Page 147 - LES DEUX BABYLONES
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Majesté: voici un flamme qui n'a point été souillée par la graisse ou la chair, qui n'a pas été profanée par une
huile impure: nous t'offrons avec des coeurs soumis, pleins d'un entier dévouement, une flamme produite par
une mèche entourée de cire, allumée pour brûler en l'honneur de ton nom Ce mystère si grand et le
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merveilleux sacrement de cette sainte veille, doivent être exaltés avec les louanges qui leur sont dues ." Si
on remarque avec quel accord unanime les nations les plus éloignées ont fait usage des cierges dans leurs rites
sacrés, on verra bien qu'il y avait quelque mystère caché sous ces cierges et provenant du système original de
l'idolâtrie auquel Rome a emprunté son rituel. Chez les Tongouses près du lac Baïkal en Sibérie, on place des
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cierges devant les Burchans, dieux ou idoles de ce pays . Dans les îles Moluques, on se sert de cierges dans
le culte de Nito, ou le diable, qu'adorent ces insulaires. "Vingt ou trente personnes s'étant réunies, dit Hurd,
on invoque le Nito, en frappant sur un petit tambour consacré, pendant que deux ou plusieurs personnes de
la compagnie allument des cierges, et prononcent quelques paroles mystérieuses, qui ont, parait-il, le pouvoir
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de le conjurer ." Dans le culte de Geylan les cierges sont absolument nécessaires. "À Ceylan, dit le même
auteur, quelques dévots, qui ne sont pas prêtres élèvent des chapelles dans leur maison, mais dans chacune
ils sont obligés d'avoir une statue de Bouddha, d'allumer des cierges ou des bougies au-devant de cette statue
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et de l'orner de fleurs ." Une pratique si générale remonte certainement à une ancienne origine, et doit avoir
eu tout d'abord quelque raison mystique. En réalité, le cierge était un emblème, comme tant d'autres objets
que nous avons déjà vus: il représentait le dieu Babylonien sous l'un de ses caractères essentiels de grand
Médiateur. Le lecteur au courant des classiques peut se rappeler que l'un des dieux de l'antiquité s'appelait
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Ouranos , c'est-à-dire, "celui qui éclaire". Or, c'est sous ce caractère qu'on adora Nemrod lorsqu'il fut déifié.
Il était le dieu-soleil, et à ce titre il était regardé, non seulement comme
illuminant le monde matériel, mais comme éclairant les âmes des
hommes; on voyait en lui, en effet, le révélateur de "la bonté et de la
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vérité ". Il est évident, d'après l'Ancien Testament, aussi bien que d'après
le Nouveau, que le nom propre et personnel de Notre-Seigneur Jésus-
Christ est le "Verbe de Dieu" (Jean I, 1), car c'est lui qui révèle l'amour
et les desseins de la Divinité. Or, pour identifier le dieu-soleil avec le
grand Révélateur de la Divinité, tout en lui laissant le nom de Mithra, on
le représentait dans les sculptures sous la forme d'un lion; ce lion avait
Fig. 42
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une abeille à la gueule (fig. 42).
7 Service pour la veille de Pâques, dans la Revue de l'Épître, etc. Dr. GENTIANUS HARVET de Louvain,
p. 229. B et p. 230. A.
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Journal Asiatique, p. 593, 596
9 Rites et Cérémonies, p. 91, c. 1.
10
Rites et Cérémonies, p. 95, c. 2.
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De aor ou our, lumière, et an, agir sur ou produire. – Ouranos est donc celui qui éclaire. Il est appelé par
Sanchoniathon le Phénicien, fils d'Elioun, c'est-à-dire, comme l'expliquent Sanchoniathon et Philo
Byblius, "le Très-Haut" (SANCH. p. 16, 19). Ouranos au sens physique veut dire: Celui qui brille; et
Hesychius (sub voce Akmon) en fait l'équivalent de Kronos; car Krn le verbe dont il vient, signifie
également "produire des cornes" et "produire des rayons de lumière". Aussi, lorsque l'épithète de Kronos
ou le Cornu, se rapportait à l'origine à la force physique de Nemrod, le roi puissant, ce roi étant déifié et
devenant le seigneur du ciel, ce nom de Kronos lui fut encore donné sous son nouveau caractère de
"Celui qui brille ou qui répand la lumière". La distinction faite par Hésiode entre Ouranos et Kronos
n'est pas un argument contre l'identité substantielle de ces divinités considérées à l'origine comme
païennes; car Hérodote (Hist., liv. Il, ch. 53) déclare qu'Hésiode avait contribué à inventer une théogonie
grecque: certains de ses détails doivent donc être l'oeuvre de sa propre imagination, et après examen, en
écartant le voile de l'allégorie, l'Ouranos d'Hésiode, bien qu'introduit comme un des dieux païens, était,
en réalité, le Dieu du Ciel, le Dieu vivant et vrai. Voyez ce qui est dit du Titan (HÉSIODE, ch. VII, sect.
V.)
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WILKINSON, vol. IV, p. 189.
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DUPUIS, Origine de tous les cultes.