commentaire sur les plantes et les animaux de l'Écriture, et toute la doctrine de la philosophie orientale.»


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