Page 123 - LES DEUX BABYLONES
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de Babylone, l'image dorée du soleil était exposée pour être adorée par les Babyloniens .
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Dans le temple de Cuzco, au Pérou, le disque du soleil en or étincelant, était fixé au mur , afin que tous ceux
qui entraient se prosternassent devant lui. Les Péoniens de Thrace adoraient le soleil; et dans leur culte, ils
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adoraient une image du soleil en forme d'un disque au sommet d'un long bâton .
Dans le culte de Baal comme le pratiquaient les Israélites idolâtres, au jour de leur apostasie, on observait
également le culte de l'image du soleil, et il est frappant de voir que l'image du soleil, adorée par les apostats
d'Israël, était élevée au-dessus de l'autel. Lorsque le pieux Josias entreprit l'oeuvre de réformation, ses
serviteurs, est-il écrit, en accomplissant leur oeuvre, procédèrent ainsi: ils détruisirent, en sa Présence, les
autels des Baals, et les images qui étaient au-dessus du soleil (II Chroniques XXXIV, 4).
Benjamin de Tudela, le grand voyageur juif, donne une description frappante du culte du soleil qui, même
dans des temps relativement récents, existait encore chez les Cushites de l'est, où nous voyons cette image
du soleil adorée même de son temps. "Il y a un temple, dit-il, chez les descendants de Chus, qui est consacré
à la contemplation des étoiles. Ils adorent le soleil comme un dieu, et tout le pays, à un demi-mille autour de
la ville, est rempli d'autels qui lui sont dédiés. À l'aube du jour ils se lèvent et sortent de la ville pour attendre
le lever du soleil: sur chaque autel on met en son honneur une image consacrée, non par l'image d'un homme,
mais de l'orbe solaire confectionnée par l'art des magiciens. Ces globes prennent feu aussitôt que le soleil se
lève, et résonnent avec un grand bruit, tandis que chacun, hommes et femmes, tenant à la main des encensoirs,
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brûlent de l'encens au soleil ." Tout ceci prouve évidemment que l'image du soleil, fixée au mur ou sur l'autel,
était l'un des symboles reconnus des adorateurs de Baal ou du soleil.
Et ici, dans une église soi-disant chrétienne, un plat d'argent étincelant, de la forme d'un soleil, est placé sur
l'autel de telle manière que tous ceux qui viennent à cet autel doivent s'incliner humblement devant cette
image. Je le demande, d'où aurait pu venir tout cela, sinon de l'ancien culte du soleil ou du culte de Baal? Et
quand l'hostie est placée de telle sorte que le soleil d'argent est en face de l'hostie ronde, dont la forme est un
élément si important dans les mystères romains, qu'est-ce que cela peut signifier? Cela montre à ceux qui ont
des yeux pour voir que l'hostie elle-même n'est qu'un autre symbole de Baal ou le soleil. Si la divinité du soleil
était adorée en Égypte comme la semence ou à Babylone comme le blé, c'est exactement de la même manière
que l'hostie est adorée à Rome. "Blé, pain des élus, aie pitié de nous", telle est l'une des prières formelles de
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la litanie romaine adressées à l'hostie dans la célébration de la messe . Et l'une des conditions exigées pour
pouvoir prendre l'hostie est exactement la même que celle qui était en vigueur dans l'ancien culte de la déesse
babylonienne. Ceux qui y prenaient part devaient absolument être à jeun. C'est une condition strictement
exigée. L'évêque Hay, expliquant cette loi, dit qu'il est indispensable que nous soyions à jeun depuis minuit,
c'est-à-dire que depuis une nuit avant de recevoir l'hostie, nous n'ayions pris aucun aliment, aucune boisson,
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aucun remède . Si on considère que Nôtre-Seigneur Jésus-Christ institua la sainte communion
immédiatement après que ses disciples eurent pris le repas pascal, une condition si formelle de jeûne doit
sembler inexplicable. Mais considérez cette précaution concernant le sacrifice non sanglant de la messe à la
lumière des mystères d'Eleusis, et tout cela s'explique aussitôt; car la première question qu'on posait à ceux
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qui voulaient être initiés était celle-ci: êtes-vous en état de jeûne ? Et s'ils ne répondaient pas affirmativement
28 Voir p. 97.
29 RESCOTT, Le Pérou, vol. I, p. 64.
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BRYANT, vol. I, p. 259.
31 Cité par le traducteur des Lettres de SAVARY, vol. II, p. 562-563, notes.
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Le Protestant, p. 269, c. 2.
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Le Chrétien sincère, vol. II, sect. III, p. 34.
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POTTER, vol, I, Eleusinia, p. 356.