Page 15 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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Hall, sermon qui fit sur lui une profonde impression; le prédicateur y
parlait du Dimanche, de la profanation du jour du Seigneur, et il
condamnait les choses que Bunyan aimait le plus, le jeu et la danse
très particulièrement. Durant plusieurs heures Bunyan fut en proie
au remords, sa conscience parlait avec force. Malgré cela, le soir, il
retournait s'asseoir à la table de jeu. A peine y était-il, que la lutte
intérieure recommença. Il prit parti contre sa conscience et retomba
lourdement dans le mal. Un mois après, tandis qu'il se laissait aller
à jurer grossièrement près de la fenêtre d'un voisin, une femme qui
cependant ne jouissait pas d'une bonne réputation, lui reprocha ver-
tement les jurons qu'elle venait d'entendre, lui représentant que par
sa conduite il pouvait entraîner au mal la jeunesse de l'endroit. Ces
reproches venant de si bas le touchèrent au vif, et de ce jour il prit
la résolution de ne plus jurer; il réussit à la tenir et triompha de ce
vice.
C'est alors qu'il fit la connaissance d'un homme très pauvre, un ami
chrétien qui attira son attention sur la nécessité de la lecture des
Saintes-Écritures et sur le service de Dieu. Il se mit à lire la Bible;
une révolution s'opéra en lui et sa conduite s'améliora au point que
les voisins le remarquèrent et en furent étonnés. Après une année
de, combat il renonça même à la danse; il lui en coûta beaucoup.
Bien que converti, John Bunyan avait encore une religion de propre
justice; il ignorait la Grâce.
Mais son métier de rétameur le conduisit à Bedford chez des darnes
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