Page 226 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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le plus célèbre des arbres mentionnés dans l'Écriture sainte, l'emblème de la beauté, de la force et de
l'immortalité, Juges 9:15; 1 Rois 5-6; 2 Rois 14:9; Esdras 3:7; Psaumes 104:16; Ésaïe 14:8; Ézéchiel 27:5;
Zacharie 11:1, etc. Élégant dans ses grandioses proportions, il est svelte et fort élevé, 1 Rois 4:33; Job 40:12;
Ésaïe 2:13; Jérémie 22:23; Ézéchiel 17:22; Amos 2:9; Psaumes 92:13. Le Liban était sa patrie, mais il
paraîtrait, d'après Pline, que l'on en trouvait aussi sur les monts du Taurus et de l'Amanus. Le cèdre
appartient à la famille des conifères; il porte de petites feuilles de 4 à 5 centimètres de longueur, raides,
dures, persistantes, et vertes encore au milieu de l'hiver; elles sortent par vingtaines environ, de petites
gaines en faisceaux, et contribuent ainsi à donner au cèdre beaucoup de ressemblance avec le mélèze
(larix) de la même famille: les étamines forment des espèces de chatons jaunes, de la grosseur du petit
doigt, et allongées; les fleurs femelles, réunies en chatons ovoïdes, d'abord rouge pourpre, deviennent
ensuite rouge pâle, puis d'un vert sale, et enfin d'un jaune clair. Les pommes, assez semblables à celles du
pin, sont cependant plus délicates, plus unies et moins ouvertes; longues de 15 centimètres, et larges de
12, elles sont solidement attachées à l'écorce; leur couleur est un gris brun très brillant. Les branches du
cèdre lancées d'espace en espace, et presque perpendiculaires au tronc, sont grandes et éloignées les unes
des autres; elles diminuent toujours jusqu'au haut, et forment comme une espèce de roue qui s'élève en
pyramide. On en trouve au Jardin des plantes de Paris un bel échantillon, qui pourrait être le roi des
végétaux connus en Europe, mais qui dans son ancienne et patriarcale famille, n'est qu'un jeune et petit
sujet, digne à peine de trois siècles. Le cèdre croît lentement, et préfère les terrains gras, les lieux froids et
les montagnes; il ne porte guère de fruit avant l'âge de quarante-cinq ou cinquante ans. Son bois est
incorruptible, sauf à l'humidité; il est beau, solide, sans nœuds, d'un brun rayé de rouge, et odoriférant
comme toutes les portions de l'arbre, Cantique 4:11; Osée 14:6; cf. Virgile Æneid. 7, 13. Par ces divers
avantages, il était extrêmement recherché comme bois de construction, 2 Samuel 7:2. Jérémie 22:14; on en
faisait les balcons sur les terrasses, et toutes les charpentes un peu délicates, 1 Rois 6:10; 7:2; Sophonie
2:14; Cantique 1:16; 3:9, de même que les lambris du temple, 1 Rois 6:9. 18; 7:7, ou des palais de Jérusalem,
1 Rois 7; Esdras 3:7, etc. C'est à cause de ses matériaux que le temple est appelé Liban, Zacharie 11:1, et le
palais de Salomon maison du parc du Liban, 1 Rois 7:2. Nous voyons encore de faux dieux et des mâts de
vaisseaux faits de ce bois précieux, Ésaïe 44:14; Ézéchiel 27:5.

Les cèdres tendent à diminuer de jour en jour sur le mont Liban, et bien qu'il en reste encore au-dessus du
village d'Éden, un bouquet de quelques centaines, 360 environ d'après une correspondance du
Morgenland, ou 300 d'après le professeur Schubert, il n'en est qu'un fort petit nombre que leur grosseur
puisse permettre de croire contemporains du roi Salomon, 24 d'après Rauwolf, 16 d'après Maundrell, 15
d'après Pococke, 9 d'après le voyageur suisse Mayer, 7 d'après Lamartine, enfin 5 d'après Schubert; on
conçoit qu'un pareil calcul ne soit pas facile à faire. Leurs vieux troncs sont souvent déchirés en trois ou
quatre divisions bien marquées, dont chacune est égale à la circonférence de nos chênes les plus
vénérables. Ils sont en outre lacérés par les innombrables inscriptions des glorieux voyageurs, qui se
plaisent à y graver leurs noms en grosses majuscules sur l'écorce et même jusqu'à l'aubier, et qui ne
désirent pas avec moins d'ardeur d'en emporter quelques fragments pour mémoire. Ibrahim Pacha, pour
remédier à un abus si fâcheux, avait donné l'ordre aux Maronites inspecteurs de ces montagnes, de veiller
à l'intègre conservation de la petite forêt qui subsiste encore, mais il ne paraît pas que, les soins de ce
ministre aient grande chance de succès, et l'un des gardes forestiers s'est permis de détacher lui-même
pour l'offrir à M. Schubert, un rameau de ces jeunes cèdres.

Chaque année, au mois de juin, les populations de Beschieraï, d'Éden, de Kanobin, et de tous les villages
des vallées voisines, montent aux cèdres, et font célébrer une messe à leurs pieds (Lamartine, Schubert et
le Morgenland de 1840).
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CÉDRON,
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