Page 236 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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cet égard dans un examen épineux, qui appartient d'ailleurs à la dogmatique plus qu'à notre travail, nous
nous bornerons à faire remarquer le passage Éphésiens 2:3, où saint Paul distingue entre les désirs de la
chair et ceux de l'esprit. Il semble qu'il y ait, Job 19:22; 31:31; cf. Psaumes 27:2; Jérémie 19:9; Lamentations
2:20; 4:10; Ézéchiel 5:10, une allusion à l'ancien cannibalisme, coutume barbare dont le pieux affligé craint
d'être la victime, et dont les prophètes annoncent que les habitants de Jérusalem assiégés par leurs
ennemis y seront réduits, au point qu'ils dévoreront la chair de leurs propres enfants.

— La chair des impudiques est comparée à celle des ânes, elle est dure comme celle des chevaux, Ézéchiel
23:20. Dans Proverbes 5:11, ce mot a peut-être une signification plus particulière; en parlant des hommes
qui commettent le péché d'impureté, le Sage dit que leur chair est consumée par les maladies.

Quant à la chair des animaux, la loi de Moïse avait sans doute, sous le double point de vue hygiénique et
moral, déclaré certaines viandes impures, et d'autres pures et propres à être mangées, Lévitique 11. Les
Hébreux se nourrissaient volontiers de brebis, Ésaïe 53:7; Amos 6:4; de veaux, 1 Samuel 28:24; Genèse
18:7; Amos 6:4; Luc 15:23; de bœufs, Ésaïe 22:13; Proverbes 15:17; 1 Rois 4:23; Matthieu 22:4; de jeunes
chèvres, 1 Samuel 16:20; de gibier et de volaille, 1 Rois 4:23 (le mot hébreu barburim, employé dans ce
dernier passage, signifie selon les uns des chapons, selon d'autres des oies). Cependant les riches seuls
faisaient de la viande un usage habituel, 1 Rois 4:23; Néhémie 5:18. Les pauvres n'en mangeaient que les
jours de fête, ou dans des occasions solennelles, Luc 15:23, ainsi que font encore aujourd'hui les Arabes.
L'épaule était la partie la plus recherchée. Les Hébreux n'avaient pas le droit de manger des viandes dans
lesquelles se trouvait du sang, parce que, dit le législateur, l'âme de la bête est dans son sang, Genèse 9:4;
Lévitique 3:17; 7:26; 17:10; Deutéronome 12:27; cette défense semble avoir été reproduite par les apôtres
pour les membres de la nouvelle alliance, Actes 15:20,29. Ils ne pouvaient pas toucher non plus à des
viandes qui avaient été d'abord sacrifiées à des idoles, et les judéo-chrétiens continuèrent d'observer cette
règle, mais ils en furent dispensés pour les cas où ces viandes leur seraient présentées dans des repas ou à
la boucherie, sans qu'ils en pussent connaître l'histoire et l'origine; ils ne durent s'en abstenir que lorsque
des frères faibles leur feraient observer qu'elles avaient servi à des sacrifices, et cela à cause de la
conscience de leurs frères, qui pourrait en être blessée, 1 Corinthiens 8; 10:25. Dom Calmet fait observer à
ce sujet qu'en effet «le royaume de Dieu ne consiste pas dans la nourriture, ni dans le choix des viandes et
des boissons», Romains 14:17; 1 Corinthiens 8:8, et les chrétiens savent qu'à cet égard aucune règle ne leur
est imposée de la part de Dieu, mais bien de la part de quelques hommes qui «se sont révoltés de la foi,
s'adonnant aux esprits séducteurs et aux doctrines des démons, enseignant des mensonges par
hypocrisie, et ayant une conscience cautérisée, défendant de se marier, commandant de s'abstenir des
viandes que Dieu a créées pour les fidèles.» 1 Timothée 4:1-3.

Le passage Jean 1:13, où il est dit de ceux qui croient, «qu'ils ne sont point nés de sang, ni de la volonté de
la chair, ni de la volonté de l'homme (άνδρος), mais ils sont nés de Dieu», a beaucoup embarrassé les
interprètes. Les difficultés sont dans les détails. Ce passage est composé de trois propositions qu'il est
difficile d'accorder entre elles et de coordonner. Si l'un des membres de cette trilogie manquait (la chair,
comme dans le manuscrit Ε et dans trois autres, ou la volonté de l'homme, comme dans B), la difficulté
disparaîtrait, mais la critique les maintient tous les trois, et l'on doit se demander quels sont les rapports
de ces trois termes:

Le sang,
La volonté de la chair,
Et la volonté de l'homme.

Quelques-uns, comme Bleek, et même Tholuck, y voient les trois phases de la génération naturelle: la
concupiscence sans conscience d'elle-même, la chair avec la conscience d'elle-même, et la volonté;

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