Page 118 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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En résumé, à la fin des années Soixante le couple Sindona Mar-
cinkus file du bon coton: pour Marcinkus, Sindona représente la
possibilité d'une ouverture sur le marché financier international.
Pour Sindona, Marcinkus possède la clé d'un paradis fiscal installé
au milieu de Rome. Dans l'optique d'un homme d'affaires, c'est
un rêve ! Même si Marcinkus, plus tard, le niera, il est certain que
les deux vivent une 'lune de miel' émaillée de quelques faits sail-
lants (des 'preuves de fidélité' ?) comme le règlement du conten-
tieux opposant la famille Feltrinelli au Vatican.
Les Feltrinelli, enrichis d'abord dans le commerce du bois de
construction avaient su diversifier leurs activités et créer un véri-
table empire immobilier dont Giangiacomo, le rejeton, touchait
les dividendes pour les investir d'abord dans une maison d'édition
et ensuite dans des entreprises beaucoup moins légales. Giangia-
como Feltrinelli cas typique du transformisme de la bourgeoisie
aisée, fréquenta les révolutionnaires castristes et les bandes sar-
des à mi-chemin entre la délinquance et le terrorisme, et fonda
les Groupes d'Action Partisane, vague préfiguration des Brigades
Rouges financés, cela va de soi, en pompant avec désinvolture
dans le patrimoine de la famille (il mourra, en 1972, au pied d'un
pilonne à haute tension qu'il voulait miner, détail macabre: le pi-
lonne en question se situe sur un terrain appartenant aux Feltrin-
nelli ... ). Le fait est qu'en 1965-67, ces choses commençaient à
se savoir et que le Vatican, contrôlant la Banca Unione avec les
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