Page 231 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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pratique. L’enseignement central des paroles «faites ceci en mémoire de moi» est l’amour sacrificiel dont le nom en
Grec est «l’AGAPÉ». Comme nous devons renoncer à tout pour Christ, nous devons renoncer à tout pour les frères
en qui Christ demeure par sa Sainte et Brillante Présence. Ceci est la seule ordonnance ou le seul commandement
que Jésus a donner à ses disciples lors de la Pâque: «C’est ici mon commandement : Que vous vous aimiez l’un
l’autre, comme je vous ai aimés» (Jean 15:12). Ceci est l’exemple du témoignage vivant que nous devons porter
devant le monde: «En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour l’un pour l’autre»
(Jean 13:35). C’est ici le vrai Repas du Seigneur et celui qui n’y participe pas ou qui rejette cet enseignement n’est
pas chrétien et n’a point la vie éternelle en lui (Jean 6:53,54).
Sous la Nouvelle Alliance, il n’existe plus aucun signe matériel visible qui transmet la grâce ou fortifie la foi, choses
qui n’étaient que «l’ombre des biens à venir» (Hébreux 10:1) et qui furent «abolies» (Hébreux 12:27). Tous les
éléments cultuels qui servaient de signes visibles sous l’Ancienne Alliance de la loi, étaient d’un caractère
prophétique comme des préfigurations qui indiquaient la venue du Messie. Une fois le ministère vicarial de Christ
accomplit, tous les éléments de la loi n’étaient plus nécessaires, ayant réalisés leur but ils furent abolis et remplacés
par la liberté de la grâce qui détient uniquement un caractère spirituel de la Sainte Présence de Christ en nous.
Puisqu’il n’y a aucune ordonnance de la loi qui est valide sous la grâce, nous réalisons que Jésus n’a jamais institué
aucun sacrement ou ordonnance comme le Baptême d’eau et le Repas du Seigneur, et que ces choses ne sont que les
fruits de l’imagination maladive du raisonnement humain qui désire monopoliser la grâce dans le but de remettre les
croyants sous la servitude de la loi. Ils ne sont donc pas des Moyens de Grâce mais des moyens d’exploitation qui
servent aux dirigeants spirituels des différentes religions dites chrétiennes, dans le but de justifier leur existence
inutile et de remplir les coffres et les poches de ceux qui manipulent les gens et les circonstances en leur faveur.
Sachant ces choses, nous pouvons maintenant procéder à regarder l’enseignement de l’apôtre Paul concernant le
Repas du Seigneur. Paul affirme que sous la grâce «nous ne connaissons plus Christ selon la chair» (2 Corinthiens
5:16), c’est à dire qu’il n’y a rien qui soit charnelle qui puisse prétendre donner une connaissance de Christ qui soit
valide. Précisons immédiatement que la Parole de Dieu ou la Bible, quoique écrite et imprimée sur du papier matériel
ou physique, ne peut être considérée comme un élément charnel mais spirituel, car elle respire de la Présence de Dieu
même, et les mots qu’elle contient, c’est à dire la structure grammaticale, sont des paroles vivantes et éternelles
déterminées par Dieu de toute éternité. Elle nous a été donnée dans le temps, elle sera présente au jugement dernier,
et elle sera pour toute l’éternité servant de témoignage à la gloire de Dieu en Jésus-Christ qui en est l’Auteur par son
Saint-Esprit qui l’habite. Cela dit, selon l’enseignement de l’apôtre Paul dans 2 Corinthiens 5:16, les éléments de
l’eau dans le Baptême, le pain et le vin dans le Repas du Seigneur, utilisés par les religions, ne sont d’aucune utilité
pour nous donner une représentation de Christ, «car les choses anciennes sont passées et toutes choses sont
devenues nouvelles» (2 Corinthiens 5:17). Ces éléments nous donnent plutôt une fausse représentation de Christ
que l’apôtre Jean nomme de l’idolâtrie (1 Jean 5:20,21). Dans un contexte où Paul nous parle de l’idolâtrie pour
nous aviser de la fuir, il souligne ce changement «des choses anciennes qui sont devenues nouvelles» en disant: «La
coupe de bénédiction, laquelle nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ? Et le pain que nous
rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ?» (1 Corinthiens 10:16). Éloignons de nous le faux concept
religieux de la communion qui consiste à manger un morceau de pain et boire un peu de vin, car le mot
«communion» signifie «être associé, être uni dans une même foi». Par ces paroles, Paul ne confirme pas ici
l’institution d’un sacrement, il ne donne aucune approbation à une ordonnance qui consisterait en des éléments
matériels ou physiques, il établit plutôt un parallèle ou une comparaison entre une chose ancienne et une chose
nouvelle. Même plus, il souligne fortement que les choses anciennes de «l’Israël selon la chair» sont «des idoles» qui
ont un rapport avec «des démons», et il ne veut absolument pas qu’un chrétien sous la grâce «participe à la Table du
Seigneur et à la table des démons» (1 Corinthiens 10:18-21). Il avait souligné ce point du changement des choses
anciennes à des choses nouvelles, en disant: «Nettoyez donc le vieux levain, afin que vous deveniez une nouvelle
pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. C’est pourquoi, célébrons la fête,
non avec le vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité
et de la vérité» (1 Corinthiens 5:7,8). Dans l’essence de son message du changement de toutes choses, Paul fait
ressortir deux aspects importants qui soulignent l’amour de Dieu ou l’Agapé: la communion avec Christ, et la
communion avec les frères dans l’amour sacrificiel de Dieu qui est «le renoncement à soi-même». Il élabore ceci dans
ses reproches aux Corinthiens qui se réunissaient pour célébrer l’Agapé dans une attitude d’hypocrisie qui ne
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