Page 51 - LES DEUX BABYLONES
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nous assurent expressément que Nemrod fut après sa mort divinisé sous le nom d'Orion, et placé au rang des
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étoiles . Nous avons donc des preuves abondantes et concordantes tendant toutes à la même conclusion,
savoir, que Nemrod, l'enfant adoré dans les bras de la déesse-mère de Babylone, mourut d'une mort violente.
Or, ce héros puissant ayant été subitement enlevé par une mort violente au milieu d'une glorieuse carrière,
grande fut l'émotion que produisit cette catastrophe. Lorsque la nouvelle se répandit au loin, les amis du
plaisir sentirent que le meilleur bienfaiteur de l'humanité venait de mourir, et la gaieté disparut. Grandes
furent les lamentations qui montèrent au ciel parmi les apostats de la foi primitive, pour une mort si cruelle.
Alors commencèrent ces pleurs sur Tammuz, ces cérémonies coupables qu'adoptèrent même les filles d'Israël,
et dont on voit des traces non seulement dans les annales de l'antiquité classique, mais encore dans la
littérature du monde entier, depuis l'Ultima Thulé jusqu'au Japon. Voici ce que nous dit le Rev. W. Gillespie
à propos de ces lamentations chez les Chinois: "La fête du bateau-dragon se célèbre au milieu de l'été, et c'est
une époque de solennités très importantes. Il y a environ 2000 ans, vivait un jeune mandarin chinois, Wat-
yune, fort respecté et aimé du peuple. Au désespoir général, il se noya subitement dans la rivière. Bien des
bateaux coururent immédiatement à sa recherche, mais on ne put jamais retrouver son corps. Depuis cette
époque, le même jour du mois, les bateaux-dragons vont à sa recherche. C'est, ajoute l'auteur, quelque chose
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comme les lamentations à propos d'Adonis, ou les pleurs sur Tammuz dont parle l'Écriture ." – Comme le
grand dieu Buddh est d'ordinaire représenté en Chine sous les traits d'un nègre, cela peut servir à l'identifier
au bien-aimé mandarin dont on déplore annuellement la perte. Le système religieux du Japon s'accorde avec
celui de la Chine. En Islande et dans la Scandinavie, il y avait des lamentations semblables sur la perte du dieu
Balder. Balder, par suite de la trahison du dieu Loki, l'esprit du mal, suivant ce qui avait été écrit au livre de
la destinée, fut mis à mort, bien que l'empire du ciel dépendit de sa vie. Son père Odin avait appris le terrible
secret du livre de la destinée, ayant du fond de la demeure infernale conjuré l'un des Volar. Tous les dieux
tremblèrent à cette terrible nouvelle; alors Frigga (la femme d'Odin) invoque toute espèce d'objet animé ou
inanimé, pour lui faire jurer de ne pas détruire Balderon ni de fournir des armes contre lui. Le feu, l'eau, les
rochers, les végétaux furent enchaînés par cette obligation solennelle. Une seule plante, le gui, fut oubliée:
Loki s'en aperçût, et fit de cette plante méprisée l'arme fatale. Parmi les délassements belliqueux du Valhalla
(l'assemblée des dieux), il en était un qui consistait à lancer des traits à la divinité invulnérable, qui éprouvait
du plaisir à présenter à leurs coups sa poitrine enchantée. Tandis qu'on jouait ainsi, le génie du mal mit dans
la main de l'aveugle Hoder une flèche en bois de gui, et la lança vers le but. La prédiction redoutée se trouva
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accomplie par un fratricide involontaire . Les spectateurs furent frappés d'une surprise indicible; leur malheur
était d'autant plus grand que personne, par respect pour la sainteté du lieu, n'osa venger cette mort.
Au milieu des pleurs et des lamentations on transporta sur le rivage le corps inanimé; on le plaça sur un navire
comme sur un bûcher funéraire, avec le corps de sa belle fiancée Nanna qui venait de mourir le coeur brisé.
Son coursier et ses armes furent brûlés en même temps, conformément à l'usage dans les obsèques des anciens
héros du nord. Alors sa mère Frigga fut anéantie par la douleur. "Inconsolable de la mort de son fils, dit le Dr.
Crichton, elle envoya Hermod (le léger) à la demeure de Héla (la déesse de l'enfer ou des régions infernales),
pour offrir une rançon afin de le délivrer. La sombre déesse promit de lui rendre la vie, à la condition que tout
le monde sur la terre pleurerait sa mort. Alors des messagers furent envoyés par toute la terre, afin de veiller
à l'exécution de cet ordre, et l'effet du chagrin général fut à peu près le même que lorsqu'il y a une fonte
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universelle des glaces ." Dans les deux légendes il y a des variations considérables de l'histoire primitive;
mais au fond la substance de ces histoires est la même, et il est facile de voir qu'elles ont dû dériver d'une
source commune.
disparaissait (voir WILKINSON, vol. IV, p. 331), et que l'on faisait de grandes lamentations sur sa
disparition. Un autre sujet se mêlait à la mort du dieu Égyptien, mais il faut remarquer que comme c'était
à la suite d'une lutte avec un scorpion que Orion avait été ajouté aux étoiles, ainsi c'est uniquement
lorsque le Scorpion montait qu'Osiris pouvait disparaître.
10
Voir Chronique Paschale, tome I, p. 64.
11
GILLESPIE, Pays de Sinim, p. 71.
12 Dans THÉOCRITE. Aussi le sanglier qui tua Adonis est représenté comme l'ayant tué par accident. Voir
la section suivante.
13
Scandinavie, vol. I, p. 93-94.