Page 51 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
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le nom de version des Septante. Ce récit est une pure légende, mais il
contient des détails secondaires qui ne sont pas sans intérêt pour
l'histoire (par ex. sur la Diaspora juive établie en Égypte). Assurément,
ce récit n'émane pas d'un païen (la loi et le peuple juifs y sont
glorifiés sans mesure), et il n'a pas été rédigé sous Ptolémée II
(début du III° siècle av. J.-C.): l'auteur commet de graves erreurs sur
cette époque, et il lui arrive, oubliant son rôle, de distinguer son propre
temps de celui de Philadelphe...»
Une des meilleures expositions des faussetés de la Lettre d'Aristée est
faite par Carbonaro Paul dans sa thèse «Le roi et la loi: vers une
nouvelle interprétation de la Lettre d’Aristée» qu'il présente à la
«Faculteit Theologie en Religiewetenschappen». En voici les grandes
lignes: «Dans son prologue (Aristée 1-8), l’auteur résume la suite de son
récit comme le compte-rendu de deux événements importants: une
ambassade auprès du grand-prêtre des Juifs, liée à un projet de
traduction de la Loi de Dieu, et une démarche auprès du roi en vue
d’obtenir la libération des Juifs déportés autrefois de Judée en Egypte.
Or les nombreuses exagérations du récit n’incitent pas à le lire
comme un compte-rendu. Et le lien entre les deux événements
annoncés dans le prologue n’est jamais explicité. De plus les différents
éléments du récit de l’ambassade posent question: les cadeaux que le
roi Ptolémée fait au Temple (Aristée 51-82), la description de Jérusalem
et de ses environs (Aristée 83-120) ou les soixante douze questions
posées aux traducteurs à leur arrivée à Alexandrie (Aristée 172-300)
représentent plus de la moitié de l’ouvrage sans apporter grand-chose
sur la Loi et sa traduction. Enfin, peut-on vraiment parler de projet
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