Page 42 - LES 70 SEMAINES DU PROPHÈTE DANIEL
P. 42
ne se déduit pas de l’enseignement de la Bible, il est une vision
qui lui est surimposée. Notre troisième objection est donc celle-ci:
Le dispensationalisme n’est pas fidèle au principe d’interprétation
littérale qu’il revendique appliquer en tout point des Saintes
Écritures. Il pratique aussi la lecture symbolique et allégorique
qu’il réprouve ouvertement. Par conséquent, sa défense sur ce
point est prise en défaut par ses pratiques herméneutiques
incohérentes.
Quelques caractéristiques du dispensationalisme
«La caractéristique primordiale de chaque dispensation est
l’économie divine et la responsabilité humaine révélée par Dieu
pour chacune. Une telle responsabilité constitue en elle-même
une mise à l’épreuve. La plupart des hommes échouent, et il en
résulte un jugement. Le dispensationalisme comporte deux
perspectives: un aspect transversal (parfois mal interprété comme
étant une suite de cycles, alors qu’il s’agit en réalité d’une spirale)
et un aspect longitudinal (mettant en valeur le progrès continuel
de la révélation et la persistance de certains principes à travers
des dispensations successives)» (12).
Cette citation nous force à considérer que le dispensationalisme
altère la conception biblique linéaire du temps. Au lieu de
présenter la continuité de la Grâce divine au sein d’une alliance
ayant eu plusieurs dispositions, il se figure un cours du temps
discontinu, une succession de cycles d’unions et de ruptures
entre Dieu et son peuple, de retour massif à la fidélité et
d’apostasies collectives (13). Aussi, l’Incarnation n’est plus
comprise seulement comme l’aboutissement de la prophétie
messianique; la Croix n’est plus estimée être le centre de l’histoire;
42