Page 71 - LES DEUX BABYLONES
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         cercle de lumière? Ce qu'on chercherait en vain dans la arole de Dieu, on le trouve dans les représentations
         Astiques des grandes divinités de Babylone. Le disque et surtout le cercle étaient les symboles bien connus
         de la divinité du soleil et figuraient largement dans le symbolisme oriental. La divinité du soleil était entourée
          d'un cercle ou d'un disque. Il en était de même dans la Rome païenne. Apollon, l'enfant du soleil, était souvent
          représenté de cette manière. Les déesses qui se disaient parentes du soleil étaient aussi autorisées à se faire
          orner d'un nimbe ou cercle lumineux. Nous donnons une gravure des "Pompéiens" où l'on voit Circé, la fille
          du  Soleil, la tête entourée d'un cercle, absolument comme aujourd'hui on entoure la tête de la  Madone
          Romaine (fig. 26). Comparez le nimbe qui entoure la tête de Circé à celui qui entoure la tête de la Vierge
          papale, et vous verrez combien la ressemblance est exacte! Or, pourrait-on croire que toute cette coïncidence
          soit accidentelle? Si la madone avait jamais ressemblé aussi exactement à la Vierge Marie, il est évident que
          cela n'aurait jamais excusé l'idolâtrie. Mais puisqu'il est incontestable que la déesse enchâssée dans l'Église
          papale pour l'adoration suprême de ses sectateurs, n'est pas autre chose que cette même reine de Babylone qui
          éleva Nemrod ou Ninus le fils, comme rival de Christ, et qui fut dans sa personne l'incarnation de toute espèce
          de licence, quel ténébreux caractère ce fait n'imprime-t-il pas sur l'idolâtrie romaine? À quoi bon nous dire,
          pour atténuer le caractère odieux de cette idolâtrie, que l'enfant qu'on présente à notre adoration porte le nom
          de Jésus? Lorsqu'on adorait autrefois à Babylone cette femme et son enfant, on appelait celui-ci d'un nom tout
          aussi particulier à Christ, d'un caractère tout aussi distinctif que le nom de Jésus! On l'appelait Zoro-ashta,
          la semence de la femme. Mais cela n'empêche pas que la terrible colère de Dieu ne s'élevât contre ceux qui
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          jadis adoraient "cette idole de jalousie, provoquant à la jalousie ".

          C'est en vain qu'on donne le nom du Christ à l'enfant que la Madone Romaine tient dans ses bras, on n'en fait
          pas moins une image de jalousie, on ne la rend pas injurieuse pour le Très-Haut, on n'en excite pas moins son
          profond mécontentement, quand on adore évidemment cet enfant comme celui de la reine des cieux à laquelle
          on  décernait tous les attributs de la Divinité et qu'on adorait comme la "mère des prostitutions et des
          abominations de la terre".



                                         Fig. 26 – Il est expliqué que cette gravure empruntée à l'Odyssée représente Ulysse et Circé, au
                                         moment où le héros, ayant bu impunément la coupe enchantée, grâce à l'antidote que lui avait
                                         donné Mercure (on sait en effet que Circé avait une coupe d'or comme la déesse Babylonienne), tire
                                         son épée et s'avance pour venger ses compagnons transformés en pourceaux. La déesse terrifiée se
                                         soumet aussitôt, ainsi que le raconte Homère.
                                         Ulysse fait lui-même le récit:
                                         "Va maintenant te coucher à l'étable, avec tes compagnons";
                                         – Mais le charme est sans effet, je tire mon glaive acéré, je fonds Sur la déesse, comme si je voulais
                                         la tuer; elle jette un grand cri, Se baisse, embrasse mes genoux, et tout en larmes, m'adresse Ces
                                         paroles rapides: "Qui donc es-tu?" etc. (Odyssée, X, 320)



                                         Ce tableau, ajoute l'auteur des Pompéiens, est remarquable, car il nous montre l'origine de cette
                                         couronne affreuse et dépourvue de sens qui entoure les têtes des saints, "nimbus" ou "aureola",
                                         définie par Sorvius comme  "le fluide lumineux qui entoure la tête des dieux". Elle appartient à
                                         Circé, en tant que fille du soleil. Les empereurs se l'appropriaient en signe de divinité; et sous ce
          respectable patronage, elle s'introduisit, comme autres coutumes païennes, dans les usages de l'Église. Mais nous adressons aux empereurs plus
          de blâme qu'ils ne méritent: ce fut plutôt l'évêque de Rome qui fit pénétrer dans l'Église "la superstition païenne"!



          Le Seigneur a en horreur le culte des images, mais un culte pareil doit lui être particulièrement en horreur.
          Or si les faits que nous avons admis sont vrais, faut-il s'étonner que des menaces si terribles soient dirigées
          par la parole de Dieu contre l'apostasie Romaine, et que les vases de la redoutable colère divine soient destinés




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                              Ézechiel VIII, 3. Il y a bien des explications sur cette image de jalousie. Mais tout s'explique puisque le
                              caractère de l'ancienne idolâtrie était le culte de la mère et de l'enfant, qui était le Fils de Dieu incarné.
                              Comparez les versets 3 (Ézechiel VIII, 3) et 5 (Ézechiel VIII, 5) au verset 14 (Ézechiel VIII, 14) pour
                              voir que les femmes pleuraient sur Tammuz à côté de l'image de jalousie.
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