Page 120 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Sindona aux Amériques
L'italie commence à être trop petite pour les appétits de Michele
Sindona Il se transfert aux USA où, toujours secondé par Marcin il
achète la Franklin National Bank pour la somme de 40 millions de
dollars. L'un des intermédiaires de l'affaire est Alberto Ferrari,
membre de la loge maçonnique P2 et président, entre autres,
d'une société financière qui atteindra la 'notoriété' en 1978 pour
avoir servi de canal à la disparition de 17 millions de dollars, pot-
de-vin officiel de l'Italie dans la conclusion d'un contrat pétrolier
avec l'Arabie Saoudite.
La tentative de Sindona de prendre une participation dans l'Ame-
rican Vetco Industries est entachée de telles irrégularités qu'elle
vaudra au IOR de payer une amende de 320.000 dollars au gou-
vernement américain. Mais qu'à cela ne tienne: l'ascension de
Sindona se fait irrésistible. La presse le porte aux nues. Il contrô-
le maintenant 140 sociétés. Pour renforcer son château de cartes,
il joue sur la confiance dont il bénéficie dans les milieux financiers
et multiplie les comptes en banque aux Bahamas et au Luxem-
bourg, les double de mandats fiduciaires réservés, et y fait appa-
raître et disparaître les capitaux qui lui servent dans ses opéra-
tions croisées. Même technique en bourse: avec l'aide de compli-
cités dûment payées, il vend et achète des actions de ses sociétés
dont la valeur réelle est nulle. Le système est à vitesse de rota-
tion croissante: il ne produit de richesse que si les transactions se
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