Page 167 - LES DEUX BABYLONES
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          Gheza, le prince mutilé". Mais Rosh-Gheza  signifie aussi celui qui a la tête tondue ou rasée. Aussi était-il
          représenté sous l'une ou l'autre de ces deux formes de tonsure; et ses prêtres, pour la même raison, avaient au
          moment de leur ordination, la tête tondue ou rasée dans le monde entier, là où l'on trouve des traces du
          système Chaldéen, on trouve toujours en même temps cette manière de tondre ou de raser la tête. Les prêtres
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          d'Osiris, le Bacchus Égyptien, se distinguaient toujours par la tonsure de leur tête . Dans la Rome païenne ,
          dans l'Inde, et même en Chine, la marque caractéristique du clergé Babylonien était une tête rasée. Ainsi
          lorsque Gautama Bouddha, qui vivait au moins 540 années avant Jésus-Christ, établit dans l'Inde la secte du
          Bouddhisme, qui de là se répandit dans les pays les plus éloignés de l'Extrême-Orient, il se rasait lui-même
          la tête, pour obéir, disait-il, à un commandement divin et alors il se mit à pousser les autres à suivre son
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          exemple. L'un des titres par lesquels on le désignait était le dieu à la tête rasée . "Le dieu à la tête rasée, dit
          l'un des Purans, forma un certain nombre de disciples et d'hommes à la tête rasée, comme lui, afin d'accomplir
          les ordres de Vichnou." On peut démontrer la haute antiquité de cette tonsure d'après la loi Mosaïque: il était
          formellement défendu aux prêtres Juifs de se faire aucune tonsure sur la tête (Lévitique XXI, 5) ce qui montre
          suffisamment que même déjà à l'époque de Moïse, l'usage de se raser la tête avait été introduit. Dans l'Église
          de Rome, la tête des prêtres ordinaires est seulement tondue, la tête des moines ou du clergé régulier est rasée,
          mais les uns et les autres, à leur consécration, reçoivent la tonsure régulière. Ils s'identifient ainsi, sans qu'il
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          soit possible d'en douter, avec Bacchus, le prince mutilé . Or, si les prêtres de Rome enlèvent au peuple la
          clef  de la connaissance et lui ferment la Bible; s'ils sont consacrés pour offrir le sacrifice Chaldéen en
          l'honneur de la reine païenne du ciel; s'ils sont liés par la loi chaldéenne du célibat, qui les plonge dans la
          dépravation; si en un mot, ils sont marqués à leur consécration de la marque caractéristique du Bacchus
          Chaldéen, quel droit, quel droit possible, ont-ils de se faire appeler ministres du Christ?


          Les moines et les nonnes


          Mais Rome n'a pas seulement son clergé séculier ordinaire, comme on l'appelle; elle a aussi, tout le monde
          le sait, d'autres ordres religieux d'une espèce différente. Elle a des armées innombrables de moines et de
          nonnes tous engagés à son service. Où peut-on trouver dans l'Écriture le moindre témoignage en faveur d'une



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                              Gheza veut dire tondre et aussi raser.
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                              MACROBE, liv. I, ch. 23. p. 189.
                       16     TERTULLIEN, vol. II, Carmina, p. 1105-1106.
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                              Col. KENNEDY, Bouddha, dans la Mythologie Hindoue, p. 263-264.
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                              Nous avons déjà montré (note 1, p. 33) que chez les Chaldéens l'expression Zéro signifiait "un cercle" et
                              la "semence". Suro, la semence, dans l'Inde, était la divinité du soleil incarné. Quand cette semence était
                              représentée sous une forme humaine, pour l'identifier avec le soleil, on la représentait avec un cercle,
                              l'emblème bien connu de l'orbite du soleil, sur une partie de son corps. Ainsi le dieu anglais Thor était
                              dépeint avec un cercle flamboyant sur la poitrine (WILSON, La religion des Parsis, p. 31). Dans la
                              Perse et dans l'Assyrie, le cercle était tantôt sur la poitrine, tantôt autour de la taille, tantôt dans la main
                              de la divinité (BRYANT, vol. II, planches p. 216, 406-407 et LAYARD, Ninive et Babylone, p. 160).
                              Dans l'Inde, il est placé au bout du doigt (MOOR, Le Panthéon, planche XIII, Vichnou). Aussi le cercle
                              devint-il l'emblème de Tammuz ressuscité ou la semence. La tonsure circulaire de Bacchus était
                              évidemment destinée à l'indiquer comme Zéro, ou la semence, le grand Libérateur. Le cercle de lumière
                              qui entoure la tête des prétendus portraits de Christ était évidemment une forme différente du même
                              objet et venait de la même source. "La cérémonie de la tonsure, dit Maurice, parlant de cette cérémonie
                              chez les Hindous, était une ancienne coutume des prètres de Mithra: ils imitaient par leur tonsure le
                              disque du soleil" (Antiquités, vol. VIIp. 851, Londres, 1800). Comme le dieu soleil était le grand dieu si
                              regretté, comme il avait les cheveux coupés en forme circulaire, et que les prêtres qui pleuraient sa perte
                              avaient les cheveux coupés de la même manière, ainsi dans divers pays ceux qui se lamentaient sur les
                              morts et qui coupaient leurs cheveux en leur honneur, les coupaient en forme circulaire. Cette coutume
                              existait en Grèce, Hérodote en parle comme d'un usage pratiqué chez les Scythes; il raconte les
                              funérailles d'un roi de ce peuple et dit: "Le corps est entouré de cire. On le met sur un char et on
                              l'emmène dans un autre district, où les personnes qui le reçoivent, à l'exemple des personnes royales, se
                              coupent un morceau de l'oreille, et se rasent la tête en forme de cercle" (Hist, liv. IV, ch. 71, p. 279). Or,
                              de même que le pape avait lui-même une tonsure circulaire, ainsi ses prêtres, pour s'identifier à ce même
                              système, doivent avoir la même tonsure circulaire, afin d'être, dans leur mesure et dans leur rang, les
                              vrais représentants du même faux Messie.
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