Page 119 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Feltrinelli n'avait aucune envie de se trouver mêlé, de près ou de
loin, aux aventures du fils prodigue - mais n'avait pas non plus
intérêt à se débarrasser de sa part dans la Banca Unione Ne res-
tait alors qu'à "débarquer" les Feltrinelli ce que Sindona, en ra-
chetant les actions de la famille, réalisa en douceur en 1968.
Le IOR avec son réseau de correspondants couvrant toute l'Italie,
avait aussi servi au Saint-Siège à faire passer, lors de la Libéra-
tion, des fonds américains du Sud déjà libéré au Nord du pays, et
destinés à aider les juifs et opposants du régime réfugiés dans les
énormes fonds qui, sortis d'Italie par l'intermédiaire du IOR vont
aller alimenter un vertigineux circuit de sociétés plus ou moins
fictives s'achetant et se garantissant l'une l'autre. Et qui réalisent,
par la spéculation sur le dollar, des gains impensables.
Au Vatican, où l'argent ne cesse d'affluer, on ferme un œil sur les
irrégularités commises. C'est aussi à cette époque que Sindona
introduit Roberto Calvi auprès des cardinaux. Calvi, comme on le
sait, est le futur président de la Banco Ambrosiano qui reprendra
les affaires de Sindona. Il finira pendu à Londres en 1982.
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