Avis au lecteur
Dans cette édition, nous avons dû
procéder à quelques modification.
L’original, qui date de 1744, comporte des signes typographiques qui
n’existent plus de nos jours. La lettre (s) est écrite à la manière
d’un (f), le tilde (~) se trouve sur des caractères inhabituels tels
que le (m) et cætera.
Il est écrit dans un français du dix-huitième siècle utilisé à
l’époque en Suisse. Celui du vingt et unième a changé partout, de
même en France où sont copiés ces textes : construction des phrases,
orthographe des mots, accentuation et cætera.
Il est difficile de respecter la mise en page de l’époque. Les deux
livres qui forment cet ouvrage ont une dimension de 42x26,5 cm pour
une épaisseur cumulée de plus de 12,5 cm. Nous avons adapté ladite
mise en page au format A4 actuel.
Nous n’avons pu reproduire les enluminures et autres images. Elles
sont donc absentes du présent ouvrage.
Dans l’édition de 1744, des lettres (a, b, c, ...) renvoient à des
versets parallèles dans l’Ancien ou le Nouveau Testament. Ces
renvois sont dans les marges gauches et droites.
Dans cette même édition, les explications de textes sont données en
pied de colonnes sous la forme (*) Vers. 5, (*) Vers. 17 et cætera.
Nous avons tout groupé en fin de chaque chapitre, en gardant les
lettres (a, b, c,...) pour les versets parallèles et en utilisant
des chiffres (1, 2, 3 ...) pour les explications de texte, ce qui a
permis de concentrer ces données et d’augmenter l’espace utile pour
le texte.
Cela donne en fin de chapitre : (a) v1, (b) v4, ..., suivis des
références ou (1) v7, (2) v9,..., suivis des explications.
Nous ne l’avons logiquement pas fait dans le « Discours préliminaire
».
Rédaction
La première lettre s’écrit en majuscule :
Ancien et Nouveau Testaments Cène ou sainte Cène, c’est le repas du
soir que Jésus a instauré : le pain et le vin Chef, synonyme de Dieu
Ciel, la demeure de Dieu Dieu
Divinité, quand il s’agit de Dieu Écriture, synonyme de Bible
Écriture-sainte, ibidem Église, église spirituelle de Dieu Esprit,
quand il s’agit de Dieu Évangile
Fils, quand il s’agit de Jésus
Fils de l’homme, ibidem
Gentils, ce sont les nations autres qu’Israël
procéder à quelques modifications
Les formes orthographiques de 1744 ont été remplacées par celles du
XXIe siècle pour faciliter la lecture, alors que le style
linguistique de l’époque est laissé en l’état.
L’avertissement et le discours préliminaire du texte original sont
composés de longues phrases aux nombreuses prépositions séparées par
d'autant de point-virgules. Nous avons diminué la longueur de ces
phrases en remplaçant lesdits points virgules par des points finaux.
D’autres points-virgules qui étaient suivis de la préposition « et »
ont été supprimés là où le sens de la phrase ne s'en trouvait pas
altéré.
Nous n’avons pas reproduit les livres apocryphes. Le paragraphe 5 de
l'avertissement écrit par les éditeurs de cette Bible en explique la
raison.
Le prédicat « Saint », utilisé dans les introductions et dans les
réflexions, est utilisé pour la désignation des apôtres. Nous sommes
d’avis qu’il faut limiter son usage à Dieu seul et à sa parole. Nous
pensons que cela est un reliquat de la méthode qui attribue ledit
prédicat à beaucoup de personnes vivantes ou disparues. Là où nous
le trouvions nécessaire pour la compréhension, nous avons introduit
le mot « apôtre ».
Exemple : une phrase qui commence par « Saint Paul » dans l’édition
originale commence par « L’apôtre Paul » dans le présent document.
Nous avons aussi remplacé ledit mot « Saint » par « saint » là où il
signifie « chrétiens » ou « sanctifié » dans le sens appartenant à
Dieu, car le mot « Saint » avec une majuscule ne peut appartenir
qu'à Dieu seul et à sa parole parlée ou écrite.
Le terme « sainte vierge » est remplacé par « Marie », le nom de la
mère de Jésus.
de la Bible
Histoire-sainte, synonyme de Bible Juifs et autres ethnies Juste,
c’est Jésus
Lumière, quand il s'agit de Dieu ou de Jésus Mer Rouge en début
d'une phrase, mer Rouge dans une phrase
Maître, pour désigner Dieu ou Jésus
Messie, c’est-à-dire Jésus
Occident, région géographique
Orient, région géographique
Pâques, au pluriel, pour célébrer l’abolition de la
pâque juive et célébrer la résurrection de Jésus
Pentecôte
Père, quand il s'agit de Dieu Prince de vie, pour désigner Jésus
Rédempteur
Avis au lecteurs
Roi
Saint, Sainteté, sa Sainteté, Dieu et Jésus Saint-Esprit, partie de
la trinité divine Sauveur, c'est Jésus Sélah, après un point
Seigneur, Dieu et Jésus Souverain, Dieu et Jésus Testaments,
l'Ancien et le Nouveau Tout-Puissant, synonyme de Dieu Très-Haut,
synonyme de Dieu Tous les mots qui désignent Dieu : Fort, Grand,
Terrible 1 et beaucoup d'autres.
Tous les livres de la Bible
(1) Esdras 1.5 ; Néhémie 9.32
La première lettre s'écrit en minuscule :
apôtre
autel
chrétien
ciel, celui que l'on voit depuis la terre
dieu ou dieux, faux dieux et leurs noms
église, communauté de croyant en Christ sur terre
esprit, dans esprit de Dieu
évangélique
fils, pour désigner le fils d'un père, ex. Jésus fils de
Joseph
judaïsme
loi, toutes les lois
lumière, pour désigner la lumière qui nous éclaire occident : à
l'ouest de orient : à l'est de
pâque, la pâque juive instaurée par Dieu à la sortie
du pays d'Égypte
parole : la parole de Dieu
pharisien
providence
royaume de Dieu
royaume des cieux
sabbat
sadducéen
saint adjectif : la sainte Bible, le saint Évangile sainteté qualité
: la sainteté de l'Évangile sélah, après une virgule
seigneur, titre donné à un humain
temple, lieu de culte
Tous les noms des faux dieux
Orthographe de noms propres :
Écclésiaste
Sçeba, en français moderne : Saba, le Yémen actuel
Remplacements :
Le terme « sainte vierge » d'utilisation catholique est remplacé par
« Marie », le nom de la mère de Jésus. Le mot « eucharistie »,
également d'utilisation catholique est remplacé par « sainte Cène ».
Usage de la ponctuation :
Une citation est introduite par un double point, commence avec une
majuscule et se termine par un signe de ponctuation.
Les références se notent :
(a) v1 : Proverbes 1.10-15 ; 4.14-15
(b) v7 : Actes 13.33 ; Hébreux 1.5 et 5.5
(c) v9 : Ésaïe 43.11 ; Jérémie 3.23 ; Osée 13.4
(d) v12 : Versets 2, 3 et 7 ; sous 12-14
(e) v42 : Chapitre 8.12, 22.12, 24.51 et 25.30
Les explications se notent :
(1) v1 : Sur des instruments à cordes.
(2) v7 : C'est-à-dire : de la ville de Sion, à Jérusalem.
(3) v12 : hébreux : et il leva la tête du grand échan-son...
(4) v15 : Ou : N'ai-je pas été connu d'eux par mon nom d'Éternel ?
(5) v17 : Ou sa cousine.
(6) v25 : Ou à la durée de sa vie.
Les notes du copiste ont cette forme :
(nc1) v6 : Le mot « vœu » est dans l'original.
(nc2) v21 : L'expression « nous t'avons célébré » est deux fois dans
le texte original.
Note du copiste sans plus : Explication ou commentaire d'ordre
général.
VI
Avertissement sur cette nouvelle
édition
Lorsqu'on publia la liturgie des
églises de Neuchâtel, il y a environ trente ans, on fit connaître
dans la préface qu’on s’était principalement proposé de rétablir la
lecture de l'Écriture Sainte dans le service public et que pour
rendre cette lecture plus utile, on avait jugé nécessaire de joindre
aux chapitres qu'on lisait dans l'église des arguments qui en
indiquassent le contenu et des réflexions qui en montrassent
l’usage. On ne rapportera pas ici les raisons qu’on eut d’en user de
la sorte. On dira seulement que quand on travailla à ces arguments
et à ces réflexions, on n'avait aucune pensée que cet ouvrage, qui
n'était destiné que pour l'usage particulier des églises de
Neuchâtel, dût jamais voir le jour. Mais les copies s’en étant
répondues et l’illustre Société établie à Londres, pour la
Propagation de la doctrine chrétienne, les ayant fait traduire et
imprimer en anglais en l’an 1716, on se vit engagé à les publier en
français, ce qui fut exécuté en l’an 1720.
Quelque temps après, on prit la résolution en Hollande, d'imprimer
une Bible où les arguments et les réflexions fussent joints à chaque
chapitre afin que ceux qui lisent les livres saints pussent faire
cette lecture avec plus de commodité. On fit part de ce dessein à M.
Ostervald, Pasteur de l’église de Neuchâtel et auteur de ces
arguments et de ces réflexions et on le pria de faire en sorte que
les chapitres des livres des Rois et des Chroniques où les mêmes
histoires sont rapportées et qui avaient été mis en harmonie dans
l'édition de Neuchâtel fussent rangés dans leur ordre naturel et
eussent chacun son argument et ses réflexions à part. Il y consentit
et il donna une nouvelle forme à cet endroit de son ouvrage. Ensuite
de quoi on vit paraître la belle édition de la Bible, qui fut
imprimée à Amsterdam en l’an 1724
Depuis, les exemplaires de cette Bible étant devenus rares, on a
pensé à la réimprimer à Neuchâtel. Ce dessein ayant été communiqué à
Mr. Ostervald, il a revu tout son travail et il y a apporté divers
changements. Il a corrigé les fautes qui s’étaient glissées dans
l’édition de Hollande. En conservant la version qui est reçue dans
nos églises, il y a fait des corrections qui paraissaient
nécessaires et changé des
expressions et des manières de parler qui ne sont plus en usage et
qui pouvaient causer de l’obscurité. Il a aussi ajouté en plusieurs
endroits des notes sur le texte et des éclaircissements et outre
cela de nouveaux arguments et de nouvelles réflexions sur un grand
nombre de chapitres où l’on n’en avait point mis d'abord à cause
qu'on ne les lit pas dans le service public, tels que sont ceux qui
ne contiennent que des dénombrements et des généalogies. Il y a
cependant quelques chapitres qui n'ont point de réflexions parce
qu’il aurait été difficile de dire quelque chose de bien précis et
de bien certain sur ces chapitres-là qui, de l’aveu de tout le
monde, ont des difficultés. On a imité en cela des docteurs célèbres
qui ont pris le parti du silence où le sens ne leur paraissait pas
tout à fait clair. Dans un ouvrage de la nature de celui-ci, qui
doit ètre à l’usage de toutes sortes de personnes, on a dû éviter de
rien avancer qui ne fut certain et incontestable et d'entrer dans un
détail et dans des discussions qui ne feraient qu'embarrasser les
lecteurs.
Ceux qui pourraient ètre surpris qu'il y ait des chapitres partagés
en deux lectures sont priés de considérer qu’on a été obligé d’en
user ainsi lorsque les chapitres étaient fort longs et qu'ils
contenaient beaucoup de matière, cela pour ne pas trop prolonger le
service et afin que les réflexions n’étant pas trop chargées, ni
trop étendues, le peuple pût plus aisément les retenir.
Les éditeurs de cette Bible y ont joint les livres apocryphes, qui
n'étaient pas dans l'édition d'Amsterdam et ils les ont imprimés
tels qu'ils sont dans la Bible de Mr. Martin. Mais Mr. Ostervald n'a
point travaillé sur ces livres-là et les arguments qui s'y trouvent
ne sont pas de lui.
Mais comme ce serait en vain qu'on fournirait aux chrétiens des
secours pour lire l’Écriture Sainte avec fruit, s'ils ne
s'appliquaient pas à cette lecture, ou s’ils ne la faisaient pas
avec les dispositions nécessaires, on a jugé qu’il ne serait pas
hors de propos de donner quelques instructions sur ce sujet dans un
Discours préliminaire.
Discours préliminaire
Où l'on donne quelques
instructions sur la lecture de l'Écriture Sainte
I - Réflexions sur la lecture de
l'Écriture Sainte.
D’abord, on ne peut s’empêcher de déplorer la négligence de tant de
personnes qui ne lisent point l’Écriture. On ne parlera pas ici de
cette multitude innombrable de chrétiens parmi lesquels la Bible est
un livre presque entièrement inconnu, leurs conducteurs n'en
permettant la lecture qu'à de certaines personnes et avec de grandes
précautions, comme s’il y avait du danger à mettre la parole de Dieu
entre les mains de tout le monde.
Que cette lecture est fort négligée.
Mais sans entrer dans ces considérations, on se contentera de dire
que parmi ceux-là mêmes à qui l’on recommande la lecture des livres
saints, le plus grand nombre ne s’y applique point. Il est vrai que
plusieurs ne sont pas en état de le faire, n’ayant pas appris à
lire. C'est là un grand mal et il est honteux aux chrétiens que le
nombre de ceux qui ne savent pas lire ait été jusqu'ici si grand
parmi eux. On peut dire encore que bien des gens ne lisent pas la
parole de Dieu parce, qu'étant pauvres, ils ne peuvent se procurer
ce divin livre. Ce serait à qui Dieu a donné le moyen d’y pourvoir,
en en consacrant quelque partie à un usage aussi pieux, que le
serait celui de fournir des Bibles à ces gens-là. On pourrait
ajouter qu'un grand nombre de domestiques et d'autres personnes qui
sont en service ne peuvent vaquer à cette lecture, qui leur serait
pourtant si nécessaire, parce que leurs maîtres ne leur en donnent
pas le temps. Mais on ne saurait assez condamner tant de chrétiens
qui sont en état de lire la parole de Dieu et qui ne daignent pas le
faire.
Que cette négligence est très condamnable.
Dieu par un effet de sa profonde sagesse et de sa grande bonté a
fourni aux hommes un moyen très parfait de s’instruire : c’est la
révélation. Il a inspiré les prophètes et les apôtres et il a voulu
que leurs écrits fussent conservés, afin que la vérité y subsistât
toujours dans toute sa pureté et qu’elle ne fût pas altérée par
l’oubli, par l’inconstance, par la négligence et par la malice des
hommes. Ainsi, l'Écriture est le don le plus précieux que Dieu nous
ait fait avec celui de son Fils. C'est un trésor où il a mis tout ce
qui peut nous enrichir et nous rendre heureux. Ne faut-il pas faire
bien peu d’estime de Dieu et de ses dons, pour ne pas se prévaloir
de celui-ci ? Et ne faut-il pas être bien présomptueux pour
s'imaginer qu'on peut se passer d'un secours que Dieu lui-même a
jugé si nécessaire ?
Les premiers chrétiens faisaient un usage ordinaire de l'Écriture
Sainte et comme elle était lue régulièrement dans leurs assemblées,
ils la lisaient aussi avec beaucoup d'assiduité dans leurs familles.
Mais dans la suite, à mesure que l’ignorance et la superstition
s'introduisaient, on abandonna l'Écriture.
On n'en donna plus de connaissance au peuple, on conserva bien la
coutume d’en lire quelque portion dans l'église, mais cette lecture,
se faisant dans un langage que le peuple n'entendait pas, elle était
absolument inutile. Enfin, l'usage particulier de la parole de Dieu
cessa entièrement, en sorte que cette divine lumière fut comme
éteinte pendant plusieurs siècles. Il y a environ deux cents ans
qu’elle fut tirée de dessous le boisseau où elle avait été cachée si
longtemps. Le peuple fut rétabli en divers lieux de la chrétienté
dans le droit de lire l'Écriture, mais la plupart de ceux qui
pourraient jouir de ce droit ne s'en prévalaient pas.
Les maux qui arrivent de cette négligence.
C’est de cette indifférence que l’on a pour la lecture des livres
sacrés que procède l’ignorance dans laquelle le commun des chrétiens
est engagé. C'est ce qui fait qu'ils n'ont que des connaissances
fort superficielles des vérités et des devoirs du christianisme et
que plusieurs en ont même des idées tout à fait fausses. C’est là la
source de tant d’erreurs qui ont la vogue et de tant de sentiments
libertins et impies qui se répandent de plus en plus, car dès qu’on
laisse là l’Écriture, qui est l’unique règle de notre foi, pour
suivre ses propres raisonnements, on ne peut manquer de s'égarer.
C'est pour avoir abandonné l'Écriture qu'on a vu en divers lieux des
personnes qui se croient inspirées et parvenues au plus haut degré
de la perfection tomber dans les sentiments les plus extravagants et
même quelques fois les plus contraires à la pureté des mœurs. C’est
enfin, à cette même cause que l'on doit attribuer le relâchement et
la vie toute charnelle et toute mondaine des chrétiens. Tout cela
vient de ce qu'on ne lit pas l’Écriture Sainte et qu’on n’en fait
pas l’usage pour laquelle elle nous a été donnée.
Il est vrai qu’on pourrait suppléer en quelque manière à cette
négligence des chrétiens en faisant lire la parole de Dieu dans les
assemblées religieuses. Et si l'on s'étonne de ce que le peuple ne
la lit pas, il y a encore plus de sujets de s'étonner que pendant si
longtemps on n'ait pas pensé à rendre à la lecture des livres saints
le rang qu'elle a toujours tenu dans le culte public, tant parmi les
Juifs, que parmi les chrétiens. Mais quand même l'Écriture serait
lue régulièrement dans l'église, cela ne suffirait pas, à moins que
les chrétiens ne la lussent aussi dans leurs maisons. Les
déclarations formelles de la parole de Dieu, la pratique de
l’église, tant sous le Vieux que sous le Nouveau Testament et
plusieurs raisons, que ce n'est pas ici le lieu de rapporter,
établissent cette nécessité. La lecture particulière a même des
avantages que la lecture publique n’a pas. En lisant en particulier
on peut lire plus à loisir, considérer les choses avec plus
d’attention, y revenir plus d’une fois et s’en faire une juste
application.
Discours préliminaire
C'est aussi le moyen de mieux profiter de ce qu'on entend en public,
n'étant pas possible de bien comprendre ce qui se dit dans les
instructions publiques et dans les sermons lorsqu'on ne possède pas
l'Écriture. Outre cela, la lecture particulière nourrit la piété et
la dévotion, mais ceux qui négligent cette lecture tombent
infailliblement dans l'indifférence et dans le dégout pour les
choses divines, ce qui ne peut être suivi que du relâchement dans
les devoirs de la piété et de l'abandonnement à ses passions.
II - Des livres de l'Écriture Sainte.
Pour passer maintenant à la manière dont l'Écriture doit être lue,
on fera ici quelques réflexions. Premièrement, sur les livres de
l'Écriture Sainte et sur ses différentes parties et en second lieu
sur les dispositions qu'il faut apporter à cette lecture.
Des livres du Vieux Testament et de leur utilité.
Chacun sait que l'Écriture comprend le Vieux et le Nouveau
Testament. Pour ce qui est des livres du Vieux Testament, qui ont
été écrits avant la venue de Jésus-Christ, comme c'est la partie de
la Bible qu'on lit le moins et que même une infinité de personnes ne
la lisent point du tout, il est nécessaire de montrer ici l'utilité
de ces livres là. On se trompera fort de croire qu'ils n'aient été
donnés que pour les Juifs et que leur utilité ait cessé par rapport
aux chrétiens.
L'apôtre Paul dit,
Que toutes les choses qui ont été écrites autrefois ont été écrites
pour notre instruction.1
Parlant de ce qui était arrivé au peuple d'Israël, il dit,
Que ces choses sont des exemples pour nous et qu'elles ont été
écrites pour nous instruire, nous qui sommes parvenus aux derniers
temps.2
Jésus-Christ lui-même exhorte ses disciples,
à sonder les Écritures, car,
dit-il,
c'est par elles que vous croyez avoir la vie éternelle et ce sont
elles qui rendent témoignage de
moi 3.
Quand notre Seigneur parle ainsi, il recommande la lecture et la
méditation des écrits de Moïse et des Prophètes et c'est ce qu'il
fait en plusieurs autres endroits. C'est de la connaissance de ce
qui est rapporté dans ces écrits que dépend l'intelligence des
principaux articles de la religion chrétienne. On en a une preuve
bien forte et bien remarquable dans les citations continuelles que
Jésus-Christ et les apôtres font des histoires, des oracles et des
passages du Vieux Testament. Il y a même des livres entiers dans le
Nouveau Testament, que l'on ne saurait entendre si l'on n'a pas lu
le Vieux Testament avec quelque attention, c'est ce qu'on peut dire
surtout de l'épître aux Hébreux qui n'est autre chose qu'une
comparaison entre la loi et l'Évangile.
Mais pour mieux reconnaître l'utilité des livres du Vieux Testament,
il faut faire attention à ce que ces livres contiennent. Il y en a
de trois sortes, savoir des
livres historiques, des livres dogmatiques et moraux et des livres
prophétiques.
Des livres historiques.
Les livres historiques sont les premiers en ordre. Ils commencent à
la Genèse et ils finissent au livre d'Ester. On les appelle «
historiques » parce qu'à la réserve de quelques endroits des livres
de Moïse qui contiennent les lois que Dieu avait données aux Juifs,
l'on n'y retrouve que des histoires. On y voit ce qui est arrivé de
plus considérable dans le monde par rapport à la religion et au
peuple de Dieu depuis la création jusqu'au retour de la captivité de
Baby-lone. C'est par ces livres qu'il faut commencer.
Il est à remarquer sur ce sujet que Dieu a voulu d'abord instruire
son église par l'histoire. Cette manière d'instruire est la plus
simple et la plus claire, elle est proportionnée à la portée de tout
le monde. Les histoires sont toujours faciles à comprendre et à
retenir. Les enfants même les entendent sans peine et c'est aussi
par là qu'on doit jeter les fondements de leur instruction.
D'ailleurs, c'est sur l'histoire et sur des faits que toute la
religion est fondée. C'est de l'histoire que l'on tire des preuves
invincibles de la vérité et de la divinité de l'Écriture. Outre
cela, les histoires du Vieux Testament renferment les doctrines et
les devoirs de la religion. Elles nous proposent plusieurs beaux
exemples où nous pouvons considérer la providence de Dieu, sa
sagesse, sa bonté, sa justice, son amour envers les gens de bien, sa
colère sur ceux qui l'offensent.
Le chapitre XI de l'épître aux Hébreux est remarquable sur ce sujet.
Paul, voulant montrer quelle est la nature de la foi et quels en
sont les effets, rassemble dans ce chapitre les exemples de foi,
d'obéissance et de constance que l'on trouve dans la vie des
patriarches et des personnes illustres qui ont vécu avant
Jésus-Christ. Par où l'on peut reconnaître, combien la lecture et la
méditation des histoires du Vieux Testament est utile aux chrétiens.
Des livres dogmatiques et moraux.
Les livres du Vieux Testament qu'on appelle dogmatiques et moraux
sont le livre de Job, les Psaumes et les écrits de Salomon.
Ces livres ne sont pas tout à fait si clairs que les livres
historiques. On trouve, par exemple, dans le livre de Job et dans
les Proverbes quelques endroits dont le sens n'est pas aisé à
découvrir, ce qui vient le plus souvent du défaut des versions et de
la difficulté qu'il y a d'exprimer dans les langues de notre temps
des sentences extrêmement concises et des manières de parler
figurées et fort différentes des nôtres. Mais si ces livres ont
quelque obscurité dans ces endroits-là, cela n'empêche pas qu'on ne
puisse les lire avec un grand fruit.
En général, on y trouve ces trois choses : la doctrine, la morale et
des sentiments de dévotion et de piété. On y voit les principales
doctrines de la religion, telles que sont celles-ci : qu'il y a un
Dieu créateur du monde, que c'est lui qui gouverne tout par sa
X
Discours préliminaire
providence, qui dispense les biens et les maux, qui protège les gens
de bien, qui punit les méchants, que ce Dieu tout juste rendra à
chacun selon ses œuvres et d'autres doctrines semblables qui sont
proposées dans ces livres et particulièrement dans celui de Job et
dans les Psaumes avec beaucoup de clarté et soutenues par des
exemples très instructifs. Ces livres contiennent d'admirables
maximes de morale et des préceptes fort utiles sur les principaux
devoirs de la religion, sur la justice, sur la charité, la pureté et
la tempérance, sur la patience et sur les autres vertus. On y
trouve, et surtout dans les Psaumes, de beaux sentiments de piété et
d'excellents modèles de dévotion. On y voit combien nous devons être
touchés de la grandeur de Dieu, avec quel respect il faut adorer cet
être suprême, avec quelle attention et quel plaisir on doit méditer
les merveilleux ouvrages de la création et de la providence, avec
quelle ardeur et quelle reconnaissance nous devons célébrer ses
perfections et le remercier de ses bienfaits, l'estime que nous
devons faire des saintes lois du Seigneur et les avantages
incomparables que la piété procure à ceux qui s'y adonnent. Nous y
apprenons à nous confier en Dieu, à l'invoquer dans l'adversité, à
nous soumettre avec résignation à sa volonté, à recourir à sa
miséricorde par la repentance quand nous l'avons offensé. Ainsi, la
lecture de ces livres-là est très propre pour diriger et pour
enflammer la dévotion.
Des livres prophétiques.
Les livres prophétiques sont les écrits des prophètes, depuis Esaïe
jusqu'à Malachie. On les nomme prophétiques parce qu'ils contiennent
principalement des prophéties ou des prédictions. Ce n'est qu'il n'y
ait pas dans ces livres des histoires très remarquables, comme dans
Jérémie, dans Daniel et dans Jonas et qu'ils ne renferment aussi
diverses instructions morales, telles que sont les exhortations et
les remontrances des prophètes. Mais les prophéties sont la
principale partie de ces livres-là. Et ces prophéties sont de trois
sortes. Il y en a qui regardent Jésus-Christ et l'église Chrétienne,
il y en a d'autres qui concernent les Juifs et il y en a enfin qui
marquent ce qui doit arriver aux autres peuples et dans les empires
du monde.
Quand on lit ces oracles des prophètes, on y trouve d'abord de
l'obscurité, mais cela ne doit pas surprendre. Il faut considérer
premièrement que toute prophétie doit être obscure, au moins à
certains égards avant l'événement. Non seulement il n'était pas
nécessaire pour le salut des fidèles de ce temps-là que les oracles
fussent clairs pour eux et qu'ils les entendissent parfaitement,
mais le sens en a dû être caché. La profonde sagesse de Dieu et les
merveilles de sa Providence paraissent avec bien plus d'éclat quand
on fait réflexion qu'il a accompli ses desseins et les prédictions
des prophètes sans que les hommes le sussent et par des moyens
auxquels personne n'aurait pensé. D'ailleurs si ces prédictions
eussent été tout à fait claires dans toutes
les circonstances les hommes auraient pu mettre des obstacles à
l'exécution des desseins de Dieu, à moins qu'il n'eût fait des
miracles continuels et changé l'ordre du monde. Ainsi, c'est avec
une grande sagesse qu'il a répandu quelque obscurité sur les
prophéties.
Il faut savoir après cela que ce qui était obscur est devenu clair
par l'événement. La plupart des oracles qui regardaient la venue de
Jésus-Christ, ses souffrances, son règne, la réjection des Juifs et
la vocation des gentils sont maintenant faciles à entendre. Les
prédictions qui se rapportaient aux Juifs et qui marquaient la ruine
de Jérusalem et leur dispersion qui devait arriver premièrement par
les Assyriens et les Babyloniens et ensuite par les Romains peu
après la venue de notre Seigneur, ces prédictions-là n'ont aucun
embarras, l'événement les ayant parfaitement éclaircies. Pour ce qui
est de celles qui concernaient les autres peuples et les empires du
monde, telles que sont les prophéties d'Esaïe, depuis le chapitre
XIII et les célèbres prédictions de Daniel, elles sont plus
difficiles à entendre parce que la plupart de ceux qui les lisent ne
savent pas l'histoire de ces peuples et de ces temps là, mais elles
sont tout à fait claires pour ceux à qui cette histoire est connue.
Outre cette obscurité qui vient des choses mêmes dont les prophètes
parlent, il y en a une autre qui naît du style de ces hommes
divinement inspirés. Ils s'exprimaient d'une manière figurée. Ils
employaient diverses images et des façons de parler fort éloignées
de l'usage de notre temps. Mais avec quelque secours, tel qu'est
celui qu'on a tâché de donner dans cet ouvrage et dès qu'on est un
peu accoutumé au langage des prophètes, on peut aisément voir ce
qu'ils veulent dire. Après tout, s'il y a des endroits dans leurs
écrits que l'on ne comprenne pas bien, on peut sans préjudice de
salut en ignorer le sens.
Mais on a grand tort de négliger comme on fait la lecture des
prophéties.
Si les chrétiens les lisaient et les méditaient, ils en verraient
sortir une lumière qui les frapperait. Ils y découvriraient des
beautés qui leur sont inconnues et ils se sentiraient tout autrement
pénétrés de la vérité et de l'excellence de la religion qu'ils ne le
sont. En effet, on ne saurait rien imaginer qui puisse nous
convaincre avec plus d'évidence et avec plus de force qu'il y a un
Dieu qui conduit toutes choses et qui nous parle dans les Écritures,
que ces prophéties si anciennes qui étaient déjà entre les mains des
Juifs telles que nous les avons plusieurs siècles avant la venue de
notre Seigneur et qui ont été si exactement accomplies. C'est
pourquoi l'apôtre Pierre recommande aux chrétiens la lecture et la
méditation des prophéties comme un moyen tout à fait propre à
affermir leur foi.
Nous avons ainsi la parole des prophètes qui est très ferme, à
laquelle vous faites bien de vous attacher comme à une lampe qui
éclairait dans un lieu obscur en attendant que le jour vînt à luire
et que l'étoile du matin se levât dans vos cœurs4.
XI
Discours préliminaire
Des livres du Nouveau Testament.
Le Nouveau Testament est la partie de l'Écriture dont il importe le
plus aux chrétiens d’avoir la connaissance. à comparer le Vieux
Testament avec le Nouveau, ce dernier est le plus clair et le plus
parfait. Car, quoique la doctrine de l’Évangile soit la même dans le
fond que celle de Moïse et des prophètes, il est pourtant certain
que les vérités divines, les devoirs, les promesses, les menaces
sont proposés avec plus de clarté et de force dans le Nouveau
Testament 5. Non seulement l’Évangile a dissipé les ombres de la loi
et mis en évidence ce qui n’était révélé qu’en partie avant
Jésus-Christ, mais il nous enseigne plusieurs choses que les anciens
fidèles ignoraient et que les prophètes eux-mêmes ne connaissaient
pas comme notre Seigneur le remarque dans l'Évangile. De là vient
que Paul appelle ces choses-là des Mystères, ou des choses cachées
qui avaient été inconnues dans les siècles précédents. Il ne faut
pas être surpris si l’on trouve dans l’Évangile plus de lumière que
dans la loi. C’est Moïse et ce sont les prophètes qui parlent dans
le Vieux Testament, mais dans le Nouveau Testament, c’est
Jésus-Christ le fils de Dieu, duquel Dieu a dit :
C’est ici mon fils bien-aimé, écoutez-le.6
Paul marque cette différence lors qu'il dit
Que Dieu a autrefois parlé à nos pères à diverses fois et en
plusieurs manières par les prophètes, mais qu’il nous a parlé dans
les derniers jours par son fils. 7
De l’Évangile.
Le Nouveau Testament comprend l'Évangile avec les Actes et les
Épîtres. De ces deux parties, l’Évangile est la première en ordre et
en dignité. Nous y trouvons premièrement les discours de notre
Sauveur tels qu’ils sont sortis de sa bouche sacrée, la doctrine
très sainte et très parfaite qu’il a enseignée aux hommes pour leur
apprendre à connaître Dieu et à le servir en esprit et en vérité,
les devoirs dont il recommande l’observation à ses disciples, les
peines et les récompenses de la vie à venir et tout cela dans un
degré d'évidence et de force qu'on ne trouve nulle part ailleurs. On
y lit le récit de ses miracles dans lesquels on voit éclater sa
puissance divine et en même temps sa grande bonté, car ces miracles
n'ayant été que des bienfaits. On doit faire une grande attention
aux miracles de notre Seigneur quand on lit l’Évangile, puisque
c’est la voie que Dieu choisit pour montrer aux hommes que Jésus est
le Messie. Nous voyons enfin dans l’Évangile la vie toute sainte de
ce grand Sauveur, son zèle et son obéissance à la volonté de son
Père, sa grande charité envers les hommes, sa douceur, son humilité,
sa sincérité, sa pureté, sa patience, son renoncement au monde.
Toutes ces vertus qui brillent dans sa vie sont réunies dans sa mort
et cela au plus haut degré. Enfin, l’Évangile joint à l’histoire de
la mort de Jésus-Christ celle de sa résurrection et de son ascension
qui sont le fondement de notre foi et de notre espérance.
Il paraît de là que l’Évangile est la partie la plus considérable de
Nouveau Testament. Aussi a-t-on toujours regardé dans l'église la
lecture de l'Évangile comme très importante et tout de même que les
Juifs, quoi qu'ils lussent les écrits des prophètes et qu’ils les
reçussent comme divins, avaient une vénération singulière pour la
loi de Moïse et lui donnaient le premier rang, les chrétiens ont
aussi toujours eu pour l'Évangile un respect particulier. De là
vient l’ancienne coutume de se lever et d’être debout quand on lit
l'Évangile dans l'église et celle d'expliquer l'Évangile tout les
dimanches de l'année.
On voit dans les Actes des apôtres comment l’Évangile fut prêché
après l’ascension de Jésus-Christ, tant à Jérusalem et dans les
lieux voisins, qu’en plusieurs endroits du monde. La lecture de ce
livre est fort utile et comme il ne contient que des histoires, il
est assez clair.
Des Épîtres.
Les Épîtres qui sont des lettres que les apôtres ont écrites aux
églises de leur temps ou à certaines personnes font aussi parties
des livres sacrés du Nouveau Testament. L’apôtre Pierre 8 nous
apprend que du vivant des apôtres, on mettait déjà les Épîtres de
Paul dans le rang des divines Écritures. Ce serait se tromper
grossièrement de croire que l'Évangile suffit et que l'on peut se
passer des Épîtres. On trouve dans les Épîtres l’explication de
plusieurs articles qui y sont éclaircis plus particulièrement que
dans l’Évangile, en sorte que l’Évangile est plus clair, à divers
égards, quand on y joint les Épîtres.
En effet, Jésus-Christ ne trouvait pas toujours à propos de
s'expliquer nettement et précisément sur divers points. Il
enveloppait souvent sa pensée sous des expressions figurées ou sous
des similitudes qui avaient quelque obscurité et qui ne devaient
être claires qu’après son ascension 9. Il y avait même diverses
choses que Jésus-Christ ne disait pas à ses apôtres pendant qu'il
était au monde et qui par conséquent ne se trouvent pas dans
l’Évangile. Voici comment il leur parlait :
J’ai plusieurs choses à vous dire, vous ne pouvez pas les porter
maintenant; mais quand l’esprit sera venu, il vous annoncera les
choses à venir10.
Les apôtres furent beaucoup plus éclairés après qu'ils eurent reçu
le Saint-Esprit qu'ils ne l'étaient auparavant. Ainsi, nous trouvons
dans leurs écrits de grandes lumières et diverses choses très utiles
et même tout à fait nécessaires pour notre instruction.
Ce qu'il y a de principal à observer pour bien entendre les Épîtres,
c'est l'occasion et les vues dans lesquelles les apôtres les ont
écrites. Ils y traitent divers sujets selon que le temps où ils
vivaient et les besoins des églises le demandaient, mais ce qu'ils
disent sur ces sujets-là sert à éclaircir plusieurs points de la
religion. En général, ils s'y proposent de conserver dans les
églises chrétiennes, qui avaient été fondées depuis peu, la pureté
de la doctrine et la
XII
Discours préliminaire
pureté des mœurs et de munir les fidèles contre les erreurs que
diverses personnes sorties d'entre les Juifs ou d'entre les païens
s'efforçaient de répandre et par lesquelles elles corrompaient la
doctrine et la morale de l'Évangile. Le grand but des apôtres dans
toutes les Épîtres est de porter les chrétiens à persévérer dans la
foi et dans une vie sainte. Elles finissent toutes par des
exhortations à la pratique des vertus et des devoirs de la religion.
Il y en a même qui n'ont été écrites que dans cette vue, telles sont
particulièrement les Épîtres qu'on appelle catholiques, dans
lesquelles, à la réserve de certains endroits où les apôtres
touchent quelques articles de doctrine, on ne trouve que des
préceptes de morale et des exhortations à la sainteté.
III - Avec quelles dispositions il faut lire l'Écriture.
On voit par ce qui vient d'être dit que la lecture du Vieux et du
Nouveau Testament est une source abondante d'instruction et
d'édification. Mais pour en tirer cette utilité, il faut que
l'esprit et le cœur soient bien disposés quand on les lit. On
pourrait lire l'Écriture, même avec assiduité et le faire cependant
sans aucun fruit si on ne lisait que pour lire et par besoin
d'acquit seulement. Il en est de la lecture comme de la prière et
des autres actes de la religion qui ne servent de rien et qui
tournent même en péché lors qu'on n'y apporte pas les dispositions
qui doivent les accompagner.
Avec attention.
La première est l'attention. C'est-à-dire que quand on lit, il faut
que l'esprit soit libre, tranquille et vide d'autres pensées. On
doit surtout prendre garde que le cœur ne soit pas possédé par les
passions, car c'est principalement du cœur et des passions que
procèdent les distractions et le manque d'attention dans la lecture,
aussi bien que dans la prière, l'esprit revenant toujours aux choses
dont le cœur est occupé. À cause de cela, il est bon de choisir pour
la lecture un temps où l'on ne soit pas occupé par d'autres choses
et particulièrement le matin. Il importe aussi de se recueillir
avant que de commencer la lecture et de s'exciter à l'attention en
pensant sérieusement à ce qu'on va faire et en considérant que,
quand nous lisons l'Écriture, Dieu nous parle et que c'est par le
moyen de sa parole qu'il veut nous conduire à la vie éternelle et
nous rendre heureux.
Outre cela, pour lire avec attention, il faut lire à loisir.
Certaines personnes se piquent de lire beaucoup et de parcourir les
livres de l'Écriture en peu de temps, mais la lecture ne devient
profitable que par l'attention qu'on y donne, par la méditation et
par les réflexions qu'on y fait. Il en est de la lecture, qui est la
nourriture de l'âme, comme de la nourriture du corps qui ne peut
conserver la vie et les forces, à moins qu'elle ne soit mâchée et
digérée.
Ainsi, il faut éviter la précipitation, ne rien faire à la hâte et
se donner le loisir de bien considérer et de bien peser ce qu'on
lit. Pour cet effet, les lectures ne doivent pas être trop longues
et il vaut mieux ne pas
tant lire à la fois, quoi que pourtant il y ait quelque différence à
faire à cet égard. Quand on lit des histoires, on peut lire
davantage et aller plus vite. Une histoire est plus liée, elle ne
transporte pas l'esprit d'un sujet à un autre, la suite de la
narration attache, elle soutient l'attention et l'on retient aussi
mieux ce qu'on a lu. Mais lors qu'on lit des chapitres de doctrine
ou de morale, comme dans le livre de Job, dans les Proverbes et dans
les Épîtres, on ne peut pas faire de si longues lectures parce que
chaque verset demande une considération particulière, ainsi il faut
lire moins et plus lentement.
Avec assiduité.
On doit lire fréquemment et assidûment. Ce n'est que par une lecture
fréquente qu'on peut se rendre l'Écriture familière et en acquérir
une connaissance suffisante. En la lisant souvent et régulièrement,
on a occasion de la méditer toujours davantage. Mais ceux qui ne la
lisent que rarement ne se rempliront jamais l'esprit et moins encore
le cœur de ce qui est contenu dans les livres sacrés. Outre cela,
une lecture assidue et exacte donne toujours plus de goût pour la
parole de Dieu, étant certain que plus on la lit, plus on la médite
et plus on y trouve d'onction et de beauté, plus elle éclaire
l'esprit, plus elle réjouit et sanctifie le cœur. Un chrétien doit
donc faire de cette divine parole son étude ordinaire, la méditer
jour et nuit et comme il prend tous les jours la nourriture du
corps, il doit aussi donner chaque jour à son âme la nourriture
céleste qui fait vivre éternellement.
Avec discernement.
Il faut lire avec discernement, et cela, tant pour bien entendre le
sens de l'Écriture que pour en comprendre l'usage. Autrement on la
lirait sans fruit et on pourrait même se tromper dangereusement.
Premièrement, on a besoin de discernement pour bien juger comment et
en quel sens ce qu'on lit est la parole de Dieu. Tout de même qu'il
y a des actions qui sont récitées dans l'Écriture, non pour que nous
les imitions, mais plutôt pour nous en donner de l'horreur ; aussi
on y trouve bien des choses qui n'ont pas été mises par écrit pour
servir de règle à nos sentiments et à notre conduite. Les auteurs
sacrés rapportent quelquefois les discours et les sentiments des
méchants. On trouve dans Malachie ces paroles :
C'est en vain qu 'on sert Dieu et que gagne-t-on à garder ce qu il a
commandé ? 11
Et on lit dans une des Épîtres de Paul, cette maxime des profanes et
des gens sensuels :
Mangeons et buvons, car nous mourrons demain.
Mais quand on lit ces endroits-là et d'autres semblables, il faut se
souvenir, que ce sont des impies qui parlent de la sorte. Les
personnes mêmes dont la piété est louée dans l'Écriture n'ont pas
toujours parlé et agi d'une manière conforme à la piété. Ainsi,
quand on lit que David jura d'exterminer la maison de Nabal 12, il
faut penser qu'il pécha en cela. Les discours des amis de Job 13,
quoique très beaux et très instructifs, ne sont pas à approuver en
tout, car
XIII
Discours préliminaire
il est dit que Dieu fut irrité contre eux, parce qu'ils n’avaient
pas parlé comme il faut.
Ce discernement est aussi nécessaire pour juger en quel sens ce
qu'on lit doit être pris, sans quoi l'on s’abuserait souvent. Par
exemple, lors que Moïse dit que Dieu endurcit le cœur de Pharaon 14,
l’on pourrait croire que l’endurcissement des hommes vient de Dieu
et qu'il en est la cause, ce qui serait un sentiment détestable et
blasphématoire. Quand Paul dit que Jésus-Christ nous a affranchis de
la loi, qu’il a aboli l’obligation qui était contre nous dans les
ordonnances de la loi, qu’on est justifié sans les oeuvres de la loi
15, il faut savoir dans quel sens il le dit, autrement on tomberait
dans la fausse et pernicieuse pensée de croire que les chrétiens
sont dispensés de garder la loi morale et que les bonnes oeuvres ne
sont pas nécessaires. On entend tous les jours les pécheurs et les
libertins s’autoriser et s’excuser par des passages de l'Écriture
pris dans un sens faux. Les hommes ignorants et peu affermis tordent
ce divin livre à leur propre perdition 16, comme le disait déjà
Pierre en son temps. Les exemples en sont infinis. Cela fait voir
combien il importe de lire l’Écriture avec un sage et juste
discernement.
Lun des principaux moyens de ne pas se tromper sur le sens de
l’Écriture c’est d’avoir toujours devant les yeux le but des auteurs
sacrés, d’examiner à quelle occasion et dans quelle vue ils parlent,
de faire attention à la liaison du discours, à ce qui précède et à
ce qui suit et de confronter ce qu’on lit avec d’autres endroits qui
peuvent servir à l’éclaircir. On se tromperait fort si l'on prenait
tous les versets de l’Écriture séparément, comme si c’étaient autant
de sentences détachées et qui eussent chacune leur sens à part, à
peu près comme les sentences du livre des Proverbes. Il ne faut
jamais perdre de vue le dessein et le but du discours si l'on veut
découvrir le véritable sens de la parole de Dieu. C’est à quoi l'on
doit surtout prendre garde dans les livres et dans les chapitres
dogmatiques et en particulier dans les Épîtres, et c’est aussi par
cette considération que l'on a été obligé d'étendre les arguments de
ces chapitres là.
Si le discernement dont on vient de parler est nécessaire pour
entendre l’Écriture, il ne l’est pas moins pour en découvrir
l’usage. Il faut savoir sur cela que le grand but de l'Écriture et
de l'usage auquel elle est destinée c’est de produire en nous la foi
et l’amour de Dieu et de nous conduire à la vie éternelle.
Ces choses sont écrites,
dit l'apôtre Jean,
afin que vous croyiez que Jésus est le Christ le fils de Dieu et
qu’en croyant vous ayez la vie parson
nom 17.
Paul dit encore :
Que toutes les choses qui ont été écrites autrefois ont été écrites
pour notre instruction, afin que par la patience et par la
consolation que les Écritures donnent nous retenions l’espérance 18.
C’est là l’effet naturel de toutes les parties de la révélation. Les
doctrines et les vérités nous sont proposées afin que nous les
recevions avec foi, qu’elles purifient nos cœurs et qu’elles nous
portent à aimer Dieu et à le craindre. Les commandements ne nous
sont donnés qu’afin que nous les observions. Les promesses et les
menaces ne tendent sinon à nous détourner du mal et à nous porter au
bien. C'est à cela que servent les exemples que l’Écriture nous met
devant les yeux.
Ainsi dans toutes les lectures qu'on fait, il faut toujours y
chercher ce qu’il y a de propre, premièrement à nous éclairer et à
nous instruire et ensuite à nous sanctifier et à nous conduire à
Dieu, en sorte que ce que nous lisons nous excite toujours davantage
à la piété et nous dispose de plus en plus à bien vivre. De plus, il
importe que chacun remarque dans l'Écriture ce qui peut le concerner
en particulier et ce qui a du rapport à ses besoins et à l’état dans
lequel il se trouve. C’est dans cette juste application qu’on se
fait à soi-même de ce que la parole de Dieu contient que consiste le
légitime usage de ce livre. L’apôtre Jaques l’enseigne, lors qu’il
dit :
Qu il en est de celui qui écoute la parole, comme d’un homme qui
regarde son visage dans un miroir, que les auditeurs oublieux, après
s’être regardés dans ce miroir oublient aussitôt comment ils sont
faits au lieu que les auditeurs sages et fidèles sont ceux qui
considèrent et méditent attentivement cette parole et qui mettent en
pratique ce qu ’elle ordonne 19 .
Par où cet apôtre montre que l'obéissance et la pratique est le but
auquel il faut rapporter l'Écriture Sainte, que nous ne devons la
lire et l'écouter que dans la vue de devenir plus gens de bien et
que celui qui n'en fait pas cet usage se trompe et s'abuse lui-même.
Avec soumission et obéissance de foi.
L’Écriture doit être lue avec soumission et obéissance de foi. En
effet, puisque c’est Dieu qui nous y parle, tout ce que nous avons à
faire c’est en premier lieu de bien nous assurer de sens de
l'Écriture et de la bien entendre, ce qui n’est jamais difficile
dans les choses nécessaires pour le salut et après cela de recevoir
avec soumission tout ce qu’elle nous dit et d’y conformer notre
croyance et notre conduite. Ainsi, quand nous lisons les histoires
qui y sont rapportées, nous devons les croire aussi fermement que si
nous voyons les événements dont elles nous font le récit et nous le
devons d’autant plus qu’il n’y a point d’histoire qui ait autant de
preuves de sa vérité qu'en a l'histoire sainte.
Lorsque l'Écriture nous propose des doctrines et qu’elle nous
ordonne de les croire, il faut les recevoir avec une pleine
persuasion. Et quand même il y aurait dans ces doctrines-là quelque
chose dont nous ne pourrions pas bien comprendre les raisons ou la
manière, cela ne devrait pas nous faire de la peine, ni ébranler
notre foi. Il faut considérer qu’il y a des vérités certaines,
évidentes et dont on ne saurait dou-
XIV
Discours préliminaire
ter et qui cependant, lors qu'on veut les approfondir, ont des
difficultés que personne ne résoudra jamais. Ainsi, il est de la
sagesse aussi bien que de la piété dans ces occasions-là de se
défaire de l'esprit de curiosité et de laisser là les vains
raisonnements et les recherches téméraires qui ne feraient que nous
jeter dans le doute et dans l’incrédulité. Dieu a parlé, il n'en
faut pas davantage.
Quand nous lisons les commandements et les lois que Dieu nous donne
dans sa parole pour servir de règle à notre conduite, notre devoir
est de croire que l'observation de ces lois est absolument
nécessaire et de nous y conformer. C’est ici, surtout où le sens de
l’Écriture n’est jamais obscur et où il est impossible de se
tromper, à moins qu'on ne s’aveugle volontairement. Ainsi, il n’y a
pas d’autre parti à prendre que de se soumettre humblement et en
simplicité de cœur à tout ce qu’il plaît à Dieu de nous commander,
nous souvenant toujours qu'il a une souveraine autorité sur nous et
qu’il ne nous prescrit rien qui ne tende à notre bonheur. Quand même
ce que Dieu nous commande nous paraîtrait désagréable et fâcheux et
serait opposé à nos passions et à nos inclinations les plus chères,
il suffit que Dieu ait parlé et qu’il ait dit : Vous ferez ceci pour
qu’il faille le faire, vous ne ferez pas cela pour qu’il faille s’en
abstenir. Il faut alors imposer silence aux passions et ne point
écouter les suggestions de notre propre cœur, car ce ne sont que les
passions qui nous font trouver des difficultés dans ce que Dieu
ordonne et qui nous suggèrent de fausses raisons pour nous dispenser
d'obéir. Et si pour cela il faut résister à nos penchants et à nous
faire violence à nous-mêmes c’est par là que nous ferons voir que la
foi et l’amour de Dieu sont le principe de notre conduite. Ce n'est
même qu'en résistant à nos inclinations et en surmontant nos
répugnances que notre obéissance peut-être éprouvée et que nous
pouvons montrer que nous soumettons notre volonté à celle du
Seigneur. Mais il est dangereux et tout à fait contraire à la foi de
raisonner quand Dieu commande et de contester, soit sur la nature,
soit sur la nécessité de nos devoirs. C’est pour bannir tous ces
faux raisonnements, tous ces vains prétextes, par lesquels on
prétend éluder les déclarations les plus expresses de la parole de
Dieu que les apôtres ont accoutumé de dire lorsqu’il s’agit des lois
par lesquelles nous serons jugés :
Ne vous abusez point. Ne vous séduisez point vous-mêmes par de vains
discours.
Enfin, cette soumission doit avoir lieu à l’égard des promesses et
des menaces. Cela veut dire que lors que l’Écriture nous parle de la
félicité de la vie à venir ou des peines qui sont réservées aux
méchants, nous ne devons pas plus douter de la certitude de ces
promesses et de ces menaces que si nous en voyions déjà
l'accomplissement et que si le
grand jour des peines et des récompenses était déjà arrivé. C’est là
un des principaux effets de la foi :
Elle rend présentes les choses qu on espère et elle donne une pleine
conviction de celles qu on ne voit point 20.
Voilà en quoi consiste cette obéissance de foi qui doit accompagner
le lecture de l'Écriture Sainte. Sans cela, on la lit et on l'écoute
en vain.
La parole ne sert de rien lors qu elle n est pas mêlée avec la foi
en ceux qui l’entendent21.
Avec piété et dévotion.
La dernière disposition qu'on doit apporter à cette lecture c’est la
piété et la dévotion. Cette disposition est la principale et elle
renferme toutes les autres. Il faut que celui qui lit l’Écriture
aime la vérité et la vertu, qu’il ait le cœur porté au bien et une
intention sincère de connaître la volonté de Dieu et de la faire.
Cette droiture d'intention est ce que notre Seigneur appelle dans
l'Évangile
un cœur honnête et bon qui fait que l’on retient la parole et qu on
en rapporte le fruit avec persévé-rance22.
C’est ce qui rend l’esprit attentif et ce qui donne ce sage
discernement qui est si nécessaire pour bien connaître ce que Dieu
veut que nous sachions et que nous fassions pour être sauvés. Avec
cette intention on entre toujours dans le vrai sens de l'Écriture et
on en découvre les beautés. Jésus-Christ nous l'apprend par ces
paroles si remarquables :
Si quelqu ’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ma
doctrine 23.
Dieu se révèle à ceux qui le cherchent et c’est dans leurs cœurs
qu’il répand les plus vives lumières de son esprit et les
connaissances les plus salutaires.
Après cela, la lecture de l'Écriture Sainte demande un cœur plein de
dévotion. La dévotion est nécessaire dans la prière de l'aveu de
tous ceux qui ont quelque religion. Elle ne l’est pas moins dans la
lecture. Quand Dieu nous parle dans sa parole, nous ne devons pas
moins être pénétrés de ces sentiments tendres et affectueux, de
respect, de zèle, de joie et d’amour, que la dévotion produit, que
nous devons l'être quand nous lui parlons dans nos prières. La
prière ne doit jamais être séparée de la lecture. On ne saurait
mieux se disposer à écouter la voix de Dieu qu’en l’invoquant et en
tenant son cœur élevé à lui. C'est en priant et en implorant avec
humilité le secours du Saint-Esprit que l'on obtient cette grâce qui
fléchit le cœur à l'amour de Dieu et à l’observation de ses lois. Ce
n’est aussi que par là que la lecture de l’Écriture Sainte peut nous
devenir salutaire et nous conduire au but pour lequel le Seigneur
l'a faite rédiger par écrit. Dieu veuille que les réflexions qu’on
vient de faire et celles qui sont répandues dans le corps de cet
ouvrage produisent cet effet sur ceux qui les liront !
XV
Discours préliminaire
(1) Épître aux Romains 15.4
(2) I Corinthiens 10.11
(3) Évangile de Jean 5.39
(4) Épître de Pierre 1.19
(5) Matthieu 8.17 ; Pierre 1.10, 12 ; Éphésiens 3.4, 6
(6) Matthieu 17.5.
(7) Hébreux 1.2
(8) Pierre 3.26
(9) Matthieu 13.11
(10) Jean 16.12-13
(11) Malachie 3.14
(12) I Samuel 15
(13) Job 42.7
(14) Exode 7.3
(15) Épîtres aux Romains et aux Galates, Colossiens 2.14
(16) II Pierre 2.16
(17) Jean 20.31
(18) Épître aux Romains 15.4
(19) Jaques 1
(20) Hébreux 11.2
(21) Hébreux 4.2
(22) Luc 7.15
(23) Jean 7.17
Conseils de lecture donnés par celui qui a numérisé la présente
Bible
Il faut parfois partitionner des chapitres ou des Psaumes. Il suffit
parfois de deux ou trois versets pour avoir suffisamment de matière
à méditer toute une journée : le sermon sur la montagne, Matthieu 5,
6 et 7, en est un exemple remarquable. Le Psaume 119 et ses 176
versets est un autre exemple.
Lisez en alternance et un peu à la fois pour pouvoir méditer ce que
vous avez lu, exemple :
- les lundis, mercredis et vendredis un passage de l'Ancien
Testament ;
- les mardis, jeudis et samedis, un passage du Nouveau Testament ;
- les dimanches, un passage d'un Psaume.
Bonne lecture et que Dieu vous bénisse !
XVI
Indice
Des noms de tous les livres du Vieux et du Nouveau Testament selon
l'ordre où ils sont rangés dans la Bible, avec le nombre de leurs
chapitres.
Le vieux Testament
I Moïse ou Genese .............................. L
II Moïse ou Exode .............................. XL
III Moïse ou Lévitique.........................XXVII
IV Moïse ou Nombres............................XXXVI
V Moïse ou Deutéronome........................XXXIV
Josué ......................................... XXIV
Juges............................................XXI
Ruth..............................................IV
I Samuel......................................XXXI
II Samuel......................................XXIV
I Rois........................................XXII
II Rois.........................................XXV
I Chroniques .................................XXIX
II Chroniques.................................XXXVI
Esdras............................................ X
Néhémie.........................................XIII
Ester............................................. X
Job.............................................XLII
Psaumes ......................................... CL
Proverbes ou Sentences de Salomon ............. XXXI
Précheur ou Écclésiaste............................XII
Cantiques de Salomon ............................ VIII
Esaïe.............................................LXVI
Jérémie............................................LII
Les Lamentations de Jérémie ........................ V
Ézéchiel........................................XLVIII
Daniel.............................................XII
Osée...............................................XIV
Joël...............................................III
Amos................................................IX
Abdias.............................................. I
Jonas...............................................IV
Michée ........................................... VII
Nahum ............................................ III
Habacuc............................................III
Sophonie ......................................... III
Aggée...............................................II
Zacharie ......................................... XIV
Malachie .......................................... VI
Le nouveau Testament
L'Évangile selon Matthieu..........................XXVIII
L'Évangile selon Marc.................................XVI
L'Évangile selon Luc.................................XXIV
L'Évangile selon Jean.................................XIX
Les Actes des apôtres..............................XXVIII
Les Épîtres
de Paul aux Romains ................................. XVI
la I aux Corinthiens ................................ XVI
la II aux Corinthiens................................XIII
aux Galates .......................................... VI
aux Éphésiens ........................................ VI
aux Philippiens ...................................... IV
aux Colossiens.........................................IV
la I aux Thessaloniciens................................V
la II aux Thessaloniciens............................III
la I à Timothée ..................................... VI
la II à Timothée......................................IV
à Tite...............................................III
à Philemon ........................................... I
aux Hébreux ....................................... XIII
de Jacques ........................................... V
la I de Pierre ....................................... V
la II de Pierre .................................... III
la I de Jean ......................................... V
la II de Jean ........................................ I
la III de Jean.........................................I
de Jude .............................................. I
L'apocalypse ou révélation de Jean..................XXII