Page 32 - Prédestination de la Chute et du Péché
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Le Supra-lapsarianisme est accusé aussi de faire du décret de
Réprobation un décret aussi certain que le décret de l’Élection. En
d’autres mots, il présente la Réprobation comme étant purement
un acte de la souveraineté de Dieu selon son bon plaisir, et non
comme un acte punitif de sa justice. C’est à dire que dans la
Réprobation, Dieu ne prend aucune considération du péché des
hommes et qu’il condamne les réprouvés aux châtiments éternels
non pour manifester sa justice, mais tout simplement parce qu’il
le désire. Cela serait de les accuser faussement, car si en
générale ceux qui maintiennent cette position présentent la
Prétérition comme un acte souverain du bon plaisir de Dieu, ils
présentent la pré-condamnation comme un acte de la justice
divine dans lequel le péché est pris en considération. En plus, il
faut dire qu’une telle condamnation montre l’évidence de négliger
l’unité du Décret Divin. Or une condamnation qui ne prendrai le
péché en considération ferait de Dieu un Tyran et s’opposerait
aussi au décret de la Rédemption et au Médiateur de l’Alliance.
Quoique Dieu est Souverain absolu sur toutes choses, sa
souveraineté n’exclut pas ses attributs d’amour et de justice.
Ainsi le décret de Réprobation est un décret absolu et positif
selon la souveraineté du bon plaisir de Dieu qui incorpore son
amour et sa justice. Il serait répugnant de dire que Dieu est un
Tyran, car dans une perspective biblique, le mot «tyran» signifie
dans le Grec «une personne qui règne sans l’autorité divine, qui
renverse l’autorité de Dieu». En fait, le mot «tyran» provient

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