Page 18 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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nir prêcher. Pensant qu'il allait bien s'amuser, le jeune homme mit
pied à terre, confia son cheval à un jeune garçon à qui il remit
quelques piécettes, et se joignit à ceux qui attendaient Bunyan. Ce-
lui-ci prêcha avec tant de puissance que le jeune homme en fut pro-
fondément remué. Il saisit par la suite toutes les occasions d'en-
tendre à nouveau le prédicateur, et plus tard, sous Olivier et Ri-
chard Cromwell, il annonça à son tour l'Évangile.
Les succès de Bunyan excitèrent l'envie et la jalousie de bien des
ecclésiastiques; il en subit le contrecoup et eut bien des ennuis. Son
premier livre: « Éclaircissements sur quelques vérités évangéliques
» l'entraîna dans une polémique avec les quakers. C'est à ce mo-
ment, en 1660, que Charles II rappelé d'exil, monta sur le trône. A
Bréda, en Hollande, il avait lancé une proclamation à son peuple ac-
cordant « la liberté aux consciences faibles et délicates. Personne ne
devait être inquiété pour ses opinions, pourvu qu'elles ne troublas-
sent pas la paix du royaume ». Dès qu'il fut roi, Charles II oublia
ses promesses. Les anciennes lois édictées contre les dissidents en-
trèrent à nouveau en vigueur, et même furent renforcées.
Les puritains et leurs prédicants ne purent plus se réunir qu'en se-
cret. Bunyan, certain jour, dut se déguiser en cocher, un fouet à la
main, pour pouvoir gagner le lieu de réunion: une grange à l'écart
dans la campagne.
La loi ordonnait que la liturgie anglicane fût lue au culte public. Bu-
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