Page 19 - LES DEUX BABYLONES
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aimé . "Êtes-vous pur de tout meurtre?" car celui qui même par accident s'était rendu coupable de meurtre
n'était pas admis avant d'avoir été lavé de son crime, et il y avait des prêtres, appelés Koès qui étaient dans
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ce cas chargés de recevoir les confessions et d'absoudre les coupables . La sévérité de ces questions du
confessionnal païen est évidemment impliquée dans certains poèmes licencieux de Properce, Tibulle,
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Juvénal . Wilkinson dans son chapitre sur les "jeûnes privés et la pénitence", qui dit-il étaient strictement
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obligatoires, d'après des règles fixes, pour des époques déterminées , cite des passages de plusieurs auteurs
qui montrent clairement où la papauté a pris ces questions qui ont imprimé à son confessional un caractère
d'obscénité, comme on le voit par exemple dans les premières pages de Pater Deus. Pour justifier cette
confession auriculaire, on disait que les solennités auxquelles les initiés allaient être admis étaient si grandes,
si célestes, si saintes, que celui qui avait la conscience chargée d'une faute, d'un péché qu'il n'avait point expié,
ne pouvait absolument pas y être admis. Aussi était-il indispensable, dans l'intérêt même de ceux qui voulaient
se faire initier, que le prêtre officiant sondât leur conscience de peur que s'ils venaient sans s'être auparavant
purifiés de leurs fautes, la colère des dieux ne fût excitée contre les profanes intrus. Tel était le prétexte; mais
aujourd'hui que nous connaissons le caractère essentiellement impur de leurs dieux et de leur culte, qui ne voit
que ce n'était là qu'un prétexte; que leur but principal, en demandant aux candidats de confesser leurs fautes
secrètes, leurs faiblesses et leurs péchés, était de les mettre entièrement à la merci de ceux auxquels ils
confiaient les plus intimes pensées de leur âme, et leurs secrets les plus importants?
Or, c'est exactement de la même manière et pour les mêmes raisons que Rome a institué le confessionnal. Au
lieu de demander aux prêtres et aux fidèles selon l'Écriture de "confesser leurs fautes les uns aux autres",
lorsque l'un a fait du tort à l'autre, elle oblige tous les hommes, sous peine de perdition, à se confesser aux
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prêtres , qu'ils les aient ou non offensés, tandis que le prêtre n'est nullement obligé de se confesser à son
troupeau. Sans cette confession, dans l'Église Romaine, on n'est point admis aux sacrements, pas plus qu'aux
jours du paganisme on ne pouvait être admis aux Mystères sans s'être confessé. Or, cette confession est faite
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par chaque fidèle, dans le secret et la solitude, au prêtre revêtu de l'autorité divine , siégeant au nom de Dieu,
investi du pouvoir d'examiner la conscience, de juger la vie, de condamner et d'absoudre à son gré et selon
son plaisir. Tel est le grand pivot sur lequel tourne tout le système d'iniquité tel qu'il s'est incorporé dans la
papauté; et partout où on lui obéit, il sert admirablement son dessein et plie les hommes à une sujétion abjecte
vis-à-vis de la prêtrise. Fidèle au principe qui donna naissance au confessionnal, l'Église, c'est-à-dire le clergé,
prétendit être le seul dépositaire de la véritable foi de la chrétienté. De même que les prêtres chaldéens étaient
censés posséder la clef de l'explication de la mythologie Babylonienne, clef qui leur avait été transmise depuis
la plus haute antiquité, de même les prêtres de Rome prétendirent être les seuls interprètes de l'Écriture: eux
seuls avaient la vraie tradition transmise d'âge en âge, sans laquelle il était impossible de comprendre le
véritable sens de la Bible. Aussi demandaient-ils une foi complète à leurs dogmes; tous les hommes étaient
tenus de croire comme l'Église, tandis que l'Église pouvait déterminer sa foi selon son bon plaisir. Possédant
l'autorité suprême sur la foi, elle pouvait en communiquer un peu ou beaucoup selon qu'elle le jugeait
convenable; et réserver dans l'enseignement les grandes vérités de la religion était un principe aussi essentiel
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dans le système de Babylone qu'il l'est aujourd'hui dans le Romanisme ou le Iractarianisme . Ce fut cette
22 Pour les défenses arbitraires à l'égard desquelles on peut devenir coupable, voir POTTER, tome I, p.
336, quelques phrases avant la dernière citation.
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DUPUIS, Origine de tous les cultes, vol. IV. P. L, p. 302. Paris, l'an III de la République.
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Voir particulièrement JUVÉNAL, Satire VI, 535.
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WILKINSON, Les Égyptiens, tome V, p. 335-336.
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Le Chrétien sincère, par l'évêque HAY, tome II. p. 68. Dans cet ouvrage on trouve la question et la
réponse suivantes: "D. – Cette confession des péchés est-elle nécessaire pour obtenir la salut? R. – Elle
est ordonnée par Jésus-Christ comme absolument nécessaire." – Voir aussi le Manuel du pauvre homme,
ouvrage répandu en Irlande, p. 109-110.
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La lumière de la prophétie. Voir Appendice, note C.
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Il y avait une différence même parmi les initiés. Quelques-uns n'étaient admis qu'aux petits Mystères; les
grands Mystères étaient réservés à un petit nombre de privilégiés. (WILKINSON, Les Anciens
Égyptiens, tome I, p. 265-267).