Page 68 - LES DEUX BABYLONES
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Babylone et en Égypte comme le Tabernacle ou la demeure de Dieu, est identique à celle qui sous le nom de
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Marie est appelée par Rome "la Maison consacrée à Dieu, le mystérieux séjour , la demeure de Dieu , le
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Tabernacle du Saint-Esprit , le temple de la Trinité ". – On cherchera peut-être à justifier ce langage en
disant que l'Écriture fait de chaque fidèle un temple du Saint-Esprit, et qu'il ne peut y avoir par conséquent
aucun mal à parler de la Vierge Marie, qui était sans contredit une sainte, sous ce nom ou tout autre analogue!
Il est vrai que Paul dit: "Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en
vous?" (I Corinthiens III, 16). Ce n'est pas seulement une vérité, mais c'est une grande vérité une vérité bénie;
une vérité qui redouble toutes les joies, et ôte aux soucis leur aiguillon, lorsque le vrai chrétien fait plus ou
moins l'expérience de ces paroles du même apôtre (II Corinthiens VI, 16): "Vous êtes le temple du Dieu
vivant, comme Dieu l'a dit: j'habiterai au milieu d'eux, et j'y marcherai: je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple." – Il faut aussi admettre, et nous le faisons bien volontiers, que ce langage implique l'habitation de
toutes les personnes de la glorieuse Divinité, car le Seigneur Jésus a dit, "si quelqu'un m'aime, il gardera ma
parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui" (Jean XIV, 23).
Mais en admettant tout cela, on reconnaîtra, après examen, que les idées romaines et les idées scripturaires
exprimées par ces paroles, bien que semblables en apparence, sont essentiellement différentes. Lorsqu'il est
dit que le croyant est le temple de Dieu, ou le temple du Saint-Esprit, cela signifie que "Christ habite dans nos
coeurs par la foi" (Éphésiens III, 17). Mais lorsque Rome dit que Marie est le Temple ou le Tabernacle de
Dieu, cela veut dire, au vrai sens païen de ce mot, que l'union entre elle et la Divinité est analogue à l'union
hypostatique entre la nature humaine et la nature divine du Christ. La nature humaine du Christ est le
"tabernacle de Dieu", c'est-à-dire que la nature divine a voilé sa gloire en prenant notre nature, de telle
manière que nous pouvons nous approcher sans crainte du Dieu saint. C'est à cette glorieuse vérité que Jean
fait allusion, quand il dit: "la parole a été faite chair et a habité, (littéralement: a établi son tabernacle) parmi
nous pleine de grâce et de vérité et nous avons vu sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu
du Père" (Jean I, 14). – C'est dans ce sens que Christ, l'homme Dieu, est le seul "tabernacle de Dieu". Or, c'est
précisément dans ce sens que Rome appelle Marie le "tabernacle de Dieu" ou celui du "Saint-Esprit". Voici
comment parle l'auteur d'un ouvrage papiste consacré à l'exaltation de la Vierge, et où il décerne à Marie tous
les titres et les prérogatives du Christ: "Voici, le tabernacle de Dieu, la demeure de Dieu, l'habitation, la cité
de Dieu est avec les hommes, dans les hommes et pour les hommes, pour leur salut, leur exaltation et leur
glorification éternelle. Il est bien clair que cela est vrai de la Sainte Église, et vrai aussi du très-saint
Sacrement du corps de Notre Seigneur! Est-ce vrai de chacun de nous, si du moins nous sommes chrétiens?
Sans aucun doute; mais nous avons à contempler ce mystère comme existant d'une manière spéciale dans la
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très-sainte mère de Nôtre-Seigneur ." – Puis l'auteur, après s'être efforcé de montrer que "Marie est, à bon
droit, considérée comme le tabernacle de Dieu avec les hommes", et cela dans un sens tout particulier, dans
un sens différent de celui dans lequel tous les chrétiens sont le temple de Dieu, continue ainsi en faisant une
allusion formelle à Marie dans ce caractère de tabernacle: "C'est vraiment un grand bienfait, c'est un singulier
privilège que le tabernacle de Dieu soit avec les hommes, et que par lui les personnes puissent venir en toute
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sûreté près de Dieu devenu homme !"
Toute la gloire médiatrice du Christ comme Dieu, en qui habite corporellement toute la plénitude la Divinité,
est attribuée ici à Marie, ou au moins partagée avec elle. Les extraits ci-dessus sont empruntés à ouvrage
publié il y a plus de deux cents ans. La papauté s'est-elle améliorée depuis? S'est-elle repentie de blasphèmes?
33 Manuel d'or dans Le Protestant Écossais, vol. II, p. 271. Le mot qui est ici employer pour "habitation"
est dans le latin de cet ouvrage un mot purement chaldéen "Zabulo", et vient du même verbe que
Zebulun (Genèse XXX, 20); c'est le nom donné par Léa à son fils, quand elle dit "Maintenant mon mari
demeurera avec moi".
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Pancarpium Marioe, p. 141.
35 Jardin de l'âme, p. 488.
36
Manuel d'or dans Le Protestant Écossais, vol. II, p. 272.
37
Pancarpium Marioe ou Marianium, p. 141-142.
38
ibid, p. 142.