Page 185 - LES DEUX BABYLONES
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          eut été établie, on faisait encore passer les enfants par le feu de Moloch. Cette double purification par le feu
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          et par l'eau était pratiquée au Mexique parmi les sectateurs de Wodan . Cette double purification était aussi
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          en usage chez les anciens païens de Rome , et avec le temps, presque dans le monde entier, le double culte
          du feu et du serpent de Nemrod, qui avait été renversé, fut relevé sous une forme nouvelle avec toutes ses
          anciennes abominations et encore de nouvelles.

          Dagon, la bête qui sort de la mer


          Or, ce dieu de la mer, après avoir eu son culte solidement rétabli, après avoir surmonté toutes les formidables
          oppositions qui s'élevèrent contre lui, fut adoré aussi comme le grand dieu de la guerre, qui, mort pour le
          bonheur de l'humanité, était maintenant ressuscité et absolument invincible. En mémoire de cette nouvelle
          incarnation, on célébrait dans la Rome païenne, le 25 décembre, autrement appelé jour de Noël, comme étant
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          natalis invicti solis, "le jour de naissance du soleil invaincu ". Nous avons vu aussi que le vrai nom du dieu
          romain de la guerre était précisément le nom de Nemrod; car Mars et Mavors, les deux noms bien connus du
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          dieu romain de la guerre, sont évidemment les formes romaines du chaldéen Mar ou Mavor, le rebelle . Aussi
          terrible et aussi invincible était Nemrod lorsqu'il se montra de nouveau comme Dagon, la bête qui sort de la
          mer. Si le lecteur consulte l'Apocalypse, il verra exactement la même chose: "Et je vis une de ses têtes comme
          blessée à mort et sa blessure mortelle fut guérie, et tout le monde étant dans l'admiration, suivit la bête. Et on
          adora le Dragon qui avait donné son pouvoir à la bête; on adora aussi la bête en disant: Qui est semblable à





                              toutes nations appellent le premier." Du feu vient tout, aussi est-il appelé "celui qui rend toutes choses
                              parfaites". Le second esprit est l'enfant qui a déplacé la statue de Nemrodcomme objet de culte. L'action
                              de Nemrod restant indispensable, de là le feu du Purgatoire qui rend les hommes parfaits et les
                              débarrasse de leurs péchés.
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                              HUMBOLDT, Recherches, vol. I, p. 185.
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                              OVIDE, Fastes, liv. IV, v. 794-795. J'ai éprouvé un vif intérêt à découvrir dans Ovide cette affirmation
                              expresse que de son temps on croyait à Rome que la purification par le feu venait du culte du feu d'Adon
                              ou Tammuz, et que la purification par l'eau venait du déluge au temps de Noé. Une induction rigoureuse
                              avait déjà amené à cette certitude. Après avoir indiqué plusieurs raisons curieuses de cette double
                              purification, Ovide conclut ainsi: "Pour moi, je n'y crois pas; mais il en est qui font remonter l'un de ces
                              rites à Phaëton et l'autre à Deucalion." Si toutefois, on trouvait invraisemblable que le culte de Noé fût
                              ainsi mêlé dans l'ancien monde au culte de la ruine des cieux et de son fils, je ferais remarquer ce qui se
                              passe en Italie de nos jours (en 1856). Il s'agit du culte même de ce patriarche et de la reine des cieux.
                              Le trait suivant, fourni par lord John Scott, confirme mes assertions. Il a été publié dans le Morning
                              Herald, 26 oct. 1856: Prière d'un archevêque au patriarche Noé. – La papauté à Turin! Pendant
                              plusieurs années consécutives, la vigne a été presqu'entièrement perdue en Toscane, par suite de la
                              maladie. L'archevêque de Florence, désirant arrêter ce fléau, a ordonné d'adresser des prières au
                              patriarche Noé: il vient de lancer ce mandement qui contient huit formes de supplication: "Très-Saint
                              patriarche Noé!, Toi qui t'es consacré dans ta longue carrière à la culture de la vigne et qui as donné à la
                              race humaine ce breuvage précieux qui apaise la soif, refait les forces et vivifie les esprits, daigne jeter
                              un regard sur nos vignes que, suivant ton exemple, nous avons jusqu'à ce jour cultivées; tu les vois
                              languir et dépérir par cette funeste plaie qui avant la maturité détruit le fruit (sans doute c'est là le
                              châtiment sévère de bien des blasphèmes et d'énormes péchés dont nous sommes coupables!) Aie
                              compassion de nous, et prosterné devant le grand trône de Dieu, qui a promis à ses enfants les fruits de
                              la terre, et le blé et le vin en abondance, supplie-le en notre faveur! Promets-lui en notre nom que, avec
                              l'aide d'en haut, nous abandonnerons nos voies de vice et de péché, que nous n'abuserons plus de ses
                              dons sacrés, et que nous observerons scrupuleusement sa sainte loi et celle de notre sainte mère l'Église
                              catholique, etc." Le mandement se termine par une autre prière adressée à la Vierge Marie: "Ô Marie
                              immaculée, vois nos champs et nos vignobles! et si tu crois que nous méritons une telle faveur, arrête,
                              nous t'en supplions, cette terrible plaie qui nous est infligée à cause de nos pèches, qui rend nos champs
                              stériles, et prive nos vignes des honneurs de la vendange!" Cet ouvrage renferme une vignette
                              représentant le patriarche Noé, et une note de l'archevêque accordant une indulgence de 40 jours à ceux
                              qui réciteront dément ces prières (Le temps chrétien). – En présence d'un si grossier paganisme le noble
                              lord fait remarquer, avec raison que c'est là certainement le retour de l'ancien monde, et la restauration
                              évidente du culte de l'ancien dieu Bacchus!
                       13     GIESELER, vol. II, p. 42, note.
                       14     Les Grecs choisirent pour leur dieu de guerre, Arioch ou Arius, le petit-fils de Nemrod. – CEDRENUS,
                              vol. I, p. 28-29.
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