Page 132 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Trafics
Ortolani est aussi le superviseur d'une colossale série de trafics
sur les pétroles qui coûta aux finances de l'État italien, entre
1972 et 1978, plus d'un milliard de dollars de manque à gagner
et valut à 42 personnes d'être renvoyées en jugement. Ce sont
des fonctionnaires des Finances (comme le général Giudice), des
hommes d'affaires ex-collègues des premiers, et des prêtres (Si-
meone Duca, ancien collaborateur de la Congrégation Propaganda
Fide et de monseigneur Paul Marcinkus, puissant prélat romain
aux solides relations mondaines, et rendu célèbre pour avoir ver-
sé comme caution à sa liberté un milliard de Lires; Francesco
Quaglia, curé de Cesano (Novara), doté de moyens financiers que
ne justifie pas sa modeste condition de prêtre de campagne) pas-
sés aux affaires et assurant la bienveillance de politiciens en ma-
jorité démocrates chrétiens (où l'on rencontre Sereno Freati se-
crétaire d'Aldo Moro et récipiendaire d'une 'mensualité' des trafi-
quants destinée à financer le parti de son patron - tandis que
Giulio Andreotti, alors ministre de la Défense, signa la nomination
du général Giudice).
Exception faite d'Andreotti et de Ugo Poletti de Vicaire Général de
Rome, ardent partisan de Giudice en faveur duquel il multiplia les
recommandations, et en étroite relation avec don Quaglia ainsi
que d'Ortolani tout ce beau monde fut finalement accusé et jeté
en prison - d'où, petit à petit, il sort pour "raison de santé".
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