Page 228 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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Nos traductions françaises, dans plusieurs des passages que nous avons cités, ont traduit le mot hébreu
par baudrier au lieu de ceinture, se conformant à l'usage de notre langue, et au sens de la phrase, qui
indiquait en effet un baudrier militaire; il faut observer seulement que ce baudrier n'était autre chose
qu'une ceinture, et qu'il s'attachait autour des reins au lieu de pendre à l'épaule.
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CENCHRÉE,
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port de Corinthe, assez éloigné de cette ville, dont il était comme un faubourg. C'est là que saint Paul,
avant de s'embarquer pour Jérusalem, se fit couper les cheveux à cause d'un vœu qu'il avait fait, Actes
18:18. La diaconesse Phœbé qui figure en tête des personnes que saint Paul fait saluer à Rome,
appartenait à l'église de cette petite ville, Romains 16:1.
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CENDRES.
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«Je ne suis que poussière et que cendres», dit Abraham, Genèse 18:27, pour exprimer le sentiment qu'il a
de son néant, cf. Job 34:15. S'asseoir sur la cendre était une marque de deuil et de repentance, Jonas 3:6; 2
Samuel 13:19; Psaumes 102:9; Lamentations 3:16. Dieu menace de faire tomber des cendres au lieu de
pluie sur les terres d'Israël, si son peuple est infidèle aux lois qu'il lui a données, Deutéronome 28:24. À
côté de ces diverses significations qui toutes ont un caractère de douleur et d'affliction, la cendre avait
encore une signification symbolique tirée des propriétés purifiantes dont elle jouit; on composait une
espèce d'eau lustrale avec les cendres de la vache rousse qu'on immolait dans le grand jour des
expiations, Nombres 19:17; cf. Hébreux 9:13.

— Voir: Deuil et Purifications.
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CÈNE. Repas
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Repas institué par notre Sauveur, en souvenir de sa mort; simple institution de Jésus, qui est devenue
l'acte principal d'un culte redescendu jusqu'à la plus flagrante des idolâtries! Pour revenir à son
établissement primitif, il faut recourir à l'Évangile de saint Jean 13:1; sq. et à 1 Corinthiens 11:23. Le sujet a
depuis trop longtemps perdu sa fraîcheur, et avec elle sa simplicité, pour que nous puissions facilement
invoquer ici l'impression d'une première lecture. Et cependant c'est ce qu'il faudrait avant tout.

Il serait même convenable d'user, ici comme en tant d'autres questions, des termes les plus simples que
comporte le sujet, et de quitter des expressions tirées des langues étrangères, pour nous servir des termes
plus clairs de notre langue habituelle. Cène signifie souper, repas: lisez l'institution elle-même, et vous y
retrouverez un souper, un repas, celui que tous les Juifs faisaient et avaient fait depuis des siècles pour
célébrer la Pâque,

— tandis que le mot de Cène, et bien plus encore celui d'Eucharistie, réveillent des idées, ou vagues ou
fausses, qui peuvent être venues après coup, et qui permettent de parler de «mystères», et de «terribles
mystères», puis d'une sainteté extraordinaire des prêtres qui doivent les célébrer, et de cent autres
superstitions semblables.

Notre Sauveur, en instituant cette cérémonie qui n'est nulle part, non plus que le baptême, appelée un
sacrement, semble avoir usé de cette largeur divine, de cette absence de précision, qui ne diffère de la
négligence qu'en ce qu'elle a été volontaire, et qu'elle paraît avoir eu pour but de laisser, dans certaines
bornes, les esprits divers envisager l'institution sous diverses faces. C'est le caractère constant du langage
et l'action de Dieu dans les choses de ce genre. Cependant il doit y avoir dans cette institution une vérité
fondamentale, et selon nous la voici: Comme un apôtre nous dit plus tard que, soit que nous mangions,

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