Page 81 - LES DEUX BABYLONES
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          l'annonciation de la Vierge était observé dans la Rome païenne en l'honneur de Cybèle, la mère du Messie
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          Babylonien . Or, il est évident qu'il y a une relation étroite entre le jour de l'Annonciation et celui de Noël.
          Entre le 25 mars et le 25 décembre, il y a juste 9 mois. Si donc, le faux Messie fut conçu en mars et naquit
          en décembre, peut-on croire un seul instant que la conception et la naissance du véritable Messie aient pu
          s'accorder d'elles-mêmes avec ces deux dates d'une manière si exacte, non seulement pour le mois, mais même
          pour  le jour? Non, la chose  est impossible.  L'Annonciation et la fête de Noël sont donc des fêtes
          Babyloniennes.























































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                              AMMIEN MARCELLIN, liv. XXIII, ch. 3, p. 355, et MACROBE, Saturn., liv. I, ch. 3, p. 47. G. H. Le
                              fait mentionné dans le paragraphe ci-dessus jette de la lumière sur une fête égyptienne qui n'a pas encore
                              été expliquée de manière satisfaisante. On célébrait cette fête en souvenir de l'entrée d'Osiris dans la
                              lune. Or, Osiris, comme Surya en Inde, était précisément le soleil (PLUTARQUE, Isis et Osiris, vol. XI,
                              sect. 52, p. 372). La lune, d'un autre côté, quoique étant le plus souvent le symbole du dieu Hermès ou
                              Thoth, était aussi le symbole de la déesse Isis, reine du ciel. Le savant Bunsen semble le contester, mais
                              ses propres conclusions montrent qu'il le fait sans raison (vol. I, p. 414-416). Et Jérémie XLIV, 17, me
                              paraît décisif sur cette question. L'entrée d'Osiris dans la lune, était donc tout simplement la conception
                              du soleil par Isis, reine du ciel, afin qu'il pût comme l'indien Surya, être enfanté au jour voulu comme
                              grand libérateur (note 3, p. 144). De là le nom même d'Osiris; car de même qu'Isis est la forme grecque
                              de Hisha, la femme, ainsi Osiris, comme on le voit aujourd'hui encore sur les monuments Égyptiens, est
                              He-siri, la semence. Ce n'est pas faire ici une objection que de dire qu'Osiris est représenté d'ordinaire
                              comme le mari d'Isis; car ainsi que nous l'avons déjà vu (p. 38), Osiris est en même temps le fils et le
                              mari de sa mère. Or, cette fête avait lieu d'ordinaire, en Égypte, au mois de mars, exactement comme le
                              jour de la dame, où la première grande fête de Cybèle avait lieu le même mois dans la Rome païenne.
                              Nous avons vu que le titre ordinaire de Cybèle à Rome était Domina, ou la Dame, (OVIDE, Fastes, liv.
                              IV, 340) comme à Babylone c'était Beltis (EUSÈBE, Proepar. Évang., liv. IX, vol. XI, ch. 41, p. 58); et
                              de là vient sans doute le nom de jour de la dame, comme c'est le cas en Angleterre.
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