Page 46 - La Sainte Bible, qui contient le Vieux et le Nouveau Testament. Edition nouvelle, faite sur la version de Genêve, reveüe et corrigée, enrichie, outre les anciennes notes, de toutes celles de la Bible flamande, de la plus-part de celles de M. Diodati, & de beaucoup d'autres ; de plusieurs cartes curieuses, et de tables fort amples, pour le soulagement de ceux qui lisent l'Ecriture sainte. Le tout disposé en cet ordre, par les soins de Samuel Des Marets, docteur & premier professeur en theologie, en l'université provinciale de Groningue & d'Ommelande, & de Henry Des Marets son fils, ministre du S. Evangile, en l'eglise françoise de Delft
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Cliap. X X V I I. EVANGI LE
u c. ‘dz-muy., oui un priſonnier " au peuple; ”ſſh-voir ce. lequel ils 3+ eontraignirent de 3$ porter ;4 VoitOnchantlcmoſ
lſikmiſiiÏÏiſiËI 7. L... ,3, lui qu’ils Vouloyent. la croix d’icelui. minoré en l’original ſu:
. _ C 5. 4.1.
*- 19-7” 1°~4°- 1 6 Et k alors il y avoit un priſonnier P Et eſtans arrivez en la place dite as o. pur-dnfi-Yr-i, air.
cut la porter derriere
l 9 ou ’ "nfl/:ng & quaſi- l, 3 Golgota, Ç qui vaut autant à dire que la C.&apreslui, Lucaa.
fié, “leb“ ë‘ b²°“‘°“' I7 Wand donc ils furent afièmblez, Place 36 du Teſt ) ÿ-26.C’e’tou bien la coûtu
nu pour ſa perlbnne & ſes I _ me des Romains , que les
crimes: CM 11 m" P“- Pilate leur dit, Lequelvoulez-vous que 34. Ils lui donnerent à boire du ’7 Vin~ criminels condamnés äcc
lbnnier pour ſcduion &t . . genre de mort devoyent
pourmeurtre ,Marc 15.7. je vous relâche, Barrabas, ouJeſus qu’on aigre meflé avec du fiel: &quand il en Porteretix-me'mes leur
L“ë ²" ‘9' 5“" "'*°' appelle Chriſt? euſt gouſ’cé, il 33 n’en voulut point boire. ËÈÈ‘HÊËÏ‘ËLÎÈËËËQ‘ÎË
18 ( Car il ſçavoit bien qu’ils l’a 35 ‘i Et apres l’avorr crucrfié, ils par— J-.C- P“ W“ “mimi-"ès
_ traitement qu’on lui avort
voyont livré par envie. ) tagerent ſes vef’temens, en jettant le ſort, jluſques alors etoit nm
afin que fuſ’t accompli . ce qui eſt dit î par ’ ' 1' , 1 ’ °’ …“5d‘P‘ -_
'
.
.
19 Et comme il eſtoit aſiis au ſiege late le voyans ſuccomber
judicial, ſa femme envoya vers lui, di le Prophetc , Ils ſe ſont partagez mes f““îfflx ‘WMPF’üsëï
. , _ e lui iomdre celui-ci.
ao c. qu’il .1, …r 1.-… ſant, ²° N’aye rien à faire avec ce Julie vef’temens, &ontjette 39 le ſort lurmon p Hamm… 1 m.
"MF” "WV/'54* L‘ là: car j’ai aujourd’hui beaucoup ſouf o Lue 23.33. 75117119. 17.
.
4 ſaye. 36 Ou, dun-nr. Céte
provrdence de Dieu me- \ .
'
\
place ſe nommoit a
mangue fonce 6: cc’redc- fert en longeant a cauſe delui. 36 Eteſtans aſſis,ils le 4.1 gardoyentla. lemmemſhſh Mach -
0 Îciiuâewiinnîœmncînpâ. - 20 1 Alors les prmcrpaux Sacrifica 37 fIls mirent auſſi au deſſus de ſa c’éroirlclicuordoxme’aux
.
,
t
.
.
formelle de I- C- que teurs,&les Anciens ²’ perſuaderent aux executions criminelles, ou
teſte 4² ſon dicton par écrit en ces mots, par conſequent ſe trou— .
pour donner ‘a Pilate plus
-
d'elle
voyent beaucou
de ſcruPule & d’appw troupes qu’ils demandaſſent Barrabas, CELUI CI EST JESUS LB ROImensôcdccraneEoutétes
henfiori au panchant de ,. . D E s J U I F s _ de morts.D'aurres penſent
l’iniuſtice où il croit. &qu ils fiſſent “perirjefus. ,
que ce'te colli ,
_
ll "
l M“ "'"' L…" 21 Et le Gouverneur prenant la pa 38 ‘ Alors deux brigandsfurent cru- vuignœmcm’iÏÊÎÏaiÏ
v. rs. Jun 18. 40. Act. eifiez avec lui: l’un à drOite , 8c l’autre à m“ b fig““ffl‘ “m“
a. 1.. \ role , leur dit , Lequel des deux voulez
d’un tell ou d’un crane.
ar Ou , ler imminent la . _ .
,M1.-.,…M vous queJe vous relaſche? Ilsdirent,Bar gauche. Pasxïé rs-dzz. il :fi
. , in in e avec
22 Ou , mourir. 1.abas 39 “ Et ceux qui paſſoyent pres delà , de la myrrhe, qui &cm-'Ê
luidiſoyent des outrages, "3 hochansla ““ b‘°““g° q“ſi‘m‘îîffl‘
22 Mais Pilate leur dit, Que fe boite a ceux qui devoyenr
rai—je donc de jeſus qu’on appelle tefie. étre executes , pour les
rendre plus inſenſibles a La
4.0 Et diſans, ï Toi quidesfaisle tem- douleur: auquel les ſol
Chriſt? Tous lui dirent, Wil ſort cru
. . . dats me’lereut du v' '
cifié. . ple, 8c le rebaſhs en trors jours, ſauve— &du gd, PO…,ŒÏÊÎ’ZÎÃ
23 Et le Gouverneurleur dit, Mais toi tOi—meſme: fi es le de Dieu , cela-méme encore leur:
_ inlultes contre]. C. Car
quel mal a-t’il fait? Alors ils crierent deſcen de la crOix. *rd .ſ°dd‘, WWE-WF“
4.1 Semblablement auſſi les princi— Ï???“Êiuoſſèiiſipſſäictij
d’autant plus, difans, (k’il ſort crucrſié.
'
.
24. Pilatedoncvoyant ²² qu’il nega paux Sacrificateursí avec SCrlbeSSC croix, ous il. s.
38 Voulantparmaniete
23 Ou, que ”la m pro—
“"“”.“"' . . gnoit rien, mais quele tumulte s’eflevort les AnCiens , ſe mocquans , diſoyent , d‘”ſr“WWW; ‘Um'
24. Vaine & inutile oe— . , 4.2 Il a fauve ’ les autres , 4* il ne ſe s-cxpoſcxſiſſiſiÏÃÎucË 411%}. ,
Ol
ne
.
Triticum,- pour proteſter tant plus, ²+ prit de leau, 8c lava ſes
peut ſauver ſoi-meſme: s’il eſt le R01 î d‘ 91"‘ “WWW ‘ë
ËÀLÏÏÏ°ÏLËÇÎÎËËËÎZÎ mains devant lepeuple , 'dll‘allt, Je fuis lèntir ſes plus poignans ai
mm“ ſm“- "la“. P“ innocent ²5 du ſang de cejuſte-1C1: vous d’Iſraël , qu’il deſcende maintenant guillem
une aveugle eomplarſau- . de la crOix, &c +5 nous crouonsàlui. q: 11.2.11?ct‘" . ’9 ’ë .
.
.
.
M4rc15.z _
ce. VOiDcu[.2l.6. y adViferez. _
1’ C'd°fim°“’ C" 25' Et tout le peuple reſpondant, Y Il ſe confie en Dieu , u’il lc de- z? P““F ‘1“‘F” “Yet"
pendant il n’en était pas _ ' ,_ , torruſſudunepieceôcna
‘“îîfflm‘fflînmœmëwb 1“ dit, 1‘ Son ſangjo'it ſur nous 8c ſur nos livre maintenant, 4‘ s il la pour Ërea- voerOznrdecoí-cuxemmñ
.
.
ce qu'il ne devoir pas con ble: car . il adit, Jeſursle Fils de . ieu. 4o mſi-dieu" 2’ .
meilſev id
.
.
damner 81 faire mourir un enfans. i
_ leur relafcha Barrabas z 8c
."‘“œ‘m P“ gm‘ .fië‘ 26 Alorsil . 4.1 Parce ’ ſ
1
des autres , comme même . , . .. 44. Cela meſme lui reprochoyent Puce de 13293,12:
L‘ŒŸÆVÃŸË Î?“ “‘- leur livrajeſus,aprcslaVOir 17 fait fouet aufli +7 les brigands qui eſtoycnt cruci- “W “""ms ‘W‘
. qu'aux pieds de aux mains
m .Act-5.28. ter , afin qu’il fuſt crucifié. fiez avec lui. languifloyent long-tems,
î‘ c“‘“ë q“… “‘g 27 n Alors les ſoldats du Gouverneur 4.5 ZMais depuis 4‘ fix heures il ſe fit “‘qu ’ ”m ‘1…‘ ‘î‘
r
ſoitinjuflement répandu , rompoir tout vifs.
que 1‘ "mE-‘Wc ë‘ ’î amenerent jeſus au Pretoiré, 8c aſſem— des +9 tenebres ſur 5° tout le pais , juſ— yzf";ezj-;ë-,LWU'
punition, parle iuſie iu- .
1gement däpieuzcn rompe blerent devant lui toute la bande. quesà neuf heures. az 'c. remédie en
4.6 Et environ les neuf heures , Jeſus ËÏ’iÏÏiËr’Ë ſÈÏſiſTſſÎÃËÎÃI
LII nous ur notre PO e- , '
mexicains]? dr: grand 28 Et l’ayans “,deveftu, mirent ſur
pot , quia pc !apres ~ ’ aS’eſcria à haute voix, diſant, 5‘ Eli, ÏÈË‘ÏÎÃËEÏËÃËTÏ
commença 4c *mum luiun manteau ²9 d ecarlate. ’ / _
izarlsskmmtæls, &Wl— 29 Et plierent une couronne (1 epi lan-una ſabachſhani .P c’eſt à diſe, quelle on l"avoit conda
linuc CHCOIC …ſques au- u mné ace ſupplice.
jourd’hui. Voi ſemblable nes , &la mirent ſur ſa teſte , 8c 3° un ro Mon Dieu , Mon Dieu , pourquOi m’as— c En ,,. u,
z ’p i u Pfl 22. s. GSD—ar.
ÎÏΑƑÏË‘JËÏÎË] ²°' ſeau en ſamain droite: 8: s’agenoüillans tu S abandonne' JIarc15.29. Liu-7.3. 35.
z7LcPR0-13ainsavoycrzt devant lui, ſc mocquoyent de lui, di 43 En témoignage de
bien cete coutume de ſai— . . . . me'pris,& comme pour dire que cela lui étoit juflement arrivé. x .Àl.1ff.16.61. jean 1.19.
re foüetter ou ſuſtiger pu— ſans , Bien \C ſOlt 3 R01 dCSJUlfS. 44 Ou , ”eſepmſ—il p.” flint/cr fin-meme î 4g ou , nom lui' ajox‘nmm fai . c. nous croi—
bl' ' ’- ' ’ ' rons à (a doctrine. y Pfl22.9. 4.6 C. au cas u'il lui vucillc du bien. G. s'il le mur,
,0;1‘3Ë"Ï:;d;;:;:jÿ Îa 30 Et apres avorr crache contre lui, c. fi c'eſi une perſonne qui lui plai !ZT—.5: en qui il prenne ſon on—plaifir. 47 Cela ne fut fiit
mon; mais il Paroi* de ils prirent le roſeau , 8c en frapoyent ſa proprement que de l’un d'eux , comme il ſe void Luc 2;. 3 9. Mais il ei’c ici parlé d'eux en ge—
jean 19. 1. que I’ilate le neral , pour ire que]. C. ſur moqué à outrage’ de toute ſorte de perſonnes , fins avoir méme
.
. d ha
fit {bus eſperance que par ſCflC. _ . . été épargne' des brigands crudfie's avec lui. Si mieux on n’aime dire , comme aufli quelques ari
ciens l’ont efiime’ , que d’abord tous les deux lui avoyent ſait inſulte , mais que l’un d'eux s'etait
ËeËÊÃËziÊsfm-“ËΑÈÏÎà 31 Purs s’eſtans mocquez de lui, llS enfin converti , voyant les miracles qui e’toyent arrivés. z .Marc 15. g z. Luc 23.4.4.
::ŸËËŸŸ Êhrfgmffiaffl‘; lui dépoüillerent le manteau, 8e le 3‘ veſ 48 C. depuis environ midi iuſques à trois heures d’apres midi, a nôtre conte. Voi Matt.2o. 3.
jean r 1. 9. &en ſuite Marc rs. 25. jean 19-14- 4.9 Ceci ne ſe fit paspar une eclipſeor—
pouvoir ainſi le garenſ-ir tirent de ſes vef’cemens, 8c l’amenerent dinaire 8c naturelle du ſoleil z parce que c'éroit la fête de Pique , qui ſe ſolenniſoit au tems de
de la mort. la pleine lune , &t par conſequent de l’oppoſition des luminaires , en laquelle le ſoleil ne ſe peut
n Mm U, ,6, 7…. pour ²² eſtre crucifié. . eclipſcr , ſes obſcurciſſemens n’arrivans naturellement qu’au tems de la nouvellelune & de ſa
19- 2. * ' ~ conjonction avec lui. (‘cfitt donc ici une œuvre toute ſurnaturellc 3c miraculeuſe de la puiſ—
z,— m de ſa ”de de 32 ° Et comme ils ſortoyent, ils trou
ſance de Dieu , (comme l’avoyent autrefois été les tenebres du pais d'Egypte , Exod. io. za.)
dcflus- verent un Cyrenien , nomme 3} Simon : pour finifier l’obſciirciſiement du ſoleil de juſtioe en ſes ſouffrances 6c en ſa mort.
a9 C'éroit une forte de So G. fin tourela rem. Wclques—uns penſent que ces tenebres furent univerſelles en tout le
pourpre ſort precicuſc , monde , Br des anciens ont crcu que Denis l’Areopagitc les avoit remarquées avec etonnemcnt
comme les autres Evangeliſtes l‘appellent , ou , d’e’mrldte ”qu-ſé , qui n’e'toit portée que parles au pais d'Egypte , ou il étoit alors 1 D’autres les reûreignent au pais dejudee , pour lui denoncc:
Rois 8: les grands Seigneurs, Dan. 5. 7. & ainfiils le mocquoyciit de la Royauté inyûique de les noires 81 epcſſes tenebres dont il alloit étre couvert pour avoir rejette la lumiere de vie.
j. C. à quoi ſervoit auſſi la couronne d'épines , &le ſcepn'e de reſeau, 8c les inſultes quiy a ‘7’13 21.. z. Hró. 5. 7. 5x Cesparoles lbnt tirées du Pſ. :2. 2.. mais ici mpportéesen
étoyentjointes. 30 Ou , ”nt rami: , &ainſi dans la ſuite : Mais comme le premier ſcr— langue Syriaque , plus ufite'e alors en la Judee que l’chra'i'que : Et par elles le Seigneur exprime
voit ‘a montrer que ).C. ſc prelèntoit devant Dieu ſous un vêtement étranger, c. cn qualite de pe le comble de ſes angoiſſes , durant leſquelles il luitoit avec les horreurs des enfers , 8: ſoûtenoit
cheut 6: de plege pour les pochés du monde , 8: que tout ſeul il en portoir la peine, Eſa. 6 z. 2. en notre place , ſans dcrcglement pourtant k ſans peche' , avec d'exrrcmesdouleurs en ſon corps
auſſi par ces deux circonflances nous ſommes inflruits , que]. C. nous appelle à des couron &r en ſon eſprit , céte peine dam-H' , ou dr dmmage , comme on l'appelle dans les Ecoles ,
nes d’epines, avant que de nous donner les couronnes dc gloire, & qu'ilexcrce ſon regnc au qui conſiſte à être prive de la viſion de Dieu , ſepare' de lui & éloigne de \on amour : Car
monde par des moyens ſoibles ôt méprifiibles , r Cor. 1. 2 5, 28. ;i C. lui remirent 5c en cete lute j. C. ne l'entoit point en ſon ame les bcnignes influences ,de la grace 8c de la
rendirent ſa robe de deſſus , dont ils l'avoyent prcmicremenr dépoüillé. 32 La croix était bien-vaillance du Pere , mais il la ſentoit comme trauſpercee ch flèches de ſon courroux ſur nos
un ſupplice liervile parmi les Romains , 8c maudit par la Loi de Dieu : Et J. C le devoir ſouffrir , pccliés , dont ilportoit la peine & la condamnation. 52 Aſſ. tous le peſant fardeau de
parce qu’il avoit prisla ſonne de {èrviteur , Phil. 2. 7. 81 qu’il était fait maleditïtion pour nous , ton ire effroyable ſur les poches des hommes , ſans me rien faire lentir dc ton ordinaire ſaveur,
611.3.13. o Marr15.:1.an23.26. 33 DuquelvoiplusaulongMarc15.21. 8c mecommuniquer ron ſceours,Ga1.3—r z. Toutefois quoi que ce ſoit ici une marque d’une "mn—
On peut preſilrner que cete inlblenee militaire s'exerça ſur celui-ci , ou parce qu’il étoit é— de douleur à d’une grande perplexité en l'aine du Seigneur , œ n’eſt pas pourtant un di cour:
tranger. c. de Cyrene en Afrique, ou parce qu'on le preſumoit avoir été des diſiiples de de dcſcſpoir , puis qu’il continue toûjours de 1è confier entierement en Dieu , comme ce mor ,
I. Clin-\L mon Dm- , le demontre evidemment. E '
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