Page 151 - LES DEUX BABYLONES
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          aussi attachée ou peinte sur les robes de Rotnno, on peut en voir des traces
          dans les ornements de luxe de Rebo, ce qui montre qu'elle était déjà en usage
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          au XVe siècle avant l'ère chrétienne .


                                 Il n'y a presque pas de tribu païenne où l'on ne trouve
                                 la  croix. Elle était adorée par les Celtes païens
                                                                                 8
                                 longtemps avant l'incarnation et la mort de Christ .
                                 "C'est,  dit Maurice, un fait remarquable et bien
                                 confirmé, que les Druides avaient coutume de choisir         Fig. 44
                                 dans  leurs bois l'arbre le plus grand, le plus beau,
                                 pour  en faire un emblème de leur divinité; ils coupaient les petites branches, et
                                 attachaient deux des plus fortes à la plus haute partie du tronc, de telle manière que
                                 ces  branches s'étendaient de chaque côté comme les bras d'un homme, et
            Fig. 45 – Agrandissement  présentaient  avec le corps l'aspect d'une énorme croix; sur l'écorce, en plusieurs
            de la tête de la figure 22, p.                             9
            77. Relisez, p. 230, à  endroits, ils gravaient aussi la lettre Tau ." Elle était adorée au Mexique longtemps
            propos de la cérémonie du avant que les catholiques romains n'y eussent pénétré; on y élevait de grandes croix
                                                                        10
            vendredi saint à Rome, le  de pierre, sans doute au dieu de la pluie . La croix ainsi adorée par beaucoup de
            culte de la croix de feu, et
            vous verrez          nations  ou regardée  comme un emblème sacré, était le symbole indubitable de
            le vrai sens de ce culte.  Bacchus, le Messie Babylonien, car il était représenté ayant sur la tête un bandeau
                                 couvert de croix (fig. 45).


          Ce symbole du dieu Babylonien est aujourd'hui en honneur dans toutes les immenses landes de la Tartarie,
          où domine le Bouddhisme, et la manière dont on l'y représente fournit un commentaire frappant du langage
          dont Rome se sert pour désigner la croix. Bien que la croix, dit le colonel Wilford, dans les "Recherches
          asiatiques", ne soit pas un objet de culte chez les Bouddhas ou Bouddhistes, c'est leur devise et leur emblème
          favoris.


          C'est absolument la croix des Manichéens, avec des fleurs et des feuilles. Cette
          croix qui produit des feuilles et des fleurs (et un fruit aussi, dit-on), est appelée
          l'arbre divin, l'arbre des dieux, l'arbre de la vie et de la connaissance, produisant
          ce  qui est bon et désirable, et se trouve dans le Paradis terrestre 11  (fig. 46).
          Comparez  ceci avec la manière dont Rome parle de la croix et vous verrez
          combien la coïncidence est exacte.

          Dans l'office de la croix, elle est appelée l'arbre de vie, et on enseigne à ses
                                                                                            Fig. 46 – Les deux croix
          adorateurs à l'invoquer ainsi: "Salut, ô croix, bois triomphal, véritable salut du  supérieures sont des étendards de
          monde, de tous les arbres il n'en est point un seul dont les feuille, les fleurs, les  nations païennes et barbares de
                                                                                      l'Orient. La croix noire du milieu
          boutons  puissent être comparés aux tiens! Ô croix, notre seule espérance,  est le Tau sacré des Égyptiens, ou
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          augmente la justice de l'homme pieux, et pardonne les fautes du pécheur ."    le signe de vie. Les deux croix
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                                                                                                    Bouddhistes.




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                              WILKINSON, tome I, p. 376.
                       8      CRABB, Mythologie, p. 163.
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                              MAURICE, Antiquités indiennes, tome VI, p. 1.
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                              PRESCOTT, Conquête du Mexique, tome I, p. 242.
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                              Recherches Asiatiques, vol. X, p. 124.
                       12     Revue de l'Épitre du Dr. GENTIANUS HARVET de Louvain, p. 351. Voici l'une des stances de cette
                              hymne dans l'original:
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