Page 123 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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le IOR prend ses distances et refuse, brandissant la Raison d'État
de reconnaître son implication dans les ‘aventures de Sindona’
comme dit Marcinkus (ce qui n'empêchera pas le IOR de récupé-
rer au plus vite 5 millions de dollars dans les caisses à double
fond du banquier, ignorant l'interdiction dont elles font désormais
l'objet).
Le juge Guidi Viola a écrit: 'L'appui au plan de sauvetage (propo-
sé par Sindona) une véritable escroquerie à charge de la Banca
d'Italia et de la communauté nationale, était fourni par de hautes
personnalités politiques, en premier lieu par le premier ministre
de l'époque, Giulio Andreotti.' Andreotti, comme nous le savons,
est démocrate-chrétien. Le plan de Sindona portait-sur 156 mil-
lions de dollars.
Mario Sarcinelli et Paolo Baffi respectivement sous-directeur et
gouverneur de la Banca d'Italia, s'étant opposés à la manœuvre
furent poursuivis et arrêtés pour 'abus professionnels', après une
campagne de diffamation menée par Licio Gelli. Le juge qui ins-
truit le cas est Antonio Alibrandi, père de Alessandro, un terroris-
te néo-fasciste abattu par la police en 1981, et lui-même plu-
sieurs fois cité lors de procès de terrorisme. Ce qui ne l'empêcha
pas de devenir, en 1984, Conseiller en Cassation.
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