Page 222 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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1. Chaîne de montagnes entre Aser et Issacar, Josué 19:26, qui s'étend le long du rivage sur une
distance de 30 kilomètres, avant que de faire saillie dans la mer et d'y former un promontoire; la beauté et
la fertilité de ces montagnes leur ont fait donner le nom de Carmel, qui signifie vigne de Dieu. Le Carmel
est élevé de 1000 mètres au-dessus de la mer; il est plus haut au nord-est qu'au sud-ouest; les eaux y sont
abondantes, l'air y est sain, toute espèce de culture y prospère; les pâturages sont encore aujourd'hui
couverts de fleurs odoriférantes dont on fait une espèce de thé; dans la région supérieure croissent des
pins et des chênes, plus bas des oliviers et des lauriers. Ésaïe 35:2. Du sommet, on jouit d'une vue
magnifique et fort étendue sur les côtes et la Méditerranée; le pays environnant est frais et verdoyant; au
pied de la montagne coule vers le nord le torrent de Kison. Le côté occidental est remarquable par un
grand nombre de cavernes spacieuses, qui peut-être furent habitées jadis par les Cananéens, et qui plus
tard l'ont été par des solitaires; elles servaient aussi de lieux de refuge et de places de sûreté. Amos 9:3. Le
séjour d'Élie sur le Carmel est bien connu; on se rappelle sa lutte avec le roi Achab et avec les prêtres de
Bahal, lorsque seul il put faire descendre le feu du ciel sur les holocaustes qu'il avait préparés, 1 Rois 18;
on se rappelle les trois cinquantaines d'Achazia, dont les deux premières furent foudroyées pour avoir
parlé au prophète avec un ton inconvenant vis-à-vis d'un envoyé de l'Éternel, 2 Rois 1. Élisée fit aussi du
Carmel sa demeure, après que son maître eut été enlevé au ciel, 2 Rois 2:25; 4:25. On montre encore la
grotte où Élie doit avoir enseigné les mystères de la prophétie; évidemment taillée de main d'homme
dans le roc le plus dur, c'est, dit Lamartine, une salle d'une prodigieuse élévation; elle n'a d'autre vue que
la mer sans bornes, et l'on n'y entend d'autre bruit que celui des flots qui se brisent continuellement
contre l'arête du cap. Sur le sommet le plus aigu du cap du Carmel, se trouve maintenant un beau
monastère, tout construit à neuf, tout éblouissant de blancheur, et bien plus confortable que les cavernes
des prophètes.

— Ésaïe, 33:9,10; Amos, 1,2; Nahum, 1:4; et Jérémie, 50:19, annoncent la désolation de cette montagne et
son rétablissement futur.

2. Le Carmel de Juda, Josué 15:55, ville située sur une montagne calcaire du même nom, riche en
pâturages, au sud-ouest de la vallée d'Hébron; c'est là que demeurait Nabal, mari d'Abigaïl, 1 Samuel
25:5, et que Saül, au retour de son expédition contre Hamalec, érigea un arc de triomphe, 1 Samuel 15:12.
Les Romains y avaient une garnison du temps de saint Jérôme; les croisés trouvèrent encore cette ville, et
le voyageur Seetzeri raconte qu'on lui a montré, sur les bords de la mer Morte, une montagne nommée El
Carmel, sur ou près de laquelle cette ville doit avoir existé.
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CARPUS ou Carpe,
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disciple de saint Paul, demeurant à Troas, dont les Grecs ont fait l'un des soixante-et-dix disciples,
évangéliste de leur pays, et enfin évêque de Bérée. Paul, passant à Troas, avait laissé chez lui un manteau
de voyage, quelques livres et des parchemins, qu'il redemanda plus tard avec instance, 2 Timothée 4:13.
Le verset 21 nous montre que l'hiver était proche, et que Timothée devait retourner à Rome avant cette
époque; l'on comprend que Paul en prison sentît le besoin d'avoir quelques vêtements plus chauds, et ce
détail prouve à la fois la pauvreté de Paul et son peu de prétentions à l'endroit des macérations inutiles; il
n'est pas négligent pour les choses extérieures de la vie, et il ne vise pas à rendre sa situation plus pénible
afin de pouvoir s'en glorifier. Quant aux livres qu'il réclame, et surtout quant aux parchemins, on se
demande quels ils étaient: c'est sur parchemin qu'on écrivait les livres importants, et l'on pense que c'était
le Code de l'Ancien Testament; cependant il serait au moins singulier que Paul eût laissé quelque part sa
Bible comme un bagage embarrassant; quelques auteurs ont en conséquence supposé qu'il s'agissait de
copies de lettres; d'autres enfin (Steiger), que c'étaient des papiers importants dont l'apôtre avait besoin
pour son procès.
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CARQUOIS,

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