Page 127 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Ce n'est donc pas par hasard que, durant sa permanence en Sici-

               le, Sindona se targuera de l'aide de Joseph Miceli Crimi, médecin

               et franc-maçon émigré aux États-Unis, chargé par lui des média-

               tions avec le monde politique et Licio Gelli.




               La réalité, en fait, est que peut-être Sindona se sera servi des re-

               lents d'indépendantisme encore présents parmi les conservateurs

               Siciliens pour vernir de 'dignité politique' la nouvelle escroquerie

               qu'il essayait de mettre sur pied.




               Il  aura  fallu  attendre  1983  pour  que  le  procès  contre  la  'bande

               Sindona' s'ouvre en Italie. 'La vérité, a dit un juge chargé de l'ins-

               truction,  est  que  l'establishment  politico-financier  n'avait  aucun

               intérêt à ce que se tienne ce débat.' Après neuf mois d'audience,


               la Cour a rendu ses conclusions, prononçant vingt-deux condam-

               nations pour un total de 122 ans de prison. Dont celles de Luigi

               Mennini  (gentihomme  de  Sa  Sainteté  et  administrateur-délégué

               du IOR sept ans de détention) et de Massimo Spada (pour son rô-

               le  de  représentant  du  Vatican  dans  bon  nombre  de  sociétés  de


               Sindona, cinq ans de détention). Tous deux ont tenté d'opposer à

               la  sentence  leur  immunité  diplomatique  (Paul  Marcinkus,  Sergio

               Guerri et Giuseppe Caprio appellent par la défense dans le procès

               américain,  avais  fait  de  même),  ce  qui  semble  bien  avoir  porté

               puisque Massimo Spada se présentait en septembre 1984, libre,


               aux obsèques de Carlo Pesenti un autre financier catholique.



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