Page 130 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Gelli fondateur de la P2, remonte à 1973: cette année-là, une
agence de presse proche de la franc-maçonnerie (et dont le direc-
teur sera plus tard assassiné) avait rendu publique un document
selon lequel 'les problèmes de l'Argentine' ne pouvaient être ré-
glés que par l' 'élimination' de Oberdan Sallustro et Aurelio Peccei
dirigeants de la Fiat et des Ortolani père et fils (et de fait, Sallus-
tro fut enlevé et exécuté dans des circonstances jamais éclair-
cies; Peccei fut rapatrié et, jusqu'à sa mort, ne s'occupa plus que
du Club de Rome dont il avait été l'initiateur). Ortolani dont les
affaires en Amérique du Sud commençaient à marcher à plein
rendement, prit peur. Au point de s'adresser à Gelli pour trouver
de l'aide, et de s'inscrire à la P2 malgré le risque, pour le croyant
qu'il est, de l'excommunication attendant tous les Francs-maçons
Il découvre chez Gelli la même passion de la presse qui l'habite. Il
devient son voisin à Montevideo et, sans dédaigner la collabora-
tion de Roberto Calvi, renforce sa banque Bafisud étend ses affai-
res jusqu'au Brésil et en Suisse, tout en maintenant de solides
bases en Italie. Partagé entre le pouvoir occulte et ses amitiés
vaticanes, il devient le coordinateur, le recruteur et l'éminence
grise de la P2. Le 'trio GOC' (Gelli-Ortolani-Calvi) est désormais
affirmé.
Les alliances politiques ne sont certes pas oubliées: les connais-
sances d'Ortolani, outre Giulio Andreotti, ont nom Joseph Strauss
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