Page 122 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
P. 122
Cosa Nostra
Sindona, qui n'est pas lui non plus né de la dernière pluie, tente
de protéger ses arrières en diversifiant ses sources d'approvision-
nement. Il propose à la Cosa Nostra, la mafia américaine (n'ou-
blions pas que Sindona est sicilien) de très lucratifs investisse-
ments. Plutôt que de placer, à grands frais, les bénéfices de ses
trafics sur des comptes numérotés en Suisse, la Cosa Nostra en
confie une partie à Sindona qui l'insuffle dans son circuit de socié-
tés-bidon. Pour le banquier, un capital en vaut un autre, pourvu
qu'il soit incontrôlable et incontrôlé, et à cet égard, l'argent de la
drogue n'a d'égal que celui du Vatican.
Ce dernier contrat avec la Cosa Nostra porte Sindona au sommet
absolu et tant convoité. Erreur fatale: quand l'information com-
mence à filtrer, politiciens et ecclésiastiques s'empressent de reti-
rer leur appui au financier. La Franklin, mise sous enquête, est
bientôt déclarée en faillite frauduleuse pour une perte de 40 mil-
lions de dollars sur de mauvaises opérations de change. Sindona
tente un redressement, mais ne parvient pas à se débarrasser à
temps de l'Immobiliare ni ne réussit quelques unes de ces fusions
dont il a le tous malgré l'aide du Banco di Roma (ce qui vaudra à
son directeur, plus tard, d'être arrêté pour complicité et occulta-
tion de preuves). Tandis que le krach gagne, une à une, toutes
les sociétés de l'empire sindonien. Conseillé par Licio Gelmli le
banquier se retire quelques temps à Taïwan Il est déjà trop tard:
120