Page 134 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Mais revenons-en à Umberto Ortolani. Après plusieurs opérations
très compliquées (comprenant même l'enlèvement de son fils
Amedeo, pour lequel il paya une rançon dont la réunion l'enga-
geait "pour le futur" vis-à-vis de ses associés), il se retrouva en
1977 à siéger dans le conseil d'administration de la Rizzoli, la plus
grosse maison d'édition italienne dont le contrôle finira par échoir
au IOR et à quelques « sociétés-bidon » de Roberto Calvi. Dans le
mouvement, intervint aussi la banque Rothschild de Zurich. La
Rizzoli est propriétaire de l'hebdomadaire Europeo: on commence
maintenant à comprendre pourquoi son directeur fut contraint à
se retirer lors de la publication de cette enquête sur le patrimoine
immobilier du Saint-Siège...
Par la suite, Ortolani sera encore inquiété pour une histoire peu
claire de financement au parti socialiste italien (15 millions de
dollars) qui seraient sortis des caisses de la Bafisud, mais dont
personne n'a jamais pu retracer le parcours exact. Un mystère
identique entoure le rôle d'Ortolani dans la disparition du pot-de-
vin officiel de l'Italie à l'Arabie Saoudite.
De plus en plus critiqué, l'avocat était obligé de renoncer à son
appartenance à l'ordre de Malte et de restituer le passeport di-
plomatique qui lui avait été confié (l’ordre de Malte, souveraineté
sans territoire, partage avec le Vatican le privilège d'entretenir
une diplomatie). Ortolani devait faire l'objet d'un mandat d'arrêt
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