La voix qui crie dans le désert

 

 

  ANCIENNE ALLIANCE

 

 

 

 

 

 

 

 

Seconde épître de Paul aux Corinthiens
Argument
La seconde épître aux Corinthiens fut écrite environ l'an 56 de notre Seigneur. Le but principal de Paul dans cette épître est de soutenir son ministère contre ceux qui le décriaient parmi les Corinthiens.
Chapitre I
Paul, après la salutation, parle des persécutions qu 'il avait souffertes en Asie dans la ville d'Éphèse et dont Dieu l'avait délivré par une sorte de miracle, versets 1-14.
Il dit ensuite aux Corinthiens que s'il n 'était pas allé les voir comme il le leur avait promis, cela ne venait pas de légèreté ou d'inconstance, ni de défaut d'affection pour eux, mais qu 'il avait différé son voyage pour n être pas obligé de les censurer et de les châtier à cause des désordres qu il y avait dans leur église, versets 14-24.
Paul apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu et Timothée notre frère à l'église de Dieu qui est en Corinthe et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe
2. La grâce et la paix vous soient données par Dieu notre père et par le Seigneur Jésus-Christ.
3. a Béni soit Dieu qui est le père de notre Seigneur Jésus-Christ, le père des miséricordes et le Dieu de toute consolation
4. Qui nous console dans toutes nos afflictions afin que par la consolation dont Dieu nous console nous-mêmes, nous puissions aussi consoler les autres dans quelque affliction qu'ils se trouvent.
5. Car comme les souffrances de Christ abondent en nous, notre consolation abonde aussi par Christ.
6. Ainsi, soit que nous soyons affligés, c'est pour votre consolation et pour votre salut qui s'avance en souffrant les mêmes maux que nous souffrons aussi, soit que nous soyons consolés, c'est pour votre consolation et pour votre salut.
7. Et l'espérance que nous avons de vous est ferme, sachant que comme vous avez part aux souffrances, vous aurez aussi part à la consolation.
8. Car mes frères, nous ne voulons pas que vous ignoriez l'affliction qui nous est survenue en Asie :b c'est que nous avons été chargés excessivement et au dessus de nos forces, en sorte que nous avons été dans une extrême perplexité, même pour notre vie.
9. Et nous nous regardions nous-mêmes comme étant condamnés à la mort afin que nous n'eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts,
10. Qui nous a délivrés d'un si grand danger de mort et qui nous en délivre et nous avons cette espérance en lui qu'il nous délivrera par la suite.
11.c Étant aussi aidés par vous et par les prières que vous ferez pour nous afin que plusieurs personnes ayant contribué à nous faire obtenir cette faveur, plusieurs aussi en rendent grâce pour nous.
12. Car ce qui fait notre gloire, c'est le témoignage que votre confiance nous rend, que nous sommes conduits dans le monde et surtout à votre égard dans la simplicité et dans la sincérité de Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.
13. Car nous ne vous écrivons rien ici que ce que vous avez lu 1 et que vous avez reconnu et j'espère que vous le reconnaîtrez jusqu'à la fin
14. De la même manière que vous avez aussi reconnu en quelque sorte que nous sommes votre gloire comme vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.
15. C'est dans cette confiance et afin que vous reçussiez une double grâce que j'avais résolu d'aller premièrement vous voir
16. Et de passer chez vous en allant en Macédoine, puis de revenir de Macédoine chez vous d'où vous m'auriez fait conduire en Judée.
17. Ayant donc eu ce dessein, l'ai-je formé par légèreté ou les résolutions que je prends, les prens-je nc1 selon la chair de sorte qu'il y ait eu en moi : Oui, oui, et puis : Non, non ?
18. Dieu qui est véritable m'est témoin qu'il n'y a point eu de Oui et de Non dans mes paroles 2.
19. Car Jésus-Christ le fils de Dieu que nous avons prêché parmi vous, moi et Silvain et Timothée, n'a point été Oui et Non, mais a toujours été Oui en lui.
20. Car autant qu'il y a de promesses de Dieu, elles sont Oui en lui et Amen en lui afin que Dieu soit glorifié par nous 3.
21. Or celui qui nous affermit avec vous en Jésus-Christ et qui nous a oint, c'est Dieu
22. Qui nous a aussi marqué de son sceau et nous a donné dans nos cœurs les arrhes de son Esprit.
23. Or je prend Dieu à témoin sur mon âme que ç'a été pour vous épargner que je ne suis point encore allé à Corinthe.
24. Non que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, puisque vous demeurez fermes dans la foi.
Réflexions
Paul parle dès l'entrée de ce chapitre de ses souffrances aussi bien que de l'assistance et des consolations qu'il avait éprouvées. De là il faut recueillir
1. Que si les fidèles sont quelques fois exposés à de grands dangers et à des afflictions extrêmes, Dieu les console et les fortifie dans cet état et qu'il les en tire heureusement.
2. Que ces afflictions produisent par là des effets très salutaires, non seulement pour la consolation
Il Corinthiens
de ceux qui sont affligés, mais aussi pour l'édification de leurs frères, puisque ceux qui ont ainsi souffert sont plus propres à consoler et à encourager ceux qui se trouvent engagés dans quelque affliction que ce soit.
3. Comme Paul souhaitait d'être toujours aidé par les prières des Corinthiens, nous devons aussi reconnaître que les prières mutuelles des fidèles sont un puissant secours pour obtenir de Dieu les délivrances, les consolations et toutes les grâces qui nous sont nécessaires.
La seconde partie de ce chapitre nous fait remarquer deux choses dans la conduite de Paul, savoir
1. La sincérité avec laquelle il s'était toujours conduit, particulièrement envers les Corinthiens
et en second lieu sa douceur et sa prudence qui paraissent en ce qu'il avait différé d'aller les voir afin de les épargner.
Voilà quel doit être le caractère des ministres du Seigneur. Servant un maître qui est la vérité et la charité même, ils doivent d'un côté fuir tout ce qui sent la légèreté et l'inconstance parlant et agissant toujours avec sincérité et avec candeur afin de se rendre par là approuvés devant Dieu et devant les hommes et de l'autre épargner les pécheurs autant qu'ils le peuvent, leur donner le temps de se corriger et n'employer la sévérité que lorsque cela est absolument nécessaire et qu'ils ne peuvent s'en dispenser.
(a) v3 : Éphésiens 1.3 ; I Pierre 1.3
(b) v8 : Actes 19.23
(c) v11 : Romains 15.30
(1) v13 : Ceci semble se rapporter à l'épître précédente.
(2) v18 : C'est-à-dire : il n'y a pas eu d'inconstance, de légèreté, ni de mensonge dans mes discours et dans ma conduite.
(3) v20 : L'Évangile de Jésus-Christ étant une doctrine très certaine et la vérité même, nous nous glorifions en Dieu de l'annoncer fidèlement et de parler et d'agir avec sincérité en toutes rencontres.
(nc1) v17 : Pour l'euphonie l'on doit dire ou écrire prissé-je.
Chapitre Il
Paul dit encore aux Corinthiens que s'avait été pour les épargner et pour n avoir pas lui-même de la tristesse en les reprenant de leurs désordres qu il n 'était pas allé à Corinthe et il leur ordonne de recevoir à la paix de l église cet incestueux qui avait été excommunié et dont il leur avait parlé dans l'épitre précédente, I Corinthiens 5, mais qui s'était repenti, versets 1-11.
Il les informe ensuite de quelques voyages qu il avait faits et il leur parle à cette occasion de l'efficace et des fruits de son ministère, versets 12-17.
J'avais donc résolu en moi-même de ne point retourner vers vous pour vous donner de la tristesse.
2. Car si je vous affligeais, qui est-ce qui me donnerait de la joie, sinon celui1 que j'aurais moi-même affligé ?
3. Et je vous ai écrit ceci afin que, lorsque je serai arrivé, je ne reçoive pas de la tristesse de ceux qui devraient me donner de la joie, car j'ai cette confiance en vous que vous faites tous votre joie de la mienne.
4. Car je vous ai écrit dans une grande affliction et le cœur serré de douleur, avec beaucoup de larmes, non pas pour vous affliger, mais pour vous faire connaître l'affection toute particulière que j'ai pour vous.
5. Que si quelqu'un a été cause de cette tristesse, ce n'est pas moi seul qu'il a affligé, mais c'est vous tous en quelque manière, ce que je dis pour ne pas vous trop charger.
6. C'est assez pour cet homme-là d'avoir subi la correction qui lui a été faite par plusieurs 2.
7. De sorte que vous devez plutôt lui pardonner et le consoler, de peur que cet homme ne soit accablé par une trop grande tristesse.
8. C'est pourquoi je vous prie de lui donner des preuves de votre charité.
9. C'est pour cela aussi que je vous ai écrit afin d'éprouver et de connaître si vous êtes obéissants en toutes choses.
10. Celui donc à qui vous pardonnez, je lui pardonne aussi, car pour moi, si j'ai pardonné, je l'ai fait pour l'amour de vous en la présence du Christ.
11. Afin que satan n'ait pas le dessus sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins.
12. Au reste, étant venu à Troas pour prêcher l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte,
13. Je n'eus point l'esprit en repos parce que je n'y trouvais pas Tite mon frère, c'est pourquoi, ayant pris congé d'eux, je vins en Macédoine.
14. Or grâce à Dieu qui nous fait toujours triompher en Christ et qui répand par nous l'odeur de sa connaissance en tout lieu,
15. Car nous sommes la bonne odeur de Christ devant Dieu à l'égard de ceux qui sont sauvés et à l'égard de ceux qui périssent,
16. À ceux-ci, une odeur mortelle qui leur donne la mort et à ceux-là une odeur vivifiante qui leur donne la vie. Et qui est suffisant pour ces choses 3 ?
17. Cara nous ne falsifions point la parole de Dieu comme plusieurs font, mais nous parlons avec sincérité comme de la part de Dieu et en la présence de Dieu en Jésus-Christ.
Réflexions
Paul fait voir dans ce chapitre une extrême tendresse pour les Corinthiens et même beaucoup de charité pour un grand pécheur qu'il avait livré à satan et qui était venu à repentance. Ces sentiments affectueux et pleins de bonté qu'il fait paraître doivent servir de modèle aux pasteurs et leur inspirer un tendre amour pour leurs troupeaux et en particulier pour les plus grands pécheurs.
C'est un grand sujet de tristesse pour les ministres du Seigneur lorsqu'ils sont affligés d'user de sévérité et ils n'ont pas de plus grande joie que
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II Corinthiens
lorsqu'ils voient les pécheurs revenir de leurs égarements. Après avoir censuré l'église de Corinthe de ce qu'elle n'avait pas excommunié l'incestueux et l'avoir excommunié lui-même, il ordonne qu'on le reçoive et qu'on lui pardonne puisqu'il avait profité de ce châtiment.
C'est là le juste tempéramment de sévérité et de douceur que les pasteurs doivent observer dans l'exercice de la discipline, ne tolérant pas les pécheurs scandaleux et les retranchant de la communion de l'église et étant aussi toujours prêts à les recevoir avec cordialité et avec joie dès qu'ils s'humilient et que l'on voit en eux des marques suffisantes d'amendement.
2. Les actions de grâces que Paul rend à Dieu pour les glorieux succès de son ministère sont une preuve de son humilité aussi bien que de son grand zèle.
Les vrais ministres de Jésus-Christ n'ont point de plus grande joie que quand ils peuvent répandre la connaissance de Dieu, mais ils attribuent toujours à Dieu seul et à l'efficace de sa grâce tous les heureux succès qu'ils ont.
3. Les derniers versets de ce chapitre nous apprennent que la prédication de l'Évangile ne produit pas toujours le même effet en toutes sortes de personnes. Elle est aux uns
une odeur mortelle,
c'est-à-dire une occasion de condamnation puisque rejettant cet Évangile ils deviennnent plus méchants et qu'ils aggravent leur peine, mais elle est aux autres
une odeur vivifiante,
c'est-à-dire un moyen efficace qui les conduit à la vie spirituelle et au salut.
(a)v17 : II Corinthiens 4.2
(1) v2 : On peut entendre ici cet incestueux que Paul avait livré à satan. Voyez I Corinthiens 5.
(2) v6 : Ou par les principaux de l'assemblée.
(3) v16 : Qui est l'homme qui pût de lui-même et sans l'assistance divine faire de si grandes choses ?
Chapitre III
Paul représente aux Corinthiens que leur conversion à la religion chrétienne était une preuve suffisante de sa vocation et qu 'il n 'avait pas besoin d'autre recommandation auprès d'eux que du témoignage de leur conscience et des dons du Saint-Esprit desquels ils avaient été enrichis, mais il recon-nait en même temps que l'efficace de son ministère venait de Dieu seul, versets 1-6.
Il fair voir après cela que le ministère de l'Évangile est beaucoup plus excellent que celui de la loi, puisque celui-ci était imparfait, incapable de donner de la vie et ne devait pas toujours durer, au lieu que celui de l'Évangile est spirituel, vivifiant et éternel. D'où Paul conclut que ceux qui s'attachent aux cérémonies et à la loi de Moïse demeuraient dans l'ignorance et dans la misère et qu 'il n 'y a que ceux
qui s'attachent à l'Évangile qui soient véritablement éclairés et qui jouissaient de la liberté et de la gloire des enfants de Dieu. Il dit tout cela pour se défendre contre certains docteurs qui lui étaient opposés et qui faisaient paraître un grand zèle pour la loi de Moïse, versets 7-18.
Commencerons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous ou de lettres de recommandation de votre part auprès des autres ?
2. Vous êtes vous-mêmes notre lettre de recommandation écrite dans nos cœurs et qui est connue et lue par tous les hommes.
3. Car il est évident que vous êtes a la lettre de Christ qui a été écrite par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair qui sont vos cœurs.
4. Or c'est par Jésus-Christ que nous avons une telle confiance en Dieu.
5. Ce n'est pas que nous soyons capables de penser quelque chose de nous-mêmes, comme de nous-mêmes 1, mais notre capacité vient de Dieu
6. Qui nous a aussi rendus capables d'être ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'Esprit, car la lettre tue, mais l'Esprit donne la
vie 2.
7. Que si le ministère de mort qui a été écrit et gravé sur des pierres a été glorieux b en sorte que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder fixement le visage de Moïse à cause de l'éclat de son visage, bien que cet éclat dut s'évanouir,
8. Combien le ministère de l'Ésprit ne sera-t-il pas plus glorieux?
9. Car si le ministère de condamnation a été glorieux, le ministère de la justice le surpasse de beaucoup en gloire.
10. Et même ce premier ministère qui a été si glorieux ne l'a point été en comparaison du second qui le surpasse de beaucoup en gloire.
11. Car si ce qui devait prendre fin a été glorieux, ce qui doit toujours subsister est beaucoup plus glorieux.
12. Ayant donc une telle espérance, nous vous parlons avec une grande liberté.
13. c Et nous ne faisons pas comme Moïse qui mettait un voile sur son visage afin que les enfants d'Israël ne vissent point la fin d'un éclat qui devait disparaître.
14. Mais leurs esprits ont été endurcis jusqu'à présent parce que ce voile3 qui n'est ôté que par Jésus-Christ demeure lorsqu'on lit le Vieux Testament.
15. Et ce voile demeure même jusqu'à aujourd'hui sur leur cœur lorsqu'on lit Moïse
16. Mais quand ils se convertiront au Seigneur, le voile sera ôté.
17. Ord le Seigneur est cet esprit-là et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté 4.
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II Corinthiens
18. Ainsi nous tous qui contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur à visage découvert, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur5.
Réflexions
Ce chapitre nous enseigne
1. Que ce qui fait la véritable gloire les ministres de Jésus-Christ et ce qui les rend recommandables devant Dieu et devant les hommes, ce sont les fruits de leur prédication et la part qu'ils ont à l'amour et à l'affection des chrétiens.
2. Qu'ils ne doivent point présumer d'eux-mêmes, ni s'attribuer les succès de leur ministère, mais que l'honneur en est dû à Dieu seul.
3. Que l'Évangile est beaucoup plus excellent que la loi et le ministère de cet Évangile infiniment plus glorieux que celui de Moïse, puisque la doctrine chrétienne nous donne une connaissance bien plus parfaite de la volonté de Dieu par Jésus-Christ et qu'elle nous fait avoir part à la vraie liberté et à la gloire du Seigneur lui-même en nous sanctifiant et en produisant en nous une ferme et glorieuse espérance de l'immortalité. D'où il s'en suit que s'il y a des personnes qui ne croient pas, cela vient de leur aveuglement volontaire, qu'il faut estimer cet Évangile par dessus toutes choses et que tant ceux qui l'annoncent que ceux qui en font profession doivent le faire avec sincérité, ouvertement et sans en avoir honte, ainsi que Paul le fera voir dans le chapitre suivant.
(a) v3 : II Corinthiens 7.3
(b) v7 : Exode 34.30
(c) v13 : Exode 34.33
(d) v17 : Jean 4.24
(1) v5 : C'est-à-dire : de présumer de nous-mêmes comme si les fruits de notre ministère venaient de nous.
(2) v6 : La lettre signifie les cérémonies et l'alliance de la loi qui ne pouvaient donner la véritable vie et l'esprit dénote le culte spirituel de l'Évangile et l'alliance de grâce qui nous fait obtenir le salut.
(3) v14 : C'est-à-dire : l'aveuglement et les préjugés des Juifs.
(4) v17 : L'esprit marque ici l'esprit de Jésus-Christ et de l'Évangile qui donne la vraie liberté, qui affranchit des cérémonies et de la malédiction de la loi et qui ôte le voile qui empêche de connaître la vérité.
(5) v18 : Ces paroles marquent l'effet que produisait dans les apôtres et dans tous les fidèles la gloire de Jésus-Christ qui se découvre dans l'Évangile. C'est qu'ils étaient eux-mêmes éclairés de cette vive lumière de la manière la plus glorieuse et qui les rendait semblables à lui.
Chapitre IV
Paul continue de parler du courage et de la sincérité avec laquelle il avait annoncé la doctrine de l'Évangile, mais il remarque qu 'il y avait des incrédules qui rejettaient cette doctrine et qui fermaient volontairement les yeux à cette divine lumière qui devait les éclairer, versets 1-6.
Il dit ensuite que, lui et les autres ministres de Jésus-Christ étant des hommes faibles, l'efficace de leur prédication ne venait point d'eux-mêmes, mais elle ne procédait que de Dieu. Il parle des persécutions et des maux extrêmes dont il était accablé et
il dit que la foi en Jésus-Christ, l'espérance de la résurrection et l'attente ferme de la gloire éternelle faisaient qu il ne perdait point courage, mais qu il souffrait tous ces maux avec constance et même avec joie, versets 7-18.
C'est pourquoi, ayant ce ministère par la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons point courage.
2. Mais nous avons rejeté loin de nous les choses honteuses qu'on cache, ne nous conduisant pas avec artifice a et n'altérant point la parole de Dieu, mais nous rendant recommandables à la conscience de tous les hommes devant Dieu par la manifestation de la vérité.
3. Que si notre Évangile est encore couvert, il est couvert à ceux qui périssent,
4. Savoir les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'esprit afin qu'ils ne fussent pas éclairés par la lumière de l'Évangile glorieux de Christ b qui est l'image de Dieu.
5. Car nous ne prêchons point nous-mêmes, mais nous prêchons Jésus-Christ le Seigneur et pour nous, nous sommes vos serviteurs pour l'amour de Jésus.
6. Car Dieu c qui a dit que la lumière sortît des ténèbres a répandu sa lumière dans nos cœurs afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de Dieu en la présence de Jésus-Christ.
7. Mais nous avons ce trésor dans des vaisseaux de terre afin que cette grande puissance soit atti-buée à Dieu et non pas à nous.
8. Nous sommes pressés de toutes les manières, mais nous ne sommes pas réduits à l'extrémité. Nous sommes en perplexité, mais nous ne sommes pas sans espérance.
9. Nous sommes persécutés, mais nous ne sommes pas abandonnés. Nous sommes abattus, mais nous ne sommes pas entièrement perdus.
10. Nous portons toujours partout dans notre corps la mortification du Seigneur Jésus afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.
11. Car tandis que nous vivons, d nous sommes sans cesse livrés à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle,
12. De sorte que la mort agit en nous et la vie en vous 1.
13. Et comme nous avons un même esprit de foi selon lequel il est écrit : e J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, nous croyons aussi et c'est pour cela que nous parlons,
14. Étant persuadés que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus et nous fera paraître en sa présence avec vous,
15. Car toutes choses sont pour vous afin que cette grâce se répandant de tous côtés, elle abonde à la gloire de Dieu par les actions de grâces que plusieurs lui rendront.
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II Corinthiens
16. C ’ est pourquoi nous ne perdons pas courage, mais si notre homme extérieur se détruit, l intérieur se renouvelle de jour en jour.
17. Carf notre légère affliction du temps présent produit en nous le poids éternel d une gloire infiniment excellente,
18. Ainsi nous ne regardons point aux choses visibles, mais nous regardons aux invisibles, car les choses visibles ne sont que pour un temps, mais les invisibles sont éternelles.
Réflexions
Les réflexions que l on doit faire ici sont :
1. Que les ministres de Jésus-Christ doivent fuir la dissimulation, s ’ éloigner de tout artifice et de tout déguisement et parler toujours franchement et sincèrement comme en la présence de Dieu, cherchant uniquement à manifester la vérité dans la consciencce de tous les hommes.
2. Que s il se trouve des gens qui ne soient pas éclairés et sanctifiés par la lumière de l ’Évangile et qui demeurent dans l incrédulité, cela n arrive que par leur faute et parce qu ils sont aveuglés par
l amour du monde.
3. Que les serviteurs de Dieu et tous les chrétiens doivent supporter avec courage les afflictions les plus rudes, surtout lorsqu ’ elles servent à l ’ édification de l église, puisqu ils savent qu après avoir eu part aux souffrances de Jésus-Christ, ils auront part à sa résurrection, à sa vie et à sa gloire.
4. Que les afflictions de cette vie ne peuvent nuire qu au corps, mais qu elles donnent à l âme une nouvelle force et une nouvelle vie, qu elles sont avec cela légères et d ’ une courte durée et qu ’ enfin elles produisent en nous une gloire infiniment excellente.
Mais pour en tirer ces avantages et pour ne se point laisser abattre, il faut juger des afflictions par les lumières de la foi en regardant non pas aux choses visibles qui ne sont que pour un temps, mais aux choses invisibles qui sont éternelles.
(a) v2 : II Corinthiens 2.17
(b) v4 : Colossiens 1.15 ; Hébreux 1.3
(c) v6 : Genèse 1.3
(d) v11 ; Psaume 44.23 ; Romains 8.35
(e) v13 : Psaume 116.10
(f) v17 : I Pierre 1.6
(1) v12 : C ’ est-à-dire : la prédication de l ’Évangile nous expose sans cesse aux souffrances et à la mort pendant qu elle est pour vous un moyen de salut et que vous pouvez recevoir le fruits de nos travaux.
Chapitre V
Paul continuant le discours qu il avait commencé touchant les afflictions qu 'il endurait et la consolation que lui donnait l'espérance de la résurresction et d'une meilleure vie, parle du bonheur dont les fidèles jouiront après leur mort et il dit que la considération de ce bonheur, aussi bien que celle du jugement dernier, faisait qu il désirait avec ardeur de sortir de ce monde pour être avec le Seigneur
et que dans cette attente, il souffrait courageusement les afflictions et travaillait à se rendre agréable à Dieu en s'acquittant fidèlement de son devoir, versets 1-10.
Il revient après cela à parler de son ministère et il dit qu 'il n 'avait d'autre but que d'amener les hommes à la foi et que ce n 'était que par là qu 'il prétendait soutenir la gloire de sa mission contre ses adversaires. Il ajoute que la charité de Jésus-Christ qui est mort pour tous les hommes le pressait fortement à ne vivre que pour l'édification des fidèles.
Enfin il déclare qu 'il n 'avait aucun égard aux choses extérieures, tels qu étaient les avantages que les Juifs avaient eu par dessus les païens et dont ils se glorifiaient et que comme Dieu avait réuni ces deux peuples en se réconciliant tous les hommes par Jésus-Christ, il ne se proposait d'autre but dans les fonctions de sa charge que de conduire tous les hommes à Dieu et de les rendre de nouvelles créatures, versets 11-21.
Car nous savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons dans le Ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle qui n a point été faite par la main des hommes.
2. Et c’ est à cause de cela que nous gémissons, désirant avec ardeur d ’ être revêtus de notre demeure céleste.
3. a Si toutefois nous sommes trouvés vêtus et non pas nus.
4. Car nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons sous le poids parce que nous souhaitons, non pas être dépouillés, mais revêtus, afin que ce qu ’ il y a de mortel soit absorbé par la vie.
5. Et celui qui nous a formé pour cela, c ’ est Dieu qui nous a aussi donné pour arrhes son Esprit.
6. Nous sommes donc toujours pleins de confiance et nous savons que pendant que nous habitons dans ce corps, nous sommes éloignés du Seigneur.
7. Car c’ est par la foi que nous marchons et non pas par la vue.
8. Mais nous sommes remplis de confiance et nous aimons mieux quitter ce corps pour être avec le Seigneur.
9. C ’ est pourquoi aussi nous nous efforçons de lui être égréable et présents et absents 1.
10. Carb il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christc afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu il aura fait en son corps 2.
11. Sachant donc quelle est la crainte qu ’on doit avoir du Seigneur, nous tâchons d en persuader les hommes et Dieu nous connaît et je crois que vous nous connaissez aussi dans vos consciences.
12. Car nous ne tâchons pas de nouveau de nous rendre recommandables à vous, mais nous disons ceci pour vous donner occasion de vous glorifier à notre sujet afin que vous puissier répondre à ceux qui se glorifient de ce qui est extérieur et non pas de ce qui est dans le cœur.
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13. Car soit que nous soyons ravis en extase, c'est pour Dieu 3, soit que soyons de sens rassis, c'est pour vous.
14. Car la charité de Christ nous presse étant persuadés que si un est mort pour tous, tous donc sont morts 4,
15. Et qu'il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais qu'ils vivent pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux.
16. C'est pourquoi dès maintenant nous ne connaissons plus personne selon la chair 5, même si nous avons connu Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus de cette manière 6.
17. Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature 7,d les choses vieilles sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles.
18. Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ et qui nous a confié le ministère de cette réconciliation.
19. Car Dieu a réconcilié le monde avec soi-même par Christ en n'imputant point aux hommes leurs péchés et il a mis en nous la parole de la réconciliation.
20. Nous faisons donc la fonction d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous supplions au nom de Christ que vous soyez réconciliés avec Dieu.
21. Car il a fait être péché 8 pour nous celui e qui n'avait point connu le péché afin que nous devinssions en lui la justice de Dieu 9.
Réflexions
Ce chapitre contient des instructions très consolantes et très salutaires.
Nous y voyons premièrement que les fidèles savent et croient avec une pleine certitude que si leur corps est détruit par la mort, il y a pour eux un autre état plus heureux et une gloire éternelle qui les attend et que lorsqu'ils ont quitté ce corps, ils sont avec le Seigneur. C'est cette douce et glorieuse espérance qui les soutient dans leurs afflictions et dans leurs combats et qui les anime continuellement à une vie sainte.
2. Paul nous enseigne dans ce chapitre
qu 'il y a un jugement où nous devons tous paraître et où chacun recevra selon le bien ou le mal qu 'il aura fait
et il marque quel est l'usage qu'il faut faire de cette doctrine : c'est de vivre dans la crainte du Seigneur, de s'étudier à lui être agréable en tout temps et d'inspirer les mêmes sentiments aux autres hommes.
3. Il nous propose un autre motif bien pressant à nous acquitter de ces justes devoirs lorsqu'il dit que la grande charité que Jésus-Christ nous a marquée en mourant pour notre salut nous presse très fortement, si nous l'avons bien sentie, à ne vivre plus pour nous-mêmes et à employer toute notre vie pour l'édification de nos frères et pour la gloire de celui qui est mort et qui est ressuscité pour nous.
Enfin, puisque le but du ministère de l'Évangile a été, comme Paul nous l'apprend ici, de rendre les hommes de nouvelles créatures et de les réconcilier avec Dieu par Jésus-Christ, tous ceux qui prétendent être chrétiens doivent faire un très grand cas de cet Évangile, profiter avec empressement de ce moyen que Dieu leur présente pour être réconciliés avec lui et travailler à se détacher de plus en plus du monde et des choses sensibles pour devenir des hommes nouveaux par la régénération et par une constante de la sainteté.
(a) v3 : Apocalypse 3.18 et 16.15
(b) v10 : Romains 14.10
(c) v10 : Job 34.11 ; Romains 2.6 ; I Corinthiens 4.5
(d) v17 : Ésaïe 53 ;19 ; Apocalypse 21.5
(e) v21 : Ésaïe 53.9 ; I Pierre 2.24
(1) v9 : C'est-à-dire : soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous en sortions.
(2) v10 : C'est-à-dire : pendant qu'il était en cette vie.
(3) v13 : Les apôtres avaient souvent des extases, des visons, des ravissements d'esprit. Voyez Actes 11.5 et 22.17 et sous 12.2
(4) v14 : C'est-à-dire : tous ceux qui croient en Jésus-Christ meurent au péché et au monde et ne vivent que pour lui, voyez le verset suivant.
(5) v16 : C'est-à-dire : nous n'avons aucun égard aux distinctions extérieures, par où d'autres se font valoir, comme d'être né Juif ou de posséder d'autres avantages que le monde estime.
(6) v16 : Paul dit sans doute ceci parce qu'il y avait des personnes qui se glorifiaient d'avoir vu, connu et entendu Jésus-Christ lorsqu'il était sur la terre et qui par cet endroit se préféraient à Paul. La foi en Jésus mort, ressuscité et élevé dans la gloire est ce qui fait le chrétien et ce qui le conduit au salut.
(7) v17 : Ou qu'il soit une nouvelle créature.
(8) v21 : C'est-à-dire : victime pour le péché.
(9) v21 : C'est-à-dire : afin que nous fussions justifiés devant Dieu par
lui.
Chapitre VI
Il faut joindre le premier verset du chapitre VII.
Ce chapitre a deux parties.
1. Paul dit qu 'il s'était attaché à s'acquitter de son ministère avec intégrité, avec zèle, avec charité et avec patience, et cela au milieu des afflictions et des opprobres par où il est passé et il conjure les Corinthiens de répondre de leur côté à ce grand zèle et à cet amour ardent dont il était animé en leur faveur, versets 1-13.
2. Il les exhorte à imiter son zèle et sa sincérité en faisant une profession pure du christianisme et il leur recommande surtout de n avoir aucun commerce avec les idolâtres, soit en s'unissant avec eux par le mariage, soit en assistant à leur culte et à leurs fêtes et de s'adonner à la pureté du corps et del 'esprit, versets 14-18.
Puisque nous travaillons avec le Seigneur, nous vous prions que ce ne soit pas en vain que vous ayez reçu la grâce de Dieu.
2. Car il dit : a Je t'ai exaucé dans le temps favorable et je t'ai secouru au jour du salut. Voici maintenant ce temps favorable, voici maintenant ce jour du salut.
3. Nous ne donnons aucun scandale en quoi que ce soit afin que notre ministère ne soit point blâmé.
4. Mais nous nous rendons recommandables en toutes choses b comme des ministres de Dieu par
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Il Corinthiens
une grande patience dans les afflictions, dans les douleurs, dans les maux extrêmes,
5. Dans les blessures, dans les prisons, au milieu des séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes,
6. Par la pureté, par la connaissance, par un esprit patient, par la douceur, par le Saint-Esprit, par une charité sincère,
7. Par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de la justice que l'on tient de la droite ou de la gauche 1,
8. Parmi l'honneur et l'ignominie, parmi la mauvaise et la bonne réputation,
9. Étant regardés comme des séducteurs quoique nous sommes véritables, comme des inconnus quoique nous soyons connus, commes mourants et cependant nous vivons encore, comme châtiés et nous ne sommes pas mis à mort,
10. Comme affligés et cependant toujours dans la joie, comme pauvre et cependant en enrichissant plusieurs, comme n'ayant rien et cependant possédant toutes choses.
11. Ô Corinthiens ! Notre bouche s'est ouverte pour vous, notre cœur s'est élargi.
12. Vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous, mais vos entrailles se sont resserrées pour nous 2.
13. Or pour nous rendre la pareille, je vous parle comme à mes enfants, élargissez aussi votre cœur.
14. Ne portez pas un même joug avec les infidèles 3 ; car qu'y a-t-il de commun entre la justice et l'iniquité et quelle union y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ?
15. Quel accord y a-t-il entre Christ et bélial 4 ou qu'est-ce que le fidèle a de commun avec l'infidèle ?
16. Et quel rapport y a-t-il du temple de Dieu avec les idoles? Card vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit : J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
17. C'est pourquoif sortez du milieu d'eux et vous en séparez dit le Seigneur et ne touchez point à ce qui est impur et je vous recevrai.
18.g Et je serai votre père et vous serez mes fils et mes filles dit le Seigneur tout-puissant.
Réflexions
Nous trouvons dans ce chapitre une description remarquable des vertus qui doivent se rencontrer dans les ministres de l'Évangile.
Paul leur apprend par son exemple à s'acquitter fidèlement de leur charge, à se conduire d'une manière qu'ils ne donnent aucun scandale et que leur ministère ne soit pas déshonoré et à se rendre re-commandables par la pureté de leur vie, par une profession franche et ouverte de la vérité, par une charité parfaite, par la douceur, par l'humilité et par la patience dans les afflictions. Ce sont là les vertus qui font la gloire des ministres du Seigneur et qui donnent une grande efficace à l'Évangile qu'ils annoncent.
On voit ici en second lieu que si les pasteurs doivent être entièrement dévoués à l'église et animés d'un amour tendre pour leurs troupeaux, les troupeaux doivent leur rendre la pareille et les aimer aussi tendrement au Seigneur.
3. Comme Paul défendait aux Corinthiens de se mêler avec les idolâtres, il n'est pas permis non plus aux chrétiens de s'unir avec les hommes charnels et de joindre à la profession de l'Évangile une vie mondaine. Il n'y peut avoir à cet égard aucun accord de la justice avec l'iniquité, ni de la lumière avec les ténèbres. Ainsi, nous devons fuir le commerce des mondains, nous séparer d'eux afin de ne point participer à leurs péchés et travailler à nous purifier de toutes souillures du corps et de l'esprit et à achever notre sanctification dans la crainte de Dieu. C'est à quoi nous engage la considération des grandes et excellentes promesses que le Seigneur nous a faites d'être notre Dieu et notre Père et de nous regarder comme son peuple, ses enfants et ses héritiers.
(a) v2 : Ésaïe 49.8
(b) v4 : II Corinthiens 4.1
(c) La référence est à côté du verset 9 : Psaume 118.18
(d) v16 : I Corinthiens 3.17 et 6.19
(e) La référence est à côté du verset 16 : Lévitique 26.12 ; Ézéchiel 27.27
(f) v17 : Ésaie 52.11
(g) v18 : Jérémie 31.1
(1) v7 : C'est-à-dire : par des armes offensives et défensives.
(2) v12 : C'est-à-dire : votre affection pour nous n'est peut-être plus la même.
(3) v14 : C'est-à-dire : ne vous unissez pas avec eux.
(4) v15 : Ce mot signifie un homme sans joug et sans loi, un scélérat. Comme Paul parle ici des idolâtres qui servaient les démons, I Corinthiens 10.20, on peut entendre le diable par bélial.
Chapitre VII
On commence au verset 2.
Paul exhorte les Corinthiens à avoir pour lui la même affection dont il était rempli pour eux, versets 2-3.
Il leur marque combien il avait été réjoui d’apprendre par le moyen de Tite l'effet que l 'épître qu 'il leur avait écrite avait produit sur eux par rapport à l'incestueux qu 'il y avait dans leur église, ce qui lui donne l'occasion de parler de la nature et des effets de la vraie repentance, versets 4-16.
Ayant donc, mes biens-aimés, de telles promesses, nettoyons-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, achevant notre sanctificationn dans la crainte de Dieu 1.
2. Recevez-nous, nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons corrompu personne, nous n'avons trompé personne.
3. Je ne dis pas ceci pour vous condamner, cara j'ai dit ci-devant que vous êtes dans nos cœurs pour mourir et vivre ensemble.
4. Je vous parle avec beaucoup de confiance, j'ai tout sujet de me glorifier de vous, je suis rempli de
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II Corinthiens
consolation, je suis comblé de joie dans toutes vos afflictions.
5. Car depuis que nous sommes arrivés en Macédoine, nous n'avons eu aucun repos, mais nous avons été affligés en toutes manières, ayant eu des combats au dehors et des craintes au dedans.
6. Mais Dieu qui console ceux qui sont abattus nous a consolés par l'arrivée de Tite
7. Et non seulement par son arrivée, mais aussi par la consolation qu'il a reçue de vous, nous ayant raconté votre grand désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie en a été augmentée.
8. Car quoique je vous aie attristé par ma lettre, je ne m'en repends plus, bien que je m'en fusse d'abord repenti, parce que je vois que cette lettre ne vous a donné de la tristesse que pour un peu de temps.
9. Présentement je me réjouis, non de ce que vous avez été contristé, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance, car vous avez été contristés selon Dieu en sorte que vous n'avez reçu de notre part aucun préjudice.
10. Car la tristesse qui est selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut et dont on ne se repent jamais, au lieu que la tristesse du monde produit la mort.
11. En effet, cette tristesse que vous avez eue selon Dieu, quel soin n'a-t-elle produit en vous, quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel désir, quel zèle, quelle punition ? Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs 2 dans cette affaire.
12. Ainsi quand je vous ai écrit, ce n'a pas été seulement à cause de celui qui a fait l'injure, ni a cause de celui à qui elle a été faite, mais ç'a été pour vous faire connaître à tous le soin que nous prenons de vous devant Dieu.
13. C'est pourquoi votre consolation nous a consolé, mais nous avons eu encore plus de joie de celle que vous avez donnée à Tite en réjouissant son esprit.
14. Et si je me suis glorifié de vous devant lui, en quelque chose je n'en ai point eu de confusion, mais comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, aussi ce que nous avons dit à Tite, en nous glorifiant de vous, s'est trouvé véritable.
15. Aussi quand il se souvient de l'obéissance que vous lui avez tous rendue et comment vous l'avez reçu avec crainte et respect, son affection pour vous en devient plus grande.
16. Je me réjouis donc de ce qu'en toutes choses je puis me confier en vous.
Réflexions
Il faut faire sur ce chapitre les considérations suivantes.
La première, qu'il doit y avoir entre les pasteurs et les troupeaux une grande affection et une tendresse réciproque telle qu'était celle que Paul avait pour les Corinthiens et qu'il souhaitait qu'ils eussent aussi pour lui.
2. La manière dont les Corinthiens avaient reçu Tite et l'effet que les censures de Paul avaient produites sur eux nous enseignent que les églises doivent recevoir avec amour et avec confiance les fidèles ministres du Seigneur et se soumettre à leurs corrections et à leurs remontrances.
3. La grande joie dont Paul fut rempli lorsque Tite l'eut informé de l'heureux état de l'église de Corinthe montre que la plus douce satisfaction que les pasteurs puissent goûter est de voir le fruit de leur ministère et les marques de l'affection de leurs troupeaux.
Enfin, ce chapitre nous instruit sur la nature de la vraie repentance. Paul dit qu'il y a une tristesse selon le monde, c'est celle qui ne nait que de l'amour du monde et les considérations temporelles et qui n'est suivie d'aucun changement salutaire, cette tristesse ne produit que la mort, au lieu que la tristesse selon Dieu est suivie d'une paix et d'une consolation très douce et qu'elle produit des effets tout à fait avantageux, puisqu'elle remplit ceux qui en sont touchés d'une vive douleur et d'une juste indignation contre eux-mêmes, qu'elle leur inspire de la crainte et du zèle et qu'elle les porte à réparer par tous les moyens possibles le mal qu'is ont faits.
(a) v3 : II Corinthiens 3.2
(1) v1 : Ce verset appartient au chapitre précédent dont il est la conclusion.
(2) v11 : C'est-à-dire : vous vous êtes conduits dans cette affaire comme vous le deviez et en toute sincérité ensuite de ce que je vous ai écrit au sujet de cet incestueux.
Chapitre VIII
Paul informe les Corinthiens de la libéralité que les églises de Macédoine avaient exercée dans une collecte qu 'on faisait en faveur des églises de Judée, versets 1-6.
Il les exhorte à imiter cet exemple et à achever cette collecte qui avait commencé l'année précédente et il leur dit qu 'il leur envoyait pour cela Tite et une autre personne qui était apparemment Luc, versets 7-24.
Au reste, mes frères, nous voulons que vous sachiez la grâce que Dieu a faite aux églises de Macédoine.
2. C'est qu'ayant été éprouvés par plusieurs afflictions, ils sont remplis de joie et que dans leur profonde pauvreté ils ont répandu avec abondance les richesses de leur libéralité.
3. Car je leur rends ce témpignage qu'ils ont donné volontairement selon leur pouvoir et même au delà de leur pouvoir.
4. Nous priant très instamment de recevoir les aumônes et la contribution qu'ils avaient faites pour les saints.
5. Et ils n'ont pas seulement fait ce que nous avions espéré d'eux, mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur et ensuite à nous selon la volonté de Dieu,
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II Corinthiens
6. Ce qui nous a fait prier Tite que comme il avait commencé parmi vous cette œuvre de charité, il allât l'achever.
7. C'est pourquoi, comme vous abondez en toutes choses dans la foi, dans la parole, dans la connaissance, en toutes sortes de soins et dans l'amour que vous avez pour nous, faites en sorte que vous abondiez aussi dans cette œuvre de charité.
8. Je ne le dis point par commandement, mais je le dis pour éprouver par l'empressement des autres la sincérité de votre charité.
9. Car vous savez quelle a été la charité de notre Seigneur Jésus-Christ qui étant riche s'est fait pauvre pour nous afin que par sa pauvreté vous fussiez devenus riches.
10. C'est donc un conseil que je vous donne sur cette affaire, car cela convient à vous qui non seulement avez commencé de le faire, mais qui en aviez eu le dessein dès l'année précédente.
11. Achevez donc maintenant ce que vous avez commencé afin que, comme la promptitude de la bonne volonté y a été, vous l'exécutiez aussi selon vos moyens.
12. Car pourvu que la promptitude de la bonne volonté y soit, on est agréable à Dieu selon ce qu'on a et non selon ce qu'on a pas.
13. Je ne veux pas que pour soulager les autres vous soyez surchargés, mais je veux qu'il y ait de l'égalité.
14. Que votre abondance supplée à leur indigence afin que leur abondance supplée aussi à votre indigence et qu'ainsi il y ait de l'égalité.
15. Selon qu'il est écrit : a Celui qui avait beaucoup de manne n'en profitait pas davantage et celui qui en avait recueilli peu n'en manquais pas.
16. Or grâces soient rendues à Dieu de ce qu'il a mis la même affection pour vous dans le cœur de Tite
17. De ce qu'il a reçu agréablement mon exhortation et de ce qu'il est parti avec un plus grand empressement et de son bon gré pour aller vous voir.
18. Nous avons aussi envoyé avec lui ce frère qui s'est rendu célèbre dans toutes les églises par l'Évangile
19. Et non seulement cela, mais il a été choisi par les suffrages des églises pour nous accompagner dans le voyage et pour porter les aumônes que nous administrons à la gloire du Seigneur même et afin de répondre à l'ardeur de votre zèle.
20. Nous l'avons fait pour n'être point blâmés dans l'administration qui nous est confiée de ces aumônes abondantes,
21. Ayant soin de faire ce qui est bon non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.
22. Nous avons aussi envoyé avec eux un de nos frères dont nous avons éprouvé l'affection en plusieurs rencontres et qui en aura encore plus en celle-ci à cause de la grande confiance qu'il a en vous.
23. Pour ce qui est de Tite, il est mon compagnon et il travaille avec moi pour vous et à l'égard de nos
autres frères 1 ils sont les envoyés des églises et la gloire de Christ.
24. Donnez-leur donc en présence des églises des preuves de votre charité et faites voir que c'est avec sujet que nous nous glorifions de vous.
Réflexions
Ce chapitre contient diverses instructions sur l'aumône.
La première est que les chrétiens sont obligés d'exercer la charité toutes les fois que l'occasion s'en présente et qu'ils peuvent le faire, surtout quand il s'agit d'assister leur frères. Paul dit sur ce sujet que les personnes qui se sont données elles-mêmes à Dieu et qui ont bien connu et bien senti la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ s'acquittent toujours avec plaisir de ce devoir.
2. L'exemple de la charité et du zèle des églises de Macédoine que Paul propose aux Corinthiens fait voir que ceux qui exercent la charité font un très grand bien, puisqu'ils ne soulagent pas seulement les nécessiteux, mais qu'outre cela ils sont en bon exemple à toute l'église et qu'ils incitent les autres à les imiter.
La troisième instruction est que dans les œuvres de la charité Dieu a surtout égard à la promptitude et à la bonne volonté avec laquelle on donne.
La quatrième que la charité doit être faite dans une juste proportion, en sorte que chacun contribue selon son pouvoir et que les uns ne soient pas plus chargés que les autres. Il paraît aussi de ce que Paul dit sur ce sujet qu'il est juste que ceux qui ont été assistés assistent les autres à leur tour.
Enfin, les grandes précautions que Paul apportait à la distribution des collectes pour que personne ne pût le blâmer et le soin qu'il avait de les faire remettre à des gens fidèles et approuvées montrent qu'il faut administrer la charité avec une grande intégrité et beaucoup de prudence et que ceux qui ont les aumônes des fidèles entre les mains doivent les dispenser d'une manière qu'ils ne donnent lieu à aucun reproche, ni même s'il se peut à aucun soupçon.
(a) v15 : Exode 16.18
(b) La référence est à côté du verset 21 : Romains 12.17
(1) v23 : De ceux qui accompagnaient Tite.
Chapitre IX
Paul continue à exhorter les Corinthiens à assister les églises de la Judée et à le faire libéralement et volontairement, versets 1-7.
Et pour les engager à ce devoir, il leur propose la bénédiction que les personnes charitables ont à attendre de Dieu et les bons effets que l'exercice de la charité produit pour la gloire de Dieu et pour l'édifice de l'église, versets 8-15.
Pour ce qui regarde l'assistance qu'on destinait aux saints, il serait superflu de vous en écrire plus au long.
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II Corinthiens
2. Car je sais quelle est la promptitude de votre affection, ce qui me donne sujet de me louer de vous auprès des Macédoniens à qui j ’ ai dit que l ’Achaïe est toute prête dès l année passée en sorte que votre zèle a excité celui de plusieurs.
3. Cependant, je vous ai envoyé nos frères afin qu il paraisse que ce n est pas sans sujet que je me suis glorifié de vous à cet égard et que vous soyez prêts comme j ’ ai dit que vous l ’ étiez.
4. De peur que si les Macédoniens qui viendront avec moi ne vous trouvent pas prêts, cela ne tournât à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre, après nous être loués de vous avec tant de confiance.
5. C ’ est pourquoi j ’ ai cru qu ’ il était nécessaire de prier nos frères de vous aller trouver avant moi et d ’ achever de préparer la libéralité que vous avez promise afin qu ’ elle soit prête comme une libéralité et non comme un fruit de l ’ avarice.
6. Au reste, je vous averti : a Que celui qui sème peu moissonnera peu et que celui qui sème abondamment moissonnera aussi abondamment.
7. Que chacun donne selon qu il l a résolu en son cœur, b non à regret, ni par contrainte, carc Dieu aime celui qui donne gaiement.
8. Et Dieu est tout-puissant pour vous combler de toutes sortes de grâces afin qu ’ ayant toujours ce qui vous est nécessaire, vous ayez abondamment de quoi faire toutes sortes de bonnes œuvres,
9. Selon qu ’ il est écrit :d Il a répandu, il a donné aux pauvres, sa justice demeure éternellement.
10. Que celui donc qui fournit la semence au semeur veuille aussi vous donner du pain pour manger et multiplier ce que vous avez semé et augmenter les fruits de votre justice,
11. Afin que vous soyez enrichis en toute manière pour faire toutes sortes de libéralités et qu ’ ainsi nous ayons sujet de rendre des actions de grâces à Dieu.
12. Car l ’ administration de cette offrande ne pourvoira pas seulement aux besoins des saints, mais elle abondera aussi par les actions de grâces que plusieurs rendront à Dieu,
13. Glorifiant Dieu à cause des preuves qu ’ ils auront dans cette assistance, de la soumission que vous faites profession d ’avoir pour l ’Évangile de Christ et de la libéralité sincère dont vous usez envers eux et envers les autres.
14. Et ils prieront pour vous, vous aimant affectueusement à cause de l excellente grâce que Dieu vous a faite.
15. Or grâces soient rendues à Dieu de son don ineffable.
Réflexions
Ce chapitre traite de l aumône et de la charité, de même que le précédent et Paul y marque particulièrement trois choses sur ce sujet, savoir la manière dont on doit faire la charité, la récompense des gens charitables et les bons effets que la charité produit.
1. Sur la manière, Paul dit que pour plaire à Dieu il faut donner autant qu on le peut, avec abondance, avec joie et de bon cœur, parce que
Dieu aime celui qui donne gaiement.
2. Les promesses qu il fait aux Corinthiens ne nous permettent pas de douter que Dieu ne récompense les personnes bien-faisantes et charitables, même par des bénédictions temporelles en multipliant leurs biens, en sorte qu elles ont toujours, non seulement ce qui leur est nécessaire, mais aussi de quoi assister ceux qui sont dans l indigence.
3. Nous devons bien considérer les bons effets que la charité produit, elle réjouit les fidèles, elle édifie l église, elle fait que plusieurs, voyant la libéralité de ceux qui donnent, glorifient le saint nom de Dieu, prient pour les personnes charitables et sont portées à les imiter, ce qui tourne à un plus grand avancement de la religion et de la piété.
Ces considérations doivent inciter fortement tous les chrétiens à la charité et c’ est particulièrement à ceux à qui Dieu a donné du bien de profiter de ce que Paul dit dans ce chapitre et dans le précédent.
(a) v6 : Proverbes 19.17 et 22.9
(b) v7 : Écclésiaste 35.10
(c) v7 : Romains 12.8
(d) v9 : Psaume 112.9
Chapitre X
La vue de Paul dans ce chapitre et dans les suivants est de se défendre contre ceux qui tâchaient de diminuer son autorité parmi les Corinthiens et de le rendre méprisable.
C 'est dans ce dessein qu 'il parle premièrement de la puissance spirituelle que Dieu lui avait donnée et de l'usage qu 'il en faisait pour l'édification de l'église, versets 1-11.
Ensuite il dit qu 'il n 'était point rempli d'orgueil comme ceux qui parlaient mal de lui, qu 'il ne prétendait point s'ingérer dans les travaux des autres, ni de s attribuer la gloire, mais qu il se contentait de la mesure de la grâce que Dieu lui avait départie et qu 'au reste il espérait que, comme il avait annoncé le premier l Évangile à Corinthe, il irait encore le prêcher dans des lieux plus éloignés où il n 'avait pas encore été annoncé, versets 12-18.
AU reste, je vous prie, moi Paul, par la douceur et par la bonté de Christ, moi qui parais méprisable quand je suis avec vous, mais qui suis plein de hardiesse envers vous quand je suis absent1.
2. Je vous prie, dis-je, que quand je serai présent je ne sois pas obligé de me servir avec confiance de cette hardiesse avec laquelle j ai dessein d agir contre certaines personnes qui nous regardent comme si nous nous conduisions selon la chair 2.
3. Car, quoi que nous vivions dans la chair, nous ne combattons point selon la chair3.
4. Et les armes avec lesquelles nous combattons ne sont point charnelles, a mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu pour renverser les forteresses
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Il Corinthiens
5. Et détruire tous les conseils et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu et pour amener captives toutes les pensées et les soumettre à l'obéissanse de Christ,
6. Étant prêts à punir toute désobéissance lorsque votre obéissance aura été accomplie.
7. Regardez-vous les choses selon l'apparence ? Si quelqu'un se persuade qu'il appartient à Christ, qu'il pense aussi en lui-même que comme il appartient à Christ, nous lui appartenons aussi.
8. Et quand même je me glorifierais de quelque chose de plus à cause de la puissance b que le Seigneur nous a donnée pour l'édification et non pour votre destruction, je n'en recevrais point de confusion,
9. Afin qu'on ne croie point que je veuille vous intimider par mes lettres.
10. Car ces lettres, dit-on, sont à la vérité graves et fortes, mais la présence de son corps est faible et sa parole est méprisable.
11. Que celui qui parle ainsi considère que tels nous sommes en parole dans nos lettres étant absents, tels aussi nous sommes par nos actions étant présents.
12. Car nous n'oserions nous mettre au rang de certaines personnes qui se louent eux-mêmes, ni nous comparer à eux. Mais ils ne considèrent pas qu'ils se mesurent eux-mêmes par eux-mêmes et qu'ils se comparent eux-mêmes à eux-mêmes 4.
13. Mais pour nous, nous ne nous glorifions point outre mesure, mais nous nous glorifions de ce que c selon la mesure du partage que Dieu nous a assigné nous sommes parvenus jusqu'à vous 5.
14. Car nous ne nous étendons pas plus que nous devons comme si nous n'étions pas parvenus jusqu'à vous, puisque nous y sommes parvenus en prêchant l'Évangile de Christ.
15. Nous ne nous glorifions point outre mesure, c'est-à-dire dans le travail des autres, mais nous espérons que votre foi étant augmentée, nous nous étendrons beaucoup plus loin, selon le partage qui nous a été assigné,
16. En prêchant l'Évangile dans les pays qui sont au delà du vôtre, sans nous glorifier de ce qui a déjà été fait dans le partage des autres.
17. Quec celui donc qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
18. Car ce n'est pas celui qui se recommande soi-même qui est approuvé, mais c'est celui que le Seigneur recommande.
Réflexions
Le soin que Paul prend de se justifier et de se défendre contre ceux qui le blâmaient et ce qu'il dit de son autorité et de la puissance spiriruelle que Dieu lui avait donnée fait voir qu'on peut soutenir son innocence, pourvu qu'on le fasse avec modération et dans de bonnes vues.
Cela montre en particulier que bien que les serviteurs de Dieu doivent être entièrement éloignés de
l'orgueil, il leur est pourtant permis et qu'ils y sont même obligés de soutenir l'honneur de leur ministère et de se servir de l'autorité qu'ils ont reçue de Jésus-Christ, conformément à ses intentions, résistant avec fermeté à tous ceux qui veulent empêcher l'édification de l'église et se proposant pour but, non leur propre gloire ou leurs intérêts, mais d'avancer le règne de Dieu, de détruire tout ce qui s'oppose à sa connaissance et d'amener les pensées des hommes à l'obéissance de Christ.
Cela nous apprend aussi que les chrétiens doivent avoir leurs pasteurs en révérence et se soumettre à eux puisque leur charge viens aussi de Jésus-Christ et que, quoi qu'ils soient inférieurs aux apôtres, le Seigneur les a établis pour conduire son église.
Enfin, la manière dont Paul parle de lui-même et les réflexions qu'il fait sur l'orgueil de ces docteurs qui lui étaient opposés nous doit faire reconnaître que l'humilité est le caractère des vrais ministres de Jésus-Christ, qu'ils doivent se renfermer dans les bornes de leur vocation et dans les fonctions auxquelles ils sont appelés er que c'est un très grand malheur pour l'église quand les ministres sont animés d'un esprit d'orgueil, de présomption, d'envie et de jalousie et qu'ils causent de la division et du trouble.
(a) v4 : Jérémie 1.10
(b) v8 : II Corinthiens 13.10
(c) v13 : Éphésiens 4.7
(d) v17 : Jérémie 9.24 ; I Corinthiens 1.31
(1) v1 : Ceci exprime le jugement que les ennemis de Paul faisaient de lui, disant que sa présence n'avait rien que de méprisable, mais qu'il était hardi dans ses lettres et qu'il écrivait avec autorité, voyez le verset 10.
(2) v2 : C'est-à-dire : par des vues charnelles et par des motifs humains.
(3) v3 : C'est-à-dire : quoique nous soyons des hommes faibles et exposés à bien des maux, nous exerçons notre ministère avec l'autorité et la puissance que Dieu nous a donnée.
(4) v12 : C'est-à-dire : ils jugent d'eux-mêmes par l'opinion trop avantageuse qu'ils ont conçue de ce qu'ils font.
(5) v13 : C'est-à-dire : de ce qu'avec la mesure des dons que Dieu nous a départis nous avons eu accès auprès de vous et de ce que Dieu s'est servi de nous pour vous faire recevoir l'Évangile.
Chapitre XI
Paul dit que le grand amour qu 'il avait pour eux et la crainte qu 'ils ne se laissassent séduire par ceux qui travaillaient à l'abaisser le contraignait à leur parler, quoique malgré lui, des avantages dont Dieu l'avait enrichi et de ce qu 'il avait fait pour eux, versets 1-6.
2. Il les fait souvenir qu 'il leur avait annoncé l'Évangile sans rien recevoir d'eux afin d'ôter tout prétexte aux faux apôtres qui n 'en usaient pas comme lui, versets 7-15.
3. Il montre qu 'il pouvait se glorifier d'être au dessus de ces faux docteurs qui étaient Juifs et cela par ses grands travaux et par ses souffrance dont il fait un dénombrement très remarquable, versets 16-33.
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Il Corinthiens
Plût à Dieu que vous supportassiez un peu mon imprudence, mais je vous prie, supportez-moi.
2. Car je suis jaloux de vous, d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai engagés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une vierge chaste.
3. Mais je crains que a comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, vos esprits ne se laissent corrompre, se détournant de la simplicité qui est en Christ 1.
4. Car s'il venait quelqu'un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous feriez bien de le souffrir2.
5. Mais j'estime que je n'ai été en rien inférieur aux plus excellents apôtres.
6. Que si je suis comme un homme du commun à l'égard du langage, je ne le suis pas à l'égard de la connaissance, mais nous nous sommes fait connaître parmi vous à tous égards et en toutes choses.
7. Ai-je donc mal fait de m'abaisser moi-même afin que vous fussiez élevés, vous ayant annoncé gratuitement l'Évangile de Dieu ?
8. J'ai dépouillé les autres églises en recevant d'elles de quoi m'entretenir pour vous servir.
9. Et lorsque je me suis trouvé dans le besoin parmi vous,b je n'ai été à la charge à personne, car les frères qui étaient venus de Macédoine ont suppléé à ce qui me manquait et je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce fût et je m'en garderai encore.
10. J'atteste la vérité de Christ laquelle est en moi que ce sujet que j'ai de me glorifier dans toute l'Achaïe ne me sera point ôté.
11. Pourquoi ? Est-ce parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait.
12. Mais ce que j'en fais et que je ferai encore, c'est afin d'ôtertout prétexte à ceux qui ne cherchent que des prétextes et afin qu'il se trouve qu'ils n'ont aucun avantage sur nous dans les choses dont ils se vantent.
13. Car ces sortes de faux apôtres sont des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ.
14. Et il ne s'en faut pas étonner, car satan même se déguise en ange de lumière.
15. Il n'est donc pas surprenant si ses ministres se déguisent aussi en ministres de la justice, mais leur fin sera telle que leurs œuvres.
16. Je le dis encore : Que personne ne me regarde comme un imprudent, sinon supportez mon imprudence afin que je me glorifie aussi un peu.
17. Ce que je dis dans cette confiance avec laquelle je me glorfie, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par imprudence.
18. Puisque plusieurs se glorifient selon la chair3, je me glorifierai aussi.
19. Car vous souffrez sans peine les imprudents parce que vous êtes sages.
20. Même si quelqu'un vous assujettit, si quelqu'un vous mange, si quelqu'un prend ce qui est à vous 4, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le souffrez 5.
21. J'ai honte de le dire6, on nous regarde comme si nous n'avions aucun pouvoir 7, mais de quelque chose que quelqu'un ose se vanter, (je parle en imprudent), j'ose aussi m'en vanter.
22. c Sont-ils Hébreux? Je le suis aussi. Sont-ils Israélites? Je le suis aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham ? J'en suis aussi.
23. Sont-ils ministres de Christ? (je parle en imprudent) Je le suis plus qu'eux, j'ai souffert plus de travaux qu'eux, plus de blessures, plus de prisons, j'ai été plusieurs fois en danger de mort.
24. J'ai reçu des Juifs cinq fois d quarante coups de fouet moins un 8.
25. e J'ai été battu de verges trois fois,f j'ai été lapidé une fois, g j'ai fait naufrage trois fois, j'ai passé un jour et une nuit dans le profond de la mer 9.
26. J'ai été souvent en voyage, j'ai été en danger sur les rivières, en danger de la part des voleurs, en danger parmi ceux de ma nation, en danger parmi les Gentils, en danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi les faux frères,
27. Dans les peines, dans les travaux, dans les veilles, dans la faim, dans la soif, dans les jeûnes, dans le froid, dans la nudité.
28. Outre les choses qui me viennent de dehors, je suis comme affligé tous les jours par les soucis que me donnent toutes les églises.
29. Quelqu'un est-il affligé, que je n'en sois aussi affligé ? Quelqu'un est-il scandalisé que je n'en sois aussi comme brûlé ?
30. S'il faut se glorifier, je me glorifierai de ce qui regarde mes afflictions.
31. Dieu qui est le père de notre Seigneur Jésus-Christ et qui est béni éternellement sait que je ne mens point.
32. À Damas celui qui en était gouverneur pour le roi Arétas faisait faire la garde dans la ville des Damascéniens voulant se saisir de moi.
33. Mais on me descendit de la muraille par une fenêtre dans une corbeille et j'échappai ainsi de ses mains.
Réflexions
Ce qu'on remarque en général dans ce chapitre, c'est que Paul y soutient l'honneur de son apostolat, mais d'une manière extrêmement humble et que s'il parle avantageusement de soi-même, les adoucissements et les excuses qu'il apporte montrent assez qu'il était contraint d'en user ainsi. De là on doit conclure qu'il faut toujours parler de soi-même avec une grande modestie et qu'en particulier cette humilité et cette modestie conviennent aux ministres de Jésus-Christ, mais qu'ils peuvent pourtant défendre leur innocence et leur ministère lorsque cela est nécessaire pour l'édification publique.
286
II Corinthiens
2. La crainte que Paul avait que les Corinthiens ne se laissassent détourner de la pureté et de la simplicité de l'Évangile par de faux docteurs et ce qu'il dit
que les ministres de satan se transforment en anges de lumière
avertit les chrétiens d'être sur leurs gardes, de bien discerner les doctrines et ceux qui les enseignent et de ne pas se laisser surprendre par de fausses apparences de piété et de zèle.
3. On voit ici que Paul n'avait rien voulu recevoir des Corinthiens quoiqu'il les aimât et qu'il fût aimé d'eux. Il en usa de la sorte pour ne donner aucun prétexte à ceux qui cherchaient à le rendre suspect et pour montrer qu'il ne ressemblait pas aux faux docteurs qui le décriaient et qui étaient dans le fond des mercenaires. Ce caractère de prudence et de désintéressement doit se rencontrer dans tous les pasteurs et c'est ce qui donne un grand poids à leur ministère et à toutes leurs fonctions.
4. On doit bien considérer le récit qu'il fait ici de ses grandes souffrances et de tant de dangers et de persécutions par où il avait passé et dont Dieu l'avait tiré. C'est là une belle preuve de son zèle, de sa sincérité et de la vérité de la doctrine qu'il annonçait. Cela montre aussi que les souffrances ne doivent point étonner les chrétiens et surtout les serviteurs de Jésus-Christ.
Enfin, Paul fait connaître qu'outre les souffrances qu'il endurait en sa personne, il était continuellement en souci pour les églises du Seigneur et qu'il n'arrivait aucun mal à l'église ou à quelqu'un des fidèles qu'il n'en fût affligé et comme brûlé. Tous les vrais pasteurs sont animés du même esprit, les devoirs de leur ministère, le soin des âmes et les divers besoins de leurs troupeaux les occupent et les inquiètent jour et nuit et ils sont sensibles à ce qui regarde l'édification de l'église plus qu'à tout autre chose.
(a) v3 : Genèse 3.4
(b) v9 : II Corinthiens 12.13
(c) v22 : Philipiens 3.5
(d) v24 : Deutéronome 25.3
(e) v25 : Actes 16.22
(f) v25 : Actes 14.19
(g) v25 : Actes 27.41
(1) v3 : Ou de la fidélité que vous lui devez, de la pureté de la doctrine de Jésus-Christ.
(2) v4 : C'est-à-dire : si quelqu'un vous annonce un Évangile plus parfait que celui que nous vous annonçons et qui vous communique des dons plus excellents que ceux que vous avez reçus par mon ministère, à la bonne heure. Paul veut dire que cela ne se pouvait pas et qu'ainsi les Corinthiens ne devaient point écouter les faux docteurs.
(3) v18 : C'est-à-dire : de certains avantages extérieurs tels qu'étaient ceux dont les faux docteurs se vantaient.
(4) v20 : Ou si quelqu'un prend et reçoit de vous.
(5) v20 : Ceci regarde les faux docteurs qui étaient des gens intéressés, qui traitaient les Corinthiens avec hauteur et auxquels ils se soumettaient.
(6) v21 : Ou : Je le dis à votre honte.
(7) v21 : Ou : Car c'est comme si nous souffrions les mêms injures.
(8) v24 : Il était défendu par la loi de donner plus de quarante coups. Deutéronome 25.3. Les Juifs pour ne pas violer la loi n'en donnaient que trente-neuf.
(9) v25 : Paul, ayant fait naufrage, avait été un jour et une nuit dans les eux de la mer, nageant et se soutenant sur quelque débris de vaisseau.
Chapitre XII
Paul continuant à parler des avantages qui le distinguaient des autres ministres fait le récit de son ravissement au Ciel, mais il le fait avec beaucoup d'humilité et de modestie, versets 1-13.
Après cela il dit aux Corinthiens qu 'il irait bientôt vers eux et comme il ne leur avait pas été à charge par le passé, il ne serait point encore. Il leur témoigne une extrême tendresse et il déclare qu il ne leur avait écrit comme il venait de le faire que pour leur édification et afin qu 'il ne fût pas obligé de les traiter avec sévérité lorsqu il irait à Corinthe, versets 14-21.
Certainement il ne me convient pas de me vanter, car j'en viendrai jusqu'aux visions et aux révélations du Seigneur.
2. a Je connais un homme en Christ qui fut ravi jusqu'au troisième Ciel il y a plus de quatorze ans, si ce fut en corps je ne sais, si ce fut sans son corps je ne sais, Dieu le sait.
3. Et je sais que cet homme (si ce fut en son corps ou si ce fut sans son corps je ne sais, Dieu le sait),
4. Fut ravi dans le paradis et y entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer 1.
5. Je puis me glorifier d'être cet homme-là, mais pour ce qui est de moi, je ne me glorifierai que de mes afflictions.
6. Si je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je ne dirais que la vérité, mais je m'en abstiens afin que personne ne m'estime au dessus de ce qu'il voit en moi ou de ce qu'il m'entend dire.
7. Et de peur que je ne m'élevasse trop à cause de l'excellence de mes révélations , il m'a été mis une écharde dans la chair 2, un ange de satan, pour me souffleter et pour m'empêcher de m'élever.
8. C'est pourquoi j'ai prié trois fois le Seigneur que cet ange de satan se retirât de moi.
9. Mais il m'a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc plus volontiers dans mes faiblesses afin que la vertu de Christ habite en moi.
10. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les opprobres, dans les misères, dans les persécutions, dans les afflictions extrêmes pour Christ, car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.
11. J'ai été imprudent en me vantant, c'est vous qui m'y avez contraint ? Car c'était à vous à parler avantageusement de moi, vu que je n'ai été inférieur en rien aux plus excellents apôtres, encore que je ne sois rien.
12. Aussi les preuves de mon apostolat ont éclaté parmi vous par une patience à toute épreuve, par des signes, par des merveilles et par des miracles.
13. Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres églises b sinon en ce que je ne vous ai point été à charge. Pardonnez-moi ce tort que je vous ai fait.
287
II Corinthiens
14. Voici pour la troisième fois que je suis prêt à aller vous voir et je ne vous serai point à charge, car ce n'est pas vos biens que je cherche, c'est vous-mêmes. Aussi n'est-ce pas aux enfants à amasser du bien pour leurs pères, mais c'est aux pères à amasser pour leurs enfants.
15. Et pour moi je dépenserai très volontiers pour tout ce que j'ai et je me donnerai encore moi-même pour vos âmes, quoi que vous aimant avec tant d'affection, je sois moins aimé.
16. Mais on dira peut-être que je ne vous ai point été à charge, mais qu'étant un homme artificieux, je vous ai surpris par adresse.
17. Ai-je tiré du profit de vous par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyé ?
18. J'ai prié Tite d'aller vous voir et j'ai envoyé un de nos frères avec lui. Tite a-t-il tiré du profit de vous? N'avons-nous pas agi par le même esprit? N'avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?
19. Pensez-vous que nous voulions encore nous justifier auprès de vous ? Nous parlons devant Dieu en Christ et tout cela, mes très chers, pour votre édification.
20. Car je crains qu'à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je voudrais et que vous ne me trouviez pas tels que vous voudriez et qu'il n'y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des dissensions, des médisances, des faux rapports, de l'orgueil et des troubles.
21. Et qu'étant retourné vers vous mon Dieu ne m'humilie et que je sois en pleurs au sujet de plusieurs qui ayant péché ci-devant ne se sont point amendés de l'impureté, de la fornication et des im-pudicités qu'ils ont commises.
Réflexions
Le ravissement de Paul dont il est parlé dans ce chapitre a été un privilège tout à fait glorieux pour lui et qui prouve que sa vocation était divine et en même temps qu'il y a une vie et une gloire éternelle qui est réservée dans le Ciel pour les fidèles. La manière dont Paul rapporte ce ravissement et les excuses dont il se sert en faisant ce récit montrent qu'il peut nous être permis de parler des grâces que Dieu nous a accordées, mais il ne faut le faire que lorsque cela est nécessaire pour la gloire de Dieu et toujours avec un humble sentiment de notre indignité et nullement pour nous vanter ou pour nous élever.
Il dit que Dieu avait mis une écharde en sa chair, c'est-à-dire en son corps, afin qu'il ne s'élevât pas à cause des révélations qu'il avait eues lorsqu'il fut ravi dans le paradis et qu'un mauvais ange le faisait souffrir par la permission de Dieu. Cela nous montre qu'il est dangereux qu'on ne s'élève quand on a quelque avantage considérable et qu'il est nécessaire que Dieu envoie, même aux meilleurs, des afflictions et des sujets de mortification pour le contenir dans l'humilité. Paul nous apprend qu'il avait prié instamment pour être délivré de cette affliction, mais
que le Seigneur ne lui accorda pas sa demande et qu'il dit : Ma grâce te suffit.
Dieu ne manque jamais d'accorder les grâces qui regardent les besoins de l'âme et du salut à ceux qui les lui demandent, mais il n'exauce pas toujours les prières qui tendent à obtenir la délivrance des maux du corps. Mais sa grâce qui donne la force de les endurer doit nous suffire et il ne nous laisse dans la souffrance qu'afin de faire voir d'autant mieux sa vertu dans notre faiblesse.
Enfin, Paul marque ici l'affection tendre et paternelle dont il était animé envers les Corinthiens. Il n'avait en vue que de les édifier, il était prêt à donner sa vie pour eux et il craignait même d'être obligé de traiter avec sévétité ceux qui ne s'étaient pas amendés. Tels sont les sentiments des fidèles pasteurs, ils aiment tendrement leurs troupeaux, ils se dévouent entièrement à leur édification et c'est toujours un sujet de douleur pour eux de se voir contraints d'employer la rigueur des censures contre ceux qui donnent du scandale et qui sont incorrigibles.
(a) v2 : Actes 9.3 et 22.17
(b) v13 : II Corinthiens 11.9
(c) Cette référence est en face du verset 15 : II Corinthiens 6.12
(1) v4 : C'est-à-dire : qu'il ne saurait exprimer.
(2) v7 : C'étaient des douleurs très vives que Paul endurait dans son corps et c'est ainsi que la plupart des anciens l'ont entendu. Mais on ne doit pas croire que cette écharde fut une tentation au péché, puisqu'il est dit que Dieu la lui envoya après son ravissement et qu'il refusa de l'en délivrer, versets 8 et 9. D'ailleurs, la grande piété de Paul et ce qu'il dit de lui-même dans ses épîtres et en particulier dans II Corinthiens 7.7-8 ne permet pas d'avoir cette pensée.
Chapitre XIII
Paul avertit encore une fois les Corinthiens qu il irait les voir, qu il n épargnerait point ceux qui ne se seraient pas amendés et que puisque quelques-uns d'entre eux semblaient douter de son autorité, il leur ferait sentir par l'expérience et par les effets que, comme Jésus-Christ quoi qu 'il eût été un homme faible régnait par la puissance de Dieu, lui aussi, quoiqu 'on le regardât comme un homme infirme et même méprisable, avait pourtant reçu la puissance et l'autorité d'un apôtre de Jésus-Christ, versets 1-4.
Il les exhorte à s examiner eux-mêmes et à se corriger et il leur dit qu il ne souhaitait rien tant que de les trouver dans un bon état afin qu 'il ne fût pas contraint d'user de sévérité envers eux, dût-on même révoquer en doute sa qualité d’apôtre, versets 5-10.
Il finit par une exhortation générale à l'amendement et à la paix et par des vœux, versets 11-13.
Voici la troisième fois que je suis prêt à vous aller voir. Sur le rapport de deux ou trois témoins toute affaire sera décidée.
2. J'ai déjà dit et je le dis encore pour la seconde fois, comme si j'était présent et maintenant étant absent, je l'écris à ceux qui ont péché ci-devant et
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II Corinthiens
à tous les autres, que si je retourne chez vous, je n épargnerai personne,
3. Puisque vous cherchez une preuve que Jésus parle par moi, lui qui n ’ est point faible à votre égard, mais qui est puissant au milieu de vous,
4. Car encore qu il ait été crucifié selon la faiblesse de la chair, toutefois il est vivant par la puissance de Dieu et nous de même nous sommes aussi faibles comme lui, mais nous vivons avec lui par la puissance de Dieu au milieu de vous.
5. b Examinez-vous vous-mêmes pour voir si vous êtes dans la foi, éprouvez-vous vous-mêmes, ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous ? À moins que peut-être vous ne fussiez réprouvés.
6. Mais j ’espère que vous connaîtrez que pour nous, nous ne sommes point réprouvés.
7. Et je prie Dieu que vous ne fassiez aucun mal, non pour vous attirer de l ’ approbation, mais afin que vous fassiez ce qui est bon, dussions-nous être désapprouvés nous-mêmes.
8. Car nous n ’ avons aucune puissance contre la vérité, nous n ’ en avons que pour la vérité 1.
9. Et nous avons de la joie lorsque nous sommes dans la faiblesse, pourvu que vous soyez forts et ce que nous demandons à Dieu c’ est votre parfait affermissement.
10. C ’ est pourquoi j ’ écris ces choses étant absent afin que lorsque je serai présent je ne sois pas obligé d user de sévérité selon la puissance c que le Seigneur m a donnée pour édifier et non pour détruire.
11. Au reste, mes frères, soyez dans la joie, tendez à la perfection, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix et le Dieu de charité et de paix sera avec vous.
12.d Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent.
13. La grâce du Seigneur Jésus-Christ et l ’ amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous, amen.
Réflexions
On doit remarquer dans ce chapitre le zèle et en même temps la douceur, la charité et l humilité de Paul. Il était résolu à ne pas épargner ceux qui seraient incorrigibles, cependant il souhaitait qu ils s ’amandassent et qu ’il ne se vît pas obligé de se servir contre eux de la puissance qu il avait reçue de Jésus-Christ en qualité de serviteur.
À l ’ imitation de Paul, les ministres de Jésus-Christ doivent être animés d un esprit de charité et d humilité, se servir autant qu ’ ils le peuvent de la douceur plutôt que de la rigueur et cependant ne pas épargner les pécheurs endurcis lorsque la nécéssité le demande. Il paraît aussi de là qu ’ il est plus louable et plus agréable à Dieu que les chrétiens fassent leur devoir d ’ eux-mêmes et volontairement que s ’ il fallait employer les menaces ou les censures de l église pour les y engager.
Paul conclut cette épître en exhortant les Corinthiens à la joie spirituelle, à l amendement et à la paix par ces paroles :
Au reste mes frères, soyez dans la joie, tendez à la perfection, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.
C ’ est là l ’ état auquel tous les chrétiens doivent aspirer et dans lequel ils doivent s ’ affermir de plus en plus et c est aussi le moyen d avoir part à l amour de Dieu, à la paix et aux effets de sa miséricorde en Jésus-Christ notre Seigneur.
(a) Les références sont en face du verset 1 : Deutéronome 19.15; Matthieu 18.16; Jean 8.17 ; Hébreux 10.28
(b) v5 : I Corinthiens 11.28
(c) v10 : II Corinthiens 10.8
(d) v12 : Romains 16.16 ; I Corinthiens 16.20; i Pierre 5.14 ; I Thessa-loniciens 5.26
(1) v8 : C ’est-à-dire : nous ne ferons usage de la puissance que Dieu nous a donnée que contre ceux qui s’ écartent de la piété et de la vérité, ceux qui s ’ y attachent n ’ont rien à craindre de nous.
La seconde épître aux Corinthiens a été écrite de Philippes de Macédoine par Tite et Luc.
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