Page 30 - La Postérité du Serpent
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est littéral, sa postérité l'est aussi. Il ne peut en être autrement
selon les lois de la procréation. Un humain va engendrer des humains,
un serpent va engendrer des serpents, et même si nous regardions ce
fait du côté de la fiction reptilienne, un reptilien va engendre un
reptilien. Il est donc totalement impossible que le serpent qui tenta
Ève fut un serpent littéral, autrement nous risquerions de tomber
dans l'hérésie du Gnosticisme qui considère le péché originel comme
étant une relation sexuelle entre le serpent et Ève, donnant au serpent
une existence presque humaine qui serait parallèle à celle de l'homme.
Tels sont les dangers d'interpréter les passages qui se rapportent à la
chute de l'homme dans un sens littéral, mais il y a plus.
Imaginons pour un instant que le serpent, qui en réalité est un reptile,
détenait à cette époque les facultés de raisonner et de parler qu'on lui
attribue et qu'il marchait debout comme l'homme. Or nous savons
qu'il a été condamné par Dieu à «marcher sur son ventre et à se
nourrir de la poussière», mais il n'est pas dit que Dieu lui a enlevé ses
capacités de réfléchir et de s'exprimer. La condamnation est explicite,
elle se rapporte uniquement à sa façon de se déplacer et de se nourrir,
elle ne lui enlève rien des dispositions de son intelligence et d'articuler
ses idées. Si la postérité du serpent est de ce genre, cela voudrait dire
que les serpents de nos jours détiendraient encore ces facultés qui
leurs seraient transmises de génération en génération. Or nous vous
demandons en toute honnêteté, quand avez-vous vu un serpent
discuter avec un homme? Ou auriez-vous seulement entendu parler
qu'une telle chose s'est produite? Évidemment que non, car une telle
notion est impossible, sauf dans l'imagination de ceux qui souffrent de
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