Page 38 - La Postérité du Serpent
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CHAPITRE 7
LES DEUX POSTÉRITÉS
Vous remarquerez que depuis le chapitre précédent nous n'utilisons
plus l'expression «la tentation d'Ève» mais plutôt celle de «la tentation
de la femme». La raison pour cela est que le mot «Ève» n'est pas utilisé
dans le contexte de la chute avant Genèse 3:20, et cela est très
significatif comme nous allons voir. Il est bien écrit que c'est la femme
qui fut tenté par le serpent et non Ève, désignation qu'elle reçue
uniquement après sa condamnation. Le mot «femme» ici est «ishshah»
en Hébreu, mot composé qui provient de deux racines pour signifier
«l'existence dans la faiblesse», se rapportant évidemment à la
conscience de l'existence charnelle faible et limitée. Le même mot est
utilisé dans Genèse 2:23 lorsque la femme est amenée auprès d'Adam,
comme nous voyons dans une traduction classique: «Et Adam dit:
Celle-ci enfin est os de mes os, et chair de ma chair. Celle-ci sera
nommée femme (en hébreu Isha), car elle a été prise de l'homme (en
hébreu Ish).» (Bible Ostervald 1996-2008). Mais une traduction plus
précise basée sur le sens étymologique des mots dans l'Hébreu nous
dit: «Et Adam dit: Celle-ci est enfin la substance de ma puissance, et
l'enchantement de ma chair. On la nommera l'Existence, mon Épouse
(ISHA), car elle a été prise du Vivant, son Époux (ISH).» (Bible Machaira
2013). On aurait tendance à penser qu'il s'agit ici de la femme en tant
que femelle de notre espèce, mais on se tromperait grandement. Le
mot pour «femelle» que nous retrouvons dans Genèse 1:27 et Genèse
5:2 est «neqebah» c'est à dire «celle qui est percée», et non pas «isha»
c'est à dire «l'existence ma faiblesse». Le dernier passage, celui de
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