Page 154 - LES DEUX BABYLONES
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la lettre X. Dans les catacombes de Rome, sur un monument chrétien à "Simphonie et à ses fils", on trouve
une allusion bien claire à l'histoire de cette vision; mais cette allusion montre aussi que c'est la lettre X, et non
la croix, qu'on regardait comme le signe céleste. Voici les mots qui sont en tête de l'inscription:
IN HOC VINCES. 19
X
Ce n'est absolument rien autre chose que le X qu'on donne ici comme le signe victorieux. On trouve sans
doute quelques exemples de l'étendard de Constantin, où l'on voit une barre en croix à laquelle est suspendu
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un drapeau qui contient la lettre X , et Eusèbe qui écrivait que la superstition et l'idolâtrie faisaient des
progrès, s'efforce de montrer que la barre en croix était l'élément essentiel de l'enseigne de Constantin. Mais
c'est évidemment une erreur: la barre en croix n'était rien de nouveau, elle n'était nullement particulière à
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l'étendard de Constantin. Tertullien montre que cette barre en croix se trouvait longtemps auparavant sur
le vexillum, l'étendard de la Rome païenne qui était orné d'un drapeau, et qu'on s'en servait simplement pour
déployer ce drapeau. Si donc cette croix était le signe céleste, il n'y avait pas besoin d'une voix divine pour
ordonner à Constantin de le faire; et en le faisant ou en le montrant, on n'aurait attiré aucune attention spéciale
de la part de ceux qui le voyaient. Rien, absolument rien, ne nous montre que cette fameuse légende: "tu
vaincras par ceci", se rapporte à cette barre en croix; mais nous avons la preuve la plus certaine que cette
légende se rapporte au X.
Or, ce qui prouve bien que ce X ne représentait pas le signe de la croix mais la première lettre du nom de
Christ, c'est que le P grec, qui équivaut à notre R, y est inscrit au milieu formant avec elle C. H. R. Tout le
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monde peut s'en convaincre en examinant les gravures des Horae Apocalypticae de M. Elliot . L'étendard
de Constantin était donc précisément le nom de Christ. Le conseil venait-il du ciel ou de la terre, était-il donné
par la sagesse humaine ou par la sagesse divine, en supposant que Constantin était sincère dans sa profession
du christianisme, cette inscription ne signifiait pas autre chose qu'une traduction littérale du sentiment du
Psalmiste: "Au nom de l'Éternel nous déploierons nos bannières." Arborer ce nom sur les étendards de la
Rome impériale était une chose absolument nouvelle; et la vue de ce nom devait sans aucun doute donner une
ardeur peu commune aux soldats chrétiens de l'armée de Constantin qui allaient combattre et vaincre au pont
de Milvius. Dans les remarques précédentes j'ai supposé que Constantin avait agi de bonne foi comme un
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chrétien. Sa bonne foi cependant a été mise en doute et je ne puis m'empêcher de soupçonner que ce X n'ait
été employé dans deux sens, l'un chrétien, l'autre païen. Il est certain que le X était en Égypte le symbole du
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dieu Ham, et comme tel était exposé sur la poitrine de sa statue . Quelle que soit la supposition qu'on accepte
à propos de la bonne foi de Constantin, la preuve divine qu'on invoque pour adorer le signe de la croix ne
repose sur aucun fondement. Quant au X, il est hors de doute que les chrétiens qui ne connaissaient rien des
machinations et des trames secrètes, le prenaient, comme le dit Lactance, pour l'équivalent de Christ. À cet
égard donc il n'avait pas beaucoup d'attrait pour les païens qui même en adorant Horus, avaient toujours été
accoutumés à employer le Tau mystique ou croix comme le signe de vie, ou le charme magique qui assurait
tous les biens et préservait de tous les maux. Aussi quand les multitudes païennes envahirent l'Église au
moment de la version de Constantin, elles apportèrent dans l'Église comme les demi-païens d'Égypte leur
vieux symbole favori! Il en résulta que bientôt, à mesure que l'apostasie s'accentuait, le X qui en lui-même
n'était pas le symbole contre nature de Christ le véritable Messie, et qui déjà avait été regardé comme tel, fut
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Tu vaincras par ceci.
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Dr. MAITLAND, L'Église dans les Catacombes, p. 169.
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Apologeticus adv. Gentes, tome I, ch. 16, p. 868-869.
22 Horoe, vol. I. p. 226, 240.
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Par GAVAZZI, dans sa publication, La Parole libre.
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Voir WILKINSON, vol. VI, Khem.