Page 10 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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prospectus. «Le Dictionnaire, disais-je, traite de tout ce qui est matériellement et naturellement obscur
dans la Bible, des mœurs, des lieux, des hommes, des noms de plantes, d'animaux, de minéraux, etc.
J'explique par un mot la signification des noms hébreux conservés dans les traductions, je rapporte les
étymologies, les divisions, les opinions diverses; j'ai cherché à donner des définitions claires et précises, et
à éviter tout ensemble les répétitions inutiles et la confusion qui résulterait d'une trop grande concision.
— J'ai conservé la chronologie d'Ussérius. — J'ai cherché à mettre à profit la plupart des ouvrages de
notre littérature religieuse, et comme mon travail a pour but l'instruction plus que l'édification
proprement dite, ou plutôt, comme il se propose l'édification de l'Église par son développement
intellectuel, je suis sobre de réflexions, mais je cite habituellement les ouvrages, dissertations, sermons,
commentaires, etc., qui peuvent suppléer à ce que je suis forcé d'omettre ou d'abréger.» — Je n'ai pas
consacré d'articles spéciaux aux noms de villes ou d'hommes qui ne se rencontrent que dans les listes
généalogiques ou dans les tables géographiques, sans aucun détail qui les caractérise, parce qu'il n'y avait
rien à en dire.
Le Dictionnaire de la Bible de dora Calmet, le Realvœrterbuch de Winer, la Biographie sacrée de M.
Coquerel, ont été mis à profit pour la composition du présent travail, ainsi que les ouvrages spéciaux de
l'Allemagne et de l'Angleterre, Harris, Horne, Hævernick, Hengstenberg, Tholuck, Olshausen, Schrœder,
Harless, Steiger, etc. Quelques amis, MM. le comte de Saint-Georges, A. Bost, Fr. Chavannes, Arm, de
Mestral, Chatelanat, Woringer, Golliez, etc., m'ont fourni des articles ou des renseignements utiles. Je dois
en particulier à M. de Saint-Georges les deux importants articles Déluge et Création. Élève de l'École de
Théologie de Genève, j'ai cru pouvoir aussi me servir sans indiscrétion des notes de mes anciens maîtres,
auxquels je suis d'autant plus heureux de restituer publiquement une partie de ce qui leur est dû, que vu
le caractère privé de ces emprunts, je n'ai pu citer chaque fois mes autorités, comme je l'ai fait lorsqu'il
s'agissait de livres tombés dans le domaine public.
Sans doute ce travail, le premier de ce genre qui ait été entrepris dans notre Église, présentera des
imperfections; je suis bien loin de me le dissimuler, mais je ne veux pas anticiper sur la critique, et surtout
je ne veux pas me critiquer moi-même. Assez d'autres se chargeront de ce soin; et je ne doute pas qu'ils ne
soient plus indulgents que je ne pourrais l'être et que je ne le suis réellement. Ils trouveront peut-être
aussi que malgré ses imperfections, ce livre occupera une place utile dans toutes les maisons chrétiennes,
et qu'il est de nature à rendre de vrais services aux familles et aux Églises.
Quoique j'aie évité les articles de dogmatique proprement dits, on s'apercevra aisément, et je ne m'en suis
point caché, que mes convictions sont celles qu'on connaît généralement sous le nom d'orthodoxes, ou
évangéliques. J'en bénis Dieu. Mais je ne le bénirais pas si, sous un rapport quelconque, j'étais un homme
de parti; c'est là une première réserve. Je n'aime pas les partis, et je n'ai jamais su m'affilier à aucun; ils
sont presque toujours faux, et les partisans risquent d'aliéner, entre les mains de leurs chefs, leurs
doctrines, leur responsabilité, et leur spontanéité. Les partis creusent la tombe de l'Église, parce que
l'Église ne vit que d'amour, les partis que de haine. — Je suis orthodoxe, mais je ne le suis que sous
bénéfice d'inventaire; c'est ma seconde réserve; on la trouvera très simple, parce qu'elle ressort de l'idée
même du protestantisme, mais aujourd'hui ce qui est simple et logique n'est guère à l'ordre du jour.
Toutes les fois donc que, dans les 1200 pages de ce livre, je suivrai la route (d'autres diraient la routine)
orthodoxe, je le ferai non point par devoir, ou comme un parti pris d'avance, mais par conviction
personnelle et réfléchie, qu'il s'agisse d'une question d'authenticité, d'un miracle, ou d'une interprétation.
— Enfin, et c'est ma troisième réserve, si pour moi l'orthodoxie est essentielle à la vie, elle n'est cependant
point la vie. C'est sur ce point surtout que J'abonde dans le sens de cette vieille et vraie brochure de mon
père: Christianisme et Théologie, dont l'apparition a fait tant de bruit et suscité tant de clameurs.
J'ai eu le temps de contracter bien des obligations depuis que j'ai mis la main à l'œuvre, et je saisis avec
joie l'occasion de remercier ici collectivement les nombreux amis, connus et inconnus, qui m'ont aidé, les
uns de leur collaboration, les autres par l'appui chaleureux et sympathique de lettres affectueuses
auxquelles je n'ai pu répondre toujours, mais que je conserve comme un des plus doux souvenirs qui me
restent de mon travail. Je dois en particulier des remerciements à mon collègue et ami M. le pasteur
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