Page 43 - LES 70 SEMAINES DU PROPHÈTE DANIEL
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et la réalité de l’Église est ramenée à la fonction de simple
parenthèse dans le temps, en attendant la restauration de l’ancien
Israël. La vision dispensationaliste ne met pas l’accent sur
l’élection d’un peuple chargé de glorifier Dieu, comme dans la
conception réformée, mais sur l’attente eschatologique d’un reste
fidèle envers l’instauration du royaume millénaire et du jugement
final qui verra le Fils victorieux remettre toutes choses entre les
mains du Père. Les dispensationalistes insistent beaucoup sur
l’imminence du Retour de Christ – ce qui n’est pas faux – et sur le
retour des Juifs sur le devant de la scène pendant la grande
Tribulation, à la place des chrétiens qui auront été enlevés
auparavant. C’est eux dont ils font les destinataires du royaume
de mille ans que le Christ gouvernera ! L’Alliance de Grâce n’est
pas estimée à sa juste mesure, tandis que l’attente de l’Avènement
du second retour de Jésus-Christ dans un contexte d’apostasie
générale est le sujet central du discours dispensationaliste. Ce
déplacement de focus de la centralité de la Croix dans le plan
rédempteur divin, vers l’accomplissement final des prophéties non
encore réalisées, est accompagné d’un piétisme désincarné et d’un
désengagement du monde (14) et de ses problèmes. C’est ma
quatrième objection.
Israël et l’Église
On trouve chez Scofield: «Les communications de l’Éternel à Israël
en tant que nation, ont trait à la terre… Israël est composé
uniquement de descendants naturels d’Abraham… La relation
d’Israël avec Dieu est dans une relation d’alliance, tandis que
l’église est une relation par naissance… autant Israël est rattaché
aux choses temporelles et terrestres, autant l’Église est rattachée
aux choses spirituelles et célestes». «Conformément à Éph. 3:5-10,
l’Église n’est jamais mentionnée dans les prophéties de l’Ancien
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