Page 221 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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mangeaient, soit crues, soit assaisonnées de vinaigre, et avaient, dit-on, la propriété d'aiguiser l'appétit et
de pousser à la volupté. Le câprier atteint dans les jardins la hauteur d'un petit arbre; ses rameaux sont
armés d'épines, et ses feuilles ovées, non dentelées, et presque sans pétiole. C'est au mois de mai que la
floraison est la plus forte; les fleurs, qui portent une soixantaine d'étamines de couleur rouge, durent
presque tout l'été, et donnent ensuite naissance à une baie allongée, comme l'olive, munie d'une chair
épaisse, et renfermant une graine dure, en forme de rognons, et d'un goût fort et piquant. Le câprier se
cultivait en Palestine, et portait en hébreu, au dire des rabbins, le nom Tsèleph ou Nitzbah; son fruit
(hébreu Abiônah) n'est nommé que Ecclésiaste 12:7, où nos versions ont traduit «quand l'appétit s'en ira;»
et Luther: «Wenn aile Lust vergeht;» remplaçant ainsi l'image par la chose représentée. Le texte porte
proprement: «quand la câpre se rompt, ou est rendue nulle;» et le sens de cette figure est, ou bien: lorsque
la câpre, malgré sa saveur, n'a plus d'effet sur le vieillard; ou bien: quand le vieillard, semblable à la câpre
à la fin de l'été, se rompt parce qu'il est mûr, et perd sa graine et sa force.
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CAPTIFS, Captives,
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— Voir: Esclaves.
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CAPTIVITÉ,
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— Voir: Exil.
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CARAN, ou Haran, ou Charran,
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ancienne ville de Mésopotamie, célèbre déjà comme la première retraite d'Abraham, après qu'il eut quitté
le pays des Caldéens, Genèse 11:31. Le patriarche eut la douleur d'y voir mourir Taré, son père, et il dut
l'y ensevelir (verset 32). C'est à Caran que demeurait Laban, frère de Rébecca, et lorsque le rusé Jacob se
fut emparé de la bénédiction paternelle, ce fut à Caran qu'il se réfugia, d'après le conseil de sa mère. 27:43;
28:10; 29:4. À l'époque d'Ézéchias, cette ville, ainsi que bien d'autres, était tombée sous la domination
assyrienne, 2 Rois 19:12; Ésaïe 37:12. Elle était (Haran?) en rapports de commerce avec les Tyriens,
Ézéchiel 27:23. C'est la même ville sans doute qu'il faut voir dans le nom de Charræ, où Crassus, consul et
général de l'armée romaine, fut défait et mis à mort par les Parthes, 52 avant J.-C. Elle était située entre
l'Euphrate et le Chaboras, à deux journées environ de la jonction de ces deux fleuves: d'après Basnage et
le père Hardouin, il faudrait au contraire la chercher en deçà de l'Euphrate et plus près de Canaan;
Hardouin même veut confondre Caran avec Palmyre, mais les conjectures de ces deux savants ne sont
pas appuyées de raisons suffisantes, et le texte de l'Écriture, qui place Caran en Mésopotamie, est clair et
positif.
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CARKÉMIS,
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ville fortifiée de la Mésopotamie, située sur la rive orientale de l'Euphrate, à l'endroit où ce fleuve reçoit
les eaux du Chaboras. Les Assyriens s'en étaient emparés. Ésaïe 10:9. Néco roi d'Égypte, un Pharaon, la
conquit sur le roi d'Assyrie, 2 Chroniques 35:20; cf. 2 Rois 23:29; mais il en fut dépossédé par
Nébucadnetsar, en la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, Jérémie 46:2. Carkémis
était probablement le Cercusium, Circesium, ou Circessum des Grecs, à mi-chemin d'Antioche à Séleucie,
aujourd'hui appelé Karkisia; selon d'autres (Paulus), ce serait la ville appelée par les Syriens Pérath-
Maïsan, ou Mésène, la capitale du gouvernement de Bassora. Dioclétien en fit un des boulevards de
l'empire romain.
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CARMEL.
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