Page 89 - VERSIONS ET RÉVISIONS DE LA BIBLE
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parlant de la fidélité: dit que «Toute théorie de la
traduction est confrontée au vieux problème du MÊME et
de L'AUTRE: à strictement parler, le texte cible n'est pas le
MÊME que le texte original, mais il n'est pas tout à fait un
AUTRE ». Parlant toujours du « MÊME » et de « L'AUTRE »,
Georges Steiner assimile le processus de la traduction a
un «parcours herméneutique», qui commence par un élan
de confiance permettant d'aller vers l'autre afin d'essayer
d'établir une cohérence entre des mondes isolés, puis
vient la phase de pénétration du texte pour une plus
profonde compréhension, ensuite le traducteur incorpore
la langue cible ce qu'il a compris afin de préparer une
mise en forme et enfin, il restitue ce qu'il a incorporé dans
la langue Cible, en investissant l'Autre pour l'habiter.
Nous remarquons que les traducteurs s'attachent de
moins en moins à l'aspect purement linguistique des
textes à traduire. Ils prennent en considération d'autres
éléments qui entrent en jeu dans la « construction » du
texte source, et qui doivent trouver leur place dans le texte
cible. Ces éléments ont été très bien mis en lumière par
l'équipe de Paris de l'ESIT, dans leur théorie interprétative
de la traduction ou théorie du sens. La théorie du sens
affirme que la traduction est toujours possible pourvu
qu'elle ne porte pas sur la langue mais sur le contenu des
discours ou des textes. Les adeptes de cette théorie
conseille aux traducteurs de: «ne pas chercher à traduire,
mais de dire ce qu'ils (les traducteurs) comprennent. Pour
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