Page 73 - LES DEUX BABYLONES
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                                                    CHAPITRE 3

                                                        Festivités




                                       Article 1 - Noël et la fête de l'Annonciation



            Si Rome est en effet la Babylone de l'Apocalypse; si la Madone adorée dans ses sanctuaires n'est autre que
          la reine du ciel dont les adorateurs provoquaient la terrible colère de Dieu aux jours de Jérémie, il est de la
          dernière importance de bien établir le fait de manière à ce qu'il n'y ait plus aucun doute possible; car si on peut
          le démontrer, tout homme qui tremble à la parole de Dieu doit frissonner à la pensée de donner à un pareil
          système, soit comme individu, soit comme nation, la moindre protection ou le moindre soutien. Nous en
          avons déjà dit suffisamment pour montrer l'identité des systèmes Romain et Babylonien; mais à chaque pas
          l'évidence devient plus écrasante. C'est ce que prouvera particulièrement la comparaison des différentes fêtes.


          Les fêtes romaines sont innombrables; mais il en est cinq parmi les plus importantes que nous pouvons mettre
          à part, ce sont: Noël, l'Annonciation, Pâques, la Nativité de Saint-Jean, et l'Assomption. Chacune de ces fêtes,
          on peut le prouver, est une fête Babylonienne.


          Noël en décembre

          Prenons d'abord la fête en l'honneur de la naissance du Christ ou Noël. Comment se fait-il que cette fête ait
          été établie le 25 décembre? Il n'y a pas dans l'Écriture, un seul mot sur le jour précis de sa naissance, ou sur
          l'époque de l'année où il naquit. Ce qui y est rapporté montre que quelle que soit l'époque de sa naissance, ce
          ne peut avoir été le 25 décembre. Lorsque l'ange annonça la naissance aux bergers de Bethléem, ils paissaient
          leurs  troupeaux pendant  la  nuit au  milieu des champs. Sans doute, le climat de la Palestine  n'est pas si
          rigoureux que le nôtre, mais bien que la chaleur du jour soit considérable, le froid de la nuit, de décembre à
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          février, est très vif , et les bergers n'avaient pas l'habitude de garder les troupeaux dans les champs après la
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          fin d'octobre . Il est donc absolument incroyable que Christ soit né à la fin de décembre. Les commentateurs
          sont unanimes sur cette question. Sans parler de Barnes, Doddridge, Lightfoot, Joseph Scaliger, et Jennings,
          dans ses "Antiquités Juives", qui sont tous d'avis que le 25 décembre ne peut pas être l'époque de la naissance
          du Seigneur, le célèbre Joseph Mède énonce une opinion décisive dans le même sens. Après avoir longuement
          et minutieusement examiné le sujet, il donne entre autres l'argument suivant: lors de la naissance de Christ,
          chaque femme, chaque enfant dut aller se faire enregistrer à la ville à laquelle ils appartenaient, et plusieurs
          avaient à faire de longues marches; mais le milieu de l'hiver n'était pas propre à une pareille besogne, surtout
          pour les femmes et les enfants. Christ ne peut donc pas être né au milieu de l'hiver. De plus, à l'époque de sa




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                              Londres, Commentaire de la Société des Traités, vol. I. p. 472. ALFORD, Testament Grec, vol. I. p.
                              412. GRESWELL, vol. I, Dissert. XII, p. 381-437.
                       2      GILL, Commentaire sur Luc II, 8, s'exprime ainsi: les Juifs ont deux sortes de bétail: le bétail
                              domestique qui se trouve dans la ville; le bétail des champs qui demeure dans les pâturages. Là-dessus
                              un de leurs commentateurs, (MAIMONIDE, dans Misu-Betza, ch. 5, sect. 7) fait remarquer ceci: Ces
                              derniers demeurent dans les pâturages qu'on trouve dans les villages, tous les jours de froid et de chaleur,
                              et ne se rendent dans les villes que lorsque la pluie survient. La première pluie tombe au mois de
                              Marchesvan, qui correspond à la dernière partie de notre mois d'octobre, et à la première partie de notre
                              mois de novembre. Il en résulte que Christ doit être né avant le milieu d'octobre, puisque la première
                              pluie n'était pas encore tombée. KITTO, Deutéronome XI, 14 (Commentaire illustré, vol. I, p. 398) dit
                              que la première pluie tombe en automne, c'est-à-dire en septembre ou octobre. Ceci nous ramènerait
                              pour le retour des troupeaux à une époque plus reculée que celle indiquée dans le texte; mais il est hors
                              de doute que ce ne pouvait être plus tard que l'époque dont je parle, suivant le témoignage de
                              Maimonide, dont la compétence à propos des coutumes juives est bien connue.
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