Page 84 - VERSIONS ET RÉVISIONS DE LA BIBLE
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s'imposait, et l'aboutissement de ses labeurs donna
naissance à la nouvelle Bible de l'Épée dite aussi Bible de
Machaira.
Quand on traduit, on se rend bien compte que ceux qui
nous ont précédé ont fait des choix difficiles, et parfois
extrêmement ingénieux. Contrairement à tous les travaux
existants, notre position n'est pas d'adopter une méthode
au détriment d'une autre: équivalence formelle (traduction
littérale) ou équivalence fonctionnelle (traduction
dynamique), ni même celle du compromis (traduction
essentiellement littérale: méthode en vogue dans le monde
anglo-saxon). La traduction, au sens propre «conduire
d'un texte à un autre» est une activité de transport,
malheureusement beaucoup se perd dans ce transfert.
Une bonne connaissance de la langue source (ou de la
langue cible selon les cas) n'est pas toujours suffisante.
Même si l'on a suffisamment de vocabulaire, on se heurte
toujours au problème des réalités qui existent dans une
culture et pas dans une autre. Le travail de traduction est
en réalité un travail d'interprétation, dans la mesure où
l'on doit donner un sens à ce que l'on traduit. Il faut ici
poser la question de la liberté: la pluralité des sens d'un
texte est la condition même de la liberté du traducteur. La
question des traductions parfaites prend ici une ampleur
particulière: Dieu et sa Parole sont par essence ce qui est
parfait, alors comment être à la hauteur dans la
traduction ? Donc la fidélité au texte original ne semble
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