Page 136 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Carlo Pesenti
Derrière une bonne partie des entreprises financières du "trio
GOC" plane l'ombre discrète, mais persistante, d'un autre grand
argentier catholique: Carlo Pesenti Carlo Penseti est mort en sep-
tembre 1984, à 77 ans. Malade du cœur, une maladie diplomati-
que qui l'aidait souvent à ne pas se présenter devant la justice, il
démontra jusqu'à la fin une grande vigueur dans la gestion de
son empire fait d'industries, de banques, de sociétés d'assuran-
ces, de journaux, et de trafics variés.
Penseti catholique très pratiquant, émergeait dans l'immédiat
après-guerre à Bergame. Avec la caution de la curie épiscopale, il
reprenait la direction de l'Italcementi, une industrie détenant
alors la moitié du marché italien des matériaux de construction,
héritée d'un oncle par trop fasciste de neveu partageait les mê-
mes idéaux, mais de manière moins offensive). L'oncle Antonio,
sénateur du royaume, président de la Banco di Roma, ami intime
de Mussolini, avait construit une fortune sur les exportations co-
loniales en Abyssinie et sur ses fabriques en Éthiopie. Carlo, plus
tard, réussira avec l'aide d'appuis politiques bien placés à donner
de lui-même et de la famille l'image d'antifascistes persécutés lui
permettant de participer de plein droit au boom économique des
années Cinquante et à la spéculation immobilière orchestrée par
le Vatican. Faisant valoir ses réussites, il recevait l'aval de politi-
ciens émergeants (dont celui de Giulio Andreotti) et multipliait
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