Page 54 - LES DEUX BABYLONES
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on pût former de nouvelles créatures quand ce sang se mêlerait à la terre, la première création étant
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représentée comme une sorte d'échec . Ainsi la mort de Belus ou Nemrod, comme celle qu'on attribue à
Zoroastre, était représentée comme entièrement volontaire, et comme subie pour le bien du monde.
Il semble que les Mystères secrets ne furent établis qu'à la déification du héros. La forme antérieure de
l'apostasie pendant la vie de Nemrod paraît avoir été ouverte et publique. Or, on sentait que la publicité était
hors de question. La mort du grand chef de l'apostasie n'était pas celle d'un guerrier mort dans la bataille, mais
l'acte d'une rigueur judiciaire, solennellement infligée. C'est là un fait bien établi par la mort de Tammuz et
d'Osiris.
Voici sur Tammuz un récit qui nous est fourni par le célèbre Maimonide, homme versé profondément dans
toute la science des Chaldéens: "Le faux prophète nommé Tammuz ayant prêché à un certain roi, pour lui faire
adorer les sept étoiles et les douze signes du Zodiaque, ce roi ordonna qu'il fût livré à une mort horrible. La
nuit de sa mort, toutes les statues se réunirent des bouts de la terre dans le temple de Babylone devant la
grande statue dorée du soleil qui était suspendue entre le ciel et la terre. Cette statue se prosterna elle-même
au milieu du temple, et toutes celles qui l'entouraient en firent de même, tandis qu'elle leur racontait tout ce
qui venait d'arriver à Tammuz. Les statues pleurèrent et se lamentèrent toute la nuit et le matin, s'enfuirent
chacune dans son temple jusqu'aux extrémités du monde. De là vint la coutume de pleurer et de se lamenter
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sur Tammuz le premier jour du mois Tammuz ." Il y a là évidemment toute l'extravagance de l'idolâtrie, telle
qu'on la trouve dans les livres sacrés des Chaldéens que Maimonide avait consultés; mais il n'y a aucune
raison de douter du fait établi, soit quant à la cause, soit quant à la manière dont Tammuz mourut. Dans cette
légende Chaldéenne, il est dit que ce fut par l'ordre d'un certain roi que le chef de l'apostasie fut tué. Qui
pouvait être ce roi qui s'opposait si catégoriquement au culte du Dieu des cieux? D'après ce qu'on nous raconte
du dieu Égyptien Hercule, nous avons beaucoup de lumière sur ce sujet. Wilkinson croit que le plus ancien
Hercule, celui qui était vraiment l'Hercule primitif était celui qui passait en Égypte pour avoir par la puissance
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des dieux (c'est à dire par l'Esprit) combattu et vaincu les géants. Or, sans doute, le titre et le caractère
d'Hercule furent plus tard donnés par les païens à celui qu'ils adoraient comme le grand libérateur ou Messie,
exactement comme les adversaires des divinités païennes furent stigmatisés comme les Géants qui se
révoltèrent contre le ciel. Mais que le lecteur réfléchisse seulement sur ce qu'étaient ces vrais Géants qui
luttaient contre le ciel. C'étaient Nemrod et ses partisans; car les Géants étaient précisément ces hommes forts
dont Nemrod était le chef. Qui donc devait maintenant résister à l'apostasie du culte primitif? Si Sem était
encore en vie, et il l'était certainement, qui le pouvait comme lui? Aussi conformément à cette conclusion,
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nous voyons que l'un des noms de l'Hercule primitif en Égypte était Sem .
Si donc Sem était l'Hercule primitif qui vainquit les Géants et cela non point par la force physique, mais par
la puissance de Dieu, ou l'influence de l'Esprit-Saint, cela s'accorde entièrement avec son caractère; bien plus,
cela s'accorde admirablement avec l'histoire égyptienne de la mort d'Osiris. Les Égyptiens disent que le grand
ennemi de leur dieu le vainquit, non par la violence ouverte, mais ayant formé une conspiration avec soixante-
douze des principaux Égyptiens, il s'empara de lui, le mit à mort et coupa son cadavre en morceaux, et en
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envoya les différents morceaux à autant de villes de la nation .
On comprendra le vrai sens de ce récit en jetant un coup d'oeil sur les institutions judiciaires de l'Égypte.
C'était exactement soixante-douze juges civils et religieux qui devaient, suivant les lois égyptiennes,
déterminer quel serait le châtiment d'une offense aussi grave que celle d'Osiris, en supposant que cela fût
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BEROSUS, d'après BUNSEN, vol. I, p. 709.
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MORE NEVOCHIM, p. 426.
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Le nom du vrai Dieu (Élohim) est un pluriel. Aussi le pouvoir des dieux et de Dieu est désigné par le
même terme.
13 WILKINSON, vol. V, p. 17.
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ibid. vol. IV, p. 330-33. – Ajout 2004 par R.F.B.: soit 14 villes, selon les 14 morceaux du cadavre
découpé d'Osiris ou de Nemrod que mensionne l'auteur à la page 267 (seule référence).