Page 349 - La Sainte Bible, qui contient le Vieux et le Nouveau Testament. Edition nouvelle, faite sur la version de Genêve, reveüe et corrigée, enrichie, outre les anciennes notes, de toutes celles de la Bible flamande, de la plus-part de celles de M. Diodati, & de beaucoup d'autres ; de plusieurs cartes curieuses, et de tables fort amples, pour le soulagement de ceux qui lisent l'Ecriture sainte. Le tout disposé en cet ordre, par les soins de Samuel Des Marets, docteur & premier professeur en theologie, en l'université provinciale de Groningue & d'Ommelande, & de Henry Des Marets son fils, ministre du S. Evangile, en l'eglise françoise de Delft
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                                       EP1sTRE - CATH oL1Q UE

                                                                  D E




                   .                J                                                U                  E             S



                              A            P          O                        T            R            E.

                   « CéteEpître&lesfuivantes,fauflesdeux dernieres de S.Jean,ontétéappel ce & fa vertu , fur tous ceux qui font prcfffon fincere du nom Chrétien
                 léesKatholikei, ou, Catholiques, par les Anciens docteurs de lEglife Grecque,  t Ilyeutdeux Jaquesentre les Apôttes Matt. 1o.2, 3. l'un fils deZebedee&
                 c. communesou univerfelles, parce qu'elles ne s'infcriventpas nia quelques Egli  frere de Jean Matt.4.21. Marc 1. 19. qu'Herode fit mourir Act. 12.2. l'au
                 fes particulieres, comme les Epîtresde S. Paul aux Romains, auxCorinthiens,  trefilsd'Alphée, ferede Jofes Matt. 13.55. & 27.56. & Gal. 1. 1o.quipardi
                 auxEphefiens,&c. nibeaucoup moinsà desparticuliers, comme cclles de l'A  ftinction du premier fut turnommé le Mineur, ou, le Petit, Marc 1 5.4o. & eft
                 pôtre àTimothée,àTite &à Philemon, mais conmefurent depuis les lettres  appelléfereduSeigneur Gal. 1. 19. c.fon coufin, puis qu'ilétoitfilsdeMariefœur
                 circulaires en l'Eglife anciene, àtouslesfideles en commun, ou àplufieurs Egli  de laS.Vierge merede J.Chrift, Marc15.4c. & 16.1. Et cefutlui quiprefidaau
                 fes toutàla fois, recueilliespour lorsendivers quartiers de l'Afie, de ceux de la  premierSynode deJerufalem,Act. 15. 13. Or céteEpître devant étre del'un de ces
                 circoncifion ou desJuifsqui avoyentcreu. Orle S. Efprityavoulu reprefenternon  deux, & ne lepouvant étre du premier, quifut decapitéde fortbonneheure &
                 moinsqu'encellesdeS. l'aul, les principaux chefs, tant de la doctrine & de la  avantque lesApôtreseuffent commencéd'ecrire, (voicequi eft remarqué Act.12.
                 foi, touchant la Perionne , l'Office& les Benefices deJ. Chrift, que des mœurs  y.2.)reftequ'ellefoit dufecond.
                 &delavievrayement Chréticne; pour fortifier les fideles contre la violence des  t Quelquesdocteurs Grecs de l'Antiquité ont creu que céteEpîtren'ait point
                 perfecutions, &prevenir diverfes corruptions quicommençoyent de gagner en la  étéécritepar l'Apôtre s.Jaques, mais par un autre Jaques furnommé le jufte , &
                 doctrice & en fon utage legitime, & par lefquelles Satan tâchcit d'obfcurcir la  appelléauffi oblias, l'un desfeptantedifciples deJ.Chritt, & que les Apôtres au
                 gloire deDieu, & de ruiner ce quiavoit étéfi heureutement cdifiéparla predica  royentétablipremier Evêque de Jerufalem: Mais la plupart des infiptions&
                 tiondesApôtres. D'oufe recüeille aifement, combien nousfont encore utiles&  des titres des exemplaires Grecs, ont ici le nom d'Apotre, &il n'eft point vrai
                  ncceiiaires ces ménes inftructions, pour nous affurer en la vocation celefte,  femblable qu'un fimple difciple, durant la vie des Apotres , à qui céte charge
                 veu la grande confufion furvenue en l'Eglife Chretiene de ces deniers fiecles,  proprement appartenoit, eût entrepris d'écrire une Epître circulaire à toutes les
                  à laquelle nous ne pouvons & ne devons oppofer autres armes que celles  Eglifespour leur inftruction. De forte que comme l'Auteur de céte Epître fut du
                  dont fe font fervis les fideles Miniftres de Jefus Chrift en lapremiere naiffance  nombre des Apôtres, auflifon authorité Apoftolique & Canonique doit refter
                  du Chriftianifme; &par lefquelles le S.Eprit a abondamment déployéfà gra  inconteftable &fanscontredit.


                                                    A   R    G    U    M    E   N    T.

                        7-2  »
                             Apôtre s. jaques ayant écrit céte Epitreauxfidelesdiferfesde la circoncfion, qui étoyent déja inftruits en lareligion Chrétiene & la
                           : profeffyent, n'y traittepasfi exactement les articles capitaux du Chriftianifme, quefont les autres Apôtres dans les leurs: mais
                            parce que quelques-uns de ces fideles fuf commengoyent de s'affoiblir à caufe des violentesperfecutions, & que d'autres ne vivoyent


                            pas affés conformement à la doctrineChrétiene,fonprincipal but eftiri en partie de les confoler & fortifier comtre les miferes & les af
                           * fiictions, en partie de les exhorter à joindre une viefainte, religieufe & Chrétiene à laprofffion exterieure de lafoi de J.Chrift.
                   Acesfins, apreslinfription il les exhorte à lapatiencefus la croix, qui accompagne ordinairement laproffon de lafi, & montre quelsfuits
                        -                    -      -      - -  -            --           -        -  w           -
                   en reoiement: Que lavrayefageffe vient deDieu, & qu'illaluifautdemander: 9uelors quequelqu'un eft tentéàpecher, cela ne vientpasde
                   Dieu, mais deft propre comvoitfe: Sue ce n'eftpas affes d'ouirla Parole deDieu, mais auffiqu'il lafautprattiquer; & enquoiconfifte la vraye
                   religion, chap.1. -Apres il les exhorte de nepoint avoir égardà laperfomne des riches au mépris despovres; & enfeigne que lafoipar laquellenous
                   fommes juftifiés & fauvés, doit étre accompagnée de bonnes œuvres », pour verifier par là qu'elle eft vraye cé vive, chap.2. En fuite il cenfure
                   ceuxqui veulent legerement inftruire ou corrger les autres; exhorte a reprimerf langue, montrant quel en eft l'ufage bon & mauvais; & enfei
                   gneque la vraye geffe confifteen debonnaireté , & en amourdepaix, & a quittertoute envie& toutecontention, chap.3. Illes exhortepuis apres
                   * éviterfigneufment les mauvais defirs, en marquant les dangereufes productions; & à s'humilier & àfeconvertir decœur, & à nepoint mé
                   dire les uns des autres; reprenant auff ceux quiforment des deffeins & des projets, fans regarder à la Providence de Dieu & fans s'yfoimettre,
                   chap.4. Enfinilmenacefeverementles riches, quiabufent deleurs richefs , & font tortaux povres, & convieles povrespar beaucoup de raifonsà»
                   fpporterpatiemment les injures que leurfont lesriches: diffuade lesjuremenstemeraires ; apprend aux affligés & aux maladescequ'ilsdoiventfaire
                   pourleurconfolation; & commentonfedoitcomporterenlatrfteffe & enlajoye; commeauffenvers ceuxqui s'égarentde la verité. chap. 5.

                                                                       °parfaitejoye, quand vous 7cherrez s ou,jy etiere.F.
                                  C H A p 1 T R E P R E M 1 E R.                                                grandejoye. G. toute joye,
                                                                       en diverfes *tentations:                 c.purejoye, & rien que
                             - 1 JApres l'infrption, 2 l'Apôtre exhorte le fidele Ifaélitesdif
                            perfé deporterpatiemment le épreuvesde l'afliction ; 3 pour lesfruits  3 ° * Sçachant que ° l'efpreuve de :
                            qui en procedent. 5 Et il enfigne ceux qui n'ont point la fgeffe de voftrefoiengendrela * patience.  ctions, lefquelles ne fe
                            lefaire, de la demander a Dieu, 6 mais avec foi , parce qu'au
                             trement ils n'obtiendront rien. 9 Confole ceux quifontde baffe condi  4 *Or ilfaut que lapatience aitu- **
                             rion. 1o Exhorte les riches à l'humilité, pour l'incertitude des ri
                            chefs c- de la vie. 13 Enfeigne que quand quelqu'un eft tente a neœuvreparfaite, afinquevousfoyez :
                            pecher, cela ne vient pasde Dieu, mais def propre convoitif , qui  * parfaits ** & entiers: de forte que ::
                            conçoit &qui enfante le peche.  17 9uetout bien procede de Dieu,  -  -               e la faveur de Dieu au
                             c-particulierement la regeneration. 19 Exhorte à la longanimite ,  ** riennevous 1* defaille.  milieu d'elles, & de la
                             21 &-ala debonnaireté, 22 &-à n'ouir pas feulement la Parolede  5 *Que fi quclqu'un d'entre vous meditation de leur ufage
                             Dieu,maisauffi a la mettre en prattiqne ; parcequ'autrement on t'oit en            falutaire & de leursbons
                                                                                            -  -           -
                             vain. 23 ce qu'il explique fous la comparaifon de celui qui fe mi  17 a faute  1 8 de fapience  2 qu'il la fuits, exprimés au . fuiv.
                             re. 26 Enfin il enfeigne que la prattique de la vraye religion con  •\  -  _  •      7 Le mot G. finifie
                            fifteforrout àreprimerfa langue, 27 & à exercer la charite, prin demande à Dieu , qui la donne tomber:diepou*
                            cipalement envers les veuves & les orfelins , dr à vivre fainte  - .                 étre environné &prisde
                             nnit.                                     toutesparts.  8 G. épreuve , par afflictions& par adverfités: Et lesaffiictionsfe nom
                                                                       mentdesépreuvesoudes tentations, parceque Dieuéprouve& manifeftepar ellesnôtrecon
                                                                       ftance& notreperfeverance en la foi, comme il eft declaréau .fuiv. Ainfi eft-ildit que Dieu
             1 voi ce qui a étéan                                      tentaAbrahamGen.22.1.c. mitfafoiàl'épreuve. Voiaufii 1 Pier.1.7. & 2 Pier.2.9. Apoc.3.
            notéfur letitre.                                           y'. 1o.  c Rom. 5.3. 1 TPier. 1.7. .  9 C.veu quevousfavés, aff àquellefin Dieu
             2 Afl. au miniftere de                                    permet que ces afflictions arriventà feserfans,& l'utilité qui leur enrevient:tellement que céte
            1'Apoftolat. Voi Rom. I.                                   connoiffance eft la caufede lajoyeàlaquelleillesconvie.  1o C.l'affliction,parlaquelle
            y'. 1. Phil. 1. 1. 2 Pier.                                 vôtrefoieftmifeàl'épreuve, comme on éprouve l'or aufeu, 1 Pier. 1.7.  1 1 C.que
            1. 1. Jude y. 1. Apoc. I »                                 vousétesfaçonnésàlapatience, quand vôtrefoieftéprouvée & examinée aucreufetde l'af
             . 1.                                                      fliction: Ce n'eft pas que l'affliction d'elle-méme engendre lapatience, veu qu'au contraire
             3 C. à ceux des dou                          gneur Je elleneproduit quel'impatience & les murmures contre Dieu dans lesincredules; mais c'eft
            ze tribus des Ifraëlites                                   parce que Dieu éclaire tellement par fon bon Efprit l'efpritdefes fideles, qu'ilsentcndcnc
            ou Juifs, habitans hors                       fus Chrift,
                                                                        quepar ce moyenilveut éprouver& manifefter leur foi, &ainfi lesprcparerà une joye fôlide
            delaJudée, (caronfait                          3 auX dou & eternelle. Etceci ne repugne point àcequeS.Paul dit Rom.5.4. que lapatience produit
            qu'ils étoyent divifes en           \N-      -      •   -   l'épreuve; carparl'épreuveS.Pauln'entendpas l'âffiction méme, par laquelie nôtrefoieft
            douze : felon le          *--E*   =-eEéEs* 2C lignées       éprouvée &mife à latouche, à la coupelle & au creutet, comme S.Jaques laprendence
            nombre des douze Pa- a -,;                                  fens; mais l'effai&l'experience quefont &obtienent lesfideles delafaveur, du fecours, &
            triarchesprocrcés de Ja-  qu1 * font efparfes » * Salut.
                                                                        de la confolation duSeigneur, &defafidelité en fes promeffes.  12 G.Or que lapa
            cob,) qui avoyent reçû '                                   tience ait une æuvre: Maisnos Interpretesyjoignentcesdeuxmots,ilfaut,en uneautrelettre,
            & admis la doctrine de                                      pour une plusgrande clarté: Etc'efttoûjours pour dire que l'œuvre delapatience doitétre
            1'Evangile. Voi Gen.49. 28. Exod. 24.4.Jof. 3. 12. Act. 26. 7.  a -Ati 8. 1. fincere,fanshypocrifie,&perfeverantejufqu'à lafin, Matt. 1o.22.  13 Comme fus,
            r *TP1er. 1. I »  4 G.font en la difperfion. Les Ifiaclites ou Juifs ont été fouvent dif c.affortis&fournis de touteslesvertusqu'exigelaprofeffiondunomdeJ.Chrift; l'Apôtre
               fés en d'autres pais que le leur. Les dix tribus par les Affyriens, & les dcux autres ne parlant pas d'une perfection de degrés& Legale, commeilfevoitfouschap. 3.2. mais
            par les Babyloniens, qui en effet furent depuis ramenes, mais en forte que plufieurs de feulement d'uneperfection de parties & Evangeliquc.  14 C. ne fouffant pasfeule
            meurerent en la difperfion , dequoi voi Act.2.5. & Jean7.35. Et enfin ils furent en ment pour une bonne caufe 1 Pier.4.1s, 16. mais auffi faifantparoître entoutevôtie vie
            tierement difperfés par la guerre des RomainsfousVelpafien&Tite; tellement qu'ilsfont une grande & une fincereintegrité, afinqu'onvoye par là quevousfouffésàtort.
            demeurésen cétederniere difperfionjufquesàmaintenant: Maisilnefemblepasqu'elleétoit  15 Aff. de ce que lavocation Chrétiene exige de nous.  16 C. n'omettant & ne
            encore arrivée quand céte Epître fut écrite, deforte qu'icife doivent entendre ceux qui en negligeantrien,decequevousétesobligésdefairecommebonsChrétiens.  d Prov.2.3.
            fuite de lapremiere difperfionétoyent demeurésen Ponte, en Cappadoce, en Galatie, en  17 Comme naturellement nous en manquons tous.  18 Ceci fepourroit bien en
            Afie, en Bithynie, &c. comme ces païsfont nommés 1 Pier. 1. 1. Auffi eft-il certain que tendre generalement de toutes les parties de lavrayefageffe; toutefoisl'Apôtre parlcparti
            les Juifs & les Iffaelitesétoyentdifperfésencesprovinces-là&auxautrespluséloignées, & culierement de la fageffe fpirituelle & celefte, qui connmence & abboutitparlacraintede

            que plufieursd'euxyfurentconvertisàlareligion Chrétiene, Act.2. 9, 1o, 11,41.  Dieu; & fur tout decelle quifedoitprattiqueren l'afliction, parlaquellenous en connot
             s G. e.ri , c. ctre joyeux : Et c'étoit une façon de faluër en ufageparmi les Grecs. fons lesvrayescaufes, &comment nousnousydevons comporter & confoler, comprenant
            Voi Matt. :-- r2- &27.29. Jean 19.3. Act. 15.2 ,  b Matt.5.11. Rom.5.3.|que nonfeulementellenenouseftpointdommageable, maisaucontrairefortutile&lalutai
             x Titr. 1. 6,
                                                                       fe : Etencelaconfifteunefageffeexquife-  \
                                                                                                           à tOUIS
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