Page 227 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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torrent dont le nom hébreu rappelle ces «torrents qui coulent noirs sans glace», Job 6:16. Quelque rapport
qu'il ait avec le mot français cèdre, et quoiqu'on ait voulu faire dériver son nom d'une certaine quantité de
cèdres qui auraient été plantés jadis sur son rivage, le rapport n'est qu'accidentel, et le fait n'est pas
prouvé. Le Cédron coule à l'est de Jérusalem, entre la ville et le mont des Oliviers: son lit peu large, mais
profond, est creusé dans une vallée du même nom; après un cours tortueux de 30 à 40 kilomètres, il se
jette dans la mer Morte. C'est en hiver et par les temps d'orage que le Cédron coule avec le plus
d'impétuosité; ses vagues vont alors jusqu'à déborder; mais dans la saison sèche, il n'est pas rare de voir
ses eaux presque entièrement taries, et son lit servir de route aux voyageurs. Le roi David et notre
Sauveur l'ont traversé, tous les deux affligés, tous les deux éprouvés, l'un fuyant la révolte de son fils,
l'autre sous la colère et la malédiction paternelle, l'un et l'autre injustement accusés, l'un et l'autre
accompagnés d'un petit nombre d'amis fidèles, et refusant de se défendre ou de se venger, quoiqu'ils
eussent pu d'un mot se créer des légions, l'un de soldats, et l'autre d'anges, 2 Samuel 15:23; Jean 18:1.

— La vallée du Cédron était, surtout dans sa partie méridionale, comme la voirie de Jérusalem; on y jetait
les entrailles des victimes égorgées dans le temple; et les rois Asa, Ézéchias et Josias y ont brûlé les
abominations et les idoles qui avaient servi au culte des Juifs prévaricateurs, 1 Rois 15:13; 2 Rois 23:4,6,12;
2 Chroniques 29:16. Les égouts de la ville s'y déchargèrent dans les temps postérieurs.
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CEINTURE,
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l'une des parties du vêtement à laquelle les Hébreux, et en général les Orientaux, attachaient la plus
grande importance, soit comme ornement, soit aussi pour son utilité. Jamais ils n'en portaient dans leurs
maisons, et ils ne s'en servaient, lorsqu'ils sortaient, que pour travailler ou pour faire une course un peu
longue, afin de retenir les pans de leur tunique flottante, et de n'être point entravés dans leurs
mouvements par les replis mobiles de cette robe entr'ouverte: c'est ainsi que voulant laver les pieds de ses
disciples, notre Sauveur se ceignit d'un linge, Jean 13:4-5. Les soldats aussi se ceignaient pour la bataille,
et David s'écrie, Psaumes 18:39: «Tu m'as ceint de force pour le combat», cf. Proverbes 31:47.

— En suite de leur valeur, les ceintures étaient fréquemment offertes en présents, 2 Samuel 18:11, et
jouaient un certain rôle dans le commerce des objets de luxe et de toilette, Proverbes 31:24. Elles étaient
communes aux hommes et aux femmes, un peu plus fines pour ces dernières, mais variaient beaucoup
dans leur forme et dans leur tissu, suivant la richesse et la condition des personnes: pour les pauvres elles
étaient simplement de cuir, et fort larges, de près d'un demi-pied, 2 Rois 1:8; Matthieu 3:4; Marc 1:6; pour
les riches, elles étaient de fin lin, Jérémie 13:1, de coton, Ézéchiel 16:10, et quelquefois de soie, larges
seulement de quatre doigts, et précieusement ornées d'or et de pierreries, Daniel 10:5, surtout les
ceintures de femmes, qui sont comptées au nombre des plus beaux objets de la toilette féminine, Ésaïe
3:20,24. Les hommes portaient ordinairement la ceinture à la hauteur des reins, 1 Rois 2:5; 18:46; Jérémie
13:11; Apocalypse 1:13; 15:6; les prêtres la portaient volontiers plus haut, sur la poitrine, et les femmes un
peu plus bas et moins serrée, sur les hanches, comme cela se voit encore en Orient. La ceinture des prêtres
avait un nom particulier, et s'attachait par-devant de manière que ses deux extrémités tombaient presque
à terre.

C'est à la ceinture que les anciens attachaient, comme on le fait encore de nos jours, leur épée, Juges 3:16;
2 Samuel 20:8; etc., en sorte qu'une ceinture ferme et solide pouvait être regardée comme faisant partie de
l'équipement militaire, Ésaïe 5:27. On y portait encore les matériaux nécessaires pour écrire, Ézéchiel 9:2,
et de l'argent, Matthieu 10:9; Marc 6:8; cf. 2 Samuel 18:11. Remettre à quelqu'un sa ceinture était à la fois
une marque de confiance et d'amitié, 1 Samuel 18:4; c'était aussi le symbole de l'entrée en charge d'un
fonctionnaire militaire ou civil, Ésaïe 22:21 (Sebna remplacé par Éliakim).

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