Page 133 - LES DEUX BABYLONES
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         joyeuses démonstrations . En Grèce, nous trouvons une fête entièrement analogue qui, se rattachant d'un côté
         à la fête Éthiopienne d'Égypte, se rattache de l'autre, d'une manière très étroite, à la procession de pénitents
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         du pape Grégoire. Potter parle d'une fête Delphienne en l'honneur d'un voyage d'Apollon ; et au chapitre des
         fêtes appelées Apollonies, nous lisons:


         "À Apollon, d'Égiale, pour ce motif: Apollon ayant remporté une victoire sur Python, vint à Égiale avec sa
         soeur Diane; mais effrayé, il s'enfuit en Crête. Les Égialéens furent dès lors infestés par une épidémie; et
         avertis par les prophètes d'avoir à apaiser les deux divinités offensées, ils envoyèrent sept jeunes gens et sept
         jeunes  filles pour les supplier de revenir. (C'est là le germe typique de la « Septuple litanie »  du pape
         Grégoire.) Apollon et Diane acceptèrent leur dévotion, et il fut d'usage dès lors de choisir des jeunes gens et
         des jeunes filles pour faire une procession solennelle, en grande pompe, comme si on voulait ramener Apollon
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         et  Diane, et cela dura jusqu'à l'époque de Pausanias ." La lutte entre Python et  Apollon en Grèce  est
         précisément la contrepartie de la lutte entre Typhon et Osiris en Égypte; en d'autres termes, entre Sem et
         Nemrod. Nous voyons ainsi la signification réelle et l'origine de la fête Éthiopienne pendant laquelle les
         Éthiopiens transportaient les dieux hors des temples Égyptiens. Cette fête se rapporte évidemment à l'époque
         où Nemrod fut renversé et où l'idolâtrie n'osa pas se montrer, sauf parmi les sectateurs dévoués du puissant
         chasseur  (qui se trouvaient dans sa propre famille, la famille de Cush) quand, avec des pleurs et des
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         lamentations, les idolâtres s'enfuirent emportant leurs dieux sur leurs épaules pour se cacher où ils purent .
          En souvenir de la suppression de l'idolâtrie et des malheureuses conséquences qui résultèrent, dit-on, de cette
          suppression, la première partie de la fête, si nous en jugeons par les lumières que nous fournissent la Grèce
          et  le Mexique, était remplie par la procession des pleureurs; la tristesse était ensuite changée en joie en
          souvenir du retour heureux de ces dieux exilés à leur première élévation. C'est une glorieuse origine pour la
          "Septuple Litanie" du pape Grégoire et pour les processions romaines!











































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                              HUMBOLDT, vol. I, p. 381-382.
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                              POTTER, vol. I, p. 360.
                       17
                              POTTER, vol. I, p. 334.
                       18     Pour la fuite des dieux, voir aussi ch. 7.
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