Page 117 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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dissimulation pieuse et fort rentable protège l'Institut: officielle-
ment, il s'occupe des comptes courants du pape et d'autres hono-
rables déposants; réalité, il est le canal de toutes les opérations
inavouables du Vatican et de qui, en Italie (la banque s'active sur
le territoire du Vatican, avec une porte généreusement ouverte
sur le territoire italien), désire mettre son argent à l'abri. Rien qui
ressemble à une caisse d'Épargne normale: quelques guichets
anonymes dans la Cité, un hallebardier à l'entrée, une quinzaine
de comptables contraints au secret d'État et rigoureusement ex-
clus du syndicat des employés, une atmosphère feutrée où vien-
nent susurrer leurs confidences les représentants d'ordres reli-
gieux du monde entier, des comptes attestés à la 'Divine Provi-
dence', au "Sacré-Coeur de Jésus', etc. Et pourtant, le IOR est un
des instituts financiers réputés les plus solides et solvables. Une
banque à propos de laquelle Marcinkus se lamentait: 'On parle
souvent de nos pertes, jamais de nos gains' - et pour cause puis-
que ces gains, et simplement le capital réel de l'Institut sont un
des secrets les mieux gardés du Vatican, et que ne parvient au
public que l'écho de quelques unes de ses opérations manquées
ou franchement malhonnêtes.
C'est alors, notamment, que Sindona vendit à la Sofina belge une
société mal en point. L'affaire fut un désastre, et la Sofina réussit,
après recours, à récupérer une partie de sa mise.
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