Page 218 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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Car ma vie tout entière,
Aux rayons de ce soleil,
Ma volonté, mes désirs,
Tout parait noir.
Ce que je fais et touche,
C'est d'une main noircie.
Les traces de mes pas,
Je les vois noires aussi.
Vous, filles de ma mère.
Noire je suis tout entière,
Et pourtant l'épouse du roi,
(Mon bonheur est certain):
Belle et de bonne grâce,
Parée pour la noce.
Afin qu'en ma beauté
Se réjouisse mon époux.
Il m'a préparé
Un merveilleux vêtement,
Avec cris, avec larmes,
Dans une ardente lutte de mort.
C'est la robe du salut;
Je m'en enveloppe tout entière.
Elle m'étreint de tous les côtés,
Et me fait blanche et pure;
Car on ne voit plus rien
De ma peau brune et noire;
Et ainsi j'apparais belle
Comme l'épouse d'un roi.
Noire je suis de moi-même,
Et pauvre, et faible, et nue,
Pourtant aimable par la grâce.
Glorieuse, riche et grande;
Noire je suis de naissance,
Mais blanche par la grâce.
Blanche je ne suis devenue
Que lorsque noire je me suis reconnue.
Le noir est condamné de Dieu,
Car Dieu est vêtu de lumière.
Je puis me dire blanche,
Mon Seigneur ne me laisse pas noire.
Chaque soir je suis noircie
Des péchés de la journée.
De mon Seigneur la patience
M'a blanchie chaque matin.
C'est quand je me reconnais noire
Que je plais à mon ami.
Et plus je suis noire à mes yeux,
Plus je suis agréable aux siens.
Oui, plus ma peau est brune,
Plus ressort la blancheur de sa robe.
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